simplicité volontaire

tous végétariens ?

Aucune inquiétude à avoir, une alimentation végétarienne qui exclut tout aliment provenant de la chair d’animaux terrestres ou marins n’entraîne aucun carence En revanche le végétalisme, qui exclut aussi les produits laitiers et les œufs, peut entraîner des carences, surtout chez les plus jeunes.

Au-delà de ces considérations sur la santé individuelle, le choix entre régime végétarien et carnivore pose un problème beaucoup plus crucial. La FAO avait publié à l’automne 2006 un rapport titré La grande ombre de l’élevage. A l’échelle de la planète l’élevage représente 18 % de l’effet de serre, davantage que la totalité des transports, et occupe 26 % des terres émergées. Les causes du réchauffement de la planète par l’élevage sont dues à 35 % par la déforestation qu’implique l’augmentation des superficies transformées en pâturages, 31 % par le fumier et le lisier, 25 % par la fermentation entérique des ruminants, 7 % par la production d’aliments de bétail et le reste résulte de la transformation et du transport. Ces émissions de gaz à effet de serre par l’élevage sont dans le monde de 7,1 milliard de tonnes d’équivalent CO2, soit près de 13 fois les émissions de la France, toutes sources confondues. Donc, nécessité absolue de limiter la taille de ton steak ?

Selon une étude publiée par The Lancet (13 septembre 2007), on consomme dans le monde 100 grammes de viande par jour et par personne, le taux moyen atteignant 200 à 250g dans les pays développés alors qu’il plafonne entre 20 et 25g dans les pays pauvres. Mais presque partout dans le monde, au fur et à mesure que le niveau de vie augmente, la consommation de produits animaux, viande et produits laitiers, augmente au détriment des produits végétaux. Donc, nécessité pour les pays développés de montrer l’exemple en basculant vers le végétarisme ?

Ces deux questionnements sont beaucoup plus fondamentaux que le simple respect de la vie animale, motivation souvent à la base du végétarisme. De toute façon, la diminution du risque  cardio-vasculaires et du risque de diabète est davantage lié à une consommation plus importante de fruit, de légumes et de noix qu’au fait de ne pas manger de viande (LeMonde du 16 janvier).

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sobriété énergétique?

C’est assez rare pour être commenté. L’analyste du Monde Jean-Michel Bezat termine son article du 13 janvier en supputant la possiblité d’une « forme de sobriété énergétique ». Il est vrai qu’avec un pic de consommation électrique de 92 400 Mw le 7 janvier la France n’est pas à l’abri d’un lock-out. Mais après le premier choc pétrolier de 1973, on raisonnait sainement en termes d’économies d’énergie ; le Premier ministre de l’époque avait même interdit les courses de formule 1. Aujourd’hui le patron d’EDF se plaint du manque d’investissement de son prédécesseur (faut produire toujours plus !) et les consommateurs plus ou moins jeunes font tourner leur Internet à haut débit 24 heures sur 24 tout en s’émerveillant des prouesses de bolides qui vont à Dakar en passant par l’Amérique du Sud. Et le Premier ministre (je crois qu’y en a un en France !) est un fanatique des 24 heures du Mans… 

Le réchauffement climatique et le prochain pic pétrolier auront-ils raison de la connerie humaine ?

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Noël sans cadeau

Le titre est alléchant, la problématique osée. Le Monde du 24 décembre s’interroge gravement : « Les enfants sont-ils trop gâtés à Noël ? » Malheureusement l’article ne nous fournit aucune réponse. Tout ce qui importe pour la journaliste, c’est « de conserver la magie de Noël ». Pourtant c’est évident, les enfants sont  trop gâtés à Noël ; ils ont complètement oublié avec leurs parents que le Christ est né dans la plus pauvre des conditions. Le véritable message de Noël est celui du partage, certainement pas cette outrance des marchands du Temple qui nous proposent leurs gadgets plus ou moins soldés. Tout aussi grave est cette illusion constante quant à l’autonomie souveraine de l’enfant : «  Faire plaisir à leurs enfants (…) Attention portée aux attentes de l’enfant (…) Il faut respecter les désirs de l’enfant (…) Faire émerger ses vrais désirs » (…) Faire confiance aux bambins ». C’est seulement en une fraction de seconde que l’article de Martine Laronche révèle que les enfants sont en fait les petites victimes du marketing qui transforme le père Noël en fournisseur d’un bon de commande validé par l’industrie du jouet. Les fondements psychologiques de notre comportement reposent sur des enfants à l’image de leurs parents. Cette continuité est la marque d’une socialisation réussie. Sinon parents et enfants sont à la merci du système marchand. Crise ou pas, l’infantilisation des masses jeunes et adultes se poursuit donc à chaque Noël.

