biosphere

irréversibilité ?

Les scientifiques préconisent une approche écosystémique de la pêche, c’est-à-dire une considération du stock et de tous les autres éléments de son écosystème, nourriture disponible, prédateurs, interaction avec l’intensité de la pêche… Mais pour que les humains participe à la gouvernance en cogestion avec la Biosphère, il faudra bien que leur pression actuelle sur  les écosystèmes diminue de façon plus que proportionnelle à la diminution des ressources.

 

Le rapport de la FAO sur la situation mondiale des pêches a été publié en mars 2007. L’exploitation des poissons libres continue son déclin, 95 millions de tonnes en 2004 et 93,8 millions en 2005. La moitié des stocks marins est à la limite de la surexploitation, un quart est surexploité, un quart seulement présente encore un potentiel de progression. Des groupes d’espèces voient leur survie menacée, en particulier les poissons des grandes profondeurs, ainsi que certaines familles de requins et de grands poissons migrateurs. Une étude publiée dans Science (novembre 2006) suggère que si rien ne change, la quasi-totalité des espèces péchées verraient leurs effectifs diminuer dramatiquement d’ici 2048. En effet, quand un stock est gravement atteint, la situation devient souvent irréversible. C’est ainsi le cas de la morue (cabillaud) de Terre-Neuve, dont la population s’est effondrée en 1992 et qui ne se reconstitue pas malgré un moratoire.

 

L’aquaculture de son côté progresse, avec 45,5 millions de tonnes en 2004 et 47,8 millions de tonnes en 2005. Ce secteur augmente en moyenne de 8,8 % depuis 1970, un rythme soutenu.  Mais là aussi le taux maximum de croissance semble avoir été atteint : saturation des lieux d’exploitation possible et dépendance d’une grande partie de l’aquaculture à l’égard des petits poissons péchés en mer pour nourrir des carnivores.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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Es-tu piquiste ?

Si nous ne devons pas tous piquistes, l’espèce humaine obtiendra ce qu’elle mérite … Les humains ont dépassé le pic pétrolier et bien d’autres pics de matières premières indispensables à notre vie dans la Biosphère. La VIe conférence de l’ASPO (Association pour l’étude du pic pétrolier) a eu lieu à Cork les 18 et  19 septembre 2007. James Schlesinger, secrétaire d’Etat américain à l’énergie du gouvernement Carter, avait donné le ton : « Nous sommes tous piquistes maintenant. Conceptuellement, la bataille est terminée, les piquistes ont gagné, vous avez mis tout le monde d’accord ».

 

Le pic de production est le moment où le débit de l’extraction de pétrole atteint un maximum. Il se produit à peu près quand la moitié des réserves a été exploitée. Il peut être repoussé jusqu’à ce que 60 % des réserves aient été extraites, rarement plus sur un gisement donné. Le processus est le même sur l’ensemble des gisements. L’Aspo estime que le pic pétrolier est atteint en ce moment, il le sera de toute façon avant l’an 2010. Alors la rareté dont on aura conscience va faire bondir les prix. Mais le pétrole est indispensable pour notre alimentation (engrais, pesticides, gaz oil…), pour notre chauffage, pour nos déplacements. Sa pénurie va donc entraîner des désagréments en chaîne : récession économique, inflation, déficits commerciaux, chômage, déficits budgétaires, asphyxie des villes, explosion des inégalités, famines ici et là. D’ailleurs James Schlesinger pense, côté changement climatique, qu’il n’y a plus qu’à prier parce que les Chinois construisent deux centrales à charbon par semaine et qu’ils n’ont pas vraiment l’intention de s’arrêter.

 

De plus il n’y a pas d’alternatives au moteur à combustion interne qui équipe plus d’un milliard de véhicules sur le globe. Les carburants liquides CTL (Coal to liquid) ou le GTL (Gas to liquid) offrent des perspectives limitées en raison de leur très mauvaise efficacité énergétique et de la menace qu’ils font peser sur le  climat ; les agrocarburants font concurrence avec la production alimentaire ; l’électrification reporte le problème sur la production d’électricité sans parler du problème des batteries. Pourtant le Los Angeles Times n’a jamais cité depuis un an le terme « peak oil » ! (pour en savoir plus, les excellents articles d’Emmanuel Broto dans le n° 44 du mensuel La décroissance)

 

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compensation carbone ?

