La pensée écologique s’est construite sur l’idée qu’une croissance matérielle infinie est impossible dans un monde fini. C’est un fait, une croissance matérielle trop prolongée produit des désastres globaux et irréversibles : par exemple, le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. En miroir, la dénonciation des lanceurs d’alerte comme autant de fous ou d’extrémistes est devenue un lieu commun de la rhétorique écolosceptique.
Luc Semal : « Lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre, Gabriel Attal, a jugé utile de définir sa conception de l’écologie par contraste avec une « écologie de la brutalité », supposément portée par « certains » : « Pour eux, l’écologie doit être punitive, douloureuse, passer par la désignation de boucs émissaires et par la décroissance. La décroissance, je le redis ici, c’est la fin de notre modèle social, c’est la pauvreté de masse. »
En rhétorique, cela s’appelle la stratégie de l’épouvantail : caricaturer les propos de l’adversaire, si possible en son absence, pour mieux les balayer du revers de la main. En France, une particularité linguistique veut que cette figure imposée se cristallise sur le mot « décroissance » depuis qu’une (petite) partie des écologistes en a fait son étendard. N’est-elle pas l’épouvantail parfait ? Nul besoin d’argumenter. Mais c’est laisser prospérer l’illusion que l’on pourrait « en même temps » mener la transition écologique et poursuivre indéfiniment la croissance matérielle. C’est faire fi des travaux scientifiques qui alertent sur l’existence des limites et sur les conséquences de leur dépassement.
Pourtant la décroissance n’est ni la récession ni la pauvreté pour tous. Ce serait plutôt, dans sa dimension matérielle, une réduction de la production et de la consommation à des fins de soutenabilité écologique et de justice sociale. Il s’agirait d’abord de faire décroître les consommations des plus riches, et de faire décroître les inégalités. »
Le point de vue des écologistes décroissants
Diego : En deux mots : la décroissance rend possible la sobriété sans pauvreté. À l’inverse, l’obstination dans la recherche de croissance nous mène inévitablement vers une explosion de la pauvreté.
Michel SOURROUILLE : Un système économique ou financier, quand il est en surchauffe, débouche nécessairement sur une crise économique ou un krach boursier. On n’appelle pas cela « décroissance », mais cela en a le goût et l’odeur. C’est une décroissance subie, imposée par le dysfonctionnement de notre machinerie thermo-industrielle. Elle peut se traduire comme en 1929 par un chômage de masse et la montée du fascisme. Les crises cycliques du type Kondratiev sont amorties aujourd’hui par un émission forcenée d’argent, comme après la crise des subprimes de 2008. Mais cela débouche nécessairement sur la stagflation, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. Donc soyons sérieux. La décroissance est une composante obligée d’un système croissanciste. Les « décroissants » disent simplement que pour éviter une récession (décroissance économique), mieux vaut apprendre à l’avance à maîtriser la décroissance, ce qu’on appelle aussi sobriété… dans tous les domaines.
Zahnstocher : Ne pas confondre décroissance et récession. La décroissance (je préfère acroissance) est un projet de société dans lequel la croissance économique n’est pas une nécessité, mais une conséquence éventuelle. Ce qui est nécessaire, c’est une baisse des émissions de GES, ça c’est certain. Pas que de ça, mais on peut déjà commencer avec cela. Si on doit les diminuer de 4% par an, c’est pour des raisons physiques. On ne pourra pas échapper aux lois physiques qui rendront la planète inhabitable sans cela. c’est donc un critère prioritaire. Si on peut maintenir une croissance économique dans ce cadre, fort bien, mais ce n’est pas le cas avec les technologies actuelles (et les autres limites planétaires à prendre en compte). Donc, ou bien on accepte la réalité, on regarde le mur et on freine, ou bien on continue comme actuellement à accélérer jusqu’à se prendre le mur. Faut-il vraiment être si courageux pour lever le pied ? Il va falloir choisir entre crever tous pour profiter encore quelques années des appartements à la neige pour 30 000 euros du mètre carré, ou bien renoncer aux luxueuses glissades sur neige artificielle.
