après la taxe, la carte carbone

Après le marché (les permis de droits à polluer), maintenant la taxation carbone et bientôt une nécessaire coercition ? Un courrier des lecteurs (LeMonde du 12 septembre) m’a interpellé. On y parlait du Domestic Tradable Quotas Act, une carte carbone comme un permis à points. Je ne connaissais pas. Mais je savais déjà qu’une carte carbone succédera à la taxe carbone, les contraintes de la planète sont inéluctables. Chaque citoyen se verrait doter d’une carte (à puce ?) sur laquelle un crédit de points CO2 serait attribué. Puis en fonction de ses consommations (voyages, transports, chauffage…), des points seraient débités de cette carte nous apprenant ainsi à surveiller nos propres émissions de gaz à effet de serre. Cette méthode de rationnement me semble en effet beaucoup plus égalitaire et efficace qu’une taxation à géométrie variable. Pour conforter ta réflexion, quelques informations supplémentaires :

La Grande-Bretagne réfléchit aux quotas de CO2 personnels

D’ici une dizaine d’années, tous les résidents britanniques pourraient se voir doter d’une carte de « crédit personnel de carbone », l’équivalent d’un « permis à points » de droits d’émission de gaz à effet de serre. Formulée pour la première fois en 1996, le principe des « domestic tradable quotas » – quotas domestiques négociables (DTQs) – consiste à attribuer à chaque habitant du Royaume-Uni une quantité identique de droit d’émission de gaz à effet de serre ou d’équivalent carbone. Ce plafond individuel, matérialisé par une carte de paiement, valable un an et fractionnée en unités carbone (chacune égale à 1 kg de gaz carbonique), est ensuite dépensé au quotidien. En fonction des achats et consommations d’énergies contribuant à l’effet de serre : plein de carburant, facture d’électricité ou de gaz, billets d’avion, etc… on retire de la carte un certain nombre de points.

Budget carbone

Le calcul de l’allocation repose sur un « budget carbone » annuel. Un plan-cadre fixé à (très) long terme – pour les 20 ans à venir – et bâti à partir des réductions d’émissions décidées lors des réunions internationales. Tous les ans, ce montant, converti en unités carbone, est ensuite réparti entre les organisations (industries, hôpitaux, collectivités…) et les résidents du pays, selon la part des ménages dans la consommation d’énergie nationale. Si besoin, pour acheter de nouveaux points ou vendre leurs surplus, les petits porteurs de carbone ont accès à une place boursière. Ce marché des droits d’émission serait similaire à ceux existants pour les industries (déjà en activité à Londres et en Europe) où les titres et unités individuelles se négocieraient au cours du jour, d’après les lois de l’offre et de la demande. Bien plus égalitaire et responsabilisante qu’une « taxe carbone » imposée – qui en augmentant les prix frapperait surtout les faibles revenus, la solution des DTQs s‘avère sur le papier particulièrement flexible. A chacun de s’organiser pour respecter ou non son quota. L’initiative individuelle est préservée. L’intervention de l’Etat est limitée à la distribution des unités carbone, même si d’une année à l’autre, les quotas seraient en principe progressivement revus à la baisse.

Côté logistique, le suivi de ces transactions continuelles suppose la création d’une gigantesque base de données. Une comptabilité informatique, chargée de suivre, débiter, enregistrer, en temps réel, l’ensemble des unités carbones dépensées ou échangées par les détenteurs de cartes. Les défenseurs de la protection de vie privée soulignent le risque de dérive liberticide d’un tel système, capable de pister les comportements économiques de l’intégralité de la population, résidents temporaires inclus. D’autres dénoncent un scénario de rationnement énergétique irréaliste, difficile à mettre en pratique. Comment par exemple, outre le chauffage et les transports, décompter précisément la valeur carbone du panier de la ménagère ? L’exercice n’est pourtant pas impossible. En 2003, l’ingénieur consultant Jean-Marc Jancovici a, par exemple, fait son bilan personnel, estimant les émissions de CO2 de sa maisonnée à 6 tonnes par an, dont 234 kg d’équivalent carbone liés aux fruits et légumes, 134 aux yaourts et 400 aux déchets de sa poubelle.