Le greenwashing n’a plus de limites dans la société actuelle, ce n’est pas ainsi que la Biosphère va être sauvée.

 

Pour s’installer au volant d’un véhicule de plus de 9 CV, il suffirait de débourser 70 euros en achetant auprès des magasins Nature & Découvertes une carte de compensation carbone (Lemonde du 4.01.2008). On nous explique que l’association Climat Mundi, dont l’activité s’exerce au sein du processus défini par le protocole de Kyoto, va participer avec l’argent récolté au financement d’un projet hydroélectrique en Chine. Même si ce principe est reconnu par l’ONU, il ne reste que très « théorique » et ne permet pas de transformer un véhicule brûlant une ressource fossile en véhicule neutre en CO2. En effet, une centrale productrice d’électricité ne fait qu’ajouter une autre source d’énergie pour l’activité humaine, elle ne peut séquestrer les gaz à effet de serre émis non seulement par le véhicule, mais aussi toutes les émissions générées par ce surcroît d’énergie. De plus on sait qu’un barrage est une source de détérioration du milieu et de perturbation de la biodiversité. Je sais bien que l’économie, en additionnant un mal plus un autre mal dans le PIB mondial, voudrait nous faire croire que c’est en définitive un bien qui contribue à la croissance.

 

Mais une pollution reste une pollution, il est dangereux pour la planète de faire croire au conducteur d’une automobile qu’il possède un véhicule propre.

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Comment agir ? Sur l’offre !

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mieux vaudrait que le carbone reste sous terre. Mais à Bali (13ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques), la rencontre est venue confirmer l’inconséquence des décideurs et des parties prenantes. Il est sidérant de constater que les acteurs politiques et les représentants du monde associatif présents à Bali ont la même vision réductrice de l’état d’urgence engendré par les gaz à effets de serre. Dans le dernier rapport du GIEC de novembre 2007, il est préconisé que les pays industrialisés divisent par 20 leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, cela fait plus de cinq ans que les stratèges du climat préconisent une simple réduction par quatre pour ces pays-là. Comment expliquer ce négationnisme de l’urgence ? Déni, aveuglement, lâcheté ? Aux sommets de La Haye en 1998, à Marrakech en 2001, à Johannesburg en 2002, les mêmes mots sont ressassés : « pas décisif », « grande avancée », « processus volontariste ». Mais les ravages des dérèglements climatiques s’amplifient.

 

Une meilleure façon de concevoir un plan climat serait de s’intéresser aux extracteurs d’énergies fossiles et aux sources de l’offre énergétique, plutôt qu’aux émetteurs et à la demande. Kyoto avait cette ambition folle de contenir les émissions de milliards de personnes, de tous les conducteurs individuels d’automobiles, de toutes les industries mondiales. Par contre dans les pays producteurs, le pétrole est généralement nationalisé, cela reviendrait à ne devoir négocier qu’avec les gouvernements. Nous réduirions ainsi le nombre d’interlocuteurs à convaincre de plusieurs milliards à une douzaine. En se maintenant dans le paradigme de réduction des émissions de gaz à effets de serre par la limitation de la demande, les négociations sont passées à côté du paradigme décisif de la décroissance de l’extraction des ressources fossiles.

 

Prenons l’exemple d’une personne en partance pour un long voyage, en plein dilemme, seule face à sa conscience d’écocitoyen. Cet individu doit partir en Amérique Latine : prend-t-il ou ne prend-t-il pas l’avion ? Du côté de la demande, il y a deux manières de croire que l’on est vertueux : on peut ne pas prendre l’avion, mais il décollera certainement quand même. On peut aussi s’acheter une indulgence : compenser son émission excessive de gaz à effet de serre en payant quelques arbres, en contribuant à la reforestation de pays dévastés. Ce genre de « compensation carbone » est un luxe que seuls les très riches peuvent se permettre et cela n’a pas d’impact immédiat, ni même réellement efficace sur l’absorption de CO2.

