Stéphane Foucart dit juste dans sa chronique* : « Pourquoi a-t-on finalement déployé des moyens d’éradication de Capra ibex (bouquetin des Alpes) aussi inversement proportionnels à la menace qu’il représente ? La réponse tient sans doute à la nature même de ce risque. Un péril nous semble souvent bien plus intolérable lorsqu’il est le fruit de la nature que lorsqu’il est le produit de la société. Qu’un loup vienne à tuer un enfant et de nombreuses voix se lèveront pour exiger l’éradication du grand carnivore. Imaginons qu’un tel régime s’applique à l’automobile ou au chien, et on comprend aisément que ce qui est ici en jeu n’est pas le risque lui-même, mais notre rapport compliqué à la nature sauvage. »
Ce message est si clair que nous pouvons déjà conclure avec Claire Benard : « Nous sommes co-locataires de la planète. Pourtant nous nous comportons, en flinguant tout ce qui nous gène, comme les seuls occupants qui comptent. Comme nous sommes les plus forts on va finir par réussir à…être seuls ! » (commentaire de l’article sur lemonde.fr)
* LE MONDE du 6-7 septembre 2014, Guerre sur le Bargy
Le raisonnement est juste, si nous devions mettre en place des campagnes d’éradication proportionnelles aux dangers qui menacent la vie humaine, alors éradiquons immédiatement le tabac et l’automobile.
Laissons les bouquetins tranquilles qui ne menacent rien, ne polluent rien et demandent simplement le juste droit de vivre.
Mais qu’Est-ce donc qui dirige notre espèce qui croit devoir lutter contre la nature quand elle devrait lui rendre grâce ?