Un projet qui pourrait se concrétiser

Depuis peu, ce qui n’était au départ qu’une recommandation d’experts est devenu une affaire politique. Après un projet de loi – The Domestic Tradable Quotas Act – déposé en juillet 2004 par le député travailliste Collin Challen, puis un débat à la chambre des communes, l’influente Commission Développement Durable a recommandé à son tour, cet été, à l’exécutif anglais de « considérer sérieusement » une mesure de ce type. « Les allocations personnelles de carbone sont une idée intellectuellement très séduisante » a déclaré Elliot Morley, le ministre de l’environnement du gouvernement Blair. Interrogé par la presse britannique, il a confirmé qu’un plan était bien à l’étude, mais à un stade très préliminaire. « La mise en place sera potentiellement très coûteuse, mais cela ne doit pas nous nous empêcher d’en évaluer les bénéfices. (…) Il faudra sans doute 10 ans de débat avant d’arriver à quelque chose. »

 http://www.novethic.fr/novethic/planete/environnement/climat/la_grande_bretagne_reflechit_quotas_co2_personnels/95410.jsp

12 réflexions sur “après la taxe, la carte carbone”

  1. @ Biosphère :
    Et si Harry Potter se faisait tuer par « celui-dont-on-ne-doit-pas dire-le-nom »?
    Il faudrait peut-être sortir de la pensée « bac-à-sable » ! Je sais bien que c’est plus facile et confortable d’y faire jouer à plein ses fantasmes et son imagination, mais lorsqu’on a voix publique, il est tout de même recommandé d’avoir un ancrage au réel un peu plus sérieux.

    En ce qui concerne les innovations majeures et les parades scientifiques (au danger de pénurie énergétique), les seules choses manquantes sont la volonté politique et les budgets.
    En ce qui concerne la synthèse artificielle d’hydrocarbures (procédé Fischer-Tropsch ou autre), ce n’est pas le manque d’énergie qui pourrait la menacer, mais la dénucléarisation de la production électrique : il n’est pas rentable DU TOUT de produire des hydrocarbures en brûlant des hydrocarbures, mais il est très rentable d’en produire en transmutant de l’uranium dans un réacteur nucléaire.
    Quant à la pénurie de matière fissile, nous ne sommes pas prêts d’en voir le bout, renseignez-vous avant d’écrire ce qui vous passe par la tête : sans surgénérateur, on « estime » à un demi-millénaire les réserves, sous condition de retraitement ; avec surgénérateur, on atteint les cent-mille ans de réserves. Sans parler des réacteurs thorium, de la fusion thermonucléaire et de tous les autres projets dormant sur les étagères des différents labos fautes de budgets.

    Jean-Gabriel

  2. @ Biosphère :
    Et si Harry Potter se faisait tuer par « celui-dont-on-ne-doit-pas dire-le-nom »?
    Il faudrait peut-être sortir de la pensée « bac-à-sable » ! Je sais bien que c’est plus facile et confortable d’y faire jouer à plein ses fantasmes et son imagination, mais lorsqu’on a voix publique, il est tout de même recommandé d’avoir un ancrage au réel un peu plus sérieux.

    En ce qui concerne les innovations majeures et les parades scientifiques (au danger de pénurie énergétique), les seules choses manquantes sont la volonté politique et les budgets.
    En ce qui concerne la synthèse artificielle d’hydrocarbures (procédé Fischer-Tropsch ou autre), ce n’est pas le manque d’énergie qui pourrait la menacer, mais la dénucléarisation de la production électrique : il n’est pas rentable DU TOUT de produire des hydrocarbures en brûlant des hydrocarbures, mais il est très rentable d’en produire en transmutant de l’uranium dans un réacteur nucléaire.
    Quant à la pénurie de matière fissile, nous ne sommes pas prêts d’en voir le bout, renseignez-vous avant d’écrire ce qui vous passe par la tête : sans surgénérateur, on « estime » à un demi-millénaire les réserves, sous condition de retraitement ; avec surgénérateur, on atteint les cent-mille ans de réserves. Sans parler des réacteurs thorium, de la fusion thermonucléaire et de tous les autres projets dormant sur les étagères des différents labos fautes de budgets.

    Jean-Gabriel

  3. ET si on ne trouve rien, pas d’innovation majeure, pas de parade scientifique, pas de synthèse possible d’hydrocarbures par manque d’énergie, pas de nucléaire par manque d’uranium ?

  4. ET si on ne trouve rien, pas d’innovation majeure, pas de parade scientifique, pas de synthèse possible d’hydrocarbures par manque d’énergie, pas de nucléaire par manque d’uranium ?

