Convention sur la fin de vie, le manifeste

La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022. « La possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide devrait être ouverte aux personnes dont le pronostic vital est engagé à moyen terme ». Le classement des dix-neuf « modèles d’aide active à mourir » que la convention préconise place en tête deux scénarios : l’accès au suicide comme règle générale et l’euthanasie comme exception. Pour Jean Leonetti, coauteur de la loi du 2 février 2016, cadre actuel de la fin de vie, « le modèle Oregon » serait « un moindre mal car il articule le principe d’autonomie de la personne qui se donne seule la mort et celui de la solidarité de la société qui accède à sa volonté en lui délivrant la substance. » Une grande partie des soignants est opposée à l’euthanasie, mais cette opposition finirait par disparaître une fois la loi votée, « comme ce fut le cas pour l’IVG [interruption volontaire de grossesse] ». Avec 65 mesures à mettre en œuvre en faveur du développement des soins palliatifs, la convention citoyenne place aussi la barre très haut. Voici le manifeste de la convention lu dans l’hémicycle du Palais d’Iena, siège du Conseil social, économique et environnemental (CESE)

lire, Oregon, paradis de la fin de vie

Le manifeste du 2 avril 2023

« Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités. Nous relayons la préoccupation et le vécu des équipes soignantes et de beaucoup de nos concitoyens : notre système de santé se trouve dans une situation alarmante faute de moyens humains et financiers. En particulier, nous déplorons le manque de soignants, les déserts médicaux, l’engorgement des services d’urgence et les inégalités d’accès aux soins palliatifs sur le territoire. Nous avons aussi pris la mesure de la complexité de certaines situations de fin de vie et des souffrances qu’elles peuvent entraîner. Dans ce contexte, nous interpellons le gouvernement. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer notre système de santé afin d’accompagner l’ensemble des patients, et plus spécifiquement ceux en fin de vie.

Nous, citoyennes et citoyens de la Convention, constatons que les lois sur l’accompagnement de la fin de vie sont aujourd’hui insuffisamment connues et appliquées. Face à cette situation, nous appelons à des changements profonds parmi lesquels une garantie d’accès aux soins palliatifs, le renforcement de la formation des professionnels de santé et une meilleure information de toutes et tous.

Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir. Notre travail révèle un nuancier d’opinions construit à partir de nos vécus et de nos convictions. Nous vous invitons à vous en saisir pour en cerner toute la complexité.

Nos travaux achevés sont désormais les vôtres. Ils sont le fruit d’une délibération collective dont nous portons les conclusions au débat public. L’accompagnement de la fin de vie est à la croisée de l’intime et du collectif. Concitoyennes, concitoyens, emparez-vous de cette question qui est un enjeu de société majeur. Il est temps que la parole citoyenne soit pleinement entendue et prise en compte. »

le point de vue des écologistes malthusiens

MEKEDA : Le suicide assisté est demandé par une large majorité de citoyens. Il n’y a aucun sujet à débat, c’est une demande de liberté personnelle et de dignité. Le corps médical et les différentes religion n’ont rien à en dire, nous ne sommes pas des mineurs et sommes capable d’assumer nos décisions, y compris et surtout face à l’extrême vieillesse, à la perte d’autonomie et aux maladies incurables. Quant à la tarte à la crème des soins palliatifs, c’est une sinistre farce, ça n’existe pratiquement pas et ce n’est pas avec le déficit de la sécu et notre système de soins mis en miette par le capitalisme financier que ça va s’améliorer. Dernier point, pour nous personnes âgées, l’EHPAD ruineuse pour les familles et globalement maltraitante n’est pas une option sérieuse.

Jan01 : Si cette convention est autant suivie que celle pour le Climat… Aujourd’hui seule la société civile et qq exceptionnels élus agissent dans l’intérêt de tous et avec un vision de Long Terme.

