Convention citoyenne pour le climat : « J’irai au bout du contrat moral qui nous lie », affirmait Emmanuel Macron. Mais sur les 149 mesures évoquées, des « jokers » sont avancés les uns après les autres. D’abord le 21 juin 2020, trois refus directs du président, suivi d’abandon successifs :
1. Taxer de 4 % les dividendes dans les entreprises qui en distribuent plus de 10 millions annuels pour financer la transition écologique. Joker, « Ce serait réduire notre chance d’attirer des investissements supplémentaires ».
2. Modification du préambule de la constitution souhaitée par la convention. Joker, « Elle menace de placer la protection de l’environnement au-dessus des libertés publiques. Ce serait contraire à notre texte constitutionnel, à l’esprit de nos valeurs ».
3. Passage de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h : « Joker, il faut reporter le débat sur les 110 kilomètres/heure. Pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens, ll ne faut pas les diviser. Et donc je propose de repousser ce débat. Je ne voudrais pas que vous connaissiez le même sort que moi, c’est à dire avoir des mois de travail qui s’abîment dans une polémique. »
4. Le moratoire sur la 5G ? Joker, « je ne crois pas que le modèle amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine » assène Macron.
5. Une trajectoire progressive sur la fiscalité du kérosène ? Balayée d’un revers de la main, lors d’une émission matinale diffusée sur LCI, par le ministre des transports.
6. Composante poids sur le bonus-malus auto, pour favoriser la vente des véhicules les plus légers ? Joker de Bercy, qui refuse de l’inscrire dans le projet de loi de finances.
7. Régulation de la publicité ? Joker ! Le ministre de l’économie n’y croit pas, la ministre de l’écologie attend « la fin des consultations en cours ».
En matière de démocratie participative, on fait mieux ! il n’y a rien de pire que de consulter les 150 citoyens de la Convention sans tenir compte de leur avis. Notez aussi que l’exécutif ne propose jamais des mesures alternatives pour atteindre l’objectif fixé : « définir un projet global permettant de diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Quelques réactions sur le monde.fr :
François C.H. : Certes, on a envie de taper du pied et s’énerver, mais finalement, il n’y a la rien de surprenant. La transition ne se fera pas, car elle demande de faire entrer en décroissance non pas l’économie dans son ensemble, mais tout du moins un certain nombre de secteur d’activités, et c’est incompatible avec le système libéral actuel, incompatible aussi plus largement avec le tissu économique et industriel qui est le nôtre, incompatible avec le maintien des emplois la ou ils sont. On est dans l’impasse, prisonnier de notre niveau de vie et de nos richesses, qui seront la tombe de nos sociétés. La transition vers le zéro carbone va demander d’énormes sacrifices, mais des sacrifices bien moins importants que ce que devront supporter les générations futures. Seule une bonne série de baffes climatiques dans la tronche pourront nous faire accepter ces sacrifices. Espérons que ça vienne vite. Tant que ça roule, on roulera.
Heru : Le candidat Macron donnait le plaisant sentiment d’une voie médiane entre khmers verts et irresponsables suicidaires. Maintenant que le Président a trahi le candidat, je crains qu’il nous faille choisie entre les khmers et le sacrifice de nos enfants et petits-enfants.
le sceptique : Cela fait aussi 25 COP que les choses avancent très doucement, mais ce n’est pas la faute à Macron. Gagnez une élection et imposez vos mesures : on verra l’état de la paix civile quand un grand nombre de travailleurs, consommateurs, contribuables découvriront la somme de contraintes, restrictions, interdits, inflations et taxes que forme un programme de transition écologique à la sauce Orphelin-Piolle.
Boltzmann : Essayez une seconde de trouver un scénario crédible qui aboutisse à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030, importations comprises. Quelques heures passées à s’informer et réfléchir, et on se rend compte que c’est extrêmement dur, et que oui ça passe par moins rouler dans des boites en métal de 2 tonnes propulsée au pétrole.
Bolzano : L’avenir sera frugal non par choix mais par nécessité, les gazogènes ou les cyclecars n’étaient pas des modes mais imposés par les conditions économiques. Ceux qui n’auront plus les moyens de leur SUV iront en vélo ou en ZOE d’occasion, refuseront d’acheter du sucre de betterave et feront ce que le bon sens et les 150 disaient, sans attendre le gouvernement.
Gauthier F : J’ai le regret de penser que la révolution écologique absolument nécessaire pour sauver ce qu’il reste à sauver sera dictatoriale ou ne sera pas. J en suis profondément triste.
Thibaut : Je vous rejoins. En tout cas, elle ne passera pas par cette démocratie représentative qui a été dévoyée, bien trop faible confrontée aux intérêts économiques de court terme.
@ François CH = « Seule une bonne série de baffes climatiques dans la tronche pourront nous faire accepter ces sacrifices. Espérons que ça vienne vite. Tant que ça roule, on roulera. »
Et ben même pas ! Aux Usa des américains continuaient de jouer au golf pendant que la forêt continuait de brûlait à quelques centaines de là où ils étaient.
Vous pouvez même trouver les photos de cet état de fait.