Odyssea : De toutes façons, dans un monde fini comme la planète Terre, la décroissance arrivera tôt ou tard, sachant que tard se mesure au mieux en quelques dizaines d’années…Donc, elle sera brutale si on tarde, si vous êtes boomer, vous y échapperez peut-être…
Elle peut être (plus ou moins bien) maîtrisée si on s’y met immédiatement, ce qui laisse une chance à vos enfants, qui nous remercieront…
Si vous craignez la guerre, la pauvreté, l’horreur d’un monde dévasté, c’est le premier choix qui vous le garantit à coup sûr et non le second. Toute autre option est un fantasme ! Relisez « La cigale et la fourmi », c’est une magnifique illustration des 2 situations…
zap : Abonnez les politiques et journalistes au mensuel ‘la décroissance’ pour les aider à ouvrir les yeux… La décroissance est déjà en marche : une partie grandissante des français se serre la ceinture, pénuries d’eau, rendements agricoles et surfaces productives en chute, disparition de milliers d’espèces etc le changement de logiciel est inéluctable : moins gaspiller, moins consommer, moins produire et moins polluer, moins se déplacer… pour l’avenir de nos enfants et petits enfants !
Les différentes acceptions du mot « Décroissance » sur ce blog biosphere
Décroissance psychiatrique par déprescription
extraits : La décroissance en psychiatrie s’associe d’abord pour moi à la notion de déprescription, c’est-à-dire alléger les ordonnances de psychotropes. Cette pensée orientée vers la sobriété médicamenteuse…
Cadeaux, Noël bientôt en décroissance
extraits : Étonnant que le peuple face à l’inflation ne réclame pas un chèque jouets, et pourquoi pas le chèque foie gras. Les marchands du temple sont partout et conditionnent les familles. Les marchés de Noël, quel étalage de la futilité…
L’habituel déni du mot « décroissance »
extraits : Le cerveau de beaucoup d’humains est socialement programmé pour ne se rendre compte qu’on va dans le mur qu’après qu’on ait heurté le mur ! Le mensuel La Décroissance (novembre 2023) a listé les idioties dites par des gens qui se croient intelligents…
Vers la décroissance, subir ou choisir ?
extraits : La décroissance peut également être abordée comme politique, comme stratégie. Approche plus récente, cette vision ne prône plus la recherche de la croissance et la course à l’attractivité, dans un monde où les ressources sont finies et où, si l’humain doit survivre, il doit savoir se contenter de moins…
En 2012, Greenpeace, WWF, la Fondation Hulot, entre autres, étaient accusés d’avoir tué l’écologie (Qui a tué l’écologie ? Fabrice Nicolino). Bien sûr il est question ici de l’écologie dite politique, c’est à dire l’écologisme. Et bien sûr tel que le pense et l’idéalise Nicolino.
Biosphère accuse ici les «anti-écolos » d’utiliser la stratégie de l’épouvantail.
Et encore s’il n’y avait que celle là. Et d’abord comme s’il n’y avait qu’eux.
Sophismes, de la pente glissante ou autre, stratégies diverses et variées… disons de suite que quand il s’agit de chercher à convaincre (con vaincre) tout le monde use ou abuse de diverses stratégies, ou stratagèmes. ( à suivre )
Ainsi, la stratégie de l’inversion accusatoire (voir À 15:08).
Selon certains, bien sûr écolos, comme tout le monde… les Écologistes (Greenpeace, WWF etc.) seraient les pires ennemis non seulement de l’écologie… mais de la planète !
Faut oser quand même non ? Du fait qu’ils sont CONTRE le Nucléaire, les OGM, la Recherche, la Technique, la techno ingénierie et j’en passe… les zécolos nous (?) auraient déjà fait perdre un temps fou. Voilà donc ce qu’ON dit, et probablement ce qu’ON pense, dans ces milieux, notamment libéraux.
Venant de ces gens-là, ON pourrait dire que c’est de bonne guerre. Mais quand ce sont de pauvres clampins qui tiennent ce genre de discours, là c’est à désespérer de tout.
