capitalisme moribond

Le capitalisme n’est plus en voie de développement, mais en voie d’achèvement, il est en train de s’autodétruire.

Je suis donc personnellement un adepte de la pédagogie de la catastrophe… pour que ce ne soit pas la catastrophe qui nous serve de pédagogie. Cette vision de la pédagogie n’est pas très appréciée. Ainsi un responsable académique  de l’éducation au développement durable pouvait m’écrire publiquement il y a deux ou trois ans : « La notion de « pédagogie de la catastrophe »  est totalement contraire à la circulaire de juillet 2004 (consultable sur le site académique : www.ac-poitiers.fr/daac rubrique EEDD) et dont je vous remets un extrait ci-dessous : « La prise de conscience des questions environnementales, économiques, socioculturelles doit, sans catastrophisme mais avec lucidité, aider les élèves à mieux percevoir l’interdépendance des sociétés humaines avec l’ensemble du système planétaire et la nécessité pour tous d’adopter des comportements propices à la gestion durable de celui-ci ainsi qu’au développement d’une solidarité mondiale. »

Il ne m’était pas difficile de répondre ainsi : Bien reçu tes précisons sur le catastrophisme. Mais à mon sens, ce n’est pas faire du catastrophisme (termes du texte officiel) que de montrer la réalité aux jeunes que nous éduquons (épuisement des ressources fossiles, choc climatique, stress hydrique, perte de biodiversité… sans compter le poids des dettes que nous léguons en France aux générations futures).C’est pourquoi je continue de penser (avec des connaissances très précises sur la question, pas seulement environnementales, mais aussi économiques, sociales et politiques) que malheureusement la catastrophe va bientôt sonner à notre porte parce que nous aurons été trop mous pour envisager notre avenir proche et lointain.

 Aujourd’hui LeMonde du 29.04.2008 (supplément économie) confirme mon point de vue et intitule un dossier de 8 pages : « Le XXIe siècle face à un choc d’une nature exceptionnelle ». L’introduction indique que l’avalanche des mauvaises nouvelles traduit la simultanéité de crises de nature et d’origine différentes et leurs interactions.  La crise globale, que j’aime appeler « la crise ultime », possède des aspects à la fois financiers, monétaires, économiques, alimentaires, énergétiques et écologiques. On commence à se souvenir des pronostics du Club de Rome en 1972 sur les limites de la croissance. Ce qui était à l’époque mon livre de chevet va dorénavant nourrir les cauchemars de tous ces politiques qui nous ont mal gouvernés jusqu’à aujourd’hui.

Plus dure sera la chute si nous ne voulons pas voir venir à la catastrophe. Mais certains économistes enfermés dans leurs certitudes se rassurent encore : « Nous n’affrontons pas pour le moment de crise radicale »…