 En revanche une mesure réellement effective serait envisageable du côté de l’offre, en réussissant à convaincre un pays producteur comme l’Arabie Saoudite de modérer sa vente. Si elle consentait à ne plus produire que 9 millions de barils par jour, au lieu des 10 habituels, cela constituerait une réduction équivalente d’émissions de gaz à effet de serre. L’offre de pétrole diminuerait, par conséquent, les prix augmenteraient ce qui garantirait un revenu en pétrodollars à peu près équivalent pour l’Arabie Saoudite. Cette mesure alternative aurait prise sur le réel, et c’est ce qui a cruellement manqué à Bali.

Yves COCHET (Mathématicien, ancien Ministre de l’Environnement, Député de la 11e circonscription de Paris)

 

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délices de Capoue

La production d’un litre d’agrocarburant  peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. C’est ce que démontre Paul Crutzen, prix Nobel de chimie 1995 pour ses travaux sur la dégradation de la couche d’ozone (revue Atmospheric Chemistry and Physics Discussions). Aux grands naïfs que nous sommes, on nous faisait valoir qu’un agrocarburant était neutre pour le climat, on ne relâchait dans l’atmosphère que le carbone préalablement absorbé par la plante. Cette présentation occulte les émissions de protoxyde d’azote (N2O) dues à l’agriculture intensive. Ce gaz issu de la dégradation des engrais contribue 296 fois plus à l’effet de serre que le CO2. Le GIEC estimait le taux de conversion de l’azote des fertilisants en N2O à environ 1 %, aujourd’hui P.Crutzen le situe entre 3 et 5 %. Ainsi la combustion de diesel issu de colza contribue de une à 1,7 fois plus au réchauffement que l’utilisation d’une énergie fossile. La seule  culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre.

 

Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est pas gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

 

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cauchemar automobile

D’un coté les humains veulent bien mettre en œuvre le plus lentement possible le protocole de Kyoto, de l’autre ils accélèrent tout ce qui peut nuire au climat. La Tano, la voiture la moins chère du monde, a été présentée devant plus de 1200 journalistes, un nombre plus important que les simples lecteurs du site biosphere en dix jours. Mais quand les journalistes s’intéresseront enfin à la Biosphère, la face du monde en sera changé !

 

Après la Logan, la Tata Nano. L’Inde fait de la surenchère par rapport à Renault, le constructeur Tata veut commercialiser une voiture à 1700 euros dès septembre 2008. Produite dès 2005 en Roumanie (capacité de 150 000 véhicules) et commercialisée dans huit pays d’Europe de l’Est, la Logan à 5000 euros de Renault fut un succès avec 40 000 commandes en trois mois, le double des prévisions. Les classes moyenne émergentes, c’était un marché si prometteur ! L’Inde ne possède que 8 véhicules pour 1000 habitants. A quand le même taux d’équipement qu’en Allemagne, 450 pour 1000 habitants ? Le constructeur indien table aujourd’hui sur 250 000 ventes les premières années pour atteindre ensuite l’objectif annuel d’un million de véhicule. Le quotidien Lemonde (12.01.2008) envisage déjà les risques pour l’environnement. La vitesse moyenne d’un véhicule à New Delhi est passée de 27 km/h en 1997 à 15 km/h en 2002. Les embouteillages vont devenir un vrai casse-tête et les émissions de gaz à effet de serre vont exploser.

 

 L’Indien Rajendra Pachauri, président du GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur le climat) a même déclaré que la Tata Nano allait devenir un « cauchemar pour l’environnement ». Pourtant le succès du salon automobile de New Delhi, où a été présenté la Tano, confirme l’émergence de l’Inde comme constructeur automobile. C’est le  commencement de la fin…

 

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vaincre la stérilité

En quoi  la pénurie de dons de gamètes (Lemonde du 29.01.2008) peut concerner la rubrique Environnement  & Sciences dans lequel il est inclus ? En quoi un « projet parental » peut-il concerner la Biosphère ?

