Le conducteur d’un SUV est un provocateur très méchant, il agresse violemment le climat et insulte par son véhicule tous les militants luttant contre le réchauffement climatique. Pourtant le mensuel de Vincent Cheynet* s’insurge contre la meilleure méthode de s’organiser contre la destruction systématique des conditions de vie sur Terre, par exemple « en dégonflant les pneus des SUV ». Ce journal de la décroissance condamne en effet les réflexions de « La Ronce **» : « Nous ne porterons jamais atteinte à l’intégrité physique des personnes, mais les biens matériels, eux, n’ont pas de sentiment. » Vincent Cheyet réagit ainsi : « La bonne blague ; cette entourloupe a déjà été démontée mille fois et l’accident potentiellement créé par des pneus endommagés atteindra bien les personnes. » C’est prendre les motivations de l’action directe par le petit bout de la lorgnette. Ce genre de « décroissant » est pour une définition très réductrice de l’action non-violente au nom d’une présentation tendancieuse et bornée de La Ronce : « Est-ce responsable que de lancer des jeunes au risque de la confrontation physique face à un propriétaire d’un SUV ? ». Comme si la violence physique d’un possesseur de SUV contre une personne se comprenait mieux que la défense du climat !
Approfondissons l’analyse. La Ronce** se définit comme « un nouveau collectif qui vise à démultiplier des actions directes, anonymes et décentralisées pour le vivant, pour empêcher de fonctionner ceux qui détruisent le vivant, ou a minima leur faire perdre des plumes via des gestes simples et peu risqués, des actions décentralisées, simultanées, pertinentes, faciles. » Ils constatent : « J’ai trop peu de pouvoir et ceux qui en ont ne font pas face. Ils fuient. Ils festoient sur les ruines, jusqu’à la dernière goutte de pétrole, le dernier arbre debout, la mort de la dernière abeille… Voilà. Je tiens une idée : inventer des gestes simples et peu risqués qui empêcheraient leurs 4×4 de rouler, leurs pubs de s’afficher, des gestes qui dégraderaient suffisamment l’emballage de leurs produits pour qu’ils ne puissent plus les vendre… Nous allons mettre un joyeux bordel, car nous savons que c’est dans l’ordre et la discipline qu’ils organisent la destruction systématique des conditions de la vie sur Terre… Dispersé⸱e⸱s, nous serons des milliers d’épines dans leur pied. Ensemble, nous sommes la Ronce… » Cela rejoint parfaitement la conception de notre blog biosphere. Nous avons lu avec intérêt le livre d’Andreas Malm et montré que la violence contre les biens appartient au registre de la non-violence, à la contre-violence. Ne pas vouloir comprendre ce message, c’est se mettre du côté des multinationales qui ne veulent qu’une chose, la croissance aveugle dans un monde fin, le suicide collectif.
Le rédacteur en chef Vincent Cheynet consacre nombre des colonnes de son journal à dénoncer les écotartufes, mais il ne s’attaque jamais au greenwashing, à l’écoblanchiment, aux entreprises. Pire, on devrait s’interdire même des gestes simples contre les SUV ?
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
8 octobre 2020, Les SUV agressent violemment le climat
16 septembre 2020, Contre-violence par destruction de biens
5 août 2020, CLIMAT, faut-il saboter les pipelines ?
22 octobre 2019, SUV ou Climat, faut savoir choisir !
14 juillet 2015, SUV, sports utility vehicles, l’objet à embras(s)er
* La décroissance, novembre 2020 page 8
** La Ronce, article de Reporterre
– «Il faut accepter les critiques pour avancer. […] l’article de biosphere pose la question du parti-pris de la revue « La décroissance » qui déglingue tous ceux [ etc.] »
Parfaitement, il faut accepter les critiques pour avancer. Ce n’est pas la première fois que Biosphère déglingue (façon de dire) La Décroissance. De vieux comptes à régler, probablement.
Cet article de Biosphère ne fait pas que déglinguer La Décroissance, je viens de l’exposer précédemment. Et je redis que c’est grave. D’autant plus grave que certains ne semblent pas voir à quel point c’est grave.
En effet La Décroissance aime bien déglinguer certaines personnalités, notamment médiatiques, qui prétendent «faire des efforts dans le mouvement écologique». Ceux-là sont alors qualifiés (à tort ou à raison) d’«écotartufes» (ce mois-ci Juliette Binoche).
(ceci est en réponse à RAPPORTERRE 13 NOVEMBRE 2020 À 11:29)
Mais elle (La Décroissance) ne fait pas que ça, déglinguer.
Chaque mois ce journal nous présente un exemple de simplicité volontaire, et là on ne peut pas dire qu’il déglingue. D’autre part ce journal est très enrichissant. Du moins je trouve. Ses articles et dossiers ratissent large (histoire, économie, politique, philosophie, psychologie, sciences etc.)
De plus j’apprécie le style et l’humour, qui pour moi traduisent assez bien cette joie de vivre que ce journal revendique. Mais là bien sûr, des goûts et des couleurs on ne discute pas. 🙂
Maintenant, dire que La Décroissance «ne s’attaque jamais au greenwashing, à l’écoblanchiment, aux entreprises», ou «se garde bien d’attaquer les tenants de la société thermique» est une contre-vérité, si ce n’est un MENSONGE.
