Sans attendre l’effondrement, Yves Cochet fait de la carte carbone un moyen efficace pour décarboner nos sociétés et la voit comme un instrument de justice sociale. Chacun recevra un quota annuel de droit d’émission de CO2 qui encadrera toute consommation d’énergie et d’alimentation. L’agence nationale de maîtrise de l’énergie (Ademe) publie des études affirment qu’une carte à puce permettra de suivre la consommation des particuliers, de renseigner leurs habitudes en matière de transport, d’énergie d’habitat et que cela présente un potentiel liberticide très faible. Le Medef se prononce pour une notation carbone des produits. L’infrastructure technique de pilotage des modes de vie est prête. Tout le monde est équipé d’ordiphone, les compteurs communicants permettent de fournir en temps réel des données personnelles. La carte carbone est donc une piste pour gouverner dans un monde aux ressources finies. Les restrictions de liberté ayant été acceptées au prétexte de la santé peuvent se poursuivre et s’approfondir.
Une telle analyse trouvée dans le mensuel « La Décroissance » (février 2022) paraît donner une solution d’avenir au problème de l’urgence écologique. Sauf que cela se trouve dans la rubrique « La saloperie que nous n’achèterons pas ». Vincent Cheynet justifie sa position critique ainsi : « Je ne rejette pas la carte carbone au nom du « je fais ce que je veux ». La décroissance suppose bien évidemment une autolimitation collective. Mais la décroissance que nous défendons a pour première préoccupation la liberté. Elle passe par une prise en main de la production, une redéfinition des besoins, une maîtrise de nos conditions de vie. Pas par un rationnement autoritaire des consommateurs sans rien changer aux structures techno-capitalistes. »
Donc, si nous avons bien compris, il faut attendre le Grand Soir du renversement du capitalisme pour pouvoir agir en toute liberté. Vincent Cheynet n’a donc aucune connaissance historique, car si le marxisme avait fonctionné (manifeste du parti communiste, 1848), nous serions 175 ans plus tard dans un monde du « à chacun selon ses besoins et l’abondance pour tous ».
Lire, Le croissanciste Rostow contre le croissanciste Karl Marx
Sauf que nous sommes déjà dans ce monde de consommation de masse, et cela grâce au capitalisme libéral. Presque tout occidentalisé possède sa voiture personnelle, le prolétaire peut partir en vacances plusieurs jours chaque année, il n’a même plus besoin de cultiver la terre. Ce n’est pas du capitalisme qu’il faut se défaire, c’est un mot vide de sens quand tout le monde peut acheter des actions ou des obligations.
Lire, Dire NON au capitalisme empêche de penser écolo
Il faut lutter contre les multinationales qui, grâce aux moteurs de recherche, prélèvent déjà toutes nos données personnelles pour mieux aiguiller la publicité vers ce qui fera vendre. Dans ce système, le consommateur est tout aussi coupable que le système car c’est bien lui qui accepte de consommer Mc DO, de rouler auto, d’acheter une nourriture ultra-transformée et des gadgets communicants, de pratiquer assidûment les voyages-loisirs, etc. Nos besoin sont déjà orientés dans le mauvais sens, et ce n’est pas ce système techno-industriel qui va définir nos besoins essentiels, supprimer la publicité et défendre la carte-carbone. C’est un État responsable écologiquement qui pourrait le faire en mettant en place une carte carbone. Et il ne pourra le faire que si la majorité des citoyens deviennent écologistes…
La liberté n’a que le sens qu’on veut bien lui donner. Ce n’est pas un argument, sauf à préciser sa pensée et à rapprocher des termes du type « liberté, égalité, fraternité », l’un n’allant pas sans l’autre. Ou bien la liberté assumée, c’est la conscience des limites biophysiques. Les convois « de la liberté » sont un exemple de la liberté mise à toutes les sauces., la liberté de faire ce dont on a envie parce qu’on le veau bien, un autre.
Vincent Cheynet, pseudo Raoul Anvélaut, n’a aucun discours complexe, tout le monde est un écotartuffe sauf LUI. Il en est même arrivé à dénier à une ancienne compagne le droit de faire paraître dans ses colonnes un article sur les communautés de résilience (elle était allé avec nous à Totnes), car ça aussi pour LUI c’est caca.
