Action directe, en stage… et en application scolaire

A Chaville (Hauts-de-Seine), une formation à la désobéissance civile axée sur la lutte contre le changement climatique : apprentissage des modes d’action alternatifs : die-in, sit-in, chaînes humaines, et on fait la tortue ou le petit train … L’élément moteur, c’est de retrouver la montée d’adrénaline, avec des actions théâtralisées et souvent spectaculaires*. Le collectif des Désobéissants a formé près de 2 000 personnes depuis sa création en 2006. « La désobéissance civile, c’est le fait de désobéir à des lois injustes pour le bien commun, c’est-à-dire l’écologie, les droits humains, ceux des animaux, ou sociaux », explique le formateur Rémi Filliau. Mais il faut « Agir de manière non violente et à visage découvert, c’est « essentiel ». Depuis quelques mois, ces stages connaissent un engouement sans précédent, une armée (potentielle) de militants prêts à aller en prison pour leur cause. Un commentateur sur lemonde.fr, David S, trouve à redire : « Que ces activistes défendent leurs idées, soit. Qu’ils prétendent que leurs idées sont le bien commun, non. Ce sont leurs idées. Point. Elles seront le bien commun quand il y aura une majorité pour y adhérer. » Cette personne n’a pas bien compris de quoi il s’agit, désobéir pour l’urgence climatique. Tout le monde est concerné par ce bien commun, le climat, David S aussi.

Application de la désobéissance en Belgique, l’école buissonnière pour le climat une fois par semaine**.  A Bruxelles, 35 000 élèves et étudiants ont manqué les cours, jeudi 24 janvier, pour manifester contre le réchauffement climatique. Et depuis trois semaines, ils sont de plus en plus nombreux à le faire. En effet, ils étaient 3 000 le jeudi 10 janvier. Puis 13 000, le jeudi 17. Tous réclament une seule chose : une réponse ambitieuse des dirigeants politiques dans la lutte contre le changement climatique. Sur leurs panneaux on pouvait notamment lire « Si je sèche les cours, c’est parce que l’eau monte », « je n’ai pas d’argent pour aller vivre sur la Lune » ou « il n’y a pas d’économie sur une planète morte ». Connaissant les jeunes, le mouvement a de fortes chances de s’internationaliser. Par exemple, des jeunes Suisses ont défilé pour la même raison dans les rues de Genève le 18 janvier. Lappel de la suédoise Greta Thunberg à une grève scolaire internationale, le 15 mars prochain, sera entendu… du moins il faut l’espérer. Pour conclure, ce ping-pong entre deux commentateurss sur lemonde.fr :

jeavie : Qu’est qu’ils s’imaginent ces jeunes belges avec leurs petits poings? Que la politique de la microscopique Belgique , à l’échelle de la planète, a un quelconque impact sur le changement climatique ? Au fait, ils défilent aussi contre Trump… Mais quelque chose me dit que 15000 jeunes belges dans les rues, ça ne va pas l’empêcher de dormir ni de polluer..

Obéron : On pourrait vous répondre sur le même ton : qu’est-ce qu’un infime commentaire de @jeavie avec ses petits doigts va avoir comme impact sur une prise de conscience qui touche un nombre croissant d’humains, jeunes et vieux par millions, face aux évidences chaque jour plus criantes des désastres à venir si nous n’empêchons pas un peu les D. Trump et consorts de dormir.

* LE MONDE du 25 janvier 2019, Face à l’urgence climatique, les militants se tournent vers la désobéissance civile

** LE MONDE du 25 janvier 2019, En Belgique, toujours plus de jeunes mobilisés pour le climat

4 réflexions sur “Action directe, en stage… et en application scolaire”

  1. J’crois que ces gosses ont raison. P’têt même un peu trop tard…
    [ J’habite ds l’hémisphere Sud. 42°C hier]

  2. Citation :  » David S, trouve à redire : « Que ces activistes défendent leurs idées, soit. Qu’ils prétendent que leurs idées sont le bien commun, non. Ce sont leurs idées. Point. Elles seront le bien commun quand il y aura une majorité pour y adhérer. »
    C’est sûr cette personne n’a pas bien compris de quoi il s’agit. C’est sûr tout le monde est concerné par le bien commun, le climat, David S aussi. Nous pourrions juste rajouter que cela restera toujours vrai quel que soit le nombre de personnes d’accord ou pas avec cette simple évidence. Quant à la question de la violence (légitime ou pas) dans le cadre de la désobéissance civile («civile» ou «civique » suscite un autre débat), nous sommes là face à un sacré dilemme.
    Je vous propose d’écouter ce débat (organisé par France Culture) qui s’est tenu le 12 janvier à la Sorbonne. Le thème « Sommes-nous prêts pour la fin du monde ? ». Dominique Bourg, Cynthia Fleury et Pierre-Henri Castel (tous trois philosophes, dont deux psychanalystes) tentent de répondre à cette question ainsi qu’à d’autres qui en découlent :
    – « Est-ce que l’imminence de la catastrophe ne serait pas la meilleure invitation à l’action ? Mais dans ce cas, comment expliquer qu’à de rares exceptions près, en matière de réchauffement contre le réchauffement climatique, il ne se passe rien ? En tout cas rien qui ne soit à la hauteur de l’effondrement qui s’annonce… Alors aveuglement, impuissance ou jouissance de la destruction ? »
    Post-cast : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-18.01.2019-ITEMA_21955085-0.mp3?track=false
    Justement sur la question de la violence. Dans sa réponse à Dominque Bourg, qui affiche un certain enthousiasme, voire optimisme, Pierre Henri Castel dit ceci : « En quoi le nombre de manifestants change quoi que ce soit ? […] la question n’est pas du tout du nombre de manifestants […] c’est en particulier la question, je vais être très cru … du degré de pression, voire de violence, qui est exercé sur le pouvoir politique et qui l’amènerait effectivement à changer quoi que ce soit quant à la réorganisation de l’économie […] Des manifestations ? Mais c’est futile, Dominque Bourg</em. »

  3. Didier Barthès

    Est-ce que les professeurs de désobéissance civile tapent et punissent les élèves lorsqu’ils désobéissent lors de leur cours de désobéissance ?

  4. Didier Barthès

    Est-ce que les professeurs de désobéissance civile tapent et punissent les élèves lorsqu’ils désobéissent lors de leur cours de désobéissance ?

Les commentaires sont fermés.