Vous montrerez que l’innovation résulte de l’action des entrepreneurs mais aussi de celle des pouvoirs publics

2e sujet (bac ES, 21 juin 2011)

analyse du sujet

Ce sujet se situe dans le thème « Croissance, capital et progrès technique ». Autant dire déjà que le contexte de crise structurelle de nos sociétés thermo-industrielles n’est pas très apparent ! Ensuite ce sujet oublie un facteur fondamental de l’innovation, la dialectique qui existe entre la recherche scientifique et ses applications technique (recherche-développement). Il nous semble de plus que se polariser sur les « entrepreneurs » nous fait oublier que les individus ne sont plus grand chose à l’époque des firmes multinationales et des coûts financiers impliqués par la plupart des innovations contemporaines. Enfin les pouvoirs publics ont maintenant une marge de manœuvre quais-nulle à l’heure des endettements massifs dont l’exemple de la Grèce, en quasi-faillite, n’est que le premier maillon d’une chaîne qui peut se rompre à tout moment.

Donc ce sujet qui nous incite à parler de Schumpeter et des grappes d’innovation, des innovations de produits ou de processus, de l’investissement public dans la recherche qui a tant besoin d’être sauvée… nous paraît en décalage avec le monde que nous vivons. Les « sciences économiques et sociales » ont du mal à suivre l’air du temps.

Analyse des documents

Document 1 sur les DIRD

La « recherche » est un terme vague qui ne dit rien de ce qu’on recherche. Plutôt que des  chiffres globaux en millions d’euros, nous aimerions connaître la part de la recherche qui est vraiment utile par rapport à celle qui ponctionne une très grande proportion du total sans démontrer son utilité comme la recherche dans le domaine nucléaire, ITER, ASTRID… Par exemple nous remarquons que la R&D effectuée par l’enseignement supérieur en 2007 est à peu près la moitié des dépenses (qui ne veut pas dire d’ailleurs « investissement ») des administrations : nous serions bien curieux de connaître les thèmes de recherche et le rendement des universitaires !

Pour les entreprises, les quatre branches qui sont prises en compte et qui couvrent la moitié des dépenses totales sont des branches vouées à l’inefficacité. L’industrie pharmaceutique est à bout de souffle, les molécules utiles sont devenues des génériques et les médicaments mis dorénavant sur le marché sont soit jugés inopérants par les pouvoirs publics, soit même dangereux comme le Mediator. L’industrie automobile ne sait pas encore que le pic pétrolier est passé depuis 2006 et que la rareté croissante des combustibles fossiles va rendre caduc la voiture individuelle. La construction aéronautique dépend du kérosène et renvoi donc à la même problématique de pénurie des ressources fossiles que l’automobile. C’est encore pire pour l’industrie spatiale dont les satellites encombrent déjà l’espace. Pour les équipements de communication, nous sommes déjà suréquipés et renforce la recherche n’y changera rien, sauf à gadgétiser encore davantage nos modes de vie avec le mobile de la xème génération et l’écran plus plat que plat.

Nous voyons bien au travers de ses chiffres que l’Etat et les entreprises n’ont pas encore compris que nous vivons dans un monde fini et qu’il s’agit dorénavant de vivre autrement.

Document 2 sur les entreprises qui innovent

La plupart des données parlent des mêmes secteurs qu’on appelle « branches » dans le document 1. Il s’agit toujours de croissance en  « élargissant la gamme », en conquérant de nouveaux marchés, en réduisant les coûts (pour permettre l’effet rebond)… On dirait que le rapport du Club de Rome sur les limites de la croissance n’a pas été publié en 1972, il y a quarante ans bientôt. Notre société est autiste en voulant ignorer les chocs financiers et écologiques qui ébranlent tout notre système.

Remarquons d’ailleurs que la dernière colonne, « améliorer l’impact sur l’environnement », se retrouve à la traîne alors que cela devrait être l’objectif premier d’une société qui prône le « développement durable ».

Document 3 sur l’économie de l’innovation

Nous aurions préféré l’écologie de l’innovation. Car ce document indique clairement que l’innovation n’a pas pour objectif le bien-être social (rendement social), mais le rendement privé, c’est-à-dire le profit.

L’auteur croit que les pouvoirs publics peuvent valoriser le rendement social. C’est mal connaître la réalité d’un contexte politique soumis à la fois au lobbying des entreprises et des chercheurs.

Document 4 sur les pôles de compétitivité

L’Etat et les territoires favorisent les pôles de compétitivité pour obtenir une « position de premier plan ». Mais comme au niveau national et internationale il en est de même, il s’agit de concurrence sauvage. Ce n’est pas un hasard à l’heure actuelle si au lieu de parler de compétitivité internationale, on envisage de plus en plus le protectionnisme et la démondialisation.

Nous sommes dans un monde où la logique libérale du marché, de la concurrence et de l’innovation est en train de faire faillite. Il faut maintenant envisager une biosphère où les liens résultent de la coopération et de la complémentarité. L’inverse de ce que veut nous faire dire ce sujet !

NB : Nous répondrons à vos questions en commentaire si elles sont justifiées…

4 réflexions sur “Vous montrerez que l’innovation résulte de l’action des entrepreneurs mais aussi de celle des pouvoirs publics”

  1. Bonjour je voudrais savoir si on pouvait faire un plan en trois parties pour la synthèse en présentant les différents types d’innovation et leurs intérêts dans une première partie puis dans la deuxième celui qui décide de l’investir pour innover c’est-à-dire l’entrepreneur et enfin le rôle de l’état. Merci!

  2. Bonjour je voudrais savoir si on pouvait faire un plan en trois parties pour la synthèse en présentant les différents types d’innovation et leurs intérêts dans une première partie puis dans la deuxième celui qui décide de l’investir pour innover c’est-à-dire l’entrepreneur et enfin le rôle de l’état. Merci!

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