Du point de vue des écologistes, c’est simple ! Tu voyages pendant 514 années-lumière tout droit pour trouver notre planète terre. Puis au feu, là où il y a un Mac-do intersidéral, tu prends à droite et tu parcours encore 23 années lumières. Arrivé au rond point de la galaxie d’Andromède, t’es presque arrivé. Tu prends en face et au bout de 800 millions d’années, tu verras la planète bleue à droite où il y a de la lumière la nuit et beaucoup de bruit pour pas grand chose. Voilà t’es arrivé ! Tout ça pour dire que le scénario divin des monothéismes est débile. Il veut nous faire croire à la création ex nihilo d’une planète formée par un type qu’on n’a jamais vu et qu’on ne verra jamais Il nous présente un paradis perdu réservé à une espèce animale qui se dit homo sapiens et qui n’a pourtant d’existence que depuis 200 000 ans environ. Au créationnisme, nous préférons l’évolutionnisme, reposant sur des preuves multiples et concordantes. Quant à la destinée de l’univers, nous préférons de loin les explications de l’astrophysique à l’Armageddon prévu par le bible. Sans entrer dans les théories sur les multivers, il y a plusieurs scénarios* du destin de l’univers dont nous privilégions le premier.
Le scénario Big Crunch prévoit qu’à une phase d’expansion succède une phase de contraction. Celle-ci commence quand l’Univers a environ 60 milliards d’années (il en a un peu moins de 14 aujourd’hui), à un moment où toutes les étoiles de type solaire se sont transformées en naines blanches et toutes les étoiles massives en étoiles à neutrons ou en trous noirs. Au fur et à mesure que la matière se rapproche sous l’effet de la contraction, les trous noirs grossissent de plus en plus. La température moyenne du cosmos se réchauffe. Cent millions d’années avant la fin, l’Univers est mille fois plus petit qu’aujourd’hui et les galaxies fusionnent. Un mois avant la fin, c’est au tour des trous noirs de fusionner entre eux. A la fin, il ne reste plus que des quarks, des particules fondamentales, puis tout devient quantique. Ce modèle où l’Univers commence par un Big Bang et se termine par un Big Crunch a beaucoup plu il y a un siècle car certains imaginaient un « Univers phénix », cyclique, qui renaissait éventuellement de ses cendres… Mais c’est le seul scénario qui évite de se poser la question du début ultime d’un monde constitué d’énergie/matière.
Tout cela est fascinant, non seulement sur le plan scientifique mais aussi philosophique. On sait qu’on va vers la disparation totale et irrémédiable de l’humanité, cela devrait nous permettre de relativiser notre condition humaine. Notons surtout que c’est du très très long terme, envisager une époque où toute la vie sur Terre aura disparue depuis très très longtemps. À court terme, il va falloir déterminer comment les homo-sapiens qui peuplent cette minuscule planète terre vont arriver à (sur)vivre dans les 100 prochaines années sans s’entre-tuer pour accéder à l’eau, aux terres arables et aux matières premières qui vont se raréfier. Des milliards d’années pour les astrophysiciens, la faim de l’humanité d’ici la fin de siècle, les élections l’année prochaine pour les politiques, la fin de mois pour beaucoup, l’horizon n’est pas le même pour tous ! Le principal, c’est ce que chacun de nous fait de son instant présent, boursouflé d’égoïsme ou œuvrant pour le bien-être collectif…
* Selon Jean-Pierre Luminet, Directeur de recherche du CNRS au Laboratoire d’astrophysique de Marseille, il y a actuellement trois scénarios d’évolution de l’Univers. Le premier, c’est celui de l’« Univers fermé » (Big Crunch), le deuxième, celui de l’« Univers ouvert décéléré » (Big Chill) et le troisième, celui de l’« Univers ouvert accéléré » (Big Rip). Chaque scénario dépend des paramètres fondamentaux de l’Univers, à savoir, essentiellement, la répartition de la matière et de l’énergie.
Je suis admiratif de la teneur des textes de Biosphère et de la teneur de vos messages. Quant à Dieu, bien sûr qu’il existe puisque je suis vivant. Pouvez vous imaginer un instant que la vie, c’est-à-dire les sensations, les émotions, les pensées puissent sortir d’une matière inanimée?
J’ai beaucoup d’admiration pour l’astronomie que j’ai moi-même enseignée, mais ne demandons pas à la science, même celle des étoiles, de trancher quant à l’existence de Dieu, cela relève d’un tout autre domaine.
La théorie du Big Bang, aussi corroborée soit-elle ne dit rien de la grande question « Pourquoi existe-il quelque chose plutôt que rien ? » Cela relève de la seule religion. Cette théorie décrit un passage de l’état de l’Univers à un autre, rien de son origine. Ni les théories de successions de Big Bang-Big Crunch, ni celles des multivers n’apportent le moindre élément en la matière.
Trouver une origine temporelle à l’univers n’a d’ailleurs pas de sens puisque le temps lui-même n’est qu’un élément de la trame Espace-Temps.
Soyons athée ou croyant selon nos préférences, nos convictions intimes, mais ne demandons pas aux équations de trancher, cela serait une erreur intellectuelle et cela a toujours conduit a des malentendus.
Bien entendu je suis d’accord avec ce vous dites là, Didier Barthès, toutefois n’oubliez pas les agnostiques. Même là le monde ne se divise pas entre athées et croyants.
