« Une perturbation importante du climat serait source de guerre ». Cette déclaration de François Hollande au sommet du G20 n’est qu’une minuscule ébauche d’une prise de conscience politique de la gravité de la situation actuelle. En effet il est déjà clair que les guerres du climat ont déjà commencé. Stéphane Foucart dans sa chronique planète* envisage cette explication pour la Syrie et l’Irak, sécheresse et explosion démographique se conjuguent pour aviver les tensions. Harald Welzer, dans Les guerres du climat montrait que c’était le cas au Darfour : « Une étude de l’UNEP (United Nations Environment Programme) de juin 2007 résume ainsi la situation au Darfour : les problèmes liés à l’environnement, combinés avec un accroissement exorbitant de la population, créent les conditions-cadre de conflits violents qui éclatent le long de frontières ethniques. C’est-à-dire que des conflits qui ont des causes écologiques sont perçus comme ethniques. Le déclin social est déclenché par un effondrement écologique, mais la plupart des acteurs ne le voient pas. »
Il y a de fortes chances que cet effondrement ne va pas seulement toucher des pays périphériques, mais aussi ce qu’on appelle aujourd’hui les « grandes puissances » ; il sera certainement civilisationnel, nous faisant aller vers des âges obscurs. Harald Welzer envisage le blocage de nos démocraties centralisées face à une menace future : « La diffusion mondiale d’un modèle de société fondé sur la croissance et l’épuisement des ressources font apparaître comme irréaliste qu’on limite à deux degrés seulement le réchauffement d’ici le milieu du siècle. Et c’est là un résumé qui s’appuie seulement sur l’aspect linéaire des choses, sans tenir compte des processus non linéaires susceptibles d’aggraver radicalement le problème climatique – si, par exemple, le dégel du permafrost dégage du méthane en quantités énormes. Il peut y avoir des effets de dominos encore insoupçonnables… De même la logique des processus sociaux n’est pas linéaire. » De toute façon d’autres éléments vont entrer en jeu bien avant que les perturbations climatiques ne deviennent critiques.
Dès 2005, Yves Cochet pouvait parler de pétrole-apocalypse : « La hausse du cours des hydrocarbures ne sera pas un simple choc pétrolier, ce sera la fin du monde tel que nous le connaissons… Dans les pays industrialisés, l’alimentation du consommateur est le dernier maillon d’une chaîne agroalimentaire dominée par la délocalisation et la désaisonnalisé… Suite au pic pétrolier, les pays importateurs souffriront de pénurie, ce qui les entraînera vers l’effondrement économique et social. Où aller pour trouver à boire et à manger ? Nous n’avons plus de parents fermiers à la campagne chez lesquels nous réfugier comme nous l’avons fait au cours de la débâcle de 1940. Nous n’avons plus un ailleurs inexploré comme l’avaient jadis quelques hordes, émigrant massivement lorsque la pression démographique sur le territoire traditionnel dépassait sa capacité de charge écologique. Que nous restera-t-il hormis la violence ? Il n’existe qu’une demi-solution : la sobriété immédiate… »
* LE MONDE du 18 novembre 2014, Le climat et la guerre
La planète Terre ne peut importer de pétrole.
Lorsqu’il fait face à une production intérieure de pétrole insuffisante, un pays industrialisé n’a que deux choix :
1) Importer du pétrole.
2) S’effondrer.
Mais lorsqu’elle fait face à une production globale de pétrole insuffisante, une planète industrialisé n’a qu’un choix : le choix numéro deux.
La planète Terre ne peut importer de pétrole.
Lorsqu’il fait face à une production intérieure de pétrole insuffisante, un pays industrialisé n’a que deux choix :
1) Importer du pétrole.
2) S’effondrer.
Mais lorsqu’elle fait face à une production globale de pétrole insuffisante, une planète industrialisé n’a qu’un choix : le choix numéro deux.