Suite À 15:08 :
– « Que nous vivions dans un monde aux ressources finies semble une évidence pour tout le monde. De là naissent toutes sortes de théories qui se ramènent essentiellement à la nécessité de ralentir, voire de stopper notre croissance, car comment peut-on avoir une croissance infinie dans un monde aux ressources finies? Comme souvent, cette évidence n’en est pas une; elle constitue un cas classique de sophisme, c’est-à-dire de raisonnement faux malgré une apparence de vérité. [etc.] »
( Pourquoi nous ne vivons pas dans un monde fini – philippesilberzahn.com)
Un sophisme… une apparence, une illusion ! Et pourquoi pas…
D’autant que celui qui le dit ne semble pas être un imbécile, du moins comme ON l’entend généralement. Philippe Silberzahn est professeur de stratégie à emlyon business school, intervient à HEC Paris et au CEDEP, spécialiste de la stratégie, de l’entrepreneuriat et de l’innovation (sic).
( à suivre )
– « La pensée écologique s’est construite sur l’idée qu’une croissance matérielle infinie est impossible dans un monde fini. »
C’est plutôt la pensée des décroissants qui s’est construite sur cette idée de monde fini.
Pensée relativement récente comparée à l’écologisme (ou environnementalisme) entendu comme respect et défense de l’environnement (la nature).
Je l’ai dit X fois, pour moi le mot «écologiste» ne veut aujourd’hui plus rien dire. Tout le monde s’en revendique, même les plus gros pourris, tout le monde s’en est fait SA propre définition, celle qui l’arrange bien évidemment, il n’y a donc rien d’étonnant qu’Attal ait la sienne.
Automatiquement «anti-écolo» lui non plus ne veut rien dire. Tout ce que ce qualificatif peut générer c’est l’inversion accusatoire : « C’est c’lui qu’il dit qui l’est ! C’est pas moi c’est toi ! »
Le degré Zéro de la réflexion, et du débat.
( à suivre )
(3ème et dernière partie)
Et bien sûr, ce monsieur n’est pas le seul à soutenir cette théorie et défendre cette idéologie. Ce qui n’est évidemment pas mon cas. Parce que moi, tout simplement, je ne suis qu’un imbécile. 🙂
Il n’empêche que cette idée de monde « infini », dans le sens où il serait possible de croître indéfiniment… notamment grâce aux innovations, au Découplage et autres potions magiques… est partagée par beaucoup (trop) de monde. Ce qui fait qu’ON n’avance pas
« La pensée écologique s’est construite sur l’idée qu’une croissance matérielle infinie est impossible dans un monde fini. »
cette constatation est claire mais quel rapport avec le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité?
Faire de l’écologie scientifique une idéologie politique m’est toujours apparu comme une perversion de cette science.
Et on voit bien les incohérences de cette idéologie qui ne peut s’appliquer à tous les aspects de la vie politique d’un état .
Voici ce que pense de l’écologie politique un biologiste qui a étudié l’écologie.
Par contre, il faut que tout le monde se préoccupe de l’impact de l’activité humaine sur la nature et la pullulation de l’espèce humaine est le facteur prépondérant dans la destruction de l’environnement.
Commençons par réguler la population et nous aurons fait un grand pas dans l’équilibre du monde naturel.
Les gauchistes résonnent stupidement ! Non seulement ils veulent de la croissance démographique, en radotant en boucle le slogan de Gandhi « Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. » Or lorsqu’il a dit ça, nous n’étions que 2 milliards d’individus sur Terre.
Mais les gauchistes pensent que tous les individus vont les écouter en disant « Oui nous avons tous envie de devenir beaucoup plus pauvres pour sauver la planète »
Or les individus s’en battent les steacks de ce que pensent les gauchistes ! D’ailleurs les gauchistes ne sont même pas fichus de montrer l’exemple, voir la gauche caviar ! Combien de gauchistes sont prêts à vivre sans voiture, sans tablettes, sans ordinateurs, sans télévision, sans internet ? Bon voilà vous avez compris !
Plus vous appliquez la décroissance, plus l’agressivité des individus augmente ! Et les gauchos ne peuvent pas dire le contraire, car dans les tribunaux ils sont les premiers à dire que c’est la précarité qui poussent les individus à commettre des vols pour pouvoir excuser et réduire les peines de leurs bandits !
Si comme je l’ai dit À 15:08 «anti-écolo» ne veut rien dire… je ne peux pas hélas en dire autant de «anti-gaucho». Misère misère !