Benoit Croquinard : Convention citoyenne: encore un gadget de Macron qui de toute façon ne tient compte que de son propre avis, de ses propres intérêts et de ceux de ses amis, les premiers de cordée. Voilà des citoyens bercés d’illusions mais qui ont largement perdu leur temps.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés

La zone grise tragique de la fin de vie

Incertitudes de Macron sur la fin de vie !

16 réflexions sur “Convention sur la fin de vie, le manifeste”

  1. Éditorial du MONDE : Le sérieux manifesté par les 184 citoyens tirés au sort, leur respect de toutes les sensibilités aboutissant à un « nuancier d’opinions », leur invitation adressée au gouvernement à « cerner toute la complexité » de la question, tend à montrer qu’il est possible d’échapper à la course aux polémiques lapidaires et aux arguments manichéens. Les « conventionnels » ont établi un ordre de priorité que le gouvernement serait bien avisé de ne pas oublier.
    En premier lieu, « renforcer » le système de santé afin d’accompagner les patients en fin de vie. Puis, instaurer « un droit » à l’accès aux soins palliatifs. Enfin, la majorité de la convention s’est exprimée en faveur d’« une ouverture à l’aide active à mourir ».
    Ce succès des travaux citoyens invite à mettre en œuvre au plus vite, sur d’autres sujets, une nouvelle façon d’exercer le pouvoir…

  2. D’après la définition retenue par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), dans un avis de 2013, l’euthanasie est un « acte destiné à mettre délibérément fin à la vie d’une personne atteinte d’une maladie grave et incurable, à sa demande, afin de faire cesser une situation qu’elle juge insupportable ».
    L’assistance au suicide « consiste à donner les moyens à une personne de se suicider elle-même (…) en absorbant un produit létal qui lui a été préalablement délivré », définit le CCNE.
    Le suicide assisté renvoie à la situation d’une personne qui veut se suicider mais qui n’en est pas physiquement capable et a besoin de l’action d’un tiers. Le suicide assisté « mobilise plus étroitement que l’assistance au suicide un tiers », relève le comité, mais « la différence est ténue avec la notion d’euthanasie ».
    En clair il n’y a pas meurtre puisque la personne est toujours consentante…

    1. Dans ce cas les avortements sont des meurtres puisque les foetus en bonne santé n’ont jamais demandé à mourir, ils n’ont manifesté aucun consentement !

      Désolé mais un vrai meurtre c’est lorsque se fait tuer contre son gré ! C’est différent ! L’euthanasie n’en est pas un puisque le sujet demande à ce qu’on l’achève ! C’est sa démarche personnelle que de vouloir y recourir ! Il ne se fait pas tuer contre son gré !

  3. La fin de vie nous interpelle car plusieurs facteurs sont apparus depuis quelques dizaines d’années.
    Beaucoup de gens se sont affranchis des religions qui ont un dogme clair. Pas de suicide quelque soit la situation.
    Les gens vieillissent plus longtemps et dans des conditions souvent difficiles.
    L’apparition de la maladie d’alzheimer déshumanise les personnes atteintes.
    La mort ne peut plus être envisagé dans notre société jeuniste.
    Et sûrement plus …
    Il en résulte que les vieux sont devenus gênants.
    Les vieux coûtent chers aux moins vieux.
    Les vieux n’ont plus de justification morale.
    Donc pourquoi ne pas tuer les vieux ?
    Quand on voit la mise en avant des personnes « différentes » , je trouve cocasse d’ostraciser les vieux.
    Pour finir, laissons la liberté aux vieux de choisir leur destin et à condition de s’assurer de leur libre arbitre.
    Pour les alzheimers, je n’ai pas d’avis sauf qu’on achève bien les chevaux!

