une décroissance autoritaire et chaotique

La Chine est devenue le premier consommateur mondial d’énergie (AIE, 20 juillet 2010), ce qui accélère la venue du pic pétrolier.  Nous comprenons tout à fait l’analyse suivante de « Guillaume » qui a posté sur le blog http://petrole.blog.lemonde.fr/.  

« Voila comment s’ouvrira l’ère post-pétrolière. Voilà pourquoi nous connaîtrons la décroissance autoritaire et chaotique, faute d’avoir choisi volontairement la décroissance politique, démocratique. Nous avons déjà atteint le plateau ondulant, le peak oil ayant été atteint vers 2005. La baisse de la production se profile d’ici à quelques années. Finalement la période de stagnation de la production sera très courte car nous avons déjà atteint les limites géologiques de la production de pétrole. Les conséquences risquent d’être lourdes :

L’année où la production baissera et où la demande sera alors bien plus forte que l’offre marquera l’ouverture d’une nouvelle ère. Les prix vont exploser, alimentés par la spéculation. La forte augmentation du baril de 2008 n’était qu’une petite réplique avant le grand séisme. La forte volatilité des cours actuels est un grand révélateur. Cette année là, donc, que ce soit 2011 ou 2013 ou 2015, les prix vont exploser. Nos économies “riches” et “avancées”, toujours endolories par la crise des subprimes, entreront dans une profonde récession qui permettront de renforcer les mesures de rigueur et d’achever définitivement nos systèmes de protection sociale. L’aviation civile s’effondrera malgré les aides des Etats. Mais si on raisonne au niveau mondial, c’est un risque d’implosion totale du système économique et financier mondial qui aura lieu.

L’explosion des prix du pétrole limitera d’abord l’accès du pétrole aux pays les plus pauvres, en Afrique et en Asie centrale notamment. Des émeutes de la faim et des guerres civiles surgiront partout. Les pays émergents eux aussi entreront en récession : le renchérissement des coûts des transports porteront un coup fatal à leurs exportations. Les désordres sociaux se multiplieront en Chine et en Inde, lorsque des dizaines de millions de salariés seront licenciés. Le sang coulera. Un très petit groupe de pays tirera les marrons du feu à court terme : les pays producteurs de pétrole ayant une capacité de raffinage suffisante pour leurs propres besoins ! Dont la Russie qui profitera du désordre pour absorber la Géorgie et peut-être d’autres pays de l’ex-URSS. Son influence croissante permettra de re-satelliser ses anciennes “possessions”.

Au nom de la sécurisation des approvisionnements, les grandes puissances enverront des contingents militaires dans les pays producteurs de pétrole et d’uranium de l’Afrique subsaharienne déstabilisés par la crise alimentaire sévissant dans leurs pays. La constitution d’une “forteresse Europe” sera jugée nécessaire (cela sera la mission d’une nouvelle Union de l’Europe des Nations) car “nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde”. Ce qui signifie concrètement la militarisation des frontières européennes. Dans cette forteresse Europe en quasi-guerre civile se développeront des pouvoirs forts (autoritaires), soutenus par la bourgeoisie, pour faire face à l’urgence de la situation. Les partis dits “modérés” perdront le pouvoir au profit de régimes populistes d’extrême droite. Le bouc-émissaire est déjà tout désigné, les droites ayant préparé le terrain : l’étranger, “qui nous mangerait notre pain, et déjà responsable de tous nos maux” (chômage, criminalité, affaiblissement de la protection sociale, perte des valeurs nationales…). Les expulsions prendront des dimensions démesurées alors que dans le même temps, des millions d’affamés se presseront aux portes des pays “développés”.

La perte de productivité immense nécessitera d’abandonner la production d’innombrables biens et services superflus pour se concentrer sur l’essentiel : l’agriculture, l’industrie lourde, le BTP, l’extraction minière, l’armement. La relocalisation de la production sera nécessaire. Le monde rural, sans pétrole, nécessitera de plus en plus de bras pour l’agriculture. Les zones d’activités périphériques, les grandes surfaces seront abandonnées et détruites au profit de la production agricole. Le tourisme sera un lointain souvenir. L’urbanisme sera réformé : la densité primera sur le confort et l’espace. La structure de l’économie sera bouleversée. Tous les secteurs exportateurs, compétitifs dans l’économie ouverte, s’effondreront. Cela se fera dans la douleur.

