Victoire, les aires protégées couvrent 17 % des terres de la planète. Défaite, tracer une ligne sur une carte ne suffit pas ! Il faut en effet que l’aire protégée le soit vraiment et sa gouvernance de qualité. L’exemple des 252 sites du patrimoine mondial de la nature est frappant : depuis 2017, davantage d’entre eux ont vu leurs perspectives de conservation se dégrader plutôt que s’améliorer. Et moins de la moitié de ces sites sont gérés de façon efficace. Les nouvelles aires protégées devront être également placées « au bon endroit ». Pourtant, un tiers des zones les plus importantes en termes de biodiversité ne bénéficie d’aucune protection. Les aires protégées doivent également être mieux reliées entre elles pour permettre aux espèces de se déplacer et maintenir les processus écologiques… moins de 8 % de la surface terrestre mondiale sont à la fois protégés et connectés. Les aires protégées demeurent l’un des piliers des politiques de conservation de la nature, elles n’ont pas réussi ne serait-ce qu’à freiner l’érosion de la biodiversité.
La Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique (CDB) est un traité international adopté lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, en 1992. En 2020, les États-Unis n’avaient toujours pas ratifié cette Convention. Créée en 2012, sous l’égide des Nations unies et fédérant aujourd’hui 132 pays, la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) peut être considérée comme le « GIEC de la biodiversité », en référence au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dont elle a repris, dans son domaine, le mode de travail. Malgré sa 6e session plénière du 17 au 24 mars 2018 à Medellin (Colombie), partout sur la planète le déclin de la biodiversité se poursuit, « réduisant considérablement la capacité de la nature à contribuer au bien-être des populations ». En avril 2019, les experts de l‘IPBES se réunissent à Paris. Les délégués ont adopté un rapport scientifique de plus de 1 700 pages, élaboré par 150 chercheurs de cinquante pays, avec des contributions fournies par 250 spécialistes des sciences naturelles, mais aussi économiques et sociales. Encore faudrait-il, pour espérer endiguer la 6ème extinction des espèces, que les États agissent plus efficacement qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent pour contenir le réchauffement planétaire.
Nommons le responsable de l’extinction de la biodiversité, nous, les humains, responsables et coupables. Si l’espèce homo sapiens/demens disparaît, elle l’aura bien cherché ! L’existence de l’espèce humaine n’était qu’une toute petite partie de la biosphère, son activisme et son nombre ont envahi tous les espaces terrestres et pollué l’ensemble des eaux de la Terre. L’évolution ne conduit certainement pas de la bactérie à l’Homme, mâle et Blanc de préférence. L’hypothèse d’une hiérarchie au sein du Vivant est une erreur. Croire que l’évolution va de l’inférieur forcément stupide au supérieur doué d’une intelligence donnant prérogative à tous les pouvoirs mène à l’impasse actuelle. Tant que nous ne manifesterons pas un profond respect pour la biosphère en particulier et notre planète en général, nous resterons un prédateur parmi d’autres prédateurs, le plus féroce des prédateurs, l’artisan tout puissant de l’anthropocène qui ne laissera au générations futures que des débris.
Pour en savoir plus, notre synthèse : Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain
L’homme est évidemment LE responsable de cette 6ème extinction de masse. Mais n’allons pas pour autant le haïr. La haine de notre propre espèce en dit long sur notre mal être, notre état décrépitude.
Essayons de remettre l’homme à sa juste place, sans pour autant sombrer dans tel ou tel délire. L’homme est la seule espèce à avoir une conscience aussi large de son environnement. Pour une puce le monde se limite à l’hôte sur lequel elle vit, pour une taupe à quelques centaines de mètres de galeries souterraines. Pour l’homme c’est sa planète, même s’il n’a jamais quitté son île ou son village. L’homme est la seule espèce capable de faire rationnellement le lien entre son bien-être (son équilibre biologique) et tout le reste (son environnement au sens le plus large possible). La seule espèce capable de comprendre suffisamment de choses quant à son fonctionnement. Il lui suffit juste de profiter de ce plus.
Pourquoi l’homme serait la seule espèce à comprendre ? Les animaux et les insectes ne sont pas si bêtes qu’on le pense. Eux aussi cherchent à s’installer sur un territoire abondant en nourriture et un endroit où se protéger des intempéries comme la pluie, le vent et la neige, ils s’installent là où le climat est clément pour eux, quitte à migrer, mais ils aiment le confort aussi ! (comme nos chiens et chats qui comprennent vite qu’on dort mieux sur un lit ou un canapé). D’ailleurs ils repèrent facilement le nord et peuvent même voyager de manière lointaine comme les hirondelles mais pas que. Les animaux et insectes peuvent aussi mener des stratégies pour se défendre ou attaquer (comme les araignées sociales capables de manger un bœuf en 1 heure après une attaque digne de légions romaines). Et même des espèces différentes qui coopèrent.
Ils ont les mêmes soucis que nous ! Hormis que l’homme est devenu le super-prédateur depuis qu’il a inventé les armes à feu, les chars, les navires, les avions, mais sans cet arsenal on redescend vite dans la hiérarchie des espèces. J’ai même vu une publication à ce sujet, des prédateurs de niveau 1 à 7 (7 ou plus mais pas au-delà de 10) et chaque espèce se situait à un certain niveau. En gros les herbivores au niveau 1 inoffensif et de petite taille jusqu’à 7 ou plus avec les omnivores et carnivores de plus hautes dangerosité. Pour le reste ce sont les nuances d’efficacité de la prédation. Et donc, l’auteur avait situé l’humain actuel au niveau 7 (ou un peu plus je sais plus car je n’ai plus le barème), mais l’avait redescendu à 2 sans l’arsenal matériel militaire.
Liberté-Égalité-Fraternité, Droits de l’Homme, Droit au Logement, Droits des animaux, L214, Loi de protection du littoral etc. etc. D’un côté les belles idées et les belles devises, les beaux engagements, les traités et les lois, signés ça va de soi. Et de l’autre la réalité, toute autre. Autrement dit d’un côté la parole (blabla) et de l’autre les actes. On pourrait dire aussi la théorie et la pratique, ou encore le virtuel (l’illusion) et la réalité.
Mais qu’est-ce qui explique ce décalage ? Comment se fait-il que les panneaux «défense de déposer des ordures» ; «réserve de chasse» ; «école, ralentir» etc. ne servent si souvent à rien ? On pourrait aller loin comme ça, en attendant on sait bien que quand on veut vraiment quelque chose il faut s’en donner les moyens. Et que sinon ça reste du flan, ou du cinéma.
Alors on pensera de suite au flicage, on dira que yaca mettre plus de flics devant les écoles, et dedans aussi tant qu’à bien faire, et aussi dans les abattoirs, et partout, toujours plus, de gardes dans les réserves et les parcs, et d’inspecteurs du travail, des impôts etc. En fait un flic derrière chacun de nous. Bien sûr il en faut, mais là encore où est la juste mesure ? Ou alors on dira que faucon en rajoute toujours plus de caméras, de permis, de pass et de puces, et qu’avec ça nous serons enfin dans le Meilleur des mondes.
Mais ça, ça veut dire que nous ne sommes que des bœufs, des abrutis, ou des gamins pour parler poliment. Force est de constater que de ça aussi, malheureusement il y en a.
Quant à nous donner les moyens d’être enfin de vrais adultes, responsables et libres, de véritables citoyens comme on dit («écocitoyen» pour être à la mode), alors là on peut toujours rêver.