Yannick Noah, complice des dealers capitalistes

Yannick Noah estime que « la meilleure attitude à adopter est accepter le dopage »*. Nous pensons que pour en finir avec le dopage, il suffit de supprimer le sport-spectacle. Le sport d’élite n’est plus que pharmacopée ambulante pour spectateurs en manque d’efforts physiques personnels. Et la lutte contre le dopage est un éternel recommencement. Le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA), le Néo-Zélandais David Howman, vient d’ailleurs d’avertir les Etats : « Nous attrapons les dopés simplets (dopey dopers), nous n’attrapons pas les dopés sophistiqués. » Des chercheurs suisses, par manipulation génétique, viennent de rendre des souris marathoniennnes**, tout est possible. Et l’intégration des sportifs dotés de prothèse est déjà actée.

L’ancien vainqueur de Roland Garros (Yannnick Noah) ne se rend pas compte qu’il a été manipulé par le système compétitif du capitalisme concurrentiel. C’est en regardant un match de tennis que l’Américain Taylor eut l’idée de l’organisation scientifique du travail, l’économie des gestes et pour tout dire, la déshumanisation au travail. La logique du sport de compétition est bien éloignée du jeu ; il est né dans la deuxième moitié du XIXe siècle, avec le triomphe de la révolution industrielle. Tennis, foot, JO, Tour de France… reflètent le fondement du libéralisme économique : individualisme, apologie de la compétition, du rendement et du dépassement de soi, mythe de la croissance ininterrompue des performances. Le sport est bien entendu un empire économique, au service du marché. Le sport sert toujours la stratégie du pouvoir en place, il est du coté de l’ordre établi et de sa logique. Les politiques aiment le sport, Cohn-Bendit  célèbre le foot, Aubry soutient son club de foot et le ministre des sports Douillet a obtenu l’or olympique.

Si les sportifs de haut niveau comprenaient qu’ils sont victimes d’un système pervers, il n’y aurait ni dopage, ni même sport spectacle. Mais ils acceptent de traverser des souffrances physiques et psychologiques énormes parce que l’enfer est pavé de vanité.

* LE MONDE (Sport&Forme) du 19 novembre 2011, « La potion magique », par Yannick Noah.

** LE MONDE Science&techno du 19 novembre 2011, Des souris et des vers « marathoniens ».

1 réflexion sur “Yannick Noah, complice des dealers capitalistes”

  1. La potion magique, selon Yannick Noah :
    « Aujourd’hui, les Espagnols courent plus vite que nous, ils sont beaucoup plus costauds et ne nous laissent que des miettes. A côté d’eux, c’est simple, on a l’air de nains. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
    Si tu n’as pas la potion magique, c’est difficile de gagner. Et là, on a l’impression que, comme Obélix, ils sont tombés dans la marmite. Arrêtons l’hypocrisie. Il faut bien sûr respecter la présomption d’innocence, mais plus personne n’est dupe. La meilleure attitude à adopter est accepter le dopage. Et tout le monde aura la potion magique. »

Les commentaires sont fermés.