Vaincre la stérilité est considérée comme une grande victoire de l’individu ; en 1978, Louise Brown était le premier enfant de l’histoire à avoir été conçu en dehors des voies génitales féminines. Depuis il s’est produit une forte symbiose entre le goût des médecins pour les prouesses techniques et une pression des couples pour avoir des enfants à tout prix. Pourtant la procréation assistée n’est qu’un résidu de la tradition qui fait de la maternité le véritable accomplissement de la femme et de la stérilité de l’homme un signe d’impuissance. Dans notre contexte techno-psychologique, le clonage serait même acceptable puisqu’il n’est qu’une extension extrême du droit individuel de faire ses propres choix reproductifs. Mais ce n’est pas parce que les humains possèdent la possibilité technique d’échapper à la stérilité que cette technique doit s’imposer : l’intérêt collectif va au-delà de la préférence pour le présent des individus.

Non seulement l’instrumentalisation des naissances détourne les moyens financiers de causes plus urgentes, mais il serait plus porteur d’avenir pour la santé de la Biosphère que l’humanité divise par cent ou mille sa population ; il faut donc commencer par accepter la stérilité de quelques-uns.

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effet des tourbières

La Biosphère s’était donnée les moyens d’accumuler la biomasse, les humains gaspillent ce potentiel de vie pour réchauffer l’atmosphère et handicaper le sort des générations futures.

 

La Terre garde trace de l’accumulation de la vie sur Terre, l’homme efface cette trace. La tourbe est constituée de matière organique accumulée pendant des milliers d’années. Son épaisseur peut atteindre 10 mètres. Les tourbières sont situées en Russie sur 120 millions d’hectares, au Canada autant, soit au total 550 milliards de tonnes de carbone qui couvrent 3 % des terres du globe. La cause principale de dégradation des tourbières est leur drainage, motivé par la plantation de palmiers à huile, d’acacias ou d’eucalyptus, surtout en Indonésie. Cela conduit à leur assèchement, qui stimule l’activité bactérienne de décomposition, d’où l’émission de quantités importantes de CO2. Le feu peut aussi prendre sur la tourbe sèche, quand il n’est pas allumé intentionnellement ! Rien que les émissions de CO2 de l’Indonésie par les tourbières en font le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre. La restauration des tourbières est donc un moyen peu coûteux de stopper les émissions de gaz à effet de serre. La première mesure à prendre serait d’arrêter le drainage effectué pour les plantations et de stopper des feux qui peuvent durer jusqu’à trois mois.

 

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Lemonde des futurs

Lemonde des futurs (27-28.01.2008) nous annonce souvent des lendemains qui déchantent. Ainsi, paraît-il, nous allons vivre une révolution inhumaine par insertion de notre réalité biologique dans la réalité technologique.  Dépassé par l’autonomie des machines que nous avons créé, nous allons tomber du sommet de notre petite pyramide humaniste. J’en tremble déjà !

 

Le premier problème du professeur interviouwé, c’est qu’il n’a pas un mot pour la Biosphère. Exit le support de toute vie. C’est la machine qui prend place dans « le processus normal de l’évolution ». Alors « L’humain de la condition inhumaine devient bien plus proche de la fourmi qu’il ne l’est de l’individu autonome ». Heureusement que la machine connaît déjà ses virus.

 

Le second problème de ce délire trans-humaniste se trouve dans la page 16 du même numéro : « Les supports sur lesquels est inscrite l’information numérique sont constamment rongés de l’intérieur par le temps » : en termes clairs, les machines vont perdre la mémoire !

 

C’est à ce moment-là que j’ouvre la fenêtre pour ressentir le temps qui passe dans l’air frais de cet hiver si doux…

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effet démographique sur l’effet de serre

Tout va dans le mauvais sens pour l’espèce humaine puisque tout va changer dans l’espace vital qu’offre la Biosphère. Ce n’est pas la « Terre qui rétrécit » ; il ne sert à rien de dire « il faudrait 4,5 planètes ». Il s’agit de comprendre enfin que l’espèce humaine est 4,5 fois trop nombreuse, au moins. Une étude publiée le 22 octobre 2007 par l’Académie des sciences américaines indique que la teneur en dioxyde de carbone dans l’atmosphère a augmenté plus rapidement que prévue. Depuis 2000, le taux de CO2 a augmenté de 35 %, un résultat dû pour moitié à un fort usage des combustibles fossiles et, pour l’autre moitié, à un déclin de la capacité d’absorption du CO2 par les forêts et les océans.