Comme d’habitude, il faut que je retrouve mes anciennes lectures pour savoir que les enfants sont trop gâtés à Noël. Dans le numéro 3 de janvier 1973 du mensuel la Gueule ouverte, je peux lire ces mots devenus iconoclastes aujourd’hui : « Le Père Noël est un des pires flics de la terre et de l’au-delà, le Père Noël est le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde. Les marchands de rêve et d’illusion, véritables pirates des aspirations enfantines, colporteurs mercantiles de l’idéologie du flic, du fric, du flingue… Face à la grisaille géométrique des cités-clapiers, bidonvilles de la croissance, face aux arbres rachitiques, aux peuples lessivés, essorés, contraints, s’étale la merde plaquée or-synthétique, la chimie vicieuse des monceaux de jouets, un dégueulis de panoplies criardes, avec, derrière la porte capitonnée le ricanement malin des marchands. Noël est une chiotte ignoble, et on va plonger nos gosses là-dedans ? Mais faut bien faire plaisir au gamin ! Par ailleurs ces jeux sollicitent de plus en plus de consommation électrique. Allez, tenez, on va fantasmer un peu : bientôt pour construire des centrales nucléaires, l’EDF s’adressera à nos gosses et leur proclamera la nécessité de l’atome pour fournir de l’électricité à leurs jouets !  

Mais quelles sont les tendances d’enfants élevés dans un milieu naturel et n’ayant pas à souffrir du poids des divers modes d’intoxication ? Ils courent, ils jouent dans les flaques, se roulent dans la boue, ou tentent de percer les mystères de « papa-maman ». Ils vivent, pensent, créent. Refouler ces pulsions naturelles est donc le but criminel de notre société. Sauter à la corde ou jouer au ballon devient un exploit quasi contestataire sur des abords d’immeubles transformés en parking. Le système des marchands au pouvoir a dit : J’achète le Père Noël.  Les marchands tuent l’enfant, tuent les parents, tuent le jouet ». Devant la clarté du propos, je n’ai rien à ajouter. Si ! Quand un jour quelconque de l’année, car il n’y a pas de journée spécifique pour faire plaisir en éduquant, j’ai offert un puzzle à ma petite-fille de 2 ans et quelques mois, ce qui l’a le plus intéressé n’était pas les cubes du puzzle, mais la ficelle autour du paquet. Alors nous avons joué ensemble avec la ficelle, car l’essentiel n’est pas dans la valeur du jouet, mais dans le fait de jouer avec les enfants, adultes-jeunes réunis autour de la manipulation d’un objet qui n’a de valeur que celle qu’on lui accorde plus ou moins librement.

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une simplicité contagieuse

La simplicité du mode de vie a commencé il y a fort longtemps, Diogène avant Jésus Christ en est la figure titulaire. Ayant vu un jour une souris qui courait sans se soucier de trouver un gîte, sans crainte de l’obscurité, et sans aucun désir de tout ce qui rend la vie agréable, il la prit pour modèle. Ce « Socrate en délire », comme le surnommait Platon, marchait pieds nus en toute saison, dormait sous les portiques des temples et avait pour habituelle demeure un tonneau.  

Aujourd’hui la simplification du mode de vie commence à se répandre, ce n’est plus une attitude réservée à une élite. Le mensuel La décroissance présente à chaque fois un témoignage d’expérience vécue dans la simplicité volontaire. Dans le dernier numéro, il s’agit de Laetitia et Alessandro qui cultivent leur potager. Alors qu’avant ils mangeaient de la viande à tous les repas, ils n’en achètent plus. Ils n’ont pas de voiture et mangent bio le plus souvent possible. Mais comme personne n’est parfait, ils vont souvent au cinéma. Ils se définissent comme des déserteurs du travail qui se contentent du RMI. Même Le Monde consacre parfois une rubrique à ces sentinelles de l’avenir. Toute une page le 17 décembre pour Joan Pick, dont l’objectif depuis 1973 est « zéro carbone » : pas de voiture bien sûr, mais aussi pas de réfrigérateur, pas de chauffage, pas de télévision, ni même de douche. Noix et germes de blé forment l’essentiel de son alimentation.

Joan avait rédigé en 1972 un rapport sur la planète, il n’a jamais été publié. Pourtant elle a raison. Bien que je n’aime pas les termes des industriels, la Terre est comme une entreprise dont nous sommes tous actionnaires et dont l’énergie est la principale devise. Laetitia et Alessandro ne se contentent pas de cultiver leur jardin, ils organisent conférences et rencontres et barbouillent aussi avec le collectif des déboulonneurs des affiches publicitaires. Récemment ils se sont même dénoncés à la police qui ne voulait pas les arrêter. Ils ont raison. Si tout le monde faisait comme eux, plus aucune publicité nulle part, et la Terre serait plus vivable. Il n’y aurait plus de RMI faute d’exclus : chacun cultiverait son jardin, dans la joie et la bonne humeur bien entendu.

J’aimerais tant une société conviviale nourrie de simplicité volontaire… Elle se prépare ici et là. Quand le volume des objecteurs de croissance sera assez grand, le mimétisme « je ne consomme pas parce que tu ne consommes pas parce que nous ne consommons plus » fera aboutir la dernière et plus pacifique des révolutions. Il est permis de rêver.

