Un individu qui agit pour un monde plus respectueux de la Terre-Mère a un impact infime. Ce qui fait sa force, c’est la multiplication des initiatives qui s’agrègent en associations et qui vont modeler progressivement la perception collective et changer les objectifs de la politique politicienne.
Le Manifeste pour (Re)-Toucher Terre est ainsi au carrefour d’associations diverses : Archipel des Alizées, Back To Earth, BlueBees, Carnets de Campagne, Fermes d’avenir, Fermes de Figeac, institut Momentum, Les Localos, Maires Ruraux de France, Nouvelles Ruralités, PRIMA TERRA, Réseau français des territorialistes, Ruralité positive, Vert votre avenir, Villages Vivants, Vivrovert… Cette coordination permet d’obtenir une tribune dans LE MONDE, touche ainsi un public varié, un petit pas pour un monde meilleur, un grand pas vers le futur ! Quelle en est l’argumentation ?
« Il y a urgence à reconnecter notre économie aux réalités de cette nature au bord de l’épuisement. Face aux crises s’impose une évidence : la nécessité de (re)toucher terre. Un retour à la terre que nous entendons au sens large, c’est-à-dire repenser les relations ville-campagne, reconnecter notre société hors-sol au vivant et redonner une place centrale à l’agriculture et aux paysans. Le modèle urbain consumériste arrive en bout de course. Il est arrivé au bout de l’absurde, celui de l’uniformisation des êtres et des territoires, celui d’un monde déconnecté de la complexité de la vie, cloisonné, dirigé par une économie hors-sol. Au sortir de la seconde guerre mondiale, plus d’un tiers des personnes en âge de travailler étaient dans l’agriculture. Aujourd’hui, cela ne concerne plus que 2,5 % des actifs. Nos concitoyens doivent prendre conscience que, s’ils ont majoritairement des métiers tertiaires, c’est parce qu’ils ont délégué la production de vivres aux agriculteurs. Pour redonner au secteur dit « primaire » sa place première, il nous faut repenser les stratégies alimentaires et favoriser le développement d’une nouvelle génération de ruraux, plus « paysans » qu’exploitants agricoles. Heureusement un foisonnement d’expériences refait battre le cœur des villages, permet la résilience, invite à penser de nouveaux équilibres territoriaux avec pour viatique le souci du vivant. II est une loi qu’on ne criera jamais assez fort : moins de biens, plus de liens ! Car le monde d’après ne pourra pas être celui de la croissance verte. Une reconnexion à la terre doit s’inscrire dans un projet politique loin de toute logique partisane. Il en va de notre survie. »
Sur notre blog biosphere, cela fait longtemps que nous disons la même chose, retour à la terre, reconnexion aux réalités biophysiques :
25 juillet 2020, Retour sur Terre, retour à la terre, survivre
15 janvier 2017, Retour à la terre, une histoire vécue
9 février 2016, pour un retour des paysans contre l’agriculture industrielle
24 novembre 2012, Paul Bedel, Testament d’un paysan en voie de disparition
22 août 2009, tous paysans en 2050
25 mars 2009, le retour des paysans
9 octobre 2008, paysans de tous les pays, unissez-vous
conclusion : Retour en arrière toute, ce que dit la sagesse indienne
Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et ceux encore en activité sont de plus en plus âgés. La relève se fait attendre, selon l’Insee seuls 1 % des agriculteurs ont aujourd’hui moins de 25 ans. Ce métier parmi les plus nobles a trop longtemps été dénigré, les paysans maltraités. La Politique Agricole Commune (PAC) distribue les aides en fonction de la surface des exploitations, encourageant ainsi ceux qui le peuvent à s’agrandir, à s’endetter au maximum pour racheter notamment les parcelles des voisins. Ce système ne laisse aucune chance aux petits, il encourage la productivité, la compétition, même entre voisins, il détruit la solidarité, il fait des agriculteurs et des paysans de véritables esclaves. Ce système procède de la même façon partout.
D’autant que, lorsqu’on ne cesse d’entendre dans les médias que les agriculteurs sont de plus en plus dans la précarité au point d’être de plus en plus nombreux à se suicider, autant dire que ça ne donne pas envie à la jeunesse de choisir ce métier ! Surtout quand on sait qu’en parallèle, des activités qualifiées de métiers permettent de devenir multimillionnaires sans rien foutre hormis s’amuser comme joueurs de football mais le sport en général ou pilote de voitures automobiles pour faire des rallyes ou des courses….
Bref, le système de rémunération est devenu absurde et inique ! Le système de rémunération n’a plus rien à voir avec la méritocratie…
La méritocratie c’est surtout bon pour ceux dont le mérite est d’être né sous une bonne étoile. Si en plus ils ont eu le courage de coucher avec la Reine d’Angleterre, le Prince Charles ou la Tante Lyliane, si en plus ils ont hérité de l’Oncle d’Amérique, alors il n’ont que plus de mérite. Maintenant faudrait voir d’où les footeux tiennent leurs talents d’amuseurs des foules.
Pour renouer avec la terre (la matière) et par là même avec la Terre (notre planète, notre environnement, la biosphère, la nature…) je pense qu’il faut absolument réhabiliter le mot PAYSAN.
Ce mot est devenu péjoratif. Je me souviens que mes aïeux avaient horreur qu’on les appelle ainsi, il fallait dire agriculteur. Et ce n’est pas un hasard si par la suite on en fait des exploitants agricoles. De la même façon que les balayeurs sont devenus des techniciens de surfaces, que la propagande est devenue la communication (com’) etc. Nous devons donc combattre cette novlangue.
D’autre part nous ne pouvons pas d’un côté déplorer que l’agriculture ne concerne plus aujourd’hui que 2,5 % des actifs, et de l’autre dénigrer les agriculteurs, les paysans… En les accusant par exemple de polluer, voire de nous empoisonner. Les empoisonneurs ne sont pas les paysans, il ne l’ont jamais été, il est important de ne pas perdre ça de vue.
Toucher la terre, pour de vrai, avec ses petites menottes, c’est sale. Ce sont les gueux qui touchent la terre. Eux ils ont des grosses paluches, pleines de cal, les ongles sales ou cassés, beurk !
Les gens biens ont de belles mains. Propres c’est autre chose, pour ça le gel hydroalcoolique fait très bien l’affaire. Pour les belles mains, crèmes Kivonbien et puis les gants. Observez nos jardiniers du dimanche, bobos ou pas, regardez-les «cultiver» leurs 3 salades bio, ils font en sorte de ne pas s’abimer les mimines. Marrant, non ? La mode est à toucher la terre avec des gants et en même temps à marcher pieds nus sur des sentiers débroussaillés et désinfectés. Faut pas chercher à comprendre. Bref, la nature qui est à la mode c’est celle qui vous abîme pas les mains. Toucher la terre soit, mais l’argile Kivabien. Vous connaissez les bienfaits de la verte, sachez que la blanche est riche en sel minéraux et en silice, ce qui permet d’adoucir vos mains. 🙂