La France est sous le régime du couvre-feu depuis le 15 décembre 2020, la nuit de la Saint-Sylvestre aussi. La vente d’alcool a été interdite dans 15 départements, tout déplacement entre 20 heures et 6 heures est interdit. Il n’y a pas de loi qui dise que vous devriez être six maximum à table, mais c’est une mesure de bon sens, avec masque et distanciation sociale bien entendu. La France découvre en 2020 qu’on peut vivre différemment de la période euphorique de la croissance sans limites avec champagne-foie-gras à volonté pour le réveillon. D’ailleurs, si les humains sont frappés par le virus Sars-CoV-2, les volailles engraissées jusqu’à la mort sont frappées par le virus H5N8 (grippe aviaire)… et abattus en masse. Couvre-feu définitif pour les canards ! Voici ce qu’on peut prévoir du réveillon futur dans la société post-croissance qui s’amorce :
« En ce jour de réveillon en 2050, Léa confectionne un repas 100 % local, ce qui réduit considérablement la variété des mets possibles. Elle se souvient comme d’un rêve des papayes que ses parents lui achetaient à la fin du XXe siècle, sans se soucier du fait qu’il avait fallu dépenser pour cela plusieurs litres de pétrole. De toute façon elle est bien seule, il ne lui reste plus qu’un dernier descendant. Ses deux autres petits-enfants sont décédés il y a trois ans, ils ont succombé à l’une de ces nouvelles maladies à côté desquelles l’épidémie de grippe aviaire, qui avait frappé la France en 2010, n’avait été qu’une discrète entrée en matière. Ils avaient été victimes d’un virus apparu en Sibérie du Nord, là où le permafrost a cédé la place à des marais à partir de l’année 2025. Léa a renoncé depuis longtemps à l’idée d’acheter une automobile ; en 2035, l’Union européenne avait réservé l’usage des biocarburants aux véhicules utilitaires. Même l’utilisation du charbon liquéfié a été proscrite car les sols et surtout les océans qui séquestraient le carbone depuis toujours, ne jouaient plus leur rôle, renforçant ainsi très brutalement l’effet de serre anthropique et les dérèglements du climat. Cet été, Léa avait appris par une amie que le thermomètre était monté jusqu’à 45°C à Caen. Maintenant des millions de personnes sont au chômage. Le gouvernement français vient d’interdire toute manifestation et même les rassemblements de protestation. Le ministre de l’Intérieur vient de prendre un de ces décrets maudits, c’est l’armée qui réprimera d’éventuels troubles de l’ordre public.
Deux caractéristiques du changement en cours rendent plus difficiles notre perception du phénomène et notre aptitude à agir : l’inertie et l’irréversibilité. L’inertie renvoie au temps long de réponse de la biosphère aux dégradations que nous lui infligeons. Une fois que nous aurons réchauffé les océans, ce réchauffement perdurera durant des millénaires, et nous n’aurons aucun moyen de les refroidir ; c’est l’irréversibilité. Nous nourrissons de grandes illusions quant à la résistance de nos sociétés. En effet, la sophistication des technologies modernes a deux conséquences : une intensification de la division sociale du travail ; des infrastructures et des équipements de plus en plus nombreux et coûteux. L’une comme l’autre ont accru la vulnérabilité de nos sociétés. Au XIVe siècle, la peste noire avait emporté un Européen sur deux sans entraîner un effondrement total. Les trois quarts de la population se composaient en effet de paysans qui, pour la plupart, se nourrissaient eux-mêmes. Qui en revanche nous nourrirait si la moitié des quelques centaines de milliers d’agriculteurs qui nous alimentent venaient à disparaître ? Quelle entreprise résisterait à la disparition d’un salarié sur deux ? Quelle société contemporaine pourrait faire face aux coûts financiers induits par des ouragans, des sécheresses et des inondations extrêmes à répétition ? » (Extraits du livre « Le développement durable, maintenant ou jamais » de D.Bourg et G.Rayssac)
La Biosphère vous souhaite une sobriété heureuse et partagée en 2021…
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Pour mon mari et moi, nés dans l’après-guerre et dans des familles pauvres où la grande misère n’était pas loin ou tout simplement là, ( je ne te parle pas de la mienne, 2 parents décédés alors que j’avais 9 ans , 6 Francs trimestriels octroyés généreusement par l’Assistance Publique, une grand-mère tutrice de 67 ans qui n’était jamais sortie de son trou de campagne, 2 jupes et 2 paires de chaussures pour faire l’année etc etc…., ) , nous savons ce que cela veut dire: maisons sans aucun confort, à attraper des engelures l’hiver, aucune distraction culturelle, périmètre de vie limité au village…. rassure-toi, on connaît, on sait ce que ça signifie, on l’a vécu, et réellement vécu !!!
Les mangues et tout ce dont vous parlez, on ne savait même pas que ça existait !!!
Bonne année, bonne santé et gnangnangnan. Je trouve ça chiant. D’autant plus que la plupart du temps c’est purement faux-cul. J’ai horreur de l’hypocrisie, j’aime pas les 1er janvier. Mais que voulez-vous, c’est la tradition.
Alors à toutes zé à tous je vous souhaite une très bonne ânée 2021. Hi han hi-han !
Je vous la souhaite la plus légère possible.
En attendant, j’espère que cette soirée du nouvel an 2021 ne deviendra pas la norme. Pas que cette seule soirée évidemment. Hier (10:49) j’ai dit deux mots au sujet de ces optimistes (avec ou sans « ») qui voient 2020 comme un tournant décisif, définitif… et positif bien sûr.
– « tout déplacement entre 20 heures et 6 heures est interdit. Il n’y a pas de loi qui dise que vous devriez être six maximum à table, mais c’est une mesure de bon sens, avec masque et distanciation sociale bien entendu.
La France découvre en 2020 qu’on peut vivre différemment de la période euphorique de la croissance sans limites avec champagne-foie-gras à volonté pour le réveillon »
Au stade où nous en sommes (très fatigués), maintenant que nous nous sommes habitués à la muselière, encore heureux qu’on ne nous interdise pas d’être plus de 6 à table. Mais ça pourrait venir. Et d’autant plus vite que nous serons nombreux à penser que c’est là le bon sens.
(suite) En 2020 nous sommes tous devenus médecins, désormais tout le monde peut parler de l’utilité des gestes barrières, de l’efficacité et des effets secondaires de telle ou telle potion et maintenant de ce vaccin à ARN aromatisé aux nanoparticules de je ne sais quoi. Tout le monde semble avoir accepté l’idée que pour retrouver une vie «normale» nous devions en passer par là. Et ON a le culot de nous dire que nous avons le choix, la liberté. Tu parles Charles, c’est exactement dans le genre «la bourse ou la vie !» Et c’est ça le bon sens.
Ce «bon sens» nous permet désormais de reconnaître immédiatement les charlatans, les complotistes etc. et de foncer vers la Piquouze en chantant «tous à la queue leu leu». C’est sûr, on avance.
En attendant, entre une orgie de champagne-foie-gras et un déploiement de flics sans précédent, pour moi il n’y a pas photo. Bien sûr qu’on peut vivre différemment avec beaucoup moins, avec une jambe en moins par exemple, voire les deux. Mais que vaut-il mieux, vivre dans un fauteuil ou vivre en prison ? En prison, six maximum à table, et avec la muselière ça va de soi.