Encore ce mois-ci (P.16) Stéphane Lhomme déglingue l’industrie nucléaire (EDF, Areva et Compagnie). Juste à côté, c’est Lagardère (armes et medias) qui en prend pour son grade. P.8 (rubrique «Humour») c’est «le Monde des affairistes», dont ce «grand ami des multinationales Véolia, Suez, Proléa» (Niel). J’arrête là.
Enfin (et je l’ai déjà dit), ce journal n’est pas à la portée du premier con venu. Il ne cherche pas à racoler, juste à percuter (secouer les cervelles). Encore faut-il en avoir une. Sachant bien que ce journal risquait fort d’être plus contre-productif que constructif… il m’est même arrivé de le déconseiller à certains écotartufes primaires (ou binaires).
Il faut accepter les critiques pour avancer. Si j’ai bien compris, l’article de biosphere pose la question du parti-pris de la revue « La décroissance » qui déglingue tous ceux qui essaient de faire des efforts dans le mouvement écologique et se garde bien d’attaquer les tenants de la société thermique.
Dans le dernier numéro en cause, on attaque Juliette Binoche, une figure de proue de l’écologisme, Hervé Kempf dont le site Reporterre agit dans le bon sens, on récuse Alice Coffin et les universitaires et on condamne sans appel des partisans de l’action directe contre cette machine qui nous broie. On ne voit aucun pensée constructive, on se contente de la recension des petites phrases dans les médias contre la décroissance.
Il n’empêche que le journal de Vincent Cheynet est salutaire, il joue le rôle de Hara Kiri dans l’ancien temps qui secouait les cervelles, il y a toujours des choses à glaner.
Les médias ont beau dire « croissance, croissance, croissance » en sautant de leur fauteuil comme des cabris, cette croissance ne viendra jamais. La plupart des journalistes comme les politiciens n’ont aucune formation scientifique, mais ils reposent leur opinion sur des scientifiques qui travaillent sur des projets. Et donc s’ils croient que la croissance reviendra, c’est parce que les scientifiques travaillant sur le projet Iter leurs font croire que la faisabilité de la production d’électricité par la fusion est déjà acquise et que donc ça ne serait qu’une question de temps. Mais les marchés (les traders plus exactement) attendent de voir si ce projet est vraiment réaliste, si oui le prix du pétrole baissera, dans le cas contraire le prix du pétrole augmentera s’il est impossible de produire de l’électricité de la sorte, et donc les marchés attendent les résultats des tests d’Iter de 2025 avant de se positionner.
Bref, les scientifiques travaillant sur Iter ne sont pas neutres et certainement pas objectifs, ils prononcent sciemment un discours trop optimiste sur cette technologie tout simplement parce que l’objectif étant de percevoir de nouveaux gros budgets ! (voir les explications de Jean Pierre Petit sur les vidéos en 5 parties = ITER Mythes et Réalités )
Pour en revenir sur le prix du pétrole qui risque de chuter ou d’exploser en fonction de la faisabilité de la fusion, c’est un ancien Trader qui le dit lui-même dans ses vidéos (Heureka) il s’appelle Gilles Mitteau.
En somme; les politiciens comme les journalistes sont trop naïfs vis à vis de la communauté scientifique qui travaille sur Iter. Quant le poteau rose sera découvert trop tardivement, autant dire que la décroissance ne sera pas organisée mais elle va s’improviser dans le chaos.
@ BGA80 À 00:03 : Pourquoi commenter ?
Je suis étonné par cette question. En général tu commentes pour moins que ça. Mais enfin je suis content que tu te montres. Et j’aurais aimé qu’il y en ait d’autres. Si personne ne vois le problème (un de plus) avec Biosphère, alors j’explique :
1) Biosphère se fait ici le facteur (le messager) de La Ronce. Comme Hervé Kempf sur Reporterre, que La Décroissance a commenté.
2) Rappelons que La Ronce est anonyme. Et que son message nous appelle (invite, incite) à participer à foutre «un joyeux bordel» (sic), notamment en dégonflant des pneus de SUV.
3) Contrairement à Reporterre, qui se limite à diffuser le message, Biosphère prend ici ouvertement parti pour La Ronce.
Mon analyse :
Déjà à ce stade, c’est grave. Depuis un moment déjà j’observe Biosphère déraper sur le terrain de la violence. Alors que jusque là on nous prêchait la non-violence, Ghandi et Compagnie, on commence par nous mettre la question de la violence sur la table. Jusque là tout va bien. Et on empile les articles, on y va crescendo. Et toi, moi, D.Barthès et d’autres, de commenter, d’exposer notre «point de vue d’écologiste». Aujourd’hui chacun peut mesurer la progression Biosphèrique.
D’autre part, Biosphère semble avoir adopté la pensée BINAIRE, il ne semble même plus voir à quel point il déraille, à quel point il est ridicule. Autant dire qu’il sombre dans le Grand N’importe Quoi.
