Le socialiste Didier Migaud suggère d’intégrer les allocations familiales dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Thibault Gajdos répond* : « Au lieu de débattre des objectifs de la politique familiale, on ratiocine sur ses modalités… Cette « politique familiale » tant vantée, dont le quotient familial est l’inébranlable totem et les allocations familiales l’indépassable tabou, est clairement et fortement nataliste… Mais une natalité forte est-elle souhaitable ? Historiquement, une population nombreuse était un facteur puissant de domination. Ces temps sont évidemment révolus… Un second argument est souvent invoqué : une forte natalité serait un facteur de croissance économique. Le problème est qu’aucune théorie ni aucune donnée ne permettent de défendre ce point de vue. Bien au contraire… Ce n’est pas tant le nombre de bras qui importe que la qualité des cerveaux. Or, plus le taux de natalité est élevé, plus l’investissement dans l’éducation par enfant, et donc la croissance, sont faibles… Une autre politique familiale est possible. Celle qui vise, non pas à poursuivre des objectifs natalistes, mais à améliorer le bien-être et l’éducation des enfants en donnant la priorité aux plus pauvres. »
Si les propos de Thibault Gajdos sont clairement croissanciste (« Une telle politique favorise la croissance »), ils n’en restent pas moins carrément malthusiens. Ils rejoignent ainsi les préoccupations du MEI (Mouvement des écologistes indépendants) qui vient de se prononcer pour une réorientation des allocations familiales. Voici en résumé leurs positions : « La poursuite d’une politique volontariste en faveur de la natalité peut être mise en cause du triple point de vue écologique, moral et économique. Écologique d’abord, car la planète ne supporte plus nos effectifs… Problème moral ensuite, les allocations familiales sont d’abord des prélèvements qui touchent ceux qui, par leur relative retenue démographique se comportent de la façon la plus responsable et la plus écologique… Économique enfin, car quelle est la logique de ce soutien inconditionnel à la natalité ? On nous dit souvent qu’il faut préserver l’avenir. C’est une triste plaisanterie… Peut-on sérieusement compter sur une société qui, pour notamment financer les retraites, exigerait que chaque génération soit plus nombreuse que la précédente ? … On ne financera pas les retraites avec les chômeurs… »
Le MEI propose une allocation de 100 euros dès le premier enfant (au lieu de 0 actuellement) et de garder le même montant quel que soit le nombre d’enfants. Nous pensons de notre côté que l’Etat n’a pas à intervenir financièrement dans le choix du nombre d’enfants par les familles : il ne donne rien. Par contre la formation des enfants (et des parents) doit porter aussi sur la capacité de charge de la planète : à chacun d’en tirer les conséquences et d’assumer ses propres choix.
* LE MONDE économie du 12 mars 2013, Et si l’on repensait vraiment la politique familiale ?
« Le MEI propose une allocation de 100 euros dès le premier enfant (au lieu de 0 actuellement) et de garder le même montant quel que soit le nombre d’enfants.»
A ma connaissance, au 11 mars 2013, le MEI ne dit pas du tout cela :
http://m-e-i.fr/blog/2013/03/11/pour-une-reorientation-des-allocations-familiales/#comments
Propositions :
« Il est possible d’imaginer une autre politique visant à réorienter ces prestations en faveur des familles moins nombreuses tout en permettant de substantielles économies.
– On pourrait ainsi mettre en place une allocation (100 euros par exemple au lieu de 0 actuellement) dès le premier enfant, puisque celui-ci génère de facto des dépenses non négligeables pour une famille.
– L’on pourrait également revaloriser les allocations pour deux enfants en les faisant passer à 150 ou 200 € (au lieu de 127,05 € aujourd’hui). Puis, de façon à ne pas favoriser l’accroissement de la population, garder ce même montant quel que soit le nombre d’enfants. Ainsi, tout couple souhaitant se reproduire plus qu’à l’identique, c’est-à-dire avoir plus de deux enfants, devrait, en connaissance de cause (ou plutôt, de conséquence) assumer la charge financière que cela suppose et non demander à la collectivité de le faire à sa place.
– Il va de soi que de telles mesures ne devraient pas être rétroactives afin de ne pas mettre en péril financier des familles non préparées. Elles ne devraient prendre effet que pour les enfants à naître et à une date annoncée suffisamment longtemps à l’avance.