  4. Emmanuel Macron a dévoilé le 3 avril la façon dont il entendait accéder à la demande des conventionnels d’une légalisation de l’aide active à mourir.Emmanuel Macron a pris soin d’expliquer lundi que sa décision de lancer un travail gouvernemental et parlementaire découlait de la volonté générale qui s’était exprimée dans les rangs de la convention. Manière de dire qu’il ne s’agit pas d’un choix lié à une conviction personnelle qu’il n’a pas dévoilée, une fois de plus. Il faut en déduire qu’Emmanuel Macron ne défend pas une cause qui lui est propre et qu’il n’est pas certain que la position de la convention citoyenne l’emportera au niveau législatif…

    1. La position d’ouverture du président de la République a une autre vertu politique pour lui : celle de lui permettre d’apporter la preuve de l’utilité de la convention citoyenne. Une telle assemblée délibérative dont les membres ont été tirés au sort « apaise parce qu’elle est une enceinte de scrupules, de travail, de pure aventure intellectuelle et éthique ». « C’est donc à une œuvre de réinvention démocratique que vous avez prêté votre concours », a-t-il déclaré. « Cette convention citoyenne, a-t-il ajouté, est une expérience unique qui doit nous servir de référence. » Le chef de l’Etat a indiqué qu’il voudrait organiser les conventions citoyennes « sur d’autres questions relatives à la vie de la nation ».

  5. Ce manifeste est très clair sur l’ordre des priorités. Je le trouve raisonnable.
    Lire : Convention citoyenne sur la fin de vie : Priorité ( La Croix – 02 avril 2023 )
    Encore une fois, je redis que “le point de vue des écologistes malthusiens“ n’a rien à faire là.
    Ni même celui des écologistes tout court. À ce moment là écoutons et même temps le point de vue des capitalistes, des communistes, des évangélistes, des végétariens, des Parisiens, des Pyrénéens et Jean Passe. Le commentaire de MEKEDA est révélateur d’une démission. Cette vieille personne ne voit pas qu’elle va là dans le sens de ce Capitalisme qu’elle dénonce.

    1. Claire Quillot : « C’est inadmissible de dépenser des milliards pour des vieillards qui ne peuvent pas survivre. Si on le décide, pourquoi ne pourrait-on pas mourir en paix ?».

      1. Ce n’est que son point de vue, que je ne partage qu’à moitié. S’il s’agit de cette Claire Quillot, qui avait déjà voulu se suicider en juillet 1998, en même temps que son mari (Roger Quilliot, qui lui ne s’est pas raté) et qui a enfin réussi à mourir en 2005, à l’âge de 79 ans… alors qu’elle repose en paix. C’est tout ce que je lui souhaite. Loin de moi l’idée d’interdire le suicide.
        D’ailleurs je ne vois pas comment ce serait possible. Quoique. ON pourrait très bien retourner la chose sur les proches, les enfants, la famille… en pondant une loi qui les condamneraient à une lourde amende, ou une lourde peine de prison, voire plus. Une telle loi devrait peut-être en dissuader certain(e)s, non ?
        Si une telle folie se profilait je serais le premier à la combattre.
        Là où je m’insurge, c’est quand ON parle des milliards. Des milliards d’euros ou des milliards d’êtres humains. Ne mélangeons pas tout, un peu de dignité !

  6. Évidemment l’euthanasie est une nécessité ! L’hypocrisie des opposants à l’euthanasie qui acceptent pourtant qu’on puisse achever des fœtus en bonne santé mais refusent à ce que des personnes trop malades et trop souffrantes puissent y recourir ! A noter aussi, que les personnes qui veulent recourir à l’euthanasie le font par une démarche personnelle et par leur libre arbitre contrairement au fœtus qui n’a pas eu son mot à dire et dont la mort lui a été imposée !

    1. Arrête donc d’essayer de faire passer les opposants à l’euthanasie pour des moins que rien, des hypocrites qui n’ont aucun argument et patati et patata. Leurs arguments sont parfaitement recevables, et il n’y a aucune hypocrisie dans le fait qu’ils puissent accepter l’IVG, telle qu’elle se pratique en France.
      En France, le délai légal pour avorter vient de passer de 12 à 14 semaines de grossesse. Et ce, principalement pour pallier aux insuffisances des services hospitaliers (manque de médecins et de sages-femmes). Et là aussi certain(e)s voudraient voir ce délai encore plus repoussé. Notamment pour faire comme d’autres (hi-han !)
      Toujours plus. Mais jusqu’où ?