La méga-dépression entraînera une chute de la demande de pétrole qui permettra une baisse des prix du baril. Ce prix retombera à un niveau acceptable mais supérieur à la période pré-crise. Les économies qui ne se seront pas effondrées se stabiliseront, les pays développés étant les mieux armés ; tandis que les famines et les désastres se multiplieront dans d’autres pays moins chanceux. Ce cycle se répètera à chaque reprise économique, c’est-à-dire à chaque reprise de la demande de pétrole, entraînant à chaque fois un peu plus le monde dans le chaos. Le niveau de vie, y compris dans les pays développés sera complètement bouleversé : il fera chaud l’été et froid l’hiver dans les bâtiments pour la majorité d’entre nous. Le rationnement pétrolier puis alimentaire finiront par être institués. Le troc se développera fortement pour pallier aux déficiences croissantes de l’économie. Les réseaux parallèles, mafieux, l’économie souterraine se développera, tout comme l’usage des drogues.

De ce désordre naîtra un ordre nouveau, totalitaire, raciste, guerrier. La guerre pour le contrôle des ressources et pour juguler l’immigration embrasera le monde, et en particulier les pays pauvres. Il est également envisageable de voir la naissance de conflits entre grandes puissance pour leurs approvisionnements, et notamment le renforcement de l’antagonisme USA/Chine. Notons également que le réchauffement climatique se poursuivra, ses conséquences se faisant crescendo, aggravant ainsi la situation par la multiplication des phénomènes climatiques graves et soudains : inondations, sècheresses, tempêtes, montée du niveau de la mer ce qui entraînera : famines, épidémies, grands déplacements de populations et donc toujours plus de guerre. En quelques années, des centaines de millions de morts seront comptés. »

http://petrole.blog.lemonde.fr/2010/07/20/la-chine-nie-etre-devenue-le-1er-consommateur-mondial-denergie/#comments

 

5 réflexions sur “une décroissance autoritaire et chaotique”

  1. Réponse de PatricK Le BRETON par courriel à biosphere
    Mes solutions sont aussi collectives au niveau qui est le mien : la Bretagne et mes frères les Bretons ! La terre dans mon département est fertile ! nous avons de l’eau à profusion, un climat tempéré (pour l’instant), une nature riche, des forêts, des prés, des animaux domestiques et sauvages, nous avons tout ce que nos ancêtres avaient déjà pour vivre ! Assez pour nourrir notre peuple mais pas assez pour nourrir tous les étrangers qui vivent pour l’instant sur notre territoire, ceux qui vivent dans les « quartiers » comme l’ont dit. Car vous le savez, en l’absence de pétrole, tout comptera ! Un chercheur de l’INRA a dit dans une étude que si les conditions agricoles sont satisfaisantes : bonnes semences, terres en bon état, matériel adéquat, … mais en l’absence de pétrole, nous ne pourrons nourrir que 40 millions de personnes en France ! Sans intention de la part de l’auteur, ce chiffre correspond au maximum d’habitants que comptait la France avant l’avènement du pétrole.
    Voilà, vous avez votre modèle de la vie après le pétrole, j’ai le mien (qui est aussi celui que partage ma famille, cousins et amis de mon coin de Bretagne) que je trouve plus complet et plus réaliste puisqu’il intègre vos solutions mais avec un supplément militaire ce qui est aussi conforme à ce que l’humanité à toujours connue dans son Histoire : Homo, homini lupus est ! Et puis une société rurale comme vous le dites doit être une société d’entraide qui ne supporte pas le communautarisme, les différences de mœurs, d’habitudes alimentaires, de culture. La terre appartient à des gens qui ont assez homogènes dans leur culture, je les connais, jamais ils n’accepteront votre conception des choses ! Et je les aiderai dans ce sens, par le travail mais aussi par le fer et par le sang s’il le faut, comme nos ancêtres !
    Je privilégie le retour aux techniques anciennes d’exploitation de la terre et si je peux me servir des connaissances modernes je ne les néglige pas non plus, car comme je l’ai dit je suis un scientifique (Bac+9). Pour autant, je ne suis pas naïf, s’il faut tuer ceux qui tenteront de s’emparer de ce qui nous appartient, je pense à ceux qui ne sont pas de notre communauté alors il nous trouveront face à eux. J’ai aussi une formation militaire puisque je suis officier supérieur et l’armement, l’artillerie, les explosifs, les mines, la stratégie, le renseignement et l’organisation d’une armée n’ont pas de secrets pour moi.
    Il va de soi que ceux qui sont venus en France récemment et n’ont pas de terres agricoles voudront aussi en profiter, il est clair que nous ne les partageront pas ! S’ils les veulent ils devront se battre et nous battre !

