Mesures d’urgence automatiques en cas de pics de pollution de l’air, dispositions pour favoriser le « manger local », ou encore élimination des substances toxiques dans les entreprises : l’Assemblée nationale a examiné, le jeudi 14 janvier, dans le cadre d’une journée réservée au groupe écologiste (dite « niche parlementaire »), cinq propositions de loi cosignées par l’ensemble des députés EELV*. Passons sur le fait que ces députés ne peuvent s’exprimer que dans une « niche ». Examinons deux de leurs propositions.
La proposition de loi EELV « Detox », faire « la chasse aux toxiques », doit pousser les entreprises à substituer les substances préoccupantes par des alternatives sans danger, « dans la mesure du possible et à un coût économique raisonnable ». autant dire que ces précisions permettent aux entreprises de la chimie de faire ce qu’elles veulent. Déjà qu’avec des réglementations contraignantes, elle en font à leur tête ! En plus on fait un beau cadeau ! Le texte propose une incitation fiscale pour les entreprises vertueuses, une majoration du crédit d’impôt recherche. Donc normalement aucun risque pour les entreprises… Pourtant cette proposition « Detox » a rencontré des oppositions au sein du gouvernement, en particulier Matignon, qui ont conduit à son rejet en commission du développement durable le 16 décembre. « Le gouvernement n’a pas souhaité que nous imposions un audit externe aux entreprises pour établir la liste des substances préoccupantes utilisées, […] car il estime que cela crée une charge supplémentaire, notamment pour les PME. » Le premier ministre Valls est encore plus anti-écolo que son prédécesseur Ayrault… qui avait viré les deux premières ministres (socialistes) de l’écologie.
La proposition de loi qui entend « favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation » prévoit dans la restauration collective publique « 40 % de produits issus de l’alimentation durable, locaux et de saison dès 2020 ». Mais aucune pénalité, notamment financière, n’est prévue en cas de non-respect de cet objectif. Rien n’est dit, également, de la définition de « local », en termes de distance. Enfin, le texte n’aborde pas directement la question de la surconsommation de protéines animales, néfastes pour l’environnement.
Conclusion générale : le groupe des parlementaires écolos se fait rouler dans la farine…
* Le Monde.fr | 13.01.2016, Pollution, manger local : l’Assemblée étudie 5 propositions écologistes
Pas d’accord avec ta conclusion : le groupe ne s’est pas fait « rouler dans la farine ». Il n’a pas été dupé ou trompé. C’est juste que, ces membres ayant d’une part été élus par des citoyens non informés, et en plus choisi avec l’imprimatur du PS, il ne peut penser autrement que dans le cadre de la pensée dominante à gauche, et proposer autre chose que des mesurettes. C’est bien plus grave.