Sur le climat, le Conseil européen reporte ses décisions à plus tard pour éviter la discorde. Le 25 mai 2021, les chefs d’État et de gouvernement nient donc toute obligation de réduire les émissions de CO2 d’ici à 2030 d’au moins 55 % par rapport à 1990 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément à l’accord de Paris de 2015. Cela prouve encore une fois que se fixer des objectifs chiffrés sans se donner les moyens de parvenir au résultat envisagé ne sert absolument à rien. Nous atteignons le comble de l’atermoiement quand Bruxelles compte aussi annoncer la fin des véhicules thermiques…à une date qui reste à déterminer, quelque part entre 2030 et 2040 !!
Il y a beaucoup de sagesse dans les commentaires sur lemonde.fr :
Simon T. : Les États ont donc choisi de laisser le climat nous dicter ses futures contraintes dans l’anarchie plutôt que de prendre les devants en tant que démocraties. On voit le mur, on ne ralentit pas, parce que « oulala que vont penser les gens » ? Petits calculs court-termistes et myopie meurtrière. À fond vers l’effondrement, pied au plancher dans la lâcheté. Préparez-vous, ça va secouer.
capitalisme et argent public : Bravo quel courage ! Quelle bande de clowns. En revanche et pour la énième fois, ce n’est pas “l’Union Européenne” en tant que telle qui ne fait rien, c’est le conseil européen, c’est à dire nos dirigeants exécutifs nationaux, qui détiennent le véritable pouvoir au sein de l’UE (la présidente de la commission en réalité est en gros l’équivalent d’une chef de service administratif). Ça va un moment de mettre toujours la faute sur une Union européenne, sans préciser les responsables. Ceux qui en portent la responsabilité sont en premier lieu nos dirigeants: Macron pour la France, Merkel pour l’Allemagne, etc.
Patou : Le problème de la politique de l’énergie, c’est qu’il y a des pays qui ont du vent et d’autres qui ont du charbon, des pays qui ont du soleil et d’autres du nucléaire…. Ils ont chacun leur histoire énergétique et un avenir dépendant de leur situation propre. Les solutions sont locales, régionales, la Commission et le Conseil ne feront rien. L’UE, ça a commencé avec le charbon et l’acier, il n’en reste rien, ni politique énergétique ni politique industrielle. Macron ne fait rien, qu’il commence par lancer une politique énergétique française.
J.P.M. : C’est un peu exaspérant que sur un tel sujet les dirigeants nationaux continuent de se positionner en défense de l’intérêt financier à court terme de leur pays, sans voir que cet intérêt c’est aussi que le réchauffement ne s’emballe pas trop pour leurs propres enfants.
LJ : Il est urgent de s’occuper du réchauffement… depuis cinquante ans. Quand on n’a pour horizon que sa propre réélection, il est compréhensible que l’on écoute la science seulement si l’on craint un reportage de BFM sur le tri des malades en réa.
Sarah Py : Vous instaurez une taxe carbone aux frontières donc vous visez à réindustrialiser l’Europe donc vous augmentez vos émissions de CO2 donc vous devez faire plus d’efforts. Cercle vicieux dont on n’est pas prêt de sortir.
Michel SOURROUILLE : Alors que le Parlement de Strasbourg avait approuvé l’idée d’un objectif neutralité carbone d’ici à 2050, les chefs d’État et de gouvernement n’étaient déjà pas parvenus en 2019 à s’entendre pour rehausser leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique (LE MONDE du 2 avril 2019, Climat : l’inertie coupable de l’Union européenne). Or, en matière de climat comme de fiscalité, les décisions se prennent à l’unanimité dans l’Union . Comme on sait aussi que la neutralité carbone entérine le fait que nous ne voulons pas diminuer nos émissions nettes de gaz à effet de serre, le blocage est total et le restera. Les générations futures paieront très cher le prix de nos procrastinations !!
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
J’ai lu un article cette nuit, et en gros le conseil européen veut retarder le calendrier pluriannuel pour appliquer les mesures pour décarboner l’économie. C’est clair que ça ne plaît pas à l’Allemagne. Mais on en revient à ce que je disais il y a un petit moment, les pays acceptent de renoncer à utiliser les énergies fossiles seulement une fois qu’ils n’en auront plus sur leur propre sol, ou qu’ils ne pourront plus en importer. Donc à mon avis l’Allemagne annoncera une année de fermeture de ses centrales à charbon qui correspondra à la date d’épuisement du charbon sur son propre sol et en Pologne, mais les allemands comptent bien brûler le charbon jusqu’à la dernière pépite. Tous ces conseils européens ne servent à rien puisqu’il est impossible de faire renoncer à l’usage d’une ressource avant son épuisement. C’est absolument grotesque !
Tout le monde finira bien par se rendre à l’évidence. Nous sommes plantés, nous sommes dans une impasse, faits comme des rats !
Et que font les rats dans cette situation ? Ils tournent en rond et ils couinent. Et au bout d’un certain temps ils se bouffent entre eux.