L’économiste David Ricardo disait au XIXe siècle qu’un pauvre, c’est quelqu’un qui marche pieds nus. Aujourd’hui, le pauvre a un smartphone mais reste pauvre. Ce n’est pas la possession ou non d’un gadget électronique qui marque les inégalités sociales, mais la composition du budget des ménages. Certes nous ne sommes plus aux temps de Vauban pour qui le Minimum vital pour une famille ouvrière française en 1707 était le seuil au-dessous duquel la survie n’est plus possible. La ration correspondait à quelques 1500 calories, mélange de blé et d’autres céréales appelé méteil dont la part dans le budget total était presque de 70 %.
Mais dans l’avenir nous mangerons plus de pommes de terre, moins de produits importés et la dépenses alimentaire redeviendra la première des dépenses.
Elsa Cones : Des pommes de terre bouillies et du fromage blanc étalé sur d’épaisses tartines. C’est le menu quotidien des ouvrières françaises du textile au début du XXe siècle. L’alimentation représente alors plus de la moitié du budget des ménages. Cent ans plus tard, elle est tombée à 14 %. C’est ce que les économistes appellent la « loi d’Engel », du nom de ce statisticien allemand qui a montré que la part du revenu consacrée à se nourrir diminue à mesure que les gens s’enrichissent. Si la part consacrée aux loisirs (culture, vacances, abonnements divers) est restée stable, autour de 8 % depuis les années 1960, celle consacrée au logement a, en revanche, plus que doublé et atteint 28 %. Les « dépenses pré-engagées » (logement, abonnements divers, assurances, services financiers…) dépassent 40 % pour les ménages les plus pauvres contre 28 % pour les plus aisés. Le sentiment de bonheur est très corrélé à la part du revenu que l’on peut dépenser comme on l’entend, à la liberté de choix.
Le point de vue des écologistes décroissants
– Actuellement, le mode de vie conduit plutôt à manger des produits ultra transformés bas de gamme, bourrés de gras ou de sucre. Les patates bouillies ne sont pas si mauvaises, comparativement.
– La pauvreté est une valeur relative défini par le niveau de vie médian de la population. Les personnes en dessous du seuil de pauvreté en France (1 158 euros par mois pour une personne seule en 2021) vivent bien mieux que des classes moyennes voire aisés dans la plupart des pays du monde.
– Poster et regarder des vidéos sur TikTok c’est bien plus important que de manger comme il faudrait.
– Une famille « modeste » a toujours le poste de télé grand écran, les enfants au pied des chaussures de sport de marque mais la nourriture est ce qu’on peut appeler la malbouffe..
– Il est possible de bien manger pour pas très cher. Mais il faut accepter de consacrer une part de son temps libre à son alimentation. C’est un choix.
– La multiplication des divorces est un moteur essentiel du développement de la pauvreté en France. La généralisation aux classes les moins aisées de l’instabilité familiale promue par l’idéologie libérale,est un désastre pour les plus fragiles. Mais est-ce à la collectivité de supporter par ses impôts ce qui reste la somme de choix individuels (amour, puis séparation) ?
– Consommation des « ménages », une généralité qui occulte l’effondrement du pouvoir d’achat des pauvres, en particulier des familles monoparentales, une situation familiale qui s’est généralisée au cours de la dernière période.
– La loi d’Engel va s’inverser avec l’effondrement de la société thermo-industrielle,
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Dépenses contraintes, reste-à-vivre et minimum vital (2019)
extraits : On se souvient de l’article-portrait d’un couple de gilets jaunes pour lequel les fringues de marques faisaient évidemment partie de l’incontournable. Un article qui avait suscité une belle polémique, parfaitement justifiée, sur l’entreprise de manipulation misérabiliste à laquelle se livrait réseaux sociaux et médias. Pour un écologiste au contraire, le grand débat national devrait aboutir à une définition du minimum vital, préalable à la dynamique d’une sobriété partagée….
fin de l’Etat-providence, retour au minimum vital (2012)
extraits : En décembre 1942, William Beveridge produisit un rapport : la Sécurité sociale et ses services. Il est considéré comme l’ouvrage fondateur de l’Etat-providence. Ce que les enseignants de SES ne disent pas à leurs élèves, c’est que Lord Beveridge est plus proche de l’idée de simplicité volontaire que des familles assistées avec écran plat dans la chambre des enfants (comme l’exprime le journaliste du MONDE*) : la vision de l’austère économiste, qui prenait un bain glacé tous les matins, était assimilée au minimum vital. L’assistance offerte par l’Etat, préconisait Beveridge, ne devait pas être « généreuse » mais « permettre de survivre », afin de ne pas supprimer l’incitation à la recherche de travail….
La malbouffe est une question d’éducation, pas seulement de savoir comment se nourrir mais aussi de force mentale pour appliquer les principes de nutrition.
On voit des gens se faire couper l’estomac car ils sont incapables de gérer leur faim.
Il faut donc guider tous les jours les gens dans leur démarche. Il faut faire de la propagande , ici positive. Les conscientiser tous les jours en place du martelage du réchauffement climatique par exemple.
Et ne me parler pas des malades qui deviennent obèses , eux sont malades et ils sont très peu nombreux.