 

 Signataire du protocole de Kyoto, la Chine n’est pas, en tant que pays en voie de développement, astreinte aux réductions. La situation est d’autant plus préoccupante que les émissions chinoises proviennent de centrales thermique au charbon, très polluantes. De toute façon les pays occidentaux ne parviennent plus à émettre moins de carbone par unité de PIB (efficacité énergétique). Alors ce sont les glaciers de l’Himalaya qui se réduisent. Dans un premier temps la fonte des glaciers va augmenter le débit des grands fleuves indiens, le Gange, le Brahmapoutre et l’Indus ; des crues vont alors dévaster les cultures et les habitations entre 2050 et 2070. Puis, comme le Gange par exemple  est alimenté à 80 % par les glaciers, les fleuves indiens vont devenir saisonniers : secs en hiver, rempli uniquement par l’eau de la mousson en été. Bien sûr il y aura plein de réunions, mais les réunions humaines de grande ampleur débouchent sur d’autres réunions, pratiquement jamais sur l’action.

On ne devrait pas cacher plus longtemps le facteur dimensionnant de ce réchauffement : le nombre d’êtres humains.

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LeMonde et la démographie

J’ai failli ne pas voir cette information écologique capitale dans Lemonde du 26.01.2008 : « Les stars chinoises font trop d’enfants » 

Il faut dire que l’info était cachée sous la rubrique International. Pourquoi le contrôle des naissances est-il du domaine de l’écologie ? Parce que toute espèce, dans un écosystème donné, ne peut multiplier ses membres qu’à condition de ne pas perturber l’ordre de cet écosystème. Mais les humains échappent à la loi commune en modifiant l’écosystème pour les servir et se multiplier encore plus, beaucoup trop. Alors notre planète anthropisée à outrance se porte de plus en plus mal, et l’espèce homo sapiens avec ! Seuls les Chinois, avec l’objectif d’un seul enfant par famille, avaient compris la leçon. Ils ont donc économisé 400 millions de naissance en trente ans. Ils ne voudraient pas que les stars et les riches se permettent d’échapper à la loi commune. Très bien, la Biosphère félicite la Chine.

Mais Lemonde met entre guillemet « coupables » à la fin de l’article. Il n’y a pas de guillemets à mettre, tout couple qui a plus d’un seul enfant est coupable puisque la planète ne suffit pas à nourrir nos six milliards. Mais cette décroissance démographique ne suffit pas, loin de là : il ne faut pas que les Chinois rêvent de bagnole et de voyage lointain.

La décroissance du niveau de vie des  riches est nécessaire pour que les Chinois ne pensent pas à imiter le néfaste modèle de la société de consommation

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anthropocène

L’anthropisation de la planète est un mal.

 

En 1885, le congrès international de géologie avait adopté le terme holocène (ère entièrement nouvelle) pour qualifier  le cycle à peu près stable de 10 000 ans commencé après la dernière glaciation. Mais c’est oublier les gigantesques bouleversements terrestres d’origine humaine survenus ces deux derniers siècles. C’est pourquoi Paul Joseph Crutzen, Prix Nobel de chimie 1995 reconnu pour se travaux sur l’altération de la couche d’ozone, préfère parler depuis l’année 2000 d’anthropocène, modification de la Biosphère par l’espèce homo sapiens. Cette engeance qui est la notre utilise en effet 50 % des ressources mondiales en eau douce, respire 15 % de l’oxygène de photosynthèse, émet 30 % du dioxyde de carbone, passera de 3,2 milliards d’urbains en 2006 à 9 milliards en 2050. Par son activisme, le climat est bouleversé, la biodiversité est en péril et les ressources s’épuisent.