– Enfin, le montant de ces allocations pourrait être soumis à l’impôt sur le revenu dans un souci de justice sociale et d’égalité du traitement des ressources. Dans le même temps, la fiscalité et les multiples avantages donnés aux familles nombreuses devraient aussi être réorientés.»
@coq au vin
Avoir raison ou tort ici, ce n’est pas un jeu.
Si des mesures de limitation de la natalité sont prises, et qu’il s’avère que Malthus avait tort, ceux qui ne seront pas nés ne viendront évidemment pas se plaindre. Si au contraire les partisans de la natalité poussent le monde dans une impasse que Malthus aurait prévue, leur responsabilité sera lourde envers les générations futures.
Un parent responsable ne s’amuse pas à jouer l’avenir de ses enfants à pile ou face.
En d’autres termes, vous extrapolez un modele dont la parametrisation est manifestement fausse , et vous considerez cette extrapolation comme une validation experimentale. Il n’y a rien de scientifique ou de credible la-dedans: la theorie se juge par les faits, pas le contraire.
@ Didier
Didier, vous ecrivez: » alors les prédictions de Malthus s’appliqueront hélas très durement. « . Le probleme est, j’insiste encore sur ca, que vous etes force d’utiliser le futur en parlant des predictions malthusiennes (les prediction de « Malthus », stricto sensu, sur la campagne anglaise du XIX etaient et resteront fausses, je parle des predictions malthusienne ici). Vous ne pouvez pas utiliser le passe ou le present, et vous repoussez, comme toujours, la verification des theses et models malthusiens a un futur qui ne se presente jamais.
Les arguments ne manquent pas pour amender « notre » politique familiale nataliste, qu’ils soient écologiques (artificialisation des sols, dégradation de l’environnement,…) ou économiques (chômage, facture énergétique,…).
L’article de Thibault Gajdos tranche sur la pensée unique française en la matière : espérons qu’il deviendra un des textes de référence sur le sujet et qu’il aidera au futur plafonnement des allocations familiales à 2 enfants, sans effet rétroactif évidemment.
C’est une erreur de penser que les prévisons de Malthus se sont révélés fausse et que le progrès technique lui aurait donné tort.
Tout d’abord la crise mondiale que nous connaissons est une crise de confrontation de l’humanité aux limites de son environnement. D’une façon générale nous n’allons plus avoir d’énergie fosssiles et toute relance économique se traduit désormais par une hausse des coûts de l’énergie qui casse la croissance (les coûts baissent alors légèrement et nous repartons dans un mouvement de « yoyo ») Jean-Marc JANCOVICI a très bien analysé le phénomène. Pour les autres ressources c’est la même chose, les forêts disparaissent les animaux disparaissent.
L’idée que le progrès aurait donné tort à Malthus est fausse aussi. Le progrès n’a pas inventé de nouvelle ressources énergétiques (le nucléaire est un cas un peu particulier qui n’est guère généralisable à la planète entiere et pour tous les types d’utilisations).Le progrès technique nous a simplement permis d’exploiter plus vite les ressources fossiles qui étaient nécéssaires au développement de l’agriculture et de l’industrie. Quand ces ressources seront épuisées, et pour le gaz et le pétrole ce sera au cours de ce siècle, alors les prédictions de Malthus s’appliqueront hélas très durement. Je crains qu’au contraire de ce qui est souvent affirmé, Malthus n’ait pas eu tort mais ait eu raison avant les autres.
clarification :
« […] se sont toujours avérées depuis l’Angleterre du XIX […] »:
il fallait lire bien entendu:
» se sont toujours avérées **FAUSSES** […] «
clarification :
« […] se sont toujours avérées depuis l’Angleterre du XIX […] »:
il fallait lire bien entendu:
» se sont toujours avérées **FAUSSES** […] «
« 200 ans (1806) sur l’ échelle de temps planétaire , ce n’est rien ! »
Argument aussi classique que specieux qui vise a nier les echecs d’un modele et a en repousser toujours plus dans le temps la validation souhaitee par le locutuer!
Les predictions soit-disant scientifiques du malthisianisme, depuis Malthus lui-meme jusqu’a ses avatars, se sont toujours averees depuis l’Angleterre du XIX siecle jusqu’aux US du XX et a l’Inde. Dans n’importe quel domaine scientifique, le modele en question serait abandonne, ou tres profondement modifie.
Mais, comme vous aimeriez pour des raisons X et Y que Malthus soit dans le vrai, vous refusez de reconnaitre que le modele est faux et vous repoussez a demain l’arrivee quasi-messianique d’une prediction du modele matlhusien qui – enfin – ne se casserait pas la gueule . Bonne chance et bonne attente.