Depuis un certain temps, gauche et droite ne veulent plus dire grand chose. La lutte des classes fait rigoler tout le monde, ou presque. Aujourd’hui ces mots là ne parlent plus qu’à des gens d’une autre époque, comme moi, ou restés en 1848, comme Alain Badiou, des gens qui osent encore parler de Communisme… Des arriérés, des tarés donc !
Misère misère.
Merci d’abord, Michel C., pour votre intérêt pour notre blog et la richesse de vos différents commentaires. Nous ne croyons pas à une grosse différence entre nos conceptions mutuelles du monde tel qu’on le vit. Ainsi nous pensons aussi que le mot « Communisme » est un mot important, porté par peu de monde dans son vrai sens de mise en commun et gestion collective. Notre référence première, c’est d’abord Gracchus Babeuf, guillotiné en 1797 pour avoir formé la Conjuration des égaux contre le Directoire. Il voulait la collectivisation des terres et des moyens de production, pour obtenir « la parfaite égalité » et « le bonheur commun ». Il exprime plein de vérités : « Les gouvernants ne font des révolutions que pour gouverner. Nous en voulons enfin une pour assurer à jamais le bonheur du peuple, par la vraie démocratie. » Karl Marx par certains côté est dans sa lignée, et à son opposé avec la dictature du prolétariat…
– « Le capitalisme est aujourd’hui sans visage. » (Biosphère août 2018)
– « La liberté n’a que le sens qu’on veut bien lui donner. »(Biosphère aujourd’hui)
Penser et dire de telles choses, ça par contre c’est moderne. C’est avec ce genre de concepts qu’ont fait avancer le Schmilblik. Dire comme moi que le Capitalisme a déjà le visage Bill Gates et Compagnie, ça c’est dépassé, aujourd’hui ça ne veut plus rien dire. C’est comme défendre sa liberté. Parce que désormais le mot «liberté» est un mot-valise. C’est bien pratique une valise, cette idée devrait faire con sensus. (Les animaus malades du consensus. Vivre et penser comme des porcs – Gilles Chatelet). N’empêche que c’est vrai que la liberté se conjugue à toutes sauces. Exactement comme «écologie», «vert» et «propre».
On avance on avance, vers où on s’en fout ! Misère misère.
On nous a dit « le Pass c’est la liberté ! » Et on même eu droit à de brillantes «démonstrations» de la part de soi-disant intellectuels, sur les plateaux télé.
Je dis qu’on a les élites qu’on mérite, et qu’on vit une époque formidable !
Demain on nous dira « la Puce c’est la liberté ; l’esclavage c’est la liberté… la guerre c’est la paix [etc.]» Voilà donc ce qui arrive quand on patauge dans la Grande Confusion. On la voit partout, mai on ne voit plus celle qu’on a dans sa pauvre tête. Misère misère !
Ce mois-ci encore, La Décroissance (le journal) nous donne à réfléchir. Encore faut-il aimer et/ou avoir envie. Ce mois-ci c’est la Carte Carbone qui nous est présentée comme la saloperie que nous n’achèterons pas. Et alors ? Nous avons déjà eu droit à Science Po, la cravate, la terrasse, le chien… qui d’ailleurs avait provoqué un tollé chez les lecteurs… tout est bon pour réfléchir, non ? Certains sujets sont plus faciles que d’autres, certes, mais la réflexion ne peut pas faire de mal, au contraire. Ne serait-ce déjà que pour se libérer de la pensée binaire.
Au mois d’octobre dernier (N°183) c’était la Neutralité Carbone, cette fois c’est la Carte Carbone. Plus exactement, la saloperie (que nous n’achèterons pas) c’est le «remède» que défends Nostradamus Cochet (c’est comme ça qu’on l’appelle). C’est la Carte à Puce, si ce n’est la Puce, le Traçage, Big Brother etc. Et de Ça, moi je n’en veux pas !