Bref, les babyboomers grillent la vie par les deux bouts sur le compte des générations futures.
Le 23 mai dernier, alors que le Covid avait déjà tué 100.000 américains Trump jouait au golf. Aujourd’hui je ne sais pas s’il joue au golf, ni à quoi il s’amuse, ce guignol. Je ne sais même pas s’il participera ou pas à la Grande Farce électorale dans un mois, mes tarots ne me le disent pas. En tous cas je ne lui souhaite rien, à ce bouffon.
En attendant, si des américains (ou autres) continuent à jouer au golf (ou autre) pendant que leur forêt brûle, c’est tout simplement parce que la série de baffes climatiques (ou autre) n’est pas encore assez bonne. Assez rude, quoi. Je pense que si c’était leur villa qui brûlait, alors ils n’auraient pas la tête à s’amuser.
Au fait, il n’y a pas que babyboomers qui se comportent comme des porcs, et qui regardent ailleurs, pendant que notre Maison brûle.
C’est promis, si je suis tiré au sort à la prochaine Convention Citoyenne je soumettrais à Macron l’idée de taper un max sur les babyboomers. De leur piquer le 4×4, le SUV et tout leur bazar, et bien sûr toutes leurs économies. Tout ça pour sauver le climat, affréter des avions pour renvoyer les Autres au pays, payer cette satanée dette etc.
Mais après faudra pas que leurs gosses et les gosses de leurs gosses viennent chialer !
– «Eh Papy, t’as pas 100 balles ?»
– «Tiens, prend ça ! » PAFFF !!!
Brassens non plus n’avait pas tort quand il chantait que le temps ne fait rien à l’affaire : « Cons caducs ou cons débutants, petits cons de la dernière averse, vieux cons des neiges d’antan, quand on est con, on est con ! »
Des 56 contributions à cet article du Monde, voici ce que j’en déduis.
1) Qu’il existe bien sûr des naïfs et des andouilles de diverses sortes.
2) Que bon nombre de gens voient bien l’impasse dans laquelle nous sommes.
3) Que bon nombre de gens ne sont pas surpris du résultat de cette blague (la CCC).
4) Qu’ils ne sont plus dupes par rapport aux discours de Macron et Compagnie.
5) Par conséquent il y a de fortes chances pour qu’à l’avenir ils ne soient plus déçus.
6) Ce qui pour moi ne peut être qu’une bonne chose (pas bon les déceptions !)
7) Que d’ailleurs, certains ont déjà pris le Parti d’en Rire.
Comme Boltzmann (30/09/2020-18H18) qui trouve «Amusant tous ces commentaires qui nous promettent un retour à l’âge de pierre si la publicité pour les SUV est interdite».
Et aussi Didier Wagram (30/09/2020-10H52) qui trouve que «Les citoyens lambda ont toujours des drôles d’idées»… et qui émet une idée que je trouve géniale, qu’il compte d’ailleurs soumettre au Président lors de la prochaine convention citoyenne !
Reste à voir combien toutes ces variantes comptent réellement d’individus. Bien sûr les commentateurs du Monde n’ont rien de représentatifs.
Je rejoins la position de François C.H (30/09/2020 – 21H30)
Franchement, mis à part les naïfs qui croient aux vertus de notre «démocratie», fusse t-elle participative, et qui croient encore aux promesses des marchands de salades etc. il n’y a pas lieu d’être surpris du déroulement de ce sketch «Convention Citoyenne pour le Climat».
Quand on a compris que 1) Business as usual ! et 2) The Show must go on ! alors plus rien ne peut nous surprendre.
Biosphère titre : «Une convention climat qui n’a servi à rien».
Je ne le dirais pas comme ça, parce que je pense qu’il y aura des conséquences. Bonnes ou mauvaises je ne sais pas. D’ailleurs, qui peut le dire ? Mis à part bien sûr ceux qui lisent l’avenir dans leur boule de cristal, ou dans leurs cartes de Tarots. La bonne blague là encore. 🙂
– The Ad (30/09/2020 – 09H26) dit : «détricoter toutes les mesures issues de la convention citoyenne pour le climat est le meilleur moyen pour augmenter radicalement les votes écolos et les votes populistes.»
Augmenter radicalement les votes écolos, j’en doute. Faudrait-il déjà que l’écologie soit plus ancrée dans les têtes. Je pense plutôt que pas mal d’écolos risquent de basculer vers l’abstentionnisme et le PRAFisme. Quant aux votes populistes, attention à ne pas faire d’amalgames. Le populisme n’est pas la spécificité des dits extrêmes, le populisme est partout, ou presque. Certains écolos vont probablement basculer dans un sens, disons à gauche, et certains «écolos» de l’autre.
– François C.H conclue en disant : «Seule une bonne série de baffes climatiques dans la tronche pourront nous faire accepter ces sacrifices. Espérons que ça vienne vite. Tant que ça roule, on roulera. »
Climatiques ou autres, je pense moi aussi que nous devons en passer par là. Et là encore, qui peut-dire si ces baffes seront pédagogiques ou pas ?
En attendant, contrairement à François je ne suis pas pressé. 😉