L’euthanasie en Belgique, facile ?

En Belgique, 2 357 demandes officielles d’euthanasie – dont 2,4 % pour troubles mentaux ou du comportement – ont été introduites en 2018. La loi sur la fin de vie adoptée par la Belgique en 2002 prévoit qu’une souffrance psychologique jugée incurable et irréversible peut être admise comme une raison valable pour une euthanasie, si une série de conditions et de procédures sont respectées. L’ordre des médecins prône, quant à lui, le maintien du droit des personnes à « l’autodétermination ». Une cour d’assises a acquitté, le 31 janvier 2020, deux médecins et une psychiatre qui étaient poursuivis pour l’euthanasie, en 2010, d’une femme de 38 ans ; elle souffrait de graves troubles psychiatriques.* L’euthanasie pourrait-elle devenir « une industrie » en Belgique ? Les sollicitations venues de France ont fortement augmenté. On exige une première consultation en Belgique, l’avis du médecin traitant en France et, même si la loi belge ne le prévoit pas, l’information des proches. Pour être pris en charge, un patient français doit obligatoirement faire état de souffrances physiques ou psychiques inapaisables causées par une affection grave et incurable. Obtenir une euthanasie en Belgique relève souvent du « parcours du combattant », prévient-on à l’ADMD. Les médecins belges acceptant de répondre à des demandes d’euthanasie de patients étrangers ne sont pas nombreux. N’est-ce pas déresponsabiliser la France que de prendre en charge ce problème ?**

La France est un pays très arriéré en matière de fin de vie. La maladie ignore les frontières et les inégalités, tout le monde n’a pas forcément les moyens d’aller ailleurs chercher ailleurs ce dont le prive en France une coalition des médecins, des religieux et des politiciens. Le suicide assisté est aussi accordé en Suisse. Mais cela coûte encore plus cher qu’en Belgique. La mort est déjà une industrie via les pompes funèbres, il y a « industrie » partout où l’investissement est rentable, y compris dans les maisons de retraite, la production de médicaments, etc. Rien de choquant donc à bénéficier d’un service médicamenteux pour sa fin de vie. L’euthanasie est une décision personnelle qui ne concerne que celles et ceux qui désirent mettre un terme apaisé à leur vie, afin que leurs proches gardent d’eux une image sereine et non pas douloureuse, rongée par la dépendance. Chacun devrait pouvoir, dans un cadre de son choix, se donner personnellement la mort afin de pas donner à ses proches l’image de sa propre déchéance. Il s’agit d’actes volontaires, une personne est censée être libre de disposer de son corps. Pourtant, en France, même la loi sur la sédation profonde n’est pas appliquée par les services de soins palliatifs. Un chien peut être euthanasié mais pas un être humain ! Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere :

18 janvier 2020, Fin de vie à domicile, la galère

8 janvier 2020, Fin de vie, prendre du midazolam ?

12 juillet 2019, le cas Vincent Lambert, suite et fin

1er juillet 2019, Droit à la vie ou droit à une mort digne ?

26 avril 2019, L’affaire Vincent Lambert, l’euthanasie en suspens

6 juillet 2018, ADMD, pour le droit de mourir dans la dignité

13 mars 2018, Le suicide assisté, atteinte à la liberté individuelle ?

3 mars 2018, Quelle liberté pour une mort dans la dignité ?

8 septembre 2017, Anne Bert décide dignement de son dernier voyage

9 avril 2017, Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité

7 mars 2017, Sédation profonde ou droit de mourir dans la dignité ?

25 septembre 2016, Euthanasie, un mot en vogue pour la mort douce

29 janvier 2016, Ni euthanasie, ni suicide assisté, une molle décision !

13 mars 2015, Mourir dans la dignité, un débat qui n’en finit pas

9 mars 2015, Une mort digne d’être vécue n’est pas chose impossible

14 décembre 2014, Fin de vie, encore une mesurette de François Hollande

25 juin 2014, Acceptons la fin de vie, par nature notre lot commun

10 mars 2009, euthanasie, le droit ultime

6 juin 2007, croisade obscurantiste des religions sur l’euthanasie

* LE MONDE du 19 février 2020, En Belgique, un procès a ravivé les fractures entre défenseurs et opposants de la loi sur l’euthanasie

** LE MONDE du 19 février 2020, De plus en plus de Français demandent l’euthanasie en Belgique

3 réflexions sur “L’euthanasie en Belgique, facile ?”

  1. « En Belgique, 2 357 demandes officielles d’euthanasie – dont 2,4 % pour troubles mentaux ou du »

    Au fait , l’ islamogauchisme est bien un trouble mental dangereux : l’ euthanasie (bonne mort) ou plutôt « kakothanasie (vilaine mort)…
    (ce qui suivait a été supprimé par la modération du blog car contenant une menace de mort)
    Par contre , l’ euthanasie de malheureux affectés par une terrible maladie ou étant en fin de vie devrait susciter notre compassion !

    1. Si l’on devait euthanasier toutes les personnes atteintes de troubles mentaux dangereux, je pense que ça ferait beaucoup de monde. Seulement déjà, dans le domaine de la psychiatrie, «comment reconnaître un malade psychiatrique dangereux ? Quels signes peuvent alerter?
      – La Haute Autorité de Santé liste quelques signes d’alerte : des idées de persécution, de grandeur, de mission à remplir pour des instances supérieures, un discours où apparaîtraient des références au meurtre, à la vengeance, à l’agression, des menaces envers autrui.»

      Par exemple… tout le monde sait ce qu’est un mythomane. A priori le mytho fait rigoler, il nous rappelle ces mythos célèbres, Tartarin de Tarascon, Don Quichotte. Sauf que le mytho cache une réelle souffrance psychologique, ses fabulations sont souvent bien construites et presque impossibles à repérer, tant que les choses ne dérapent pas.
      Selon le Professeur Foldingue du Boulevard Voltaire, «Le fascistomane est une sorte de mythomane qui voit des fascistes partout, s’invente du fascisme à longueur de journée.» Le Professeur Foldingue n’a pas encore étudié la fascistomanomanie, ce trouble qui consiste à voir des fascistomanes partout. En attendant, le Professeur Foldingue ne préconise pas l’euthanasie pour les fascistomanes, mais il «demande aux laboratoires médicaux de chercher un médicament, issu ou non de la famille des benzodiazépines, mais capable de soulager les souffrances de ces malheureux. C’est, désormais, un impératif de santé publique et politique.»

      Autre trouble mental bien plus grave, l’ islamogauchistomanie.
      L’ islamogauchistomane est une sorte de mythomane qui voit des islamogauchistes partout, s’invente de l’islamogauchisme à longueur de journée …

      1. OK MARCEL. Vu que je ne suis pas en campagne, électorale bien entendu, que je ne cherche pas à ratisser des voix et que je me fous de tout ça, je ne fais donc pas partie de vos islamogauchistes. Je reste donc un nigaud et un bisounours, ce qui me va parfaitement. 🙂
        – « l’ islamogauchistoscopiste (celui qui examine l’ islamogauchisme , ) est un homme lucide »
        Je dirais plutôt que celui-ci n’est tout connement qu’une sorte de copiste, dans le style de Bouvard et Pécuchet. Lucides eux aussi, puisque après avoir tout essayé et échoué partout, ils terminent en disant «copions copions !»
        Je vous propose plutôt de vous définir islamogauchistographe (comme l’appareil qui déconne), ou alors islamogauchistorien, voire islamogauchistouriste.
        Ha ha ha ha ! 🙂

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