Une question d’éducation !? Oui mais alors dans le sens où elle est dictée par le Système. Propagande (Pub) omniprésente de Mc Do-Coca & Co ! Pubs pour les plats industriels et les fours micro-ondes pour les réchauffer. Sans oublier le Mode de Vie. Courir tout le temps, après le temps ! Bosser, amener le gosses à l’école etc. Et puis le pouvoir d’achat (Pognon) pour manger, se loger etc. Manger sainement coûte cher, eh oui !
Non, pour ceux qui la vendent comme pour ceux qui la bouffent la Malbouffe n’est qu’une question de Pognon ! Et ce ne sont pas les petits messages hypocrites «Mangez 5 fruits et légumes ; évitez les produits gras et sucrés» qui y changent grand chose.
Facteurs génétiques ou pas l’obésité EST une maladie !
La cause première de l’explosion de cette maladie C’EST le Mode de Vie !
– « Le développement de l’obésité constitue, aux yeux de certains spécialistes, l’un des signes de décadence d’une société. » (Wikipedia)
Esprit critique, on peut considérer que le surpoids est une fatalité et laisser faire comme aux usa avec 40 % au moins en surpoids ou communiquer en permanence comme je l’ai vu au Canada dans les années 1990. Je n’en suis pas sûr aujourd’hui.
Désolé j’ai rien compris.
Notons que le prix du logement est largement lié à la pression démographique
Si vous disiez que le prix la bouffe est largement lié à la pression démographique, passe encore. En effet, moins il y a de bouches à nourrir et moins ça pèse dans le budget du ménage, et inversement. Ce qui pourrait alors expliquer pourquoi la Malbouffe pèse aussi peu aujourd’hui. 🙂
Non, sérieusement, regardez le tableau : Dans les années 50 le logement c’était 10% du budget des ménages, aujourd’hui quasiment 30%. Dans les années 50 le taux de fécondité en France était ≈ 3 enfants / femme, en 2023 il était de 1,68.
Si le prix du logement est largement lié à la démographie, comme vous le dites… alors ce n’est sûrement pas ça qui le fait augmenter. Alors il faut chercher ailleurs ce qui peut expliquer pourquoi se loger coûte de plus en plus cher, notamment pour les plus modestes. Les articles sur le sujet ne manquent pas, d’autant plus qu’il y a un moment que les 2 courbes (la rouge et la bleu sur le tableau) se sont croisées.
– « Là où 100 kcal de produits ultra-transformés reviennent à 0,55€, il faut débourser 1,29 € pour la même quantité de calories fournie par des aliments sains. »
( LE COÛT D’UNE ALIMENTATION SAINE – 14 décembre 2023 – julienvenesson.fr )
Vu qu’il faut plutôt parler de Malbouffe, notamment chez les pauvres, de mon point de vue la courbe d’Engel s’est déjà inversée. Si un pauvre consacre 14% de ses revenus à payer sa Malbouffe, ce serait au moins 30% s’il achetait de la bonne bouffe. Ce qui le ramènerait donc aux années 1950, du temps où le Smartphone n’existait pas. Ni Internet, ni tous ces jeux à gratter, gadgets à la con etc. etc.
La Malbouffe fausse donc ce fameux coefficient d’Engel, elle permet à Macron & Co de claironner que la part de l’alimentation dans les budgets n’a jamais été aussi basse.
La Malbouffe est la cause première de l’obésité et de bien d’autres problèmes.
( à suivre )
La Malbouffe ne fait évidemment pas le bonheur des paysans, qui galèrent. Par contre elle fait le bonheur des industriels qui la produisent. Ainsi que de ceux qui vendent les smartphones et autres futilités. Autrement dit le bonheur des tenants du Système.
– « Poster et regarder des vidéos sur TikTok c’est bien plus important que de manger comme il faudrait. […] Il est possible de bien manger pour pas très cher. Mais il faut accepter de consacrer une part de son temps libre à son alimentation. C’est un choix. » (écologistes décroissants)
Oui, ON peut toujours dire ça. Notamment quand ON le fait soi-même. Et qu’ON se dit que les autres n’ont qu’à en faire autant, et que s’ils ne font pas alors qu’ils ne viennent pas se plaindre. Qu’en quelque sorte ils n’ont que ce qu’ils méritent. ( à suivre )
(suite et fin) Sauf que «manger comme il faudrait, et pour pas très cher» (comme ON dit) n’est pas forcément possible pour tout le monde. Notamment les pauvres (en dessous de 1158 euros par mois pour une personne seule en 2021).
Cette personne seule qui chaque jour passe 2 heures dans les transports, pour bosser 8 heures, n’a pas forcément le temps ni l’envie d’en passer 2 de plus à courir dans les boutiques bio. Ni de se cuisiner de bons petits plats, bien équilibrés etc.
D’autant plus si elle doit, en plus, aller chercher le gosse chez la nounou, ou à l’école, lui faire réciter ses leçons etc. etc. ON ne peut donc plus parler là de « choix ».
Finalement, ces leçons (de bonne cuisine, de bien-vivre, ou savoir-vivre, voire de morale…) ne valent que pour les petits-bourgeois. Et elles font le jeu du Système.