J’y tiens ab-so-lu-ment… mon ni-ni ne veut pas dire que je suis un mécréant !
Et encore moins un cureton ou un imam. 😉
En attendant, je vois une équation qui résume très bien Tout Ça : ∞ = ?
– Pierre : L’absolu est le genre de sujet devant lequel il faudrait se taire.
– Albert : C’est un mot terrible ; mais aussitôt, je me raccroche aux branches des mathématiques, et je rencontre le mot «infini» …
C’est là le début de ce passionnant dialogue (échange) entre Albert Jacquard et l’abbé Pierre. (ABSOLU- éditions du Seuil -1994)
Bonjour Michel C,
Cette affaire consistant à lier les textes à la science a connu un épisode fameux au 20ème siècle.
Le pape Pie XII ayant cru voir une certaine similitude entre le « Fiat lux » des écritures et le phénomène Big Bang (une grosse explosion excessivement lumineuse) envisagea d’évoquer cette peut-être confirmation de la religion par la science. Il s’en ouvrit à l’abbé Georges Lemaitre, un cosmologiste réputé largement à l’origine de la théorie du Big Bang (appelée alors « atome primitif » et qui avait d’ailleurs défendu cette théorie face à un Einstein plus dubitatif) .
Lemaitre très justement dissuada le pape, et le pape, tout aussi justement suivi son conseil. Ils ont eu raison l’un et l’autre.
Eh oui mon cher Didier, depuis le temps de Galilée les papes semblent eux aussi avoir évolués. Et tant mieux ! Vous devez probablement connaître l’Académie pontificale des sciences, et savoir que parmi ses membres elle comptait le célèbre astrophysicien, athée convaincu… Stephen Hawking. Hawking a ainsi rencontré quatre papes (de Paul VI à François). On raconte qu’un jour le pape Jean-Paul II lui aurait dit : « Nous sommes bien d’accord, monsieur l’astrophysicien ; ce qu’il y a après le Big Bang c’est pour vous ; et ce qu’il y a avant, c’est pour nous. » Comme quoi on peut être pape et avoir de l’humour. 🙂
Les mots « avant » et « après » ne sont pas vraiment les mots qui conviennent mais en effet, le monde matériel appartient aux savants et la raison d’être du monde, la morale, la conscience, la vie « après » la mort, tout ça, c’est du domaine religieux.
En pratique, notons toutefois que s’il y a eu parfois opposition sciences- religion, l’église catholique a fournit beaucoup de savants et a fait beaucoup d’études astronomiques, non seulement Lemaitre était abbé, notre calendrier a été construit à paritir du calendrier julien mais habilement revu par l’Eglise (réforme Grégorienne) et que Copernic lui même auteur d’une certaine révolution était chanoine. Enfin, les oppositions ont été souvent caricaturées.
Bonjour Didier Barthès. Nous pourrions en remplir des pages, rien qu’avec des anecdotes aussi ridicules que caricaturales. Je me souviens encore du sketch que nous avait fait le curé de mon village. En ces temps là, comme tous les gosses bien élevés, j’étais tenu d’assister à la sacro-sainte messe du dimanche. Et ceci jusqu’à la non moins sacro-sainte Grande Communion. Ce sacrement était très important, notamment pour nous les jeunes coqs. C’est lui qui nous donnait le droit d’aller au bistrot, comme les grands, pendant que les filles et les femmes sont à la messe. Bref, ce jour là un certain Youri Gagarine, communiste de surcroit, venait d’atterrir et de déclarer : «Dieu n’existe pas, je ne l’ai pas rencontré. » Ce qui avait mis notre brave curé dans une colère noire. Je le vois encore dans son perchoir en train de jurer et d’injurier le mécréant : «Pauvre imbécile va ! Crétinus diabolicum es !!! «
Big Crunch, Big Chill ou Big Rip ? J’avoue être incapable de dire lequel je préfère. Et pour cause, je n’ai pas creusé la question. Et pour cause, j’en suis encore à me demander qui a allumé la mèche il y a environ 14 milliards d’années. Une chose après l’autre, quand j’aurais cette réponse j’essaierais peut-être de comprendre le reste. 😉
En attendant, c’est vrai que tout cela est fascinant. Mais probablement pas de la même façon pour tout le monde. C’est sûr, celui qui a des problèmes de fin de mois a autre chose à penser qu’à la fin du monde ou au Big Crunch. Toutefois, je pense qu’en levant les yeux au ciel, même par hasard, une nuit calme sans nuages, personne ne peut rester insensible au spectacle de cette immensité. Je me suis même parfois demandé à quoi pouvaient bien penser les animaux dans cette situation.
Que ce soit en regardant le ciel, ou ne serait-ce qu’en observant un animal, un insecte, une fleur, un caillou… il y a là en effet de quoi se poser des questions. Et de quoi s’émerveiller, surtout.
Malgré toute ma curiosité je sais que je n’aurais jamais les réponses à toutes ces questions. Notamment au sujet des causes ou de la Cause première(s) de Tout Ça. Même si je crois en ces théories du Big Bang et de l’évolution je sais que je ne saurais jamais. Et je m’en accommode très bien, j’assume mes limites. Je suis autant convaincu que con vaincu qu’il y a beaucoup de choses qui me (nous) dépassent. Tout simplement, tout connement, parce que les capacités cérébrales humaines ont elles aussi leurs limites.