  5. Merci Jean-Gabriel Mahéo,la personne du texte précédent n’a sûrement pas vécu le rationnement.D’abord,on sait faire,personne n’a su faire ce genre de truc,sauf ville assiégée,affamée,le rationnement pendant la guerre 39/45 a engendré un MARCHE noir honteux coome ceux qui ne l’ont pas vécu ne peuvent s’imaginer.Egalitaire,quand je lis çà,je me tape le derrière par terre,l’inégalité n’a jamais été aussi prégnante.Quand aux énergies fossiles,leur disparition n’engendrara pas la pénurie évoquée,les hommes,depuis des millénaires et des millénaires ont su faire face à toutes les transformations plus ou moins énormes de notre Planète,ils y feronyt face encore,les savants du Monde entier trouveront les parades scientifiques,je n’ai aucun doute la dessus.L’enseignement qu’il nous fera tirer de ces 3 siècles industriels est qu’il nous faudra apprendre à mieux maitriser les évolutions futures de l’énergie et ne pas être surpris par ces évolutions.Il est certain que la science,la technologie sans cesse en découverte,nous permettra de gérer sur l’avenir ces problèmes.Quant aux écologistes de tous crins qui veulent nous voir revenir aux chars à boeufs et au poêle à bois,il faudrait que vous fassiez un peu confiance dans l’HOMME,et non pas lui foutre les pétoches à longueur de journée.L’optimisme sera toujoutrs plus fort que le pessimisme et le défaitisme.

  6. Merci Jean-Gabriel Mahéo,la personne du texte précédent n’a sûrement pas vécu le rationnement.D’abord,on sait faire,personne n’a su faire ce genre de truc,sauf ville assiégée,affamée,le rationnement pendant la guerre 39/45 a engendré un MARCHE noir honteux coome ceux qui ne l’ont pas vécu ne peuvent s’imaginer.Egalitaire,quand je lis çà,je me tape le derrière par terre,l’inégalité n’a jamais été aussi prégnante.Quand aux énergies fossiles,leur disparition n’engendrara pas la pénurie évoquée,les hommes,depuis des millénaires et des millénaires ont su faire face à toutes les transformations plus ou moins énormes de notre Planète,ils y feronyt face encore,les savants du Monde entier trouveront les parades scientifiques,je n’ai aucun doute la dessus.L’enseignement qu’il nous fera tirer de ces 3 siècles industriels est qu’il nous faudra apprendre à mieux maitriser les évolutions futures de l’énergie et ne pas être surpris par ces évolutions.Il est certain que la science,la technologie sans cesse en découverte,nous permettra de gérer sur l’avenir ces problèmes.Quant aux écologistes de tous crins qui veulent nous voir revenir aux chars à boeufs et au poêle à bois,il faudrait que vous fassiez un peu confiance dans l’HOMME,et non pas lui foutre les pétoches à longueur de journée.L’optimisme sera toujoutrs plus fort que le pessimisme et le défaitisme.

  7. Merci pour le parallèle, cher biosphère, je n’osais le faire de peur de me faire Godwiner.
    Mais puisque vous ouvrez la porte : C’est effectivement la même philosophie, le même système – dans le fond – qui imposait le rationnement en 39-45, et qui prétend l’imposer aujourd’hui sur l’énergie et l’usage des produit carbonés. Faire croire que l’organisation de la pénurie est ce qu’il y a de plus égalitaire, quelle blague ! Les occupants nazis avaient-ils le souci de l’égalité ? Non, bien sûr. Les fascistes écolo-financiers d’aujourd’hui l’ont-ils ? Autant que les occupants d’alors.

    En 39-45, les nazis et les fascistes internationaux des banques londoniennes pillaient, volaient et mettaient en esclavage les peuples au nom de principes philosophiques et scientifiques tordus (inspirés de Malthus et de Darwin, d’ailleurs. Tiens, tiens ?).

    Aujourd’hui, ce sont encore les fascistes internationaux des banques londoniennes qui, grâce à une campagne mondiale de subversion et de corruption de la presse, du monde politique et économique, et de nos universitaires, s’apprête à mettre l’humanité dans l’esclavage de la pénurie artificielle, pénurie grâce à laquelle on pourra mettre en place les « processus de triage » dont vous rêvez, auteur de ce blog.

    Le pénuries dont vous parlez n’existent pas, monsieur vert-de-gris. Un petit détour dans le monde de la science et de la chimie vous apprendrait que la synthèse artificielle d’hydrocarbures est un procédé relativement élémentaire, particulièrement intéressant pour une nation nucléaire comme la notre, et qui répondrait tout bêtement à la question du recyclage du CO2 – si tant est qu’on la considère importante, bien sûr. Le nom du procédé est Fischer-tropsch (Allo ? Wikipédia ?)
    Ce projet de carte carbone est une menace pour la liberté humaine, ce monsieur de 77 ans l’a parfaitement compris. Quand à vous, vous faites partie du camp d’en face.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  8. Merci pour le parallèle, cher biosphère, je n’osais le faire de peur de me faire Godwiner.
    Mais puisque vous ouvrez la porte : C’est effectivement la même philosophie, le même système – dans le fond – qui imposait le rationnement en 39-45, et qui prétend l’imposer aujourd’hui sur l’énergie et l’usage des produit carbonés. Faire croire que l’organisation de la pénurie est ce qu’il y a de plus égalitaire, quelle blague ! Les occupants nazis avaient-ils le souci de l’égalité ? Non, bien sûr. Les fascistes écolo-financiers d’aujourd’hui l’ont-ils ? Autant que les occupants d’alors.

