Personnellement j’ai voté systématiquement écolo à la présidentielle depuis 1974. Mon vote est resté minoritaire, mais il importe de témoigner du fait qu’il est absolument nécessaire de modifier profondèment le fonctionnement de la société croissanciste. Dommage que Yannick se situe bien en retrait du programme d’écologie de rupture présenté par René Dumont en 1974. Face à une situation qui est devenue 50 ans plus tard véritablement catastrophique à plusieurs niveaux, il ne faut pas porter une cravate. Il faut montrer que le réalisme c’est maîtriser la décroissance, sinon elle sera forcée et terrible. Il nous faut de la sueur, sinon il y aura du sang et des larmes.
Brice Teinturier : En avril 2021, un sondage situait Yannick Jadot à 10 % des intentions de vote, devant Jean-Luc Mélenchon (8 %). Le Covid-19 était certes la première des préoccupations des Français, mais l’environnement semblait durablement installé à quasi-égalité avec le pouvoir d’achat (30 % et 28 % de citations). Un an plus tard, l’érosion quasi continue du candidat écologiste le place loin derrière le leader « insoumis ». La difficulté des écologistes est de produire une réponse complexe là où la réponse du RN est simple en répétant qu’il faut stopper l’immigration. La difficulté supplémentaire est que l’écologie demande des efforts aux Français : des changements de comportements, une sobriété plus grande. Le RN se veut porteur d’une espérance : sans les immigrés, nous vivrons mieux. Le discours écologiste relève du moindre mal : nous éviterons ou diminuerons peut-être la catastrophe. Dernier problème, enfin, celui de l’image de M. Jadot : alors que la guerre en Ukraine renforce plus que jamais l’idée qu’un président doit avant tout être capable de gérer des crises graves, 16 % seulement des Français estiment qu’il a l’étoffe d’un président.
Lire, Macron vante les EPR 2, Jadot parle sobriété
Laurent Télo : Le 27 mars, Jadot au Zénith de Paris : « Le statu quo, c’est le chaos ! Nous courrons à la catastrophe ! Jeunes de France, ne laissez pas passer cette occasion historique de changer vos vies. Faites irruption dans ce scrutin. Venez nous bousculer ! » Dominique Voynet, présidentiable écolo1995 (3,3 %) et 2007 (1,6 %) : « Il y a cinquante ans, on regardait René Dumont [premier candidat écologiste à une élection présidentielle, en 1974, avec 1,32 % des voix] comme un vieux fou avec son pull-over rouge. Aujourd’hui, quand on parle du candidat écologiste, on ne rigole plus du tout. » Noël Mamère, présidentiable écolo 2002 (5,25 %) : « L’écologie est le paradigme politique du XXIe siècle. » David Cormand : « On veut inspirer confiance, être réalistes, tout en étant radicaux sur les propositions. Un trou de souris existe. »
Lire, Connaître Yannick Jadot, présidentiable 2022
Des commentaires complètent le panorama mi-figue mi-raisin des écolos en 2022 :
Aldebaran : 50 ans pour passer de 1.5% à 5%… à ce rythme ce ne sont pas les écologistes qui agiront contre le changement climatique. La Terre aura brûlé bien avant…Tout le monde a compris que c’est LRM qui dirigera le pays encore pendant 5 ans. C’est donc vers eux qu’il faut se tourner pour faire avancer les choses, et donc chercher des compromis. Les écologistes doivent apprendre à négocier.
Claustaire : Si LRM sait qu’ils dirigeront le pays encore 5 ans, pourquoi devraient-ils négocier avec des gens dont ils n’ont pas besoin ? Il semblerait que le LRM ait pris l’habitude de ne même pas négocier avec les citoyens pour gouverner comme il plaît à Jupiter. Mais ayant voté Vert depuis des décennies et même milité un certain temps avec eux, je peux témoigner que je les ai lâchés depuis un moment, depuis qu’ils ont davantage axé leur mobilisation sur des thèmes de divergences sociétales (voire internes) que centré sur l’environnement et la survie dans la sobriété écoresponsable.