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bien naître, bien-être

Selon LeMonde du 23-24 novembre, « être enceinte n’est pas une maladie ». La naissance est un processus physiologique naturel sur lequel il convient d’interférer le moins possible. Halte à la robotisation et à l’hyper contrôle, halte à la technique pour la technique, ne soyons pas esclaves des machines.

Oui, l’accouchement n’est pas une maladie, accoucher debout est plus physiologique que la station couchée, sentir ses contractions permet à une femme de ressentir son nouveau statut de mère, accoucher à toute heure est dans l’ordre des choses. Quand on le peut, il suffit de chauffer la pièce et de préparer des serviettes chaudes pour recevoir l’enfant.  On fait bouillir de l’eau pour désinfecter une paire de ciseaux, des nœuds dans le cordon ombilical et on masse le ventre pour faire sortir le placenta. Cela suffit pour réussir un accouchement. Dans la France de l’an 2000, il n’y avait plus que 0,4 % d’accouchement à domicile alors que plus d’un tiers des femmes néerlandaises font toujours confiance à la nature ; pourtant on constate que les taux de mortalité entre les deux pays ne sont guère différents. Toute sage-femme se doit de faire surtout de l’obstétrique, de ob-stare, se tenir devant. L’obstétricien, c’est celui qui attend, celui qui évite les interventions inutiles et qui ne fait des césariennes qu’à bon escient.

Si j’étais une femme, je n’accepterais ni la tradition ancestrale, ni le conformisme technologique. Si j’étais une femme, je voudrais pouvoir accoucher à ma guise entourée du père de notre enfant et de quelques personnes d’expérience. Si j’étais une femme, je voudrais retrouver la simplicité de l’acte naturel d’accoucher même si la Nature n’offre pas toujours la facilité.

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Comité invisible

Julien a dit un jour à son père : « Moi, je veux vivre dans la frugalité ». Il s’est installé avec des copains sur le plateau de Millevaches en Corrèze pour élever moutons, poules et canards. Le groupe voulait fuir la frénésie métropolitaine, s’éloigner du travail salarié, rejeter le  système capitaliste et l’hyperconsommation, bannir même les portables par refus de la sujétion et ravitailler les personnes âgées aux alentours. Ils ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». On les accuse de vouloir « bloquer la machine économique et créer un état de chaos régénérateur », objectif défini par un Comité invisible dont Julien serait le noyau dur. Mais dans les textes de Julien, nul appel à homicide ou violence contre un individu (LeMonde du 21.11.2008).

Pourtant c’est vrai que ce groupe voulait faire exploser la société. Vivre à la campagne, c’est vider les villes de leurs habitants, refuser la soumission salariée, c’est vider les entreprises de leurs travailleurs, bannir le portable, c’est mettre à mal toute l’industrie de la télématique, prendre directement en charge le troisième âge, c’est supprimer plein d’emplois d’assistanat. Ce groupe ne pouvait donc que terroriser une société de consommation, de spectacle et de services.

Pauvre société thermo-industrielle qui a oublié raison garder dans ses réactions policières…

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l’indécence du luxe

LeMonde devient une vitrine permanente pour le luxe. Ainsi, aujourd’hui 14 novembre, les références de la gastronomie, les accessoires décoratifs pour les lieux d’aisance, le festival des meilleurs vins (çà, c’est une pub), mais cette fois pas de  dithyrambe sur les berlines. Par contre, trois articles sur ¾ de pages pour le secteur  du luxe qui « pourrait entrer en récession en 2009 ». J’en pleure déjà ! Le début du premier article a un sanglot dans la voix : « Même le luxe, que l’on pensait épargné par les aléas économiques, va pâtir de la crise mondiale ».

Pas un mot critique des journalistes sur la fonction immorale du luxe qui établit comme un fait acquis les inégalités de consommation. Tout au contraire, on détaille les baisses de chiffres d’affaires des différents pilleurs de la planète. Gucci ou Louis Vuitton connaîtraient une croissance de 3 % et non plus de 9 % comme en 2007. Qu’attend Sarko pour les subventionner ? Le style journalistique est puant de stupre. Les marques sont achetées pour les styles de vie qu’elles représentent, les seules qui devraient tirer leur épingle du jeu sont de super haut de gamme, l’élitisme devrait attirer les acheteurs les plus fortunés, les riches acheteurs sentiront-ils moins bons, dépenses des super riches (à la tête d’un actif net supérieur au million de dollars), etc. Le comble, c’est qu’il est bien indiqué à plusieurs reprises que les marques de luxe guignent les marché émergents, y compris la Mongolie ! La connerie doit se mondialiser.

Pourtant nous devrions savoir que le luxe est un processus de différenciation/imitation qui alimente la croissance pour la croissance et nous projette contre un mur. Autrefois le luxe, par exemple pour Charlie Chaplin enfant, c’était de recevoir une orange en cadeau de Noël. Jamais nous n’aurions du aller au-delà.