  2. @ Patrick LE BRETON
    Votre conception est conforme au mouvement « survivaliste » :
    « Il s’agit de présenter des techniques de survie, mais aussi de combat dans la perspective de l’après-pétrole. Il ne s’agit pas tant de se préparer à survivre dans un monde devenu hostile que face à des humains devenus hostiles. Le survivaliste s’inquiète plus des futures pulsions de ses congénères que des possibilités de garder la terre fertile. Ce mouvement compte des milliers de membres, surtout aux Etats-Unis, qui réapprennent les techniques de la terre… »
    Sur notre blog, nous préférons les solutions collectives aux réactions individuelles. Car de toute façon une communauté survivaliste ne serait pas à l’abri d’une violence incontrôlée.

  3. Patrick LE BRETON

    Il est clair qu’il y aura un réajustement de la société. Nous vivons dans l’ère du pétrole, lorsque cette période se terminera nous entrerons dans une nouvelle ère et comme à chaque changement, les moins adaptés à la nouvelle donne disparaissent puis un nouvel équilibre apparait. Ce sont les règles immuables de la vie. Concrètement, il est difficile de prédire comment celà se déroulera, mais une chose est certaine comme il n’y aura pas assez pour tout le monde il y a aura de la violence. En ce qui me concerne il est clair que je ne partagerai pas ce que j’ai surtout si c’est vital pour moi et les miens. Les gens des campagnes seront avantagés mais ils auront fort à faire pour défendre leurs biens. Ils devront s’organiser militairement pour défendre leur nourriture et leur terres. Pour ma part je retournerai en Bretagne où j’ai des terres et de la famille et où j’organiserai la résistance « égoiste » grâce à ma formation scientifique et militaire.

  4. C’est gai …meme si je suis convaincu que le peak oil , ou plutot le plateau ondulant, est proche, je ne suis pas convaincu que ce qui suivra serra comme ce qui est decrit dans l’article, car cela suppose une incapacite totale de nos systemes a reagir, ce qui n’est pas le cas. On peut reduire considerablement notre dependance au petrole sans changer significativement notre mode de vie, j’ai bien dit mode de vie, pas niveau de vie. Non le plateau / peak oil ne sera pas une promenade de sante surtout pour les pays les moins riches pour qui l’ajustement sera brutale, la plupart des gens sur terre aujourd’hui ne peuvent pas s’accomoder d’une hausse du prix de la nourriture, mais cela ce ne sera pas la fin du monde, en tout cas pas pour tout le monde. Des reajustements, l’histoire en a connu pleins, le passage du 13 eme au 14 eme siecle en europe, avec la sortie du rechauffement du moyen age s’est accompagne d’une diminution des 2/3 de la population en moins d’un siecle, pour autant l’europe a continue son ascencion, c’est d’ailleurs l’un des paradoxe de notre civilisation d’avoir continue son ascension magre la traverse de reajustements demographiques et societal catsclysmiques.

  5. Un article conjugué uniquement au futur, sans même le conditionnel. Madame Soleil aurait elle fait des émules chez les écolos?
    bon, je n’insiste pas et je me sauve, j’en connais qui vont finir par dire que je fais rien qu’à vous contredire….

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