Demain c’est le foutoir, même l’OCDE le dit

L’OCDE ou Club des pays riches s’inquiète : « La dégradation du capital naturel de la planète risque de mettre en péril les acquis de deux siècles d’amélioration des niveaux de vie… Au-delà de certains seuils, les transformations subies par le climat ou la biodiversité ou encore la dégradation des sols deviennent irréversibles. » Il faut, dit le rapport, « trouver de nouvelles voies », mais le commentaire du MONDE* insiste toujours sur la croissance qui, même « verte », entraîne la dégradation du capital naturel :

« Les ministres mettent en avant leurs difficultés à garantir la croissance… Le représentant de l’Organisation mondiale du commerce ou celui des pays émergents ont insisté pour que le développement durable ne soit pas un « alibi » pour des mesures protectionnistes qui brideraient la croissance… Le porte-parole du Brésil précise « Pour être efficace, la croissance verte doit contribuer à développer l’emploi »… Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE résume : « La croissance verte n’est pas une manière parmi d’autres d’avancer, c’est la seule croissance possible ». » Le journaliste Rémi Barroux a une façon très croissanciste de faire un article !

Pourtant le « scénario de référence pour 2050 »** de l’OCDE ouvrait beaucoup de pistes, pas très révolutionnaires, mais au moins non centrées sur la croissance économique : prix mondial du carbone, écotaxes et systèmes d’échange de permis d’émission, tarification de l’eau, réglementations et normes efficaces, innovation verte. Nous trouvons surtout  essentiel la demande de suppression des subventions préjudiciables à l’environnement alors que dans les pays de l’OCDE la production et l’utilisation de combustibles fossiles ont bénéficié ces dernières années de 45 à 75 milliards USD par an de subventions. Même les économies émergentes ont accordé en 2010 plus de 400 milliards USD de subventions à la consommation de combustibles fossiles. Bientôt nous allons manquer de pétrole et de gaz, mais les gouvernants poussent à consommer encore plus ! Qu’en disent les présidentiables français ! Rien, si ce n’est demander encore plus de croissance… qui entraîne la dégradation du capital naturel

* LE MONDE du 1-2 avril 2012, Pour l’OCDE, il est urgent de « verdir » l’économie

** http://www.oecd.org/dataoecd/54/8/49884240.pdf

2 réflexions sur “Demain c’est le foutoir, même l’OCDE le dit”

  1. quelques éléments de l’étude de l’OCDE : perspectives de l’environnement à l’horizon 2050
    La présente étude est basé sur le prolongement de ces tendances socio-économiques conjugué à l’absence de politiques nouvelles. D’ici à 2050, la population de la planète devrait passer de 7 milliards à plus de 9 milliards, et l’économie mondiale devrait presque quadrupler, entraînant une demande croissante en énergie et ressources naturelles. La part des énergies fossiles dans le bouquet énergétique mondial devrait demeurer aux environs de 85 %. Près de 70 % de la population de la planète vivra en zone urbaine en 2050, amplifiant des problèmes tels que la pollution de l’air, la congestion des transports et la gestion des déchets. La dégradation et l’érosion de notre capital environnemental naturel risquent de se poursuivre jusqu’en 2050, entraînant des changements irréversibles qui pourraient mettre en péril les acquis de deux siècles d’amélioration des niveaux de vie. Les perturbations liées au changement climatique vont sans doute s’aggraver et devenir irréversibles, puisqu’on prévoit une augmentation de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), essentiellement imputable à un accroissement de 70 % des émissions de CO2 liées à l’utilisation d’énergie. La température moyenne mondiale dépasserait alors de 3°C à 6oC les niveaux préindustriels. Dépasser le seuil de 2°C entraînerait une altération des régimes pluviométriques ; une fonte accrue des glaciers et du permafrost ; une montée du niveau de la mer et une augmentation de l’intensité et de la fréquence d’événements météorologiques extrêmes. La capacité des populations et des écosystèmes à s’adapter pourrait être mise en danger. D’ici à 2050, le changement climatique sera devenu, selon les projections, le principal facteur d’appauvrissement de la biodiversité, suivi par la sylviculture commerciale et, dans une moindre mesure, le développement des cultures bioénergétiques. L’appauvrissement de la biodiversité menace le bien-être humain, surtout pour les populations rurales pauvres et les communautés autochtones. Les ressources disponibles en eau douce subiront des pressions accrues, 2.3 milliards de personnes de plus qu’aujourd’hui (plus de 40 % de la population mondiale) étant appelés à vivre dans des bassins hydrographiques soumis à un stress hydrique élevé. Dans plusieurs régions l’épuisement des eaux souterraines pourrait devenir la plus grande menace pesant sur l’agriculture et sur l’approvisionnement en eau des zones urbaines. La pollution atmosphérique devrait devenir la principale cause environnementale de décès prématurés à l’échelle mondiale.
    Au-delà de certains « points de basculement », les modifications préjudiciables subies par les systèmes naturels deviennent irréversibles (disparition d’espèces, changement climatique, épuisement des ressources en eaux souterraines ou dégradation des sols, par exemple). Une action précoce est rationnelle, des points de vue environnementaux et économiques.