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la Chine, croissanciste

            Le capital naturel se dégrade et notre planète a besoin de moins d’activités humaines. Mais économistes et politiques s’acharnent à vouloir relancer l’économie. Hier c’était Obama qui voulait sauver l’automobile, aujourd’hui c’est la Chine qui s’inquiète d’un taux de croissance jugé insuffisant. Car un taux de croissance de 9 % ne suffirait pas à assurer la stabilité politique et à calmer les manifestations populaires contre l’inflation. Alors on adopte un plan de relance de 455 milliards d’euros (4000 milliards de yuans) avec déficit budgétaire et baisse des taux d’intérêt. On en revient aux vieilles méthodes keynésiennes qui, comme l’histoire nous l’a appris, sont durablement inflationniste. D’où les manifestations populaires contre l’inflation qui vont reprendre de plus belle.

Capitalistes ou communistes, je ne vois plus de différence en matière économique. Les conservateurs qui nous dirigent, c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas le sens des limites, en restent à la croissance économique comme solution à tous les problèmes qui rongent nos sociétés. Pourtant dans le cas de la Chine, sa transformation en pays-atelier du monde est déjà un fiasco. L’exode rural massif s’accompagne de l’exploitation des travailleurs, le libre-échange généralisé importe les pollutions dont les pays riches ne veulent plus, la pression sur les ressources naturelles accentue la raréfaction et entraîne la hausse des prix, les déséquilibres entre les territoires se multiplient. Imiter le modèle de développement occidental est un mauvais plan pour un pays émergent.

Seule la simplicité volontaire est grande, tout le reste est faiblesse…

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Obama, croissanciste

            Le capital naturel se dégrade et notre planète a besoin de moins d’activités humaines. Mais économistes, politiques et médias s’acharnent à vouloir relancer l’économie. Même pas encore rentré officiellement en fonction, le nouveau président des Etats-Unis envisage déjà d’agir pour l’emploi. Barack estime insupportable un taux de chômage de 6,6 %, un taux modéré comparé au chômage français, un taux minuscule comparé à des pays du Tiers-monde. Face à cette « urgence », la stratégie de relance devrait privilégier le secteur automobile. Le gouverneur de l’Etat-voiture (le Michigan) a  gagné, le fordisme a gagné, il faut sauver l’automobile en octroyant 25 milliards de dollars à taux préférentiel (LeMonde du 9-10 novembre).           

Démocrates et républicains, je ne vois plus de différence en matière économique. Les conservateurs qui nous dirigent,  tous ceux qui n’ont pas le sens des limites, en restent à l’auto comme colonne vertébrale de l’industrie. Comme disait une maman républicaine avant l’élection, il faut pour ses enfants un avenir positif, avec deux automobiles et deux garages, la grosse maison qui va avec et le chien. Mais seule la décroissance est positive pour les pays d’obèses qui consomment trop et ne partagent rien.

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encyclopédie des nuisances

Nous avons envoyé nos chroniques à l’encyclopédie des nuisances. Nous avons reçu cette réponse de Jaime Semprun : « Nous ne pensons pas du tout que le journal Le Monde – qu’il nous arrive aussi de lire pour les quelques informations qui peuvent s’y rencontrer mais surtout en tant que document sur la servilité intellectuelle – mérite le genre d’analyse détaillée que vous donnez. D’autant que vous la formulez d’un point de vue (disons « décroissant ») que nous trouvons largement insuffisant. »

On nous rend donc notre manuscrit en joignant aimablement un livre que nous avons déjà lu Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable. Il est vrai que dans ce livre, on condamne aussi bien la pensée dominante que les objecteurs de croissance : « On serait tenté de  n’accorder qu’une intelligence fort médiocre à Serge Latouche (…) Le fatum thermodynamique soulage heureusement du choix de l’itinéraire à emprunter (…) D’ailleurs les représentations catastrophistes massivement diffusées ne sont pas conçues pour faire renoncer à notre mode de vie si enviable, mais pour faire accepter les restrictions et aménagements techniques qui permettront de le perpétuer. » 

Il est vrai que nous n’allons pas très loin dans nos critiques, je me contente par exemple aujourd’hui de dire que LeMonde du  7 novembre ne nous a absolument rien apporté, sauf pour essayer de nous démontrer par A + B qu’il fallait absolument acheter un portable : « Les téléphones mobiles deviennent des consoles de jeux, sous-titré L’arrivée des nouveaux terminaux séduit un nombre croissant de joueurs ». D’un côté le livre d’excommunications de René Riesel et Jaime Semprun,  de l’autre les délires consuméristes du Monde. Ma planète est mal partie !

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sépulture propre et verte

Près d’un tiers des Français choisissent de se faire incinérer (LeMonde du 2-3 novembre). Passons sur le fait que les sénateurs désirent encadrer la destination des cendres. La libre-disposition par une famille de la mémoire de sa filiation n’a pas l’heure de leur plaire. Le libéralisme démocratique a aussi ses contradictions ! La crémation est choisie par 24 % des personnes pour des « préoccupations écologiques ». Mon quotidien préféré n’explicite pas cette motivation, dommage. Il me faut donc compléter par moi-même.

