Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

Qui a écrit , « Face à l’effondrement de la biodiversité, annonciateur de celui des sociétés humaines, il n’est plus temps de tergiverser, de lésiner ou de se payer de fortes paroles. On ne marchande pas avec la vie » ? Cette phrase était la conclusion d’un éditorial du MONDE* il y a plus de deux ans. Depuis rien n’a bougé, le soi-disant contre-pouvoir des médias n’existe pas. Reste l’incantation des diplomates. La Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique (CDB) est un traité international adopté lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, en 1992. En 2020, les États-Unis n’avaient toujours pas ratifié cette Convention. En 2010, lors de la COP10 (conférence des parties) au Japon, la CBD avait adopté les accords dits « objectifs d’Aïchi », qui établissaient vingt points à atteindre pour 2020. Dix ans plus tard le constat était amer : la plupart des objectifs n’avaient pas été atteints. La Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) n’a vu le jour qu’en 2012, vingt ans après Rio. La 15e Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) est programmée en octobre 2020 à Kunming, en Chine**. COP15 pour la biodiversité et nous n’étions même pas au courant qu’il y en avait 14 avant ! L’objectif est de protéger au moins 30 % de la planète – terre et mer – d’ici à 2030. Dans ces 30 %, 10 % des zones protégées devraient être en état de « protection stricte », aucune activité humaine, comme la pêche ou l’agriculture, même réglementée, ne pourra y avoir lieu.

Ce genre d’objectifs ambitieux, on connaît. C’est comme les COP sur le climat, l’ambition est là et les moyens inexistants ; il s’agissait de limiter la température du globe à moins de 2°C et c’est pourtant parti pour 4 ou 5 degrés. L’Australie flambe et Trump est sorti des accords sur le climat. Sur ce blog, nous suivons avec inquiétude l’état de plus en plus désespérant de la biodiversité. Exemples :

La biodiversité dans le monde

9 mai 2019, Biodiversité en péril extrême, tout le monde s’en fout

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

20 octobre 2012, Conférence mondiale sur la biodiversité, bavardage !

20 février 2010, biodiversité, un objectif perdu d’avance

2 février 2005, la biodiversité en péril selon l’union mondiale de la nature

La biodiversité en France

8 juillet 2018, Plan biodiversité, laissez-moi rigoler…

22 mai 2018, Nicolas Hulot à l’épreuve de la chute de la biodiversité

6 janvier 2017, La police de la biodiversité mise en place sans moyens

17 mars 2016, Loi sur la biodiversité, un vrai parcours du combattant

19 janvier 2016, loi sur la biodiversité, la mascarade de la compensation

26 mars 2015, Loi sur la biodiversité ne veut pas dire biocentrisme

1er juin 2012, sans sentiment de nature, la biodiversité fout le camp

14 août 2008, bagnole versus Biodiversité

25 juin 2008, Donner un prix à la biodiversité (Pavan Sukhdev)

9 décembre 2007, le concept de biodiversité (définition)

* LE MONDE du 7 juillet 2018, éditorial : Biodiversité,fortes paroles et faibles moyens

** LE MONDE du 15 janvier 2019, L’ONU propose de protéger 30 % de la planète d’ici à 2030

4 réflexions sur “Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain”

  1. Didier Barthès

    Il n’existe pas de volonté collective de l’humanité, c’est un concept qui n’a tout simplement aucune signification.

    1. Aucune signification ? Peut-être pour vous Didier Barthès, mais par pour tout le monde. Selon John Smallman (facile à trouver sur Google en 2 clics), l’humanité est sur le point de s’éveiller ! Eh ben, il serait temps ! Toujours selon lui, «La volonté collective de l’humanité de se réveiller a été attisée, et elle ne s’éteindra pas.» Puisse t-il avoir raison ! Seulement nous sommes là dans la rubrique spiritualité.
      Dans les rubriques psychologie et sociologie, une volonté collective laisse supposer un esprit collectif, si ce n’est une conscience collective (expression inventée par Durkheim et reprise par d’autres). Maintenant, est-ce que tout ça existe ? Mystère et boule de gomme. Mais il n’empêche que ce concept de conscience collective reste d’actualité, et que des spécialistes planchent toujours sur la question, et peut-être qu’un jour nous saurons…
      Et en attendant, dans la rubrique politique, les uns et les autres ne sont pas du tout embarrassés pour nous raconter des histoires de volonté collective.

      1. Entièrement d’accord avec toi Didier Barthès, il n’y a pas de volonté collective.

        @ Michel

        Et ben çà pèse lourd comme argument le site d’un gourou !

  2. – « Ce genre d’objectifs ambitieux, on connaît. C’est comme les COP sur le climat, l’ambition est là et les moyens inexistants »

    Ce n’est peut-être là qu’un détail, mais au stade où nous en sommes, allons même plus loin. Peut-on parler là d’ambition ? L’objectif (ou le but) est le résultat souhaité, l’ambition est le désir ou la volonté d’atteindre l’objectif.
    Exceptés peut-être certains grands malades, tout le monde souhaite une planète qui ressemblerait plus au paradis qu’à l’enfer. Une planète toute en couleurs, riche de jolies fleurs, de beaux papillons, de petits et gros oiseaux, etc. etc. Seulement, et en même temps, rares sont ceux qui sont réellement disposés à renoncer à ce mode de vie qui détruit tout, et toujours plus. Comment nommer ce désir ou cette volonté d’avoir le beurre ET l’argent du beurre, ET la jolie crémière par dessus le marché ? Ambition, peut-être ?
    Et peut-on parler d’ambition quand on n’a pas les moyens d’atteindre l’objectif ? Comment interpréter le désir ou la volonté de voler en agitant les bras ? De l’ambition peut-être ? Ne serait-ce pas plutôt une forme de démence, tout simplement ?
    Et enfin, peut-on parler d’ambition quand on ne se donne pas les moyens d’atteindre l’objectif ? Est-ce de l’ambition que de vouloir devenir un virtuose du piano sans travailler, et sans enlever ses moufles… ou d’apprendre à nager sans se mouiller, ou de faire une omelette sans casser les oeufs ?
    Et si ce n’est pas de l’ambition, c’est quoi alors ? Comme d’habitude, je dirais que c’est du cinéma, ou du cirque, ou de la folie, ou un cocktail de tout ça. Bref, du grand n’importe quoi, tout simplement.

Les commentaires sont fermés.