 

La bonne option, que Crutzen appelle « mitigation », vise à atténuer considérablement l’influence humaine sur la Biosphère, y compris par un contrôle des populations humaines. Mais Crutzen envisage le pire, une société qui ne change pas ses habitudes (business as usual). Alors il faudrait aller jusqu’au bout des sauts technologiques, mettre en place de la géo-ingénierie pour transformer l’atmosphère et nous protéger du réchauffement climatique. Il faudrait imiter les volcans et envoyer chaque année par fusée des millions de tonnes de soufre dans la stratosphère pour réduire l’entrée des rayons solaires ! D’autres proposent le blanchiment des nuages, la fertilisation du plancton, la capture du gaz carbonique, d’immenses miroirs solaires…en minimisant la complexité de la Biosphère.

 

 Les apprentis sorciers ont encore frappé, ils cherchent avant tout à préserver l’illusion d’une humanité maîtresse des éléments…

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on a besoin d’une récession

La Biosphère a toujours quelque chose à glaner dans Lemonde. Ainsi l’édition du 25.01 nous offre un superbe dessin de Pessin en page 2  : Un ours qui apprend dans son journal qu’on va droit vers la récession et qui sable le champagne pour fêter cette heureuse perspective. Faut dire que le glaçon sur lequel il est assis est déjà réduit à sa plus simple expression !

Les humains ont-ils donc tellement besoin d’une récession économique ? La réponse est : OUI.

En effet Lemonde en page 7 nous explique par exemple les difficultés du plan climat de Bruxelles : « A l’instar de Nicolas Sarkozy, plusieurs dirigeants européens ont multiplié les pressions afin de limiter  les efforts à consentir (…) Les Etats vont de surcroît chercher à limiter leurs contributions en matière d’énergie renouvelables. »

 Ainsi vont les politiques, inconscients des enjeux écologiques. Mais le parti socialiste vient de se doter d’un « pôle écologique ». La face du pôle des ours en sera-t-elle changée ?

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mitage routier

Ce n’est pas un moratoire sur la construction des autoroutes qu’il faudrait mettre en place si on voulait respecter la Biosphère, mais la programmation d’une déconstruction des chaussées.

La France est déjà traversée par 1 079 072 km de routes contre 32 888 km de voies ferrées. L’approche du type cycle de vie appliquée aux infrastructures routières permet d’identifier les principales pressions exercées directement ou indirectement sur l’environnement. Une route nécessite des matériaux pour sa construction puis son entretien : remblais pour les sous-couches, granulats, bitume dérivé du pétrole et ciment comme liant hydraulique pour la couche roulante, etc. En moyenne, cela représente par Français 3t/an de granulats. Leur production, leur acheminement et leur manipulation sont sources d’émissions de polluants dans l’air, les eaux et les sols. Environ un million de tonnes de déchets routiers constitue un caractère dangereux. De plus l’utilisation de la route par les véhicules est responsable de 36,6 % des émissions nationales de CO2.

La route est aussi un espace qui couvre 1,2 % du territoire métropolitain, ce qui induit une rupture dans la continuité territoriale. Les grandes routes découpent les surfaces d’un seul tenant qui arrive actuellement à seulement 814 hectares en moyenne. Le principal impact réside dans cette coupure des milieux naturels qui gêne la circulation des espèces, morcelle leur territoire et réduit les échanges entre les écosystèmes. Des mesures compensatoires sont exigées pour protéger l’environnement, par exemple l’édification de passages pour la faune. Mais les dispositifs antibruit ou la minimisation de la dégradation paysagère, tournés vers l’homme, restent les principales dépenses entreprises. (cf. le 4 pages/Ifen, octobre 2006)

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50 % de citadins

Au secours, les villes envahissent la Terre ! En Chine, 18 millions de ruraux migrent chaque année vers les villes. Selon les estimations de l’ONU, les citadins sont devenus en 2007 plus nombreux que les  campagnards : 3,3 milliards de citadins, quatre fois plus qu’en 1950 (29 % de la population à l’époque). Les villes devraient regrouper près de 5 milliards d’habitants en 2030, une augmentation qui se fera à 93 % dans le tiers-monde. Les pauvres se retrouveront le plus souvent dans des établissements informels, euphémisme pour désigner les bidonvilles dans lesquels on observe déjà des situations encore plus misérables que pendant l’urbanisation qui a accompagné la révolution industrielle. L’environnement est insalubre, les structures sociales disloquées, les enfants des rues prolifèrent, le modèle urbain qui était gage d’amélioration du niveau de vie ne fonctionne plus.

