Nous étions en train de brûler nos forêts, (mal)heureusement nous avons exploité le charbon. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath en Allemagne a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. #EndCoal, un hashtag qui reste seulement symbolique dans un monde qui a oublié complètement les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures. Le système thermo-industriel résiste à Glasgow, mais ce sont ses derniers souffles avant qu’un choc pétrolier/charbonnier nous amène inéluctablement à la déroute finale.
Cécile Ducourtieux : Le gouvernement britannique, hôte de la 26e conférence sur le climat (COP26), à Glasgow, avait énoncé quatre priorités : « cars, cash, coal, trees » (« voitures, finances, charbon, arbres »). Une quarantaine de pays se sont engagés à abandonner ce minerai pour produire leur électricité, d’ici à 2030 pour les principales puissances économiques, et d’ici à 2040 pour les pays les plus pauvres. Mais les gros consommateurs mondiaux de charbon comme la Chine (50%), l’Inde (11%) ou les Etats-Unis (8%) manquent à l’appel. La Chine s’est certes engagée à ne plus investir dans de nouvelles centrales à l’étranger, mais n’a rien promis pour celles sur son propre territoire. L’Inde génère encore, quant à elle, 70 % de son électricité avec le charbon, et ne s’est pas non plus avancée sur un agenda de sortie, L’Australie, qui produit encore plus de 50 % de son électricité grâce au charbon, continue à ouvrir de nouvelles mines. Selon l’Agence internationale de l’énergie, il faudrait stopper tout nouveau projet d’extraction d’énergies fossiles dès cette année pour espérer tenir l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5 °C…
Lire, L’adieu au charbon sera long, trop long
La maison brûle et nous regardons ailleurs ! Notre planète va être à feu et à sang à force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire, mais non renouvelable. Nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Le choc pétrolier/charbonnier, l’augmentation de prix par suite de la rareté, va faire d’autant plus mal que le réchauffement climatique sera inéluctable. Il faudrait arrêter de raconter des mensonges sous forme de grosses promesses comme à Glasgow, il faudrait « ne plus se mentir ». Pourtant c’est ce que font encore tous nos dirigeants, par exemple Joe Biden le 31 Octobre au G20 : « L’idée que la Russie et l’Arabie saoudite ne vont pas pomper assez de pétrole pour que les gens puissent avoir de l’essence pour se rendre au travail n’est pas juste. »
N’oublions pas que les réserves de charbon sont estimées à 1000 milliards de tonnes environ.
En 2020 la consommation mondiale a été de 5,8 milliards de tonnes, environ.
Ce qui nous fait 172 ans, logiquement. Au rythme de leur consommation actuelle, certains pays sont «tranquilles» pour encore plus longtemps. USA et Australie : 300 ans environ …
Juste pour dire, que lorsque les besoins se feront cruellement sentir… ce ne sont pas les engagements, les accords et autres pactes, encore moins les signatures, qui empêcheront son extraction. Et donc sa combustion.
Même si elle rechigne à signer le «pacte global pour le méthane», mais ça c’est juste parce qu’elle tient à sauver ses rizières, l’Australie est un bon exemple de «bon» élève et de «bonne» volonté.
Elle a signé l’Accord de Paris et s’est engagée à atteindre la Neutralité Carbone d’ici 2050.
Que ceux qui critiquent commencent déjà par en faire autant. Pour relever ce pari l’Australie va déjà mettre le paquet sur les ENR (énergies renouvelables). Ce n’est ni le soleil, ni le vent, ni l’espace qui manquent au pays des kangourous. Et l’uranium non plus. L’Australie détient 30 % des réserves mondiales d’uranium. En rajoutant si besoin un zeste d’hydrogène, elle pourra donc facilement produire autant d’électricité PVD (Propre-Verte-Décarbonnée) qu’elle pourra en consommer.
Et ceci même en remplaçant toutes ses bagnoles à pétrole par des grosses électriques bien propres, et même en doublant les «besoins» actuels de sa population exemplaire.
Bref, sans sacrifier leur sacro-saint train de vie. Faut dire qu’ils ont de la chance les Australiens, sans oublier les Australiennes, la chance de ne pas être trop nombreux. 🙂
Mais pourquoi alors ouvrir de nouvelles mines de charbon ?
Ne me dites pas que c’est juste pour le vendre aux mauvais élèves, ceux qui continueront à nous enfumer, en attendant… si ? Décidément le Pognon n’a pas d’odeur.