      1. Ben si ce sont objectivement des hypocrites ! Et leurs arguments ne sont recevables QUE pour Michel, mais pas par moi, ni par beaucoup de monde qui partagent mon avis, et même devant les faits objectifs leurs arguments ne sont pas recevables ! L’avortement reste un meurtre d’un être humain qui n’a pas demandé à mourir lui ! Certes un fœtus est un être humain qui n’a pas fini de se former certes, mais ça reste tout de même une vie humaine quoi qu’on en dise ! Et là, tous les médecins et infirmières procèdent à faire l’avortement sans faire la grimace et polémique ! Alors il n’y a aucune raison d’interdire l’euthanasie car là c’est la personne concernée qui veut qu’on lui administre la mort sans douleur, son libre arbitre a été consulté et la personne ne nuit à personne contrairement à un avortement ! Vous avez beau procéder à des torsions de langage pour faire passer des vessies pour des lanternes , rien n’y fait un avortement reste un meurtre !

      2. Mon dieu quel méli mélo ! C’est quoi pour Toi un argument ? Et qui plus est, recevable. De la daube peut-être ? C’est quoi pour Toi un hypocrite ? Des types comme moi, évidemment. Mais qui c’est qui tord les mots, hein ?
        En plus tu ne fais même pas preuve d’un minimum de logique. Si l’avortement est un meurtre, alors c’est quoi l’euthanasie ? Si je me réfère au Pape les deux sont des meurtres. Si je me réfère à l’article 221-1 du Code pénal, seule l’euthanasie en est un.
        Choisis ton camp camarade !

      3. Ben oui, MON CORPS M’APPARTIENT ! Alors si je veux recourir à l’euthanasie parce que je le juge nécessaire, alors on n’a pas à me l’interdire, je n’ai pas à souffrir davantage, tout ça parce que des zinzins religieux veulent imposer leurs tabous religieux sur autrui ! Les partisans de l’euthanasie ne parlent pas de l’imposer à tout le monde, mais seulement à ceux qui s’en portent volontaire ! Alors dis moi, parle moi honnêtement, qu’est ce que ça peut te foutre que je veuille recourir à l’euthanasie pour mon cas et ceux qui le souhaitent ? On et je ne te l’impose pas d’y recourir contrairement à toi qui veut imposer tes dogmes religieux sur moi ! Chacun doit pouvoir décider de ce qu’il veut faire de son corps ! Il y en a marre de ceux qui comme toi qui veulent décider pour les autres ! Les opposants à l’euthanasie n’ont aucune légitimité car ils n’ont aucune souveraineté sur le corps des autres, chacun est souverain de son propre corps !

      4. Vouloir décider à la place des autres concernant leur corps, c’est du communisme, de la collectivisation des corps comme si le propriétaire des corps revenait au gourou en chef communiste, c’est inadmissible !
        Toi tu n’argumentes pas ! Tu ne m’as fourni aucun bien fondé de l’interdiction de l’euthanasie ! AUCUN !

      5. Ben non … je peux pas, argumenter… la Modération balance à la Poubelle tout ce qui est over quota. C’est un peu con quand même, non ? N’y avait pas que des conneries, pourtant. T’as de la chance, Toi, ON t’en a laissé cinq.
        Et je te parie ce que tu veux que celui-là, mon 5ème, va lui aussi disparaître.
        🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 !!!!!!!

        Bonjour Michel C.
        La modération de ce blog applique les règles octroyées pour ses blogueurs sure lemonde.fr, que ce soit en nombre de commentaires ou en longueur de chaque post. L’expérience sur lemonde.fr montre d’ailleurs que les commentaires sont souvent ultra-courts. L’expérience sur ce blog biosphere montre qu’à trop vouloir s’acharner à croire qu’on a raison n’apporte pas grand chose… A chacun aussi de savoir modérer ses interventions. Nous rappelons que la modération sur ce blog est bénévole.

Les commentaires sont fermés.