« 200 ans (1806) sur l’ échelle de temps planétaire , ce n’est rien ! »
Argument aussi classique que specieux qui vise a nier les echecs d’un modele et a en repousser toujours plus dans le temps la validation souhaitee par le locutuer!
Les predictions soit-disant scientifiques du malthisianisme, depuis Malthus lui-meme jusqu’a ses avatars, se sont toujours averees depuis l’Angleterre du XIX siecle jusqu’aux US du XX et a l’Inde. Dans n’importe quel domaine scientifique, le modele en question serait abandonne, ou tres profondement modifie.
Mais, comme vous aimeriez pour des raisons X et Y que Malthus soit dans le vrai, vous refusez de reconnaitre que le modele est faux et vous repoussez a demain l’arrivee quasi-messianique d’une prediction du modele matlhusien qui – enfin – ne se casserait pas la gueule . Bonne chance et bonne attente.
200 ans (1806) sur l’ échelle de temps planétaire , ce n’est rien !
De plus , Inde , Brésil et Chine me semblent être des géants aux pieds d’ argile dont la « croissance » se fait au détriment de la biodiversité (Amazonie saccagée) et même de la santé du bipède grouillant (pollutions de l’ eau par mercure, aluminium et autres saloperies chimiques (cfr cours d’ eau en Inde) .
La vraie ânerie c’est la croyance aveugle en les capacités intellectuelles soi -disant infinies du bipède .
Malthus était réputé misanthrope : je le comprends aisément et partage son opinion !
200 ans (1806) sur l’ échelle de temps planétaire , ce n’est rien !
De plus , Inde , Brésil et Chine me semblent être des géants aux pieds d’ argile dont la « croissance » se fait au détriment de la biodiversité (Amazonie saccagée) et même de la santé du bipède grouillant (pollutions de l’ eau par mercure, aluminium et autres saloperies chimiques (cfr cours d’ eau en Inde) .
La vraie ânerie c’est la croyance aveugle en les capacités intellectuelles soi -disant infinies du bipède .
Malthus était réputé misanthrope : je le comprends aisément et partage son opinion !
« une population nombreuse était un facteur puissant de domination. Ces temps sont évidemment révolus… »
C’est incroyable comme vous etes aveugles par votre croyance quasi-religieuse dans un matlhusinisme ideologique. Meme en oubliant volontairement le fait que le malthusianisme fait des predictions systematiquement fausses depuis 250 ans et est donc une anerie nuisible, il suffit de regarder autour de soi pour constater que la population reste aujourd’hui un facteur de domination, : Chine, Inde, Bresil par exemple, sont puissants parcequ’ils sont nombreux. Ils investissent, de manieres tres differentes les uns des autres, dans les sciences et les technologies pour soutenir leur puissance, mais ce sont les geants de demains, toujours avec les Etats-Unis, parcequ’ils ont la masse critique populationelle.
Le MEI, phare de la pensee politique contemporaine (dont j’ignorais comme tout le monde l’existence jusqu’a votre billet) ecrit: « On ne financera pas les retraites avec les chômeurs… » » Non effectivement, on les financera avec de la croissance. Pas la peine de rajouter une couche de sophisme sur le beurre de votre ideologie.
« une population nombreuse était un facteur puissant de domination. Ces temps sont évidemment révolus… »
C’est incroyable comme vous etes aveugles par votre croyance quasi-religieuse dans un matlhusinisme ideologique. Meme en oubliant volontairement le fait que le malthusianisme fait des predictions systematiquement fausses depuis 250 ans et est donc une anerie nuisible, il suffit de regarder autour de soi pour constater que la population reste aujourd’hui un facteur de domination, : Chine, Inde, Bresil par exemple, sont puissants parcequ’ils sont nombreux. Ils investissent, de manieres tres differentes les uns des autres, dans les sciences et les technologies pour soutenir leur puissance, mais ce sont les geants de demains, toujours avec les Etats-Unis, parcequ’ils ont la masse critique populationelle.
Le MEI, phare de la pensee politique contemporaine (dont j’ignorais comme tout le monde l’existence jusqu’a votre billet) ecrit: « On ne financera pas les retraites avec les chômeurs… » » Non effectivement, on les financera avec de la croissance. Pas la peine de rajouter une couche de sophisme sur le beurre de votre ideologie.