Les réactions devant la mort à donner (ou non) sont très variables dans le temps et dans l’espace. Exemple récent, d’un côté on accepte l’euthanasie, de l’autre on interdit l’avortement :
Au Portugal, le Parlement légalise l’euthanasie. Le texte approuvé le 29 janvier 2021 par les députés rend le suicide assisté possibles en cas de « souffrance extrême » ou de « maladie incurable ». Le Portugal est devenu, vendredi 29 janvier, le quatrième pays d’Europe à légaliser l’euthanasie, après les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique. La loi réserve l’euthanasie aux résidents du Portugal âgés de plus de 18 ans qui en font la demande, à condition qu’ils soient dépourvus de maladies mentales, et qu’ils se trouvent dans une « situation de souffrance extrême », avec des « lésions d’extrême gravité » ou une « maladie incurable ». La décision doit en outre être validée par un comité formé d’au moins deux médecins et d’un psychiatre. Elle doit enfin être approuvée une dernière fois par un médecin, en présence de témoins, au moment de l’acte. La loi met fin aux peines allant d’un à huit ans de prison, jusque-là en vigueur, pour ceux qui aidaient une personne à mourir.
Les associations « pro-vie » parlent de « pente glissante » ; systématiser un droit à la sédation terminale, ce serait prendre le risque d’une mécanique eugéniste que rien ne pourrait arrêter. Le discours médical deviendrait : « Votre maladie est incurable… vous allez souffrir… et vos médicaments, vos hospitalisations vont coûter cher à la société… à quoi bon s’acharner ? Vous allez être un grand souci pour vos proches… soyez raisonnable, une petite piqûre et on n‘en parle plus. » Parce qu’on a peur d’aller trop loin dans une direction on ne fait pas un seul pas ? Aucune avancée n’est possible avec un tel raisonnement. La délibération démocratique c’est la recherche toujours renouvelée du juste milieu.
En Pologne, la quasi-interdiction de l’avortement est entrée en vigueur sur fond de manifestations.
L’organisation Federa estime à près de 100 000 le nombre d’avortements clandestins pratiqués chaque année en Pologne. La situation devient encore plus difficile. En vertu d’un arrêt du Tribunal constitutionnel du 22 octobre 2020, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en raison de malformation grave du fœtus est déclarée contraire à la Constitution en Pologne. Ce cas constituait pourtant la quasi-totalité du millier d’avortements légaux recensés chaque année. A présent, l’avortement ne restera légal qu’en cas de menace pour la vie de la mère et si la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste.
Les associations « pro-life » (pro-vie) qui veulent interdire tout avortement relève d’une attitude anti-démocratique. L’avortement est un acte volontaire et non obligatoire, or les réactionnaires veulent interdire ce choix pour des considérations qui se révèlent d’origine religieuse, c’est-à-dire des arguments d’autorité, avec pratiques imposées. Par contre la démocratie est un lieu vide à l’origine où on peut déclarer légitime une chose ou son contraire, on délibère collectivement, on cherche la meilleure voie.
Aujourd’hui la démocratie, face au constat mondial de surpopulation, devrait permettre d’autoriser l’euthanasie et l’IVG dans tous les pays sans exception. Redisons à nouveau qu’autoriser ne veut pas dire rendre obligatoire. Mais à quel moment, au juste, une politique démographique mérite-t-elle d’être qualifiée de contraignante ? La parole à nos commentateurs…
– « Aujourd’hui la démocratie, face au constat mondial de surpopulation, devrait permettre d’autoriser l’euthanasie et l’IVG dans tous les pays sans exception.»
L’IVG je comprends, mais faudra qu’on m’explique ce que l’euthanasie à voir avec le «surnombre».
Mais au stade où on en est (du grand n’importe quoi), admettons, que la légalisation de l’euthanasie permette de sauver la planète. Ensuite la démocratie, ah elle est belle la démocratie ! Mais là aussi admettons, ce coup ci on s’appuie donc sur la «démocratie». Alors comment on procède ? Un sondage, un référendum ? Un référendum c’est tout simple c’est tout con. C’est OUI ou c’est NON, ou alors POUR ou CONTRE. Avec un référendum même le dernier des andouilles peut se faire croire qu’il participe à la vie de la Cité.
Pour ou Contre ? => « Je suis Pour ! » => Citoyen Sardou, a voté ! Hi-han => TCHAAAC !!!
Au fait Citoyen Facheux… Pour ou Contre la taxe carbone ?
Les «pro-vie» s’appuient sur l’argument de la «pente glissante». De leur côté, les «ANTi-vie» n’ont pas peur de glisser. De toute façon, quand on est «ANTi-vie» on n’a peur de rien.
– « Parce qu’on a peur d’aller trop loin dans une direction on ne fait pas un seul pas ? Aucune avancée n’est possible avec un tel raisonnement. La délibération démocratique c’est la recherche toujours renouvelée du juste milieu. »
Nous retrouvons là ces débats (avec ou sans «») au sujet du principe de précaution, avec les ANTi qui défendent leur idée du Progrès. L’euthanasie va bien sûr dans le sens du Progrès.
– « Redisons à nouveau qu’autoriser ne veut pas dire rendre obligatoire ».
C’est juste oublier la pression de l’air du temps, de la mode quoi. «Décidément Papa tu nous fait honte. Jusqu’à la fin t’auras besoin de te faire remarquer, faut toujours que tu refuses de faire comme tout le monde. Vieil égoïste va ! » (Anti-vie)