LD78 : Pour avoir fréquenté un temps les militants (en tant que coopérateur au sein d’EELV), je les ai trouvé souvent sectaires, bien pensants et convaincus de détenir la « vérité ». En précisant, que cette « vérité » est à géométrie variable car EELV est divisé en différentes chapelles (les animalistes, les antinucléaires, les écolo-féministes …) Bien entendu, il y avait aussi des militants ouverts à sortir du préchi-précha ou de leur chapelle. Mais enfin, ils étaient les moins nombreux …
CDA : Peut-être il faudra se dire que le parti écologique n’est pas destiné à être un parti de gouvernement mais un parti d’influence ? Que la grande bataille pour lui sont les élections locales et législative et d’entrer dans des processus de coalition pour des objectifs précis et pas des postes comme jusqu’à présent.
VincentB : On élira un écolo à la présidentielle lorsqu’il sera trop tard. En attendant, c’est business-as-usual. Le monde chante en fonçant droit dans le mur.
Michel SOURROUILLE : Jadot, quand il était présidentiable pour 2017 : « Je veux sortir l’écologie de son image culpabilisante et punitive pour en faire une écologie à la fois crédible et bienveillante. A la différence de Jean-Luc Mélenchon, qui est dans une logique bloc contre bloc, je ne veux pas gagner contre les autres. J’ai été un des principaux négociateurs du Grenelle de l’environnement. Cela a nécessité de travailler avec les entreprises, les collectivités, les salariés, les consommateurs et l’Etat pour trouver des solutions. Trop de Françaises et de Français votent par défaut ou contre. La stratégie du choix du moins pire pour éviter le pire est une stratégie qui ne marche plus du tout et qui nous rapproche toujours plus du pire. Celui qui a gagné c’est l’écologiste Alexander Van der Bellen en Autriche. Il l’a emporté non pas en déclarant qu’il était contre le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, mais en disant que l’Autriche est une société ouverte, européenne et écolo. »
Rmarc : Prétendre diriger un pays en agitant la peur, en traitant un seul sujet de manière isolée, et de surcroît, en ne proposant que des mesures irréalistes pour traiter le dit sujet ! En effet aucune chance !
Castelcerf @Rmarc : Vous n’avez rien compris au enjeux. Le RC n’est pas une question de peur, mais de réalisme. Tout comme la guerre en Ukraine, détruit des bâtiment et tue quelques milliers d’homme, déplace quelques millions de femmes et d’enfants. Le réchauffement climatique va, de façon beaucoup plus lente, détruire des villes, tuer quelques millions d’hommes, voir un petit milliard, voir plus si on est stupide jusqu’au bout. Le problème c’est que avant on y croyait pas, et maintenant qu’on a assemblé toutes les preuves pour empêcher quiconque de dire que ce n’est pas vrai. He bien, on nous dit, non mais arrêtez votre discours fait peur, soyez réaliste dans vos propositions… Rmarc, ce qui est irréaliste c’est votre volonté de continuer dans un monde avec des mesure que vous appeler réaliste. Ce réalisme, n’est qu’un concept abstrait, Il est coupé de la réalité. La réalité c’est que l’homme meurt si chaleur et taux d’humidité trop élevés.
Jean-Pierre Peyrard : L’écologie (la gestion de notre « maison ») ne peut pas être incarnée par un parti politique spécifique parce qu’elle concerne tout le monde. Le fait qu’elle en soit un signifie une carence/déni à la fois individuelle et collective. Ce parti/signe, forcément dérangeant et anxiogène, ne peut pas être fédérateur. Sa disparition (si elle se limite à lui, s’entend) indiquera que le problème est vraiment pris en compte.
Olivier BCD : Le vote efficace c’est Jadot. Je suis de centre droit, double vote Macron aux dernières présidentielles, et là je voterai Jadot. Pourquoi ? Pour lancer un message, un signal clair : l’écologie doit être au premier plan des politiques du monde à venir. Bien sûr qu’il y a beaucoup de mesures que je n’aime pas trop dans son programme. Mais ce qui compte c’est le courant, le flux (et pas ma petite personne). Plus il y aura de votes Jadot au premier tour et plus cela pèsera quels que soient les candidats du second tour. Donc le vote efficace, comme on dit aujourd’hui, c’est Jadot. Point barre !
Claustaire : Olivier, tout en approuvant complètement votre logique et votre démonstration, j’avoue que je vais néanmoins m’abstenir de voter Jadot (ou Vert ensuite) parce que son parti manque de cohérence idéologique fondamentale : on ne peut pas vouloir sauver la planète et consacrer trop de temps à des focalisations sociétales marginales ou procédurières.