Être CONTRE La Ronce, c’est être POUR les SUV ! Fallait oser. Comme si ça ne suffisait pas : être CONTRE La RONCE c’est être POUR les multinationales. Ben voyons. Encore mieux : «Ne pas vouloir comprendre ce message, c’est se mettre du côté des multinationales qui ne veulent qu’une chose, la croissance aveugle dans un monde fin, le suicide collectif. » Là c’est très grave !
Enfin pour couronner le tout, une mauvaise foi manifeste. (12 NOVEMBRE 2020 À 18:02) Très très grave ! Misère misère !
@ La Ronce & Michel
En réponse à vos 2 commentaires, je cite = « Je crois comprendre pourquoi personne ne commente. » « Ce temps est révolu. Nous choisissons nos cibles méticuleusement, opération après opération, nous trouvons et exploitons une faille dans le système, le talon d’Achille de chaque adversaire, là où nous aurons un effet maximal pour une difficulté minimale.
Pour l’un je dirai pourquoi commenter ? Et pour l’autre pourquoi prendre des risques inutiles pour agir ? Pourquoi je vous dis ça ? Tout simplement parce que nos dirigeants actuels sont tellement nuls pour gérer la pandémie du covid et l’économie, qu’ils sont déjà en train de prendre les mauvaises décisions pour amener le Pib vers zerO !!! Leur incompétence a le mérite de faire le sale boulot pour nous pour organiser cette décroissance !
Encore quelques mois de confinements puis Paris ressemblera à la cité d’Angkor, il n’y aura plus de voiture du tout ! Ni petite bagnole ni grosse bagnole ! Le problème sera réglé.
Morale de cette histoire = Faire pour ne rien faire, autant ne rien faire pour que ce soit fait !
Bien que ce soit là hors-sujet du jour ( «Des décroissants en faveur des SUV !») tu dis là quelque chose d’intéressant.
En effet, si nos «dirigeants» ont pour but de nous conduire à la décroissance, alors on peut dire qu’il s’y prennent plutôt bien. Façon de dire.
SAUF que cette décroissance là porte un nom, RÉCESSION.
Rien à voir avec la joie de vivre, rien à voir avec cette décroissance qu’essaie de nous «vendre» le journal de Vincent Cheynet et ses compères.
Ensemble, nous sommes la Ronce. Nous sommes le bouclier des espèces fragiles et sans voix que les prédateurs avides souhaitent sacrifier sur l’autel du profit. Trop longtemps, nous avons compté nos morts, pleuré les espèces assassinées, vu le climat changer, sans nous servir du piquant de nos épines. Ce temps est révolu. Nous choisissons nos cibles méticuleusement, opération après opération, nous trouvons et exploitons une faille dans le système, le talon d’Achille de chaque adversaire, là où nous aurons un effet maximal pour une difficulté minimale. Nous sommes anonymes, autonomes, intraçables…
On ne gaspille pas une arme quand on la détruit.
La bonne blague… Justement voici ce qu’en dit La Décroissance :
– « On passera sur ce charabia grotesquement empathique de cet appel : « Nous sommes le bouclier des espèces fragiles et sans voix que les prédateurs avides [et blablabla.]» Ça rappelle certaines plumes …
Jeunes, méfiez-vous de ce type d’invitations. [etc.]» (fin de citation)
– « Vincent Cheynet consacre nombre des colonnes de son journal à dénoncer les écotartufes, mais il ne s’attaque jamais au greenwashing, à l’écoblanchiment, aux entreprises »
JAMAIS ! JAMAIS le journal La Décroissance ne tire sur les entreprises, JAMAIS il ne dénonce le greenwashing ! Pour écrire ça il faut, de deux choses l’une :
1) Soit ne lire ce journal qu’une fois en passant. Et encore vite fait et en diagonale.
2) Soit être de mauvaise fois.
Ou alors troisième explication, être totalement déboussolé.
En tous cas c’est grave. En lisant tout ça je me demande : Où va Biosphère ?
Encore une fois, simple question de point de vue, tout connement.
Je crois comprendre pourquoi personne ne commente.
Cette fois le titre du menu du jour ne nous pose pas une question, il nous dispense donc de réfléchir, Youpi ! Aujourd’hui Biosphère nous «informe» et nous «affirme» donc, tenez vous bien, que Vincent Cheynet et ses compères sont POUR les SUV. On range donc ça dans ses neurones et l’affaire est entendue.
Le dernier con venu l’aurait d’ailleurs deviné tout seul, sans que Biosphère ait besoin d’ «approfondir l’analyse» et de nous l’expliquer. Ce n’est d’ailleurs que de la pure logique (shadokienne).
Les ennemis de mes amis sont mes ennemis ! Quand ON est CONTRE quelqu’un qui est CONTRE, c’est forcément qu’ON est POUR. ON est un con, c’est ce qu’ON dit, et Jean Passe aussi.
Les «amis» des amis des SUV sont donc à ranger du côté des méchants, des affreux, des salopards etc. Et ceux là il faut et yaca les brûler, les crever etc. Et puis crier Youpi !