Et je trouve très grave que Biosphère soit incapable de voir là le pire des dangers.
Raoult Anvélaut (La Décroissance) est très clair, il ne laisse planer aucun doute, lui :
– «Mais la décroissance que nous défendons a pour première préoccupation la liberté.»
Je défends exactement la même. Je conseille vivement de lire aussi l’interview d’Ariane Bilheran (psychologue etc.) «Le virus du totalitarisme».
La liberté n’a que le sens qu’on veut bien lui donner. Ce n’est pas un argument, sauf à préciser sa pensée et à rapprocher des termes du type « liberté, égalité, fraternité », l’un n’allant pas sans l’autre. Ou bien la liberté assumée, c’est la conscience des limites biophysiques. Les convois « de la liberté » sont un exemple de la liberté mise à toutes les sauces., la liberté de faire ce dont on a envie parce qu’on le veau bien, un autre.
Michel C, vous nous décevez. On vous connaît plus complexe et plus au fait de la complexité des mots -valise comme le mot « liberté ». Par contre Vincent Cheynet de la décroissance n’a aucun discours complexe, tout le monde est un écotartuffe sauf LUI. Il en est même arrivé à dénier à une ancienne compagne le droit de faire paraître dans ses colonnes un article sur les communautés de résilience, car ça aussi pour LUI c’est caca.
Pas de mauvaise foi entre nous, SVP ! De mon coté j’essaie toujours d’être clair et honnête. Je sais que vous avez un problème avec Vincent Cheynet, que personnellement je ne connais pas. J’écoute et j’analyse son message, tout comme le votre et celui de n’importe qui. N’est-ce pas vous qui dit qu’il ne faut pas tuer le messager ? D’ailleurs il n’y a pas que Cheynet qui parle dans ce journal, il n’y a pas que ce journal etc. Je sais aussi que vos problèmes ne s’arrêtent pas là, que vous en avez avec le communisme, la gauche, les Gilets Jaunes, maintenant ce convoi etc. Tout le monde a ses problèmes, essayons au moins de résoudre ceux qui peuvent l’être .
Que Cheynet soit un sale type (à vos yeux) ne devrait pas vous empêcher de l’écouter et surtout de réfléchir.
Et enfin je sais que vous vous foutez royalement de mon point de vue et de mes arguments. Sinon vous n’auriez pas oublié que j’ai plus d’une fois développé ce qu’était pour moi la liberté, et je n’ose pas imaginer que vous puissiez être de mauvaise foi… En attendant, ce n’est pas vous qui allez m’apprendre ce qu’on peut faire de ce mot, liberté, comme tant d’autres d’ailleurs. Et surtout je vois très bien ce qu’on en fait actuellement.
Tout le monde se définit écolo, tous les individus se définissent écolos ! Mais aucun écolo ne veut voir son pouvoir d’achat remis en cause ! Dans les sondages, le pouvoir d’achat est toujours un sujet essentiel aux élections ! Mais par écolo, les gens entendent par là qu’il faille recycler les objets, et non pas les priver d’acheter de nouveaux objets ! En plus on leur promet des aspirateurs pour absorber le carbone dans le ciel, alors ils se disent que tout va bien finalement !
En gros tu dis que les citoyens, éco-citoyens pour la Bonne Cause, sont des andouilles.
Je suis d’accord. Toutefois n’en faisons pas une règle générale. Parce qu’il existe des gens, pas beaucoup c’est vrai, qui ont choisi délibérément de vivre avec moins, d’argent, de biens, de gadgets etc. Et d’autres qui sont capables de dire «merde au pouvoir d’achat» et de développer cette idée.
Aujourd’hui ces éco-citoyens… tous conscients qu’on ne peut pas aller bien loin comme ça, et en même temps tous équipés d’ordiphones (smartphones)… semblent donc mûrs pour la Carte Carbone. Et d’autres andouilles de ramer dans ce sens.
Je dis que CETTE Carte Carbone, qu’on nous prépare… et qu’on nous vendra là encore comme le Remède Miracle, pour cette fois gagner la Guerre contre le CO2… est comme le reste. Un trompe couillons.