Le prix du baril a été multiplié par six en six ans, il est plus cher en dollar constant qu’au début de 1981. Selon la conclusion de Jean-Michel Bezat (LeMonde du 20.05.2008), « Le pétrole le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne brûle pas ». Le chemin pour y arriver sera semé d’embûches, même si la prise de conscience est énorme. Le royaume wahhabite n’a plus l’intention d’obéir aux injonctions des Américains : « Chaque fois qu’il y a de nouvelles découvertes, laissez-les dans le sol car nos enfants en auront besoin ». Le roi d’Arabie Saoudite n’a pas encore une claire vision des problèmes du réchauffement climatique créé par la combustion du pétrole, mais il commence à réfléchir !
Le même numéro du Monde relate aussi les opérations flottille morte dans de nombreux ports de pêche français. Les marins pêcheurs ne peuvent pas encore répercuter la hausse fulgurante du prix du gazole sur les consommateurs, ils s’inquiètent de leur avenir. Pourtant il n’y en qu’un qui garde sa sérénité, c’est le faux écolo Claude Allègre qui, sous la rubrique Vu&commenté, ne croit pas encore à un réchauffement climatique d’origine anthropique. Il parle d’une escroquerie scientifique menée par des centaines de spécialistes du climat dans le cadre du GIEC et ne sait pas que les glaciologues sont des climatologues.
La palme du négationnisme revient sans contexte à une pleine page du Monde sur l’automobile. Le Monde&vous consacre un article entier pour parler de la décapotable de BMW (149 à 224 g/km de Co2) et un autre, avec une belle Ferrari rouge en photo, dont le texte se garde bien de présenter le bilan carbone du moteur V8 à injection directe développant 460 chevaux et passant de 0 à 100 km/h en moins de quatre secondes. Je conseille donc à Jean-Michel Normand de lire ou relire l’article de Jean-Michel Bezat. Je conseille au Monde d’arrêter d’être dépendant de la publicité pour tout ce qui brûle du pétrole.