Dans toutes les cultures, le passage de la vie à la mort est assumé par un rite pour donner au trépas une dimension collective et assurer ainsi le travail de deuil des survivants. En France la loi de 1887 instituait la liberté de choix des funérailles, enterrement civil ou religieux, inhumation ou crémation. Depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols. Si on a même proposé des cercueils en papier pour épargner les terres boisées, on peut aller encore plus loin dans le sens du recyclage programmé par la Nature : à Paris, la commune fournit une sépulture gratuite pour cinq ans aux personnes décédées sans ressources ni famille. Pour ce faire, des caissons en béton étanche sont équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin, que l’oxygène accélère le dessèchement du corps et qu’il y ait une évacuation des gaz de décomposition. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini.  

A chacun sa manière d’entretenir le souvenir des morts. Mais la gestion de mon cadavre doit faciliter le recyclage global propre au rythme de la Biosphère qui gère les vivants et les morts.

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toilettes sèches

Un groupe de réflexion canadien recommande l’accès à des sanitaires fonctionnels. Il est vrai que sur notre planète, 200 millions de tonnes d’excréments humains finissent dans des rivières chaque année (LeMonde du 29 octobre 2008). Mon quotidien préféré rappelle que le développement des toilettes était l’un des objectifs du millénaire, défini en l’an 2000 par les Nations unies : diminuer par deux le nombre de personnes n’ayant pas accès à des sanitaires d’ici à 2015.

 Alors que dans les pays riches une frange d’expérimentateurs éclairés se lance dans la construction de toilettes sèches, il est vraiment bizarre que les pays pauvres n’utilisent pas les excréments humains qui peuvent faire un bon engrais. Il est bizarre qu’un article sur nos latrines insiste plutôt sur les maladies diarrhéiques, la contamination des eaux de surface, les bactéries, virus et autres parasites, sans aborder l’intérêt du nécessaire recyclage de toute matière par les décomposeurs. Nous n’avons pas à frémir ni fantasmer sur nos matières fécales : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme…

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toujours plus lamentable

La première page de mon quotidien favori ce samedi 4 septembre résume l’état du monde actuel : lamentable !

– « Paris multiplie les mesures de soutien de l’économie ». Il faudrait donc que l’Etat refinance un système économique qui a misé sur la vie à crédit et le pillage de la planète. Lamentable !

– « La voiture verte pour sortir du rouge ? ». Comme si la voiture électrique branchée sur les centrales nucléaire pour recharger ses batteries était quelque chose d’écologique. Lamentable !

– « L’élégance minimaliste de Saint Laurent ». Comme si la haute couture pour le prêt-à-porter permettait de nous vêtir de façon plus confortable et durable. Lamentable !

 La seule annonce valable dans cette première page est qu’il faudrait « moins de viande pour lutter contre le réchauffement climatique ». En définitive, il faudrait moins de viande pour le repas des nantis, moins de facilités financières, moins de voitures, moins de défilés de mode. Après un demi-siècle d’illusions où régnait le règne du « toujours plus », encore si vivace pour Sarko aujourd’hui qu’il faudrait encore travailler plus pour gagner plus, il faudrait atterrir de toute urgence et s’adapter aux possibilités  réelles de nos ressources naturelles : moins de biens, plus de liens.

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consommateurs, réfléchissez !

Le pouvoir d’achat est devenu la préoccupation n° 1 des Français, devant le chômage. Il est vrai que quand les politiques, relayés par les médias, entonnent le refrain « travailler plus pour gagner plus », tout le monde y croit. Il est vrai que le système de production de masse à entraîner une mentalité d’hyperconsommation qui devient une valeur refuge quand les Français sont angoissés. Il est vrai que l’arrivée d’une multitude de produits nouveaux (portable, Internet…) a augmenté un vouloir d’achat qui progresse encore plus vite que le pouvoir d’achat (LeMonde du 23.09.2008).

Mais nous avons oublié que la consommation ne peut se faire que s’il y a production, et beaucoup d’éléments de notre mode de vie sont faits de produits importés. Nous avons donc oublié que la dépendance de la consommation à l’égard de l’étranger n’est pas durable. Les socialistes, après la relance de 1981, en ont  fait la dure expérience : après l’expansion vertigineuse du déficit commercial, ils ont été obligés de mettre en place une politique de rigueur. Nous avons aussi oublié que la consommation est par définition une destruction de ressources naturelles qui se raréfient à toute allure. Nous avons aussi oublié que plus nous consommons une montagne de produits, plus nous produisons une montagne de déchets.

 Consommateurs, réfléchissez ! Ce n’est pas parce qu’on travaille plus, qu’on gagne plus et qu’on consomme plus, qu’en définitive nous sommes plus heureux.