  2. quelques éléments de l’étude de l’OCDE : perspectives de l’environnement à l’horizon 2050
    La présente étude est basé sur le prolongement de ces tendances socio-économiques conjugué à l’absence de politiques nouvelles. D’ici à 2050, la population de la planète devrait passer de 7 milliards à plus de 9 milliards, et l’économie mondiale devrait presque quadrupler, entraînant une demande croissante en énergie et ressources naturelles. La part des énergies fossiles dans le bouquet énergétique mondial devrait demeurer aux environs de 85 %. Près de 70 % de la population de la planète vivra en zone urbaine en 2050, amplifiant des problèmes tels que la pollution de l’air, la congestion des transports et la gestion des déchets. La dégradation et l’érosion de notre capital environnemental naturel risquent de se poursuivre jusqu’en 2050, entraînant des changements irréversibles qui pourraient mettre en péril les acquis de deux siècles d’amélioration des niveaux de vie. Les perturbations liées au changement climatique vont sans doute s’aggraver et devenir irréversibles, puisqu’on prévoit une augmentation de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), essentiellement imputable à un accroissement de 70 % des émissions de CO2 liées à l’utilisation d’énergie. La température moyenne mondiale dépasserait alors de 3°C à 6oC les niveaux préindustriels. Dépasser le seuil de 2°C entraînerait une altération des régimes pluviométriques ; une fonte accrue des glaciers et du permafrost ; une montée du niveau de la mer et une augmentation de l’intensité et de la fréquence d’événements météorologiques extrêmes. La capacité des populations et des écosystèmes à s’adapter pourrait être mise en danger. D’ici à 2050, le changement climatique sera devenu, selon les projections, le principal facteur d’appauvrissement de la biodiversité, suivi par la sylviculture commerciale et, dans une moindre mesure, le développement des cultures bioénergétiques. L’appauvrissement de la biodiversité menace le bien-être humain, surtout pour les populations rurales pauvres et les communautés autochtones. Les ressources disponibles en eau douce subiront des pressions accrues, 2.3 milliards de personnes de plus qu’aujourd’hui (plus de 40 % de la population mondiale) étant appelés à vivre dans des bassins hydrographiques soumis à un stress hydrique élevé. Dans plusieurs régions l’épuisement des eaux souterraines pourrait devenir la plus grande menace pesant sur l’agriculture et sur l’approvisionnement en eau des zones urbaines. La pollution atmosphérique devrait devenir la principale cause environnementale de décès prématurés à l’échelle mondiale.
    Au-delà de certains « points de basculement », les modifications préjudiciables subies par les systèmes naturels deviennent irréversibles (disparition d’espèces, changement climatique, épuisement des ressources en eaux souterraines ou dégradation des sols, par exemple). Une action précoce est rationnelle, des points de vue environnementaux et économiques.

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