Certains le classent parmi les terroristes, il se décrit comme un pirate, il est pour nous un écoguerrier, un eco-warrior, un défenseur farouche des océans. Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre : « Etre écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. Agir avec Sea Shepherd (pour protéger les baleines) implique de s’opposer de manière directe à des activités destructrices et extrêmement lucratives. Par conséquent cela nécessite forcément de prendre des risques. Les gens trouvent que c’est bien trop demander que d’exiger que des volontaires soient prêts à risquer leur vie pour un animal. Pourtant nous vivons dans un monde où nous demandons aux gens de risquer leur vie ou de tuer pour du pétrole… Je pense qu’il est bien plus noble de risquer sa vie pour une espèce ou un habitat en danger. Pas une seule personne n’a été tuée par un membre d’une ONG environnementale. Pendant ce temps des écologistes sont assassinés, Dian Fossey, Chico Mendes, George Adamson… Et pourtant, dans les médias, nous sommes décrits comme des écoterroristes. Si l’on devait donner un sens réel à ce mot, il désignerait ceux qui sèment la terreur sur le monde naturel. »
Son militantisme lui vaut d’être poursuivi par Interpol. Le Costa Rica a abandonné les poursuites contre lui, mais l’Allemagne allait l’extrader vers le Japon. Paul Watson s’exprime aujourd’hui dans LE MONDE* : « Au Canada, les défenseurs de l’environnement sont considérés comme des terroristes potentiels. Aux Etats-Unis, la liste du FBI les place, avec Al-Qaida et les militants des droits des animaux, parmi les menaces terroristes intérieures les plus importantes. Je ne comprends pas pourquoi je me retrouve sur la même liste que des assassins, des terroristes, juste parce que je veux sauver quelques baleines. C’est une affaire politique, certainement pas criminelle… Le Japon est l’une des nations qui exploite le plus nos océans, sans penser au futur. Leur industrie de la pêche veut continuer à tuer des baleines, même si la viande lui reste sur les bras et part dans la nourriture pour chiens… »
Nos articles antérieurs à propos de Paul Watson :
Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson
* LE MONDE du 14 novembre 2013, Paul Watson : « Les défenseurs de l’environnement sont considérés comme des terroristes potentiels »