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je suis écœuré !

Je suis écœuré par la première page du Monde (17.09.2008) qui présente un veau sous formol adjugé aux enchères 13 millions d’euros alors qu’il est si agréable de fréquenter les veaux sous leurs mères. Je suis écœuré par la mise en évidence page 1 et 3 de la course au yacht de luxe. Je suis écœuré que l’émir de Dubaï ou l’oligarque russe Abramovitch rivalisent dans la taille et l’équipement de leurs bateaux de plaisance. Je suis écœuré par la dernière phrase de la journaliste Marie-Béatrice Baudet, « Rien ne sera jamais trop beau ». Comme si des yachts personnels de plus de 160 mètres étaient admissibles, comme si aménager un jardin avec des arbres adultes sur un bateau ne faisait pas problème, comme si le fait que « mon bateau est plus beau que le tien » (titre de l’article) allait de soi. Je suis écœuré par cet étalage d’obscénités valorisées par mon quotidien préféré.

Je préfère me replonger dans mes lectures sur la vanité humaine :  

       

« Pour s’attirer et conserver l’estime des hommes, il ne suffit pas de posséder simplement richesse ou pouvoir ; il faut encore les mettre en évidence. En mettant sa richesse bien en vue, non seulement on fait sentir son importance aux autres, mais encore on affermit les raisons d’être satisfait de soi. L’homme comme il faut consomme à volonté et du meilleur, en nourriture, boissons, narcotiques, parures, divertissements. Comme on signale sa richesse en consommant ces produits plus parfaits, on en tire grand honneur. On l’appelle ici gaspillage parce que cette dépense n’est utile ni à la vie ni au bien-être des hommes. Mais aux yeux d’un économiste, ce genre de dépense n’est ni plus ni moins légitime qu’un autre. S’il a choisi ce genre de dépenses, la question est en effet tranchée : c’est qu’il y trouve relativement plus d’utilité que dans des formes de consommation sans gaspillage.  Il ne nous vient pas toujours à l’esprit que l’impératif de prodigalité ostensible est présent dans nos critères du bon goût, mais il n’en est pas moins contraignant et sélectif ; il forme et entretient notre sentiment du beau (…)

 Mais pour recueillir une approbation sans réserve, un fait économique doit recevoir la sanction de l’utilité impersonnelle, de l’utilité du point de vue génériquement humain. La conscience économique ne se satisfait pas de voir un individu faire bonne figure en se comparant à un autre, en rivalisant avec lui ; elle ne peut donc approuver la concurrence dépensière. La règle du désœuvrement exige que l’on soit futile, rigoureusement et complètement ; l’instinct artisan veut que l’on soit utile et agissant ».

(Thorstein Veblen, théorie de la classe de loisir, 1899)

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médicaments sans pub

            Seuls deux pays développés (Etats-Unis et Nouvelle Zélande) autorisent la publicité sur les médicaments soumis à prescription.. La pub fait-elle vendre les médicaments ? C’est la question que se pose LeMonde du 5.09.2008. Fausse question puisqu’il faudrait supprimer toutes les publicités pour avoir un mode de vie plus serein. Quant au secteur pharmaceutique proprement dit, à quoi sert-il ? A faire prescrire des médicaments ! L’acte médical devrait rester une relation interindividuelle aidée par la technique et non l’inverse.

 

Ainsi, 80 % des Français interrogés considèrent qu’une consultation ne doit pas forcément se terminer par la délivrance de médicaments : on attend du praticien qu’il explique ce dont on souffre, qu’il fasse preuve d’une bonne écoute et donne des conseils utiles. Si beaucoup de médecins croient que le patient attend des médicaments, c’est parce qu’ils ont été formés au curatif au détriment du préventif, parce qu’il ont été formatés par l’industrie pharmaceutique à prescrire le remède miracle. Il y a maintenant près de 7000 marques qui se font concurrence alors que la dénomination commune internationale (DPI), l’espéranto du médicament,  ne compte que 1700 substances thérapeutiques. Une commission de la transparence en France a évalué 1100 médicaments ordinaires en 2005 : un quart n’avait pas fait la preuve de son efficacité. Bien plus, les médicaments sont sommés aujourd’hui d’améliorer le bien-être de gens qui ne sont pas malades, que ce soit pour maigrir ou pour faire l’amour. Dans le même temps les pays pauvres sont ignorés des laboratoires pharmaceutiques. En fait les humains peuvent faire de la bonne médecine avec trente médicaments seulement, la volonté de décroissance humaine passe aussi par l’acceptation de la maladie et de la mort.

 Du point de vue de la Biosphère, si tu es raisonnable, tu ne désires que des médicaments génériques ; si tu deviens un sage tu limites l’usage de médicaments ; quand tu es proche de la perfection tu laisses ton corps se soigner par ses propres moyens.

