Comment avorter, chirurgie ou chimie ?

Ce mercredi 28 septembre a eu lieu la journée internationale du droit à l’avortement. Bien qu’elle revendique le titre de « journée mondiale », précisons d’emblée qu’il s’agit d‘une journée purement nationale, voulue expressément par le gouvernement français. Les députés se pencheront, fin novembre, sur la proposition de loi de la majorité visant à inscrire ce droit dans la Constitution. Aux États-Unis, où la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe vs Wade – qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral – , le droit à l’IVG est menacé. Ce n’est qu’un début, continuons le combat… pour le libre choix.

Margo Magny : Un autre enjeu fait aussi débat : la préservation du choix de la méthode d’avortement. Les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) préconisent la pratique de l’IVG médicamenteuse jusqu’à neuf semaines d’aménorrhée. Après ce délai, la HAS recommande fortement aux praticiens d’avoir recours à une IVG instrumentale, jusqu’à seize semaines d’aménorrhée.

Une IVG médicamenteuse débute avec la prise d’un premier médicament qui permet d’arrêter la grossesse : le mifépristone. Une seconde prise de médicament, le misoprostol, s’effectue trente-six heures à quarante-huit heures après la prise du premier. Il favorise les contractions et provoque l’expulsion de l’œuf. L’IVG instrumentale, technique chirurgicale qui nécessite une anesthésie et une brève hospitalisation, est, elle, pratiquée jusqu’à présent uniquement par les médecins – une expérimentation doit démarrer pour ouvrir cette pratique aux sages-femmes. Selon les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 76 % du total des IVG pratiquées en 2021 étaient médicamenteuses. Ce chiffre s’élevait à 31 % seulement en 2001. Lors d’une IVG médicamenteuse, il faut impérativement que les femmes soient prévenues de ce qu’elles vont vivre, du produit de l’expulsion. Certaines femmes ont été traumatisées. elles ne s’attendaient pas à des saignements aussi abondants.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Tout est relatif, la loi dans un pays démocratique évolue avec l’opinion et le droit juridiquement appliqué n’est qu’un compromis entre des principes qui peuvent être en opposition totale. Mais selon le principe de respect de la liberté individuelle quand elle ne remet pas en question le bien commun, il paraît aberrant d’empêcher une personne d’arbitrer entre son impossibilité d’élever un enfant dans de bonnes conditions et son désir d’être mère. Les pro-choix n’empêchent pas les pro-life de faire des enfants, les intégristes n’autorisent pas la réciproque. Cette attitude réactionnaire est anti-démocratique, on doit respecter les différences. Il est vrai que le droit à l’avortement repose sur des bases complexes. Ce n’est pas seulement le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est surtout le droit de l’enfant à s’insérer de façon harmonieuse dans une vie familiale et sociale, donc dans le long terme.

Or on va franchir ce 15 nombre 2022 le nombre de 8 milliards d’êtres humains sur une planète que notre société thermo-industrielle a complètement dévasté. Dans ce contexte mortifère, tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif. Soutenez l’association « Démographie Responsable », la seule en France à penser tout à la fois, en voulant qu’on réduise notre fécondité, à l’avenir de nos générations futures et à la sauvegarde de la biodiversité.

Lire, Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

3 réflexions sur “Comment avorter, chirurgie ou chimie ?”

  1. communiqué CFDT (27.09.2022) La CFDT qui revendique la prise en charge intégrale de la contraception, se félicite de l’annonce de la gratuité prochaine de la pilule du lendemain.La CFDT demande au gouvernement de publier sans délai les décrets d’application de la Loi de février 2022 autorisant les sages-femmes à pratiquer des IVG instrumentales. La CFDT revendique l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution française et milite avec la Confédération Européenne des Syndicats pour que ce droit soit inscrit dans la Charte Européenne des droits fondamentaux. 

  2. Tout à la fois ?

    – « Soutenez l’association « Démographie Responsable », la seule en France à penser tout à la fois, en voulant qu’on réduise notre fécondité, [etc.] ».

    Lisez comment Gilles Pison s’amuse des arguments de cette association :
    – « Il est illusoire de penser pouvoir agir sur le nombre des humains à court terme […]
    On peut agir sur la baisse des naissances par des politiques antinatalistes, mais ils n’auront que peu d’effets à court terme. […] A moins d’expédier une partie d’entre nous sur Mars, nous ne pouvons pas diminuer du jour au lendemain. Mieux vaut donc nous préparer de façon à vivre mieux à 10 milliards »
    ( Surpopulation ou extinction : Avec 10 milliards d’humains en 2050, que deviendra l’espèce humaine ? – cnetfrance.fr – 23 janvier 2021 )

  3. Le droit à l’IVG va dans le sens de la libération des femmes, le reste n’est que de la récupération.
    – « tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif.» (point de vue des écologistes malthusiens)
    Tout ? Attention, on peut aller très loin avec ça. Les Malthusiens semblent oublier que la démographie dépend autant de la fécondité que de la mortalité. En réalité la croissance démographique tient plus au recul de la mortalité qu’à une natalité excessive. Entre 1950 et 2015 la fécondité moyenne dans le monde est passée de 5 enfants par femme à 2,5. Regardons sur la même période l’évolution de l’espérance de vie, ici et là dans le monde.
    Ramener l’espérance de vie à ce qu’elle était il y a un siècle, idem pour la mortalité infantile, serait-ce pour ça aussi qu’un vrai écolo devrait militer ?

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