    En 39-45, les nazis et les fascistes internationaux des banques londoniennes pillaient, volaient et mettaient en esclavage les peuples au nom de principes philosophiques et scientifiques tordus (inspirés de Malthus et de Darwin, d’ailleurs. Tiens, tiens ?).

    Aujourd’hui, ce sont encore les fascistes internationaux des banques londoniennes qui, grâce à une campagne mondiale de subversion et de corruption de la presse, du monde politique et économique, et de nos universitaires, s’apprête à mettre l’humanité dans l’esclavage de la pénurie artificielle, pénurie grâce à laquelle on pourra mettre en place les « processus de triage » dont vous rêvez, auteur de ce blog.

    Le pénuries dont vous parlez n’existent pas, monsieur vert-de-gris. Un petit détour dans le monde de la science et de la chimie vous apprendrait que la synthèse artificielle d’hydrocarbures est un procédé relativement élémentaire, particulièrement intéressant pour une nation nucléaire comme la notre, et qui répondrait tout bêtement à la question du recyclage du CO2 – si tant est qu’on la considère importante, bien sûr. Le nom du procédé est Fischer-tropsch (Allo ? Wikipédia ?)
    Ce projet de carte carbone est une menace pour la liberté humaine, ce monsieur de 77 ans l’a parfaitement compris. Quand à vous, vous faites partie du camp d’en face.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  9. Voir l’avenir, c’est simple. Dans quelques dizaines d’années au rythme de nos gaspillages actuels, il n’y aura plus du tout de ressources fossiles. Alors on ne parlera plus ni de marché carbone, ni de taxe carbone, ni de carte carbone. En attendant ce jour inéluctable où il nous faudra assumer la pénurie et la fin de la civilisation thermo-industrielle, il faudrait prévoir des étapes intermédiaires.

    La plus égalitaire, c’est la carte carbone, le rationnement. On sait faire, on pratiquait la chose au temps de la deuxième guerre mondiale. Les enfants d’agriculteurs avaient des bons pour du beurre, et les autres pour du chocolat ; paradoxe et usine à gaz ! Quand on a 77 ans, on sait donc ce que cela veut dire…

  10. Voir l’avenir, c’est simple. Dans quelques dizaines d’années au rythme de nos gaspillages actuels, il n’y aura plus du tout de ressources fossiles. Alors on ne parlera plus ni de marché carbone, ni de taxe carbone, ni de carte carbone. En attendant ce jour inéluctable où il nous faudra assumer la pénurie et la fin de la civilisation thermo-industrielle, il faudrait prévoir des étapes intermédiaires.

    La plus égalitaire, c’est la carte carbone, le rationnement. On sait faire, on pratiquait la chose au temps de la deuxième guerre mondiale. Les enfants d’agriculteurs avaient des bons pour du beurre, et les autres pour du chocolat ; paradoxe et usine à gaz ! Quand on a 77 ans, on sait donc ce que cela veut dire…

  11. Alors maintenant voulà une usine à gaz MONDIALE,j’ai 77 ans,j’espère claqué avant de connaitre,mais je crains pour mes enfants.Un monde en CARTE,voilà ce qu’ont trouvé tous ces écologistes en herbe,ce sont vraimant les apprentis sorciers du Monde futur.Où est la place de la liberté individuelle dans tout çà.Je crois,ce n’est que mon avis,mais je le donne,je crois qu’on marche sur la tête,en voulant préserver la Planète,on va vers un Monde encarté,craignos les réactions en chaîne de par le Monde.
    Est-ce qu’il y a quelque part,des scientifiques sérieux objectifs qui pourraient nous éclairer sur toutes les hypothèses à venir ? MERCI !

  12. Alors maintenant voulà une usine à gaz MONDIALE,j’ai 77 ans,j’espère claqué avant de connaitre,mais je crains pour mes enfants.Un monde en CARTE,voilà ce qu’ont trouvé tous ces écologistes en herbe,ce sont vraimant les apprentis sorciers du Monde futur.Où est la place de la liberté individuelle dans tout çà.Je crois,ce n’est que mon avis,mais je le donne,je crois qu’on marche sur la tête,en voulant préserver la Planète,on va vers un Monde encarté,craignos les réactions en chaîne de par le Monde.
    Est-ce qu’il y a quelque part,des scientifiques sérieux objectifs qui pourraient nous éclairer sur toutes les hypothèses à venir ? MERCI !

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