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survivre aux survivalistes

Le mensuel La Décroissance (septembre 2008) nous présente un dossier «  survivre aux survivalistes ». Résumé : « Aux Etats-Unis, les survivalistes se donnent comme père fondateur Kurt Saxon, qui édite depuis 1974 une revue «le survivant ». Il s’agit de présenter des techniques de survie, mais aussi de combat dans la perspective de l’après-pétrole. Il ne s’agit pas tant de se préparer à survivre dans un monde devenu hostile que face à des humains devenus hostiles. Le survivaliste s’inquiète plus des futures pulsions de ses congénères que des possibilités de garder la terre fertile. Ce mouvement compte des milliers de membres, surtout aux Etats-Unis, qui réapprennent les techniques de la terre, la ferronnerie, l’artisanat d’antan. Selon eux, l’entrée dans l’ère du pétrole rare et cher va se concrétiser par une grande famine, par une relocalisation très brutale et par le retour à un âge de fer où seuls les plus organisés survivront. »

 

La question de fond, c’est donc la question de l’homme : humain ou inhumain ? Cette question n’a jamais été historiquement tranchée, sauf qu’on peut dénombrer des individualités particulièrement non-violentes, mais en petit nombre, et des clans agressifs en grand nombre. Dans nos sociétés de masse, la violence est déléguée à l’Etat, ce qui permet de minimiser le nombre de morts sauf quand l’Etat adopte lui-même un comportement clanique. Avec la pétrole-apocalypse, les Etats sortiront renforcés, gérant la pénurie et organisant le rationnement. Mais l’Etat est dépendant de ressources financières prélevées sur la population. Des pays africains aujourd’hui n’ont plus d’Etat central, mais des bandes armées ; la crise entraîne en effet l’impossibilité de recouvrir l’impôt. Avant d’en arriver au stade ultime de la décomposition clanique d’une société, l’Etat doit donc dès maintenant organiser la relocalisation des activités, cultiver l’esprit démocratique et entraîner les citoyens à penser à la fois local et global. Puisque l’Etat reste le soutien du capitalisme libéral individualiste et aliénant, un avenir tout rose n’est pas certain.

 

Nicolas Baverez semble confirmer mon analyse (LeMonde du 3.08.2008) : « L’été 2008 marque un tournant majeur, les pays développés basculent dans la récession, le chaos s’installe et la violence prolifère (…) La guerre n’est plus le monopole de l’Etat, mais se privatise sous la pression des communautés, croupes terroristes et organisations criminelles, qui prennent le contrôle de vastes espaces (…) Chacun est invité à méditer l’avertissement lancé par Soljenitsyne, L’homme qui n’est pas intérieurement préparé à la violence est toujours plus faible que celui qui lui fait violence. »

 Mais contre la brutalité de l’homme, mon choix restera celui de la non-violence et de la coopération : peut-être ainsi qu’un jour les humains deviendront plus humains.

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buvons l’eau de proximité

Dans LeMonde du 29.08.2008, rien à signaler ; je désespérais de trouver motif à ma critique quotidienne. En désespoir de cause, j’ai feuilleté  le Monde des livres, ce panégyrique romanesque des livres qui ne montre aucune capacité analytique. Et là, j’ai trouvé mention de Bertrand de Jouvenel (1903-1987), un de mes auteurs de référence. J’ai appris qu’il avait été rédacteur en cher d’un brûlot d’extrême-droite et qu’il a même pu être qualifié de fasciste et de pronazi. Mais je ne m’intéresse pas aux erreurs des uns ou des autres, je ne considère que le débat d’idées. Je garderai donc de Jouvenel la mémoire de son livre de 1968, Arcadie ou essai sur le mieux vivre. Ainsi quelques morceaux mémorables :

 

« Les progrès matériels que nous avons faits tiennent à la mise en œuvre de forces naturelles : car il est bien vrai que nos moyens physiques sont très faibles et, relativement à notre taille, bien plus faibles que ceux des fourmis. Aussi J.B. Say avait-il raison de noter qu’Adam Smith s’égare « lorsqu’il attribue une influence gigantesque à la division du travail, ou plutôt à la séparation des occupations ; non que cette influence soit nulle, ni même médiocre, mais les plus grandes merveilles en ce genre ne sont pas dues à la nature du travail : on les doit à l’usage qu’on fait des forces de la nature ».

 

            « Nous faisons preuve de myopie lorsque  nous négligeons de nous intéresser à l’entretien et à l’amélioration de notre infrastructure fondamentale : la Nature. Voilà un héritage que nous laisserons en piètre état à nos successeurs. Pourquoi avons-nous été si peu soigneux ? Parce que la Nature fournit gratuitement ses services productifs, et par conséquent, la nature ne fait pas partie de nos actifs. (…) Je me suis souvent demandé si, pour redresser les erreurs dans lesquelles nous jette notre manière de penser, nous ne devrions pas rendre aux rivières ce statut de personnes qui était le leur aux époques païennes. L’homme de notre civilisation ne se regarde point comme gardien de notre demeure terrestre ; il est fier d’en être le pillard habile et irresponsable. A cet égard, il est en recul moral relativement au « manant » qu’il méprise. Le manant avait soin de son coin de terre, et les générations successives ont imprimé au paysage rural une beauté plus touchante que les joyaux de nos musées.

