Il est si rare de vanter les mérites de la dénatalité que nous signalons l’article de Cécile Deffontaines, Les croisés de la dénatalité*. Voici quelques morceaux choisis :
« Alarmés par la croissance de la population mondiale, ces militants n’ont trouvé qu’une parade : arrêter de faire des enfants… On est sur le Titanic, on ne va pas faire monter plus de monde alors que le bateau est sur le point de couler… Un enfant européen a un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York… Les militants de Démographie responsable défendent « la modestie démographique »… La loi française autorise la stérilisation depuis 2001… La beauté sauvage est en train de disparaître et ça me fait mal… L’homme, ce grand prédateur, accapare l’espace de ses frères quadrupèdes… Faire moins d’enfants autorisera ces derniers à en faire à leur tour. Sinon, il y a toutes les chances que le droit à l’enfant s’écroule… Nous sommes déjà trop nombreux et je ne veux pas mettre au monde une personne qui ne serait qu’un outil permettant à une petite élite de garder ses privilèges… Avoir des rapports sexuels protégés, c’est comme trier ses déchets : c’est faire un geste pour la planète… Pourquoi dans mille générations, ma millième descendante n’aurait-elle pas le droit de vivre dans les mêmes conditions que moi ? »
Malheureusement quelques expressions de l’article de Cécile Deffontaines démontrent que le processus anti-malthusien est toujours à l’œuvre dans les médias : « La pilule pollue, le préservatif n’est pas biodégradable, voici donc la solution : la stérilisation… Les forcenés de la grève de l’utérus… Pas d’enfants de la vie, un rêve pour ces angoissés de l’hyperfertilité… Ces pythies de la non-reproduction… Thomas Malthus proposait un contrôle des naissances, mais aussi l’arrêt de toute aide aux pauvres… Prôner la grève du ventre, c’est donc, au mieux, passer pour un pessimiste. Au pis, pour un eugéniste… Les militants « No Kids » suscitent souvent l’hostilité et s’attirent des insultes… Salauds de malthusiens. »
* Les croisés de la dénatalité (« le Nouvel Observateur » du 9 août 2012)
mon commentaire a disparu !
Pour quelle raison ?
Remarque des modérateurs du blog à Marcel :
Lemonde.fr fait une censure préalable de certains textes dont nous ne connaissons pas les critères. Nous avons donc récupéré votre texte dans la « corbeille ». Comme son contenu sur le virus Ebola ne nous affole pas, nous l’avons restauré.
Les malthusiens prônent une dénatalité non brutale ,au contraire de certains ,dont le Professeur Pianka , herpétologue à l’ université du Texas ,qui recommande la tranformation d’ un virus Ebola en laboratoire pour le rendre transmissible par voies respiratoires.
Il semble que ce professeur ait l’ écoute des dirigeants US : dès lors , le malthusianisme est affaire d’ enfant de choeur en regard de ce que Piank a et Cie nous préparent .
@ Coq au vin, quelques éléments de réflexion supplémentaires :
Dans Approaching a state-shift in Earth’s biosphere, les auteurs, 22 chercheurs appartenant à une quinzaine d’institutions scientifiques internationales, alarment sur une perte de la biodiversité de plus en plus rapide et une accélération des changements climatiques.
Selon l’étude, presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd’hui sur la Terre pourraient bientôt avoir disparu. Ils seraient ainsi remplacés, sur entre 12 % à 39 % de la surface du globe, par des conditions qui n’ont jamais été connues par les organismes vivants. Et ce changement s’effectuerait de manière brutale, empêchant les espèces et écosystèmes de s’y adapter.
Les bouleversements des milieux naturels ont toujours existé, rappelle l’étude, que ce soit à une échelle locale – au niveau des bassins ou des récifs coralliens par exemple -, régionale – il y a 5 500 ans, le Sahara était constitué de prairies fertiles – ou planétaire. La Terre a ainsi connu sept grandes crises : l’explosion cambrienne, il y a 540 millions d’années, les cinq extinctions massives qui ont anéanti pour certaines jusqu’à 90 % de la vie sur Terre et le passage de la dernière période glaciaire à notre époque, il y a 12 000 ans.
