Unabomber norvégien

Anders Behring Brelvik est un terroriste norvégien qui vient d’organiser un massacre de ses compatriotes. Theodore J. Kaczynski est un terroriste américain qui a tué avec des colis piégés. Ces deux loups solitaires avaient le même objectif, faire connaître par la plus grande violence leur manifeste. Mais d’un côté il s’agit du délire d’un jeune extrémiste de droite hanté par le passé, de l’autre il s’agit du geste fou d’un militant écologiste qui prévoit l’effondrement du système technologique. Anders veut sauver la Norvège, Theodore voudrait sauver sa conception de la civilisation. Anders est un chrétien-conservateur, anti-marxiste, islamophobe, ennemi acharné du multiculturalisme ; il voulait tuer en priorité la dirigeante travailliste Gro Brundtland. Theodore s’était fixé comme objectif de parvenir à une autonomie complète en vivant au contact de la nature ; la pire chose qu’il ait connue au cours de sa vie dans les bois fut l’envahissement progressif de la nature par la civilisation moderne. Anders avait la hantise d’un pays colonisé par les musulmans, Theodore le rejet d’un mode de vie dénaturé par la technologie. Anders avait acquis une désensibilisation à l’acte criminel au travers de jeux vidéos comme World of Warcraft, Theodore croyait à une réaction de légitime défense face à un système techno-industriel menaçant.

Jamais l’homme n’a été autant assujetti, privé d’initiative, incapable d’infléchir le cours de l’histoire. Pour ces deux individualistes à la recherche de la pureté du monde, la violence n’est pas mauvaise en elle-même ; la violence peut être bonne ou mauvaise selon la forme qu’elle prend et selon le but qu’elle vise.  Mais la violence ne fait que renforcer la violence. La police norvégienne sera plus efficace à l’avenir !

Pour promouvoir une transformation sociale consentie, il faudrait  user de la plus grande douceur contre la violence du système social actuel.

6 réflexions sur “Unabomber norvégien”

  1. Earlene Troncoso

    Le tirage au sort est malheureusement incompatible avec une société technologique.
    http://editions-hache.com/essais/pdf/kaczynski1.pdf il faut attaquer la source des maux.

     » « La douceur n’a jamais… » Je ne suis pas de cet avis.  »
    C’est un constat, simplement. La situation n’a fait qu’empirer et aucune action non-violente n’a su arrêter le système.

  2. « La douceur n’a jamais… » Je ne suis pas de cet avis. Visionnez la conférence d’Etienne Chouard sur la « Démocratie » à l’occidentale, qui n’est en fait qu’une oligarchie, et sur le tirage au sort. Passionnant, et encourageant. Vivement la 1ère constitution réellement démocratique française.

  3. Le raisonnement d’Anders Behring Breivik :
    « Ce livre a été conçu pour tenter d’expliquer aux élites politiques européennes comment la perpétuation des doctrines politiques en vigueur pourrait déboucher sur de telles manifestations, à savoir la radicalisation de certaines groupes ou individus. »
    (Le Monde du 27 juillet 2011)

  4. Le raisonnement de Theodore J. Kaczynski :
    « En ce qui concerne nos droits constitutionnels, prenons l’exemple de la liberté de la presse. Quiconque dispose d’un peu d’argent peut faire imprimer un texte, le diffuser sur Internet ou d’une autre façon, mais son message sera noyé dans le déluge d’informations déversé par les médias, ce qui lui ôtera en pratique toute efficacité.
    Considérons notre cas. Si nous n’avions pas eu recours à la violence, le présent Manifeste, soumis à un éditeur, n’aurait probablement pas été retenu. S’il avait été retenu et publié, il n’aurait certainement pas touché beaucoup de lecteurs, parce qu’il est plus amusant de regarder des distractions offertes par les médias que de lire un essai un peu aride. »

Les commentaires sont fermés.