L’écocide consiste en des « actes illégaux ou arbitraires commis en sachant la réelle probabilité que ces actes causent à l’environnement des dommages graves qui soient étendus ou durables ». Ils devraient être jugés comme tel, en temps de paix comme en temps de guerre.
– Dans les années 1970, quand la guerre du Vietnam a conduit la communauté internationale à se mobiliser contre les atteintes à l’environnement, des juristes comme l’Américain Richard A. Falk ont, dès le départ, travaillé en parallèle sur un projet de protocole applicable en temps de guerre et sur une convention internationale sur le crime d’écocide applicable aussi en temps de paix. Mais seul le premier a abouti.
– Dans les années 1990, à nouveau, lorsque les compétences de la Cour pénale internationale (CPI) ont été discutées, une version préliminaire du statut de Rome, qui encadre les crimes les plus graves touchant la communauté internationale, prévoyait un même article – le 26 –, pour définir les crimes contre l’environnement en temps de guerre et en temps de paix. Plusieurs États nucléarisés – la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis – ont vu dans ce texte une menace à leurs intérêts et s’y sont opposés en faisant pression sur le président de la commission préparatoire. L’article a été supprimé au cours de la nuit.
– En 2019, une demande de reconnaissance officielle du crime d’écocide a été faite pour la première fois devant l’Assemblée des États parties chargée du contrôle administratif de la Cour pénale internationale.
Lire aussi, Délit d’écocide, où est le coupable ?
Extraits : …Punir la mise en danger délibérée de l’environnement voudrait dire incriminer l’organisation économique actuelle elle-même qui repose sur la destruction de l’environnement. Celle-ci est inscrite dans la logique motrice du mode de production capitaliste et des couples qu’il génère : productivisme et consumérisme, extractivisme et gaspillage. Que faire quand c’est tout un modèle de développement qui peut à bon droit être qualifié de criminel. Croit-on vraiment que nul « banditisme environnemental » n’entre dans l’essence que nous brûlons, le smartphone que nous utilisons ?
Références anciennes sur notre blog biosphere
5 octobre 2011, crime écologique, crimes verts, écocide
27 janvier 2015, D’une définition de l’écocide à une application pénale
C’est bien joli tout ça, mais je ne vois toujours pas en quoi ça nous avance.
« incriminer l’organisation économique actuelle» … autrement dit punir Le Système ?
Et là derrière le Capitalisme ?? Et là derrière les capitalistes… ces gros bandits, ces exploiteurs qui ne bousillent pas que la planète, et qui peuvent à bon droit être qualifiés de criminels !! Allons allons soyons sérieux ! Ce sera toujours plus facile d’incriminer les cons-sots-mateurs, qui brûlent de l’essence et qui utilisent le smartphone. Sans oublier à l’occasion les «lapinistes».
D’un côté la tentative politico-judiciaire de faire procès aux responsables d’écocides. Très ben. De l’autre la responsabilité de tout un chacun des ses actes quand il y a surconsommation. Tout le monde est concerné par le Système tel qu’on le fait fonctionner. Les deux aspects, global et individuel, sont liés car on ne peut séparer ceux qui commandent et ceux qui obéissent.
Il en est d’ailleurs de même au niveau de la décroissance nécessaire, elle devra être à la fois économique ET démographique pour réussir. Cela ne va-t-il pas de soi ?
Bien sûr que le global et individuel sont liés. C’est comme la poule et l’oeuf.
Quant à cette décroissance nécessaire, qui devrait être à la fois économique ET démographique, pour réussir (?)… autant la première peut-être pensée, souhaitée, autant c’est bien plus difficile pour l’autre. Déjà je n’ai toujours pas de réponses à mes deux questions, pourtant simples : Comment ? Pour quoi ? (Réussir quoi ?)
Quoi qu’il en soit les deux seront subies et non choisies. Et de la même manière que la croissance démographique aura été une conséquence de la croissance économique, la décroissance démographique sera une conséquence de la décroissance économique. Essayons juste de limiter les dégâts.
entièrement d’accord. Comme l’exprime Yves Cochet, la responsabilité des politiques sera (est déjà) de limiter le nombre de morts…
Oui, la responsabilité des politiques… Mais aussi la notre, au niveau individuel (“Les deux aspects, global et individuel, sont liés“)
Nous sommes entrés dans une phase de … transition.
Le monde d’Avant est sur sa fin, nous devons penser à celui d’Après.
Espérons déjà qu’il y en aura un, qu’il y aura des survivants… que l’humanité survivra, afin que l’Homme puisse ainsi continuer à évoluer.
Seulement quelle humanité ? Des sapiens enfin digne de ce nom… ou alors des bêtes, des zombies, des robots ? J’ai toujours dit que le pire qui pouvait nous arriver, c’était de perdre ce qui nous reste d’humanité, d’humain. Il est donc de notre responsabilité, vous, moi etc. de combattre tout ce qui nous tire vers le Bas (la Haine, la Peur, la Bêtise, etc.)