 

Pourtant la directrice du Fonds des Nations unies pour la population trouve encore normal cette situation : « Aucun pays ne s’est développé sans cette vaste transformation économique et sociale, accélérateur de la division du travail et catalyseur de l’ouverture au monde. Si les villes génèrent des problèmes environnementaux, elles peuvent également contribuer à en résoudre et, gérées de manière durable, avoir des effets largement positifs sur l’environnement. » Il faudrait reconnaître « l’inéluctabilité du phénomène d’urbanisation, ainsi que le droit des pauvres à bénéficier des possibilités que la vie urbaine incarne. » Thoraya Ahmed Obaid conclut : « Notre avenir, qu’on le veuille ou non, sera urbain. » (Le Monde du 28 juin 2007)

 

Alors que les pauvres s’installent dans la fatalité, les analystes au service du monde riche démontrent qu’il n’y a rien à faire si ce n’est vivre d’espoir et d’aide au développement. La Biosphère est abasourdie par tant d’aveuglement !

 

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le syndrome du Titanic : on coule !

Lemonde du 24.01.2008 analyse les subprimes qui font « chavirer les modèles ». Que c’est vrai et si bien dit. Hulot parlait déjà du syndrome du Titanic : on coule !

Nous sommes dans une pliure de l’histoire où il faut changer de civilisation, mais personne ne veut percevoir la clé du futur. On préfère pour le moment courir après les vieilles lunes. Les uns augmentent les taux d’intérêt pour faire face à l’inflation, les autres diminuent le taux directeur pour lutter contre le chômage. Ridicule et billevesées. Nous savons que nous courons droit à la stagflation (stagnation de l’activité économique et forte inflation) qui a déjà sévi après le premier choc pétrolier. La prochaine stagflation s’annonce encore plus terrible et aucun modèle de la théorie économique dominante (libérale ou keynésienne) n’y portera remède.

 Pourtant certains connaissent déjà la solution. Il faut qu’il y ait décroissance de notre vanité humaine, décroissance de notre activité économique, décroissance de notre démographie. Il faut un remède de  cheval et aucun politique ne voudrait appliquer la purge. Alors il nous faudra un choc pétrolier rampant de plus en plus vite, une grosse récession et beaucoup de commissions ad hoc pour nous rendre compte qu’il fallait changer de civilisation… 

Pour en savoir plus, http://biosphere.ouvaton.org/

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eau virtuelle

Dans la province espagnole d’Almeria, entre la côte andalouse et les contreforts montagneux, s’étend un paysage de lande rousse et de rocailles. Ce désert est aujourd’hui recouvert de serres sur 27 000 hectares. Elles produisent fruits, légumes et fleurs pour l’Europe tout entière. Mais ces produits étant composés à 80 % d’eau, la région vit d’une forme d’exportation de ses ressources naturelles, l’eau virtuelle qui se cache dans les produits que nous consommons. L’eau virtuelle peut apparaître comme un moyen efficace de réguler les ressources en eau sur la planète. En effet, difficile de transporter de la vraie eau ! Mais pour Almeria, c’est l’appauvrissement assuré. Il n’y pleut quasiment pas, seulement autour de 20 millimètres par an. Il faut donc prélever dans les nappes phréatiques qui n’ont plus le temps de se reconstituer. On pompait l’eau fossile jusqu’à 30 mètres sous terre, maintenant les nouveaux forages puisent à 600 ou 700 mètres. Personne ne sait combien de temps cela durera, mais on est sûr que cela ne durera pas. L’eau de mer a déjà pénétré dans les couches superficielles, les nappes sont polluées par les fertilisants et les pesticides, le dessalement de l’eau de mer ne changera pas la donne fondamentale : on ne doit pas exporter une eau qui se raréfie. D’autant plus que les touristes arrivent sur la côte pour réclamer des terrains de golf qui utilisent beaucoup d’eau…

La souveraineté alimentaire de chaque territoire doit devenir une exigence mondiale, on ne peut exporter de l’eau virtuelle en épuisant une Biosphère limitée.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=15&Itemid=94

 

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Environnement & Sciences

Lemonde présente régulièrement sa récente rubrique  « Environnement & Sciences » : mieux vaut tard que jamais !