 

« Une autre manière de penser, c’est de transformer l’économie politique en écologie politique ; je veux dire que les flux retracés et mesurés par l’économiste doivent être reconnus comme dérivations entées sur les circuits de la Nature. Ceci est nécessaire puisque nous ne pouvons plus considérer l’activité humaine comme une chétive agitation à la surface de la terre incapable d’affecter notre demeure. Comme notre pouvoir sur les facteurs naturels s’accroît, il devient prudent de les considérer comme un capital. Parce que la Comptabilité Nationale est fondée sur les transactions financières, elle compte pour rien la Nature à laquelle nous ne devons rien en fait de payement financier, mais à laquelle nous devons tout en fait de moyens d’existence. Le terme d’infrastructure est à présent populaire, il est bon d’avoir donné conscience que nos opérations dépendent d’une infrastructure de moyens de communication, transport, et distribution d’énergie. Mais cette infrastructure construite de main d’homme est elle-même superstructure relativement à l’infrastructure par nous trouvée, celle des ressources et circuits de la Nature. »

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plastic formatage

Mon quotidien préféré présente souvent des portraits de personnalités qui ne disent pas que des vérités. Ainsi Ivo Pitanguy, médecin brésilien  et référence mondiale de la chirurgie plastique et esthétique (LeMonde du 28.08.2008) a des convictions. Sur quoi reposent-t-elles ? Une conception un peut trop tendancieuse de la beauté : « Se sentir beau, c’est être en paix avec l’image qu’on se fait de soi-même. Par instinct, chaque homme veut ressembler aux autres. La moindre disgrâce peut être source de malheur. Il serait cruel de ne pas y remédier. »

 

            Ce raisonnement biaisé repose sur un a-priori, l’existence d’un instinct, c’est-à-dire d’un comportement génétiquement programmé. Or en l’état actuel de nos connaissances, l’homo sapiens est un être de culture, il n’a pas de pulsion génétique déterminante. Comme disait par exemple Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme, on le devient ». La culture transforme notre nature. Plus particulièrement dans le domaine du comportement social, un homme peut vouloir ressembler aux autres, ou s’en différencier ; il apprend le OUI et l’imitation, il apprend en même temps le NON et la différenciation. Les femmes brésiliennes, championne du monde de la chirurgie des seins, ne vont pas affronter le bistouri par instinct, mais parce qu’une insidieuse propagande leur fait dénigrer leur propre poitrine.

 Restons respectueux de notre physique tel qu’il nous a été donné, et nous trouverons plus facilement l’harmonie avec la nature. Le scandale ne réside pas dans un nez  dit disgracieux ou des fesses tombantes, il réside dans l’artificialisation totale de notre façon de vivre qui va jusqu’à la remise en cause de notre intégrité corporelle. Nous nous éloignons de la nature, la nature se rappellera à nous : dans la tombe, les vers reconnaîtront le silicone. 

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simplicité culinaire

On trouve de tout dans LeMonde, y compris de l’info pour la simplicité culinaire. Ainsi le quotidien du 16.08.2008 nous présente sur une page entière Jinnosuke Uotsuka qui milite pour la nourriture simple dans son livre Les Japonais qui ne font pas pourrir les aliments dans leur réfrigérateur.

 

La situation est grave, les gens ne préparent plus leur repas, entassent les plats cuisinés et en laissent pourrir une partie, même à la campagne. En termes de  calories, les Japonais jettent chaque année pratiquement autant de denrées alimentaires qu’ils en produisent. Plus d’un tiers des déchets ménagers est constitué d’aliment encore empaquetés et les grandes surfaces jettent dans l’heure la nourriture qui a atteint la date d’expiration de la consommation. La classe globale, toux ceux qui ont le privilège d’une voiture individuelle, ont fait de la nourriture un loisir et les pauvres en ont perdu la fierté d’un repas simple.

 Jinnosuke ne veut pas devenir le gourou d’une nouvelle mode alimentaire, il se méfie à juste titre de la récupération par le système thermo-industriel. De toute façon il parle dans le désert. Pour l’instant, le précèdent livre de Jinnosuke n’a été vendu qu’à 20 000 exemplaires dans l’année, ce n’est pas un best-seller comme le présente LeMonde. Les jeunes occidentalisés, nés dans l’abondance, ignorent le respect pour la nourriture que véhiculaient les traditions culturelles de toutes les civilisations. Mais le jour où l’alimentation qui passe par le frigidaire deviendra un vrai luxe, il faudra bien se contenter de peu à table et nous ferons à nouveau notre miel de la conservation par le sel, la déshydratation ou la stérilisation. L’ancien temps a ses vertus, la souveraineté alimentaire aussi. Mon quotidien m’ouvre parfois l’espoir d’un avenir plus durable…

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