Steph_74 : L’écologie politique c’est fini. Adieu !
Marcopolo : L’espèce humaine c’est fini. Alleluia !
MaxLombard : Ben oui, entre la fin du monde et la fin du réservoir de la voiture il faut savoir choisir !
01 avril 2022 à 12h45 sur lopinion.fr : Présidentielle 2022: Jadot dégaine les transports gratuits «partout en France pendant six mois» pour tenter de s’imposer.
Non ce n’est pas un poisson ! Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour le remboursement de ses frais de campagne ! Misère misère.
Le 1er avril, il y a 5 ans, je pouvais encore imaginer Mélenchon au second tour. Les sacro-saints sondages le créditaient alors de 20%… c’est ce qu’il fallait à l’époque pour avoir une chance d’être en finale. Et puis je me disais que si… au lieu de parier sur le mauvais cheval, ce couillon qui venait de jeter l’éponge s’était sagement rangé derrière Méluche… alors etc. On peut toujours rêver. Et on a vu la suite. Résultat : Manqué, tout faux ! Ce coup-ci ce n’est même pas la peine de se livrer à ce genre d’élucubrations.
Blagues à part, il y a quand même dans tout ça (même dans les blagues) certains éléments de réflexion.. Jean-Pierre Peyrard dit que l’écologie ne peut pas être incarnée par un parti politique spécifique, parce qu’elle concerne tout le monde. Certes. Et que sa disparition (si elle se limite à lui, s’entend) indiquera que le problème est vraiment pris en compte (sic).
C’est là un curieux point de vue. Voilà donc quasiment 50 ans que l’écologie s’invite aux élections, et voilà donc que maintenant tous les candidats prétendent s’en soucier. Le moment serait donc venu pour les écolos politiques, de tirer leur révérence et de se reconverdir en ce qu’ils voudront. Ces politiciens, comme tous ceux qui auront voté pour eux, pourront toujours se dire que finalement ils auront bien œuvré, qu’ils auront été très utiles. Ou très efficaces.
Selon cette drôle de logique, vu que ça fait belle lurette que le social a été intégré par tous les partis politiques, de droite comme de gauche, en passant par le centre et le ni-ni, on peut se demander à quoi peut bien servir aujourd’hui le parti socialiste. Et ça tombe bien, on voit aujourd’hui ce qu’il est devenu. Pareil du parti communiste. On voit aussi ce que pèsent le NPA et LO clairement anti-capitalistes.
Là aussi, selon cette drôle de logique, tous ces politiciens, comme tous ceux qui auront voté pour eux, les militants de tous ces partis et mouvements divers et variés, peuvent donc déposer les «armes» et aller se rhabiller. En se disant que le Problème est vraiment pris en compte. La bonne blague ! Décidément on n’en sort pas. 😉
– «Celui qui n’accepte pas la rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste. Celui-là, je le dis, ne peut pas être adhérent du Parti socialiste» (Mitterrand en 1971)
En 1983 Mitterrand s’est renié, il s’est couché, il a abdiqué (Tina).
En nous racontant qu’on pouvait désormais faire du social dans ce cadre qu’il combattait (faisait semblant de combattre), ce socialiste qui n’en avait finalement que l’étiquette a convertit le PS au Capitalisme. Du coup Mitterrand a tué le PS et en suivant la gauche. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement de l’écologie.
On n’arrête pas le progrès, ou les conneries, c’est comme on veut, de toutes façons c’est exactement pareil. Mieux que le vote utile, le vote efficace !
Olivier BCD nous explique : « Le vote efficace c’est Jadot. Je suis de centre droit, double vote Macron aux dernières présidentielles, et là je voterai Jadot. Pourquoi ? [blablabla]
Donc le vote efficace, comme on dit aujourd’hui, c’est Jadot. Point barre ! »
Eh ben, déjà l’efficacité au centre droit, ça promet. Ensuite, nous dire qu’on n’a pas été très efficace aux dernières présidentielles, ça fait pas de vous une référence très crédible.