Mais la Biosphère n’aime pas le terme « Environnement », il renvoie trop à l’environnement humain et non à la nature ; les humains restent encore au centre, fiers de leur illusoires prérogatives. La Biosphère n’aime pas non plus le mot accolé « Sciences », il est trop généraliste, trop proche d’une approche technicienne de la nature. La Biosphère préfère le terme écologie, qui est une véritable sciences des écosystèmes. La nature est alors plus présente et « Environnement et Sciences » sont réunies en un seul mot.

Mais Lemonde est malin (édition 23.01.2008), il peut mettre dans cette rubriques des choses ultra-intéressantes, par exemple le plan climat européen, soumis à l’épreuve des intérêts particuliers.  Il ne s’agit plus de sciences, il s’agit de politique et d’économie, on parle des lobbies à visage découvert, on aborde un peu l’écologie politique, malmenée par ces luttes d’influence où les industriels énergivoraces ont toujours le dernier mot.

 La Biosphère n’en sort pas très rassurée, avec tous ces droits de (à ?) polluer fournis gratuitement par l’Etat.

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légumes BIO ?

Au printemps 2006 en France, la publicité pour une coopérative de fruits et légumes proposait « des fruits et de légume BIO en toutes saisons. » Les tomates étaient disponibles d’octobre à juin, les tomates cerise toute l’année et les poivrons de décembre à mai. Bien entendu la gamme proposée était composée d’une grande variété de produits non cultivés en France. Peut-on se féliciter de l’aide apportée par la France à des villages africains en leur achetant des mini-haricots verts exportés tout frais par avion ? On oublie ainsi le gaspillage énergétique dont l’équivalent pourrait être utile dans le développement des cultures vivrières locales.

 

La question de la pertinence de la mondialisation du commerce peut d’ailleurs être posée aussi bien pour les nouvelles consommations que pour les processus de production. Pourquoi assembler une voiture en Angleterre en faisant venir des pièces détachées de toute l’Europe avant réexportation. Pourquoi des voitures françaises vont-elles se vendre en Allemagne et des Volkswagen se vendre en France ? Pourquoi des voitures  font-elles tant de kilomètres sur des camions ? Pourquoi des légumes font-ils tant de kilomètres ? Pour le profit !

 

Le libéralisme crée une séparation entre l’activité humaine et les écosystèmes. Cela n’est pas durable. Chacun doit apprendre à vivre avec son biotope particulier. La mondialisation doit rester une ouverture d’esprit, pas un mode de vie.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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LeMonde et la Tata Nano

à Sylvie Kaufmann 

Dans ton post-scriptum à Lettre d’Asie (Lemonde, 22.01.2008), tu dis avoir reçu des courriers alarmistes de lecteurs sur les effets environnementaux la Tata Nano. Mais tu consacres beaucoup plus de lignes à tous ceux qui pensent au confort de la voiture individuelle pour tous les habitants des pays émergents. Tu poses ainsi la contradiction flagrante entre la généralisation de notre modèle de vie occidental et la perturbation climatique. Il n’y a pas trente six solutions, il faut que toute la classe globale qui se permet de rouler en voiture individuelle arrête de massacrer la Biosphère. Les pauvres n’auront plus alors de modèle à imiter.  

Tu pense qu’une voiture populaire ET écologique pourrait être généralisée. Mais ce ne sont là que suppositions. Si on n’arrive pas à inventer la voiture propre, et cela fait longtemps qu’on s’y essaye, dans quel état sera la planète que nous léguerons aux générations futures ?

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