Mais alors que l’explosion cambrienne et le réchauffement de l’Holocène ont été déclenchés par des catastrophes naturelles, des changements dans la composition des océans et de l’intensité solaire, une nouvelle pression est aujourd’hui exercée sur les écosystèmes : celle de 7 milliards d’êtres humains – et 9 milliards en 2050.
« A l’époque où la planète est passée d’une période glaciaire à celle actuelle, interglaciaire, des changements biologiques des plus extrêmes sont apparus en seulement mille ans. A l’échelle de la Terre, c’est comme passer de l’état de bébé à l’âge adulte en moins d’une année. Le problème, c’est que la planète est en train de changer encore plus vite aujourd’hui », explique Arne Moers, co-autrice de l’étude et professeure en biodiversité à l’université Simon Fraser de Vancouver.
Et la chercheuse de poursuivre : « La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent. Nous prenons un énorme risque à modifier le bilan radiatif de la Terre : faire basculer brutalement le système climatique vers un nouvel état d’équilibre auquel les écosystèmes et nos sociétés seront incapables de s’adapter. […] Le prochain changement pourrait être extrêmement destructeur pour la planète. Une fois que le seuil critique sera dépassé, il n’y aura plus de possibilité de revenir en arrière. »
D’après l’étude, ce seuil correspondrait à l’utilisation de 50 % des ressources terrestres. Or, aujourd’hui, 43 % des écosystèmes terrestres sont déjà utilisés pour subvenir aux besoins des hommes. Un tiers de l’eau douce disponible est par ailleurs détourné pour un usage humain. Les taux d’extinction des espèces sont à des sommets jamais atteints durant l’ensemble de l’évolution humaine – de 10 à 100 fois le rythme naturel d’extinction constaté par les scientifiques sur une période de 500 millions d’années, alors qu’il pourrait être bientôt 10 000 fois supérieur. Et les émissions de CO2 ont augmenté de 35 % depuis l’ère pré-industrielle du fait de la combustion d’énergies fossiles.
L’évolution de l’utilisation des sols au cours des siècles, alors que la population mondiale augmente :
« Au vu de ces éléments, on peut affirmer qu’un basculement est très plausible au cours du siècle prochain », assure Anthony Barnosky, paléobiologiste à l’université de Californie à Berkeley. Toutefois, d’importantes incertitudes demeurent : « Il s’agit de savoir si ce changement planétaire est inévitable et, si oui, dans combien de temps il surviendra. »
Reste qu’un véritablement changement des modes de vie est nécessaire et urgent. Les 22 scientifiques de l’étude proposent aux gouvernements d’entreprendre quatre actions immédiates : diminuer radicalement la pression démographique ; concentrer les populations sur les zones enregistrant déjà de fortes densités afin de laisser les autres territoires tenter de retrouver des équilibres naturels ; ajuster les niveaux de vie des plus riches sur ceux des plus pauvres ; développer de nouvelles technologie permettant de produire et de distribuer de nouvelles ressources alimentaires sans consommer davantage de ressources.
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2012/07/27/la-fin-de-la-planete-en-2100/
@comparatif: Et si je comprends bien votre argumentation, « nous » somme tres tres mechants, et « vous » etes tres tres gentils, donc « vous » avez forcement (comme dirait Marguerite Duras) raison. C’est ca?
Amicalement, un salaud de bipede.
Si je compare les deux argumentations, du côté des anti-malthusiens il n’y a que des insultes sans argumentation démontrant les vertus du natalisme, de l’autre des inquiétudes sur l’état de la planète et le sort invivable des générations futures. La balance penche forcément du côté de la démographie responsable…