Pas très efficace quoi ! Point barre ! 🙂
– «Tout le monde a compris que c’est LRM qui dirigera le pays encore pendant 5 ans. C’est donc vers eux qu’il faut se tourner pour faire avancer les choses, et donc chercher des compromis. Les écologistes doivent apprendre à négocier. »
Quel comique cet Aldebaran ! Pour faire avancer les choses, moi je souhaite le retour de Nicolas.
– « Ben oui, entre la fin du monde et la fin du réservoir de la voiture il faut savoir choisir ! »
Putain j’allais oublier ! Merci MaxLombard. Vous me faites penser que je suis presque à sec et que Leclerc fait le gasoil à prix coûtant ce week-end.
– « Jadot présidentiable… susceptible de devenir président de la République … ?
Je suppose que c’est une blague.» ( MICHEL C 1 AVRIL 2022 À 09:48 )
Mais bien sûr, que c’est une blague ! Et toi de tomber dans le panneau…
Couillon va ! La bonne blague ! 🙂 🙂 🙂
Jadot présidentiable… susceptible de devenir président de la République … ?
Je suppose que c’est une blague. Si le fait d’être candidat suffit à faire de n’importe qui un ou une présidentiable, alors oui bien sûr il l’est. Maintenant s’il s’agit de savoir si Jadot a le profil ou l’envergure d’un président de la république, alors pour moi c’est clairement NON.
D’ailleurs je n’ai jamais vu cette qualité chez un présidentiable (candidat) écolo. Je ne dis pas que les deux sont incompatibles, non. De toutes façons c’est comme pour d’autres talents ou d’autres dons, il n’est pas donné à tout le monde d’avoir l’envergure d’un Président de la République. Bref, écolo ou pas, on l’a ou on ne l’a pas. Et Jadot ne l’a pas.
Essayons alors de voir à quoi elle ressemble, cette envergure, ou cette étoffe.
Biosphère dit «il ne faut pas porter une cravate». Anne, Natalie, Valérie et Marine marquent donc des points. Perso j’aime pas les cravates. Cependant je reconnais que certains, et même certaines, la portent plutôt bien. Alors qu’à d’autres, comme moi, elle leur va comme des bottes à un canard. Dumont, perché dans son arbre, ne portait pas de cravate. Mais un pull rouge. Coluche c’était le nez qu’il avait rouge, lui non plus ne portait pas de cravate. Sauf en 81 quand il se voyait Président, mais bon. Pourtant dans le même style, quand il n’est pas au pré le berger béarnais porte généralement la cravate, va comprendre. 🙂
L’écologie est susceptible d’accéder un jour à la présidence, d’ailleurs tous les présidentiables 2022 se disent (plus ou moins) écolos. Sur ce chemin bordé de ronces, Jadot n’est qu’une étape dans le chemin de croix vers la sanctification suprême. Jadot, c’est le seul vote utile, symbole de l’avancée à petits pas du réalisme écologique vers la derrière marche. Les autres votes « utiles » ne sont que des leurres qui conservent le système thermo-industriel. Marine présidente ? Avec quel parlement et quelle Europe ?? Mélenchon président ? Vouloir tout casser pour ne rien casser sous la 6e république ?? Macron président ? Un épouvantail de l’écologie au pouvoir !!!
Bien sûr que l’écologie est susceptible d’accéder un jour à la présidence, seulement faudra voir quelle écologie. D’ailleurs vous le dites juste en suivant, ils s’en disent tous, misère misère.
J’aime bien votre «chemin de croix vers la sanctification», qui en dit long sur votre religion. S’il ne faut pas porter une cravate pour faire un Vrai et Bon Président, je suppose qu’il faut alors porter une soutane.
Quant au «vote utile», c’est bon je connais la chanson. Je peux d’ailleurs très bien vous la chanter. 🙂
Le seul vote utile : Le Parti d’en Rire !
Allez, après moi tous en coeur !
Oui ! Notre parti, Parti d’en rire, Oui c’est le parti,
De tous ceux qui n’ont pas pris de parti.
Un parti placé au-dessus des partis !
Enfin bref, un parti, Oui, qui puisse protéger la patrie
De tous les autres partis !
Et ceci, jusqu’à qu’une bonne partie soit partie
Et que l’autre parti, c’est parti, ait compris
Qu’il faut être en partie, répartis, tous en un seul parti.
Notre parti !