Dans la rubrique « Planète » sur lemonde.fr, les articles sur la pandémie étouffent complètement les rares analyses vraiment écologistes. Et quand ce « quotidien de référence » s’égare en traitant de démographie (dans la rubrique international !), il se révèle comme d’habitude profondément anti-malthusien. Ainsi l’article du 19 janvier 2020, L’Italie face aux périls d’un déclin démographique persistant, qui renvoie comme complément d’analyse à un article du 16 juin 2019, Italie : un vieillissement accéléré et ses conséquences (négatives).
Ces journaleux du MONDE n’ont de la complexité de la question démographique qu’une pensée unique : « La natalité ne repart pas cette année, cette situation fragilise l’équilibre social et financier du pays… Plus grave encore, le phénomène s’est installé dans le temps depuis plusieurs décennies, l’objectif du renouvellement des générations ne semble plus qu’une chimère… Parvenir à ce constat est douloureux… La seule mesure directement dirigée vers l’aide aux familles figurant dans le plan de relance est le soutien pour l’accueil des plus petits... Le système de retraite ne pourra pas tenir … Le déclin de la population active limite le dynamisme du marché du travail et plombe le potentiel de la croissance de long terme… »
Aucun contre-poids de ces affirmations idéologiquement orientées, ce qui est très rare dans les articles du MONDE qui ménagent habituellement la chèvre et le chou. Les commentaires sur lemonde.fr de ces deux articles sont très très peu nombreux, mais tous disent l’inverse de ces journaleux. On les comprend, dans un monde qui multiplient les périls pour les générations futures, une des principales solutions est la réduction de la fécondité humaine. Les futurs parents devraient connaître leur malthusianisme sur le bout des doigts, la surpopulation nous mène à notre perte.
Jean-Pierre M : Pourquoi « un péri du déclin démographique », tous les problèmes viennent de la surpopulation sur cette planète.
Gwen44 : Souhaitons que les journalistes progressent en cohérence intellectuelle : le déclin démographique n’est en aucun cas un « péril » mais une nécessité écologique. « Cette situation fragilise l’équilibre social et financier du pays ». Quel équilibre ??? Il n’y a rien de plus déséquilibré que les sociétés capitalistes industrialisées ! Ma parole cet article a été écrit par un stagiaire débutant ? Et ce qui déséquilibre nos pays, ce sont les inégalités radicales, la croissance infinie, la compétition, l’oligarchie…
Poncho du 67 : Une baisse de la (sur) population des pays européens semble amplement préférable à un mouvement immigrationniste de grand remplacement comme ce que l’on nous impose en France.
Eymeric L : Sous l’angle du modèle économique nataliste érigé après 1945, la baisse de la natalité est effectivement une catastrophe. Sous l’angle des enjeux écologiques et des limites de la planète, c’est une chance et une lueur d’espoir. Il serait bien de le mentionner.
Dedale4 (16/06/2019) : Je m’interroge sur le manque de culture mathématique et visionnaire des journalistes. Notre planète est limitée, donc il faut contenir la progression démographique, donc équilibrer naissances et décès. Les décès diminuant grâce à la médecine, la natalité doit diminuer dans le respect des règles morales (cela est un vrai sujet éthique et politique). C’est très simple à dire et très difficile à mettre en place, mais les discours niais et bien pensants sont irresponsables et criminels.
Le communisme, on a déjà donné, on a vu les résultats.
Quant à euthanasier les personnes âgées, cela n’a aucun rapport avec ce que j’ai écrit. L’espérance de vie à 60 ans en France est d’un peu moins de 24 ans pour les hommes et de 28 ans pour les femmes, disons de 26 ans en moyenne.
Si les gens partent à la retraite à 62 ans, ils ont environ 24 ans d’espérance de vie. S’ils partaient à 65 ans, il leur resterait encore 21 ans en moyenne et 19 ans s’ils partaient à 67 ans. Ce n’est pas rien.
Etre écologiste, être décroissant, ne veut pas dire demander toujours plus, c’est être sobre et raisonnable. 19 ans de retraite, c’est déjà plus que tout ce dont l’humanité a pu profiter depuis les origines jusque dans les années 1980.
«Le communisme [et patati et patata] ». C’est bien ce que je disais, c’est là l’«argument» récurrent. C’est parce qu’ici et là ça n’a pas marché que ça ne peut pas marcher. C’est marrant cette façon de voir les choses. Et en même temps on ne fait que persister sur des tas de choses dont on sait très bien qu’elles nous mènent au désastre. Quant à l’espérance de vie après 60 ou 65 ans, faut juste voir dans quel état. Mais quand on aime son boulot, ou même plus généralement le Travail (tripalium), qu’on lui voue un culte du même ordre que celui qu’on voue au Pognon, là je comprends qu’on ait envie de faire durer le plaisir.
Ceci dit vous ne répondez pas aux questions. Pourtant un écologiste décroissant devrait pouvoir y répondre facilement, ça devrait être clair dans sa tête. Ne croyez-vous pas qu’on produit déjà assez comme ça ? Qu’on a assez de bras ? Qu’on pourrait financer les retraites autrement qu’en se tuant au turbin ? etc. etc.
Le communisme a trois handicaps qui le disqualifient à tout jamais
– partout et toujours où il a été expérimenté il a conduit à la dictature et les peuples qui y sont soumis n’ont plus le droit de s’exprimer et ne rêvent que d’émigrer.
– par principe il concentre tous les pouvoirs dans les mains de l’Etat, or, cette concentration est la source potentielle de tous les abus. Le capitalisme a au moins cet avantage d’exclure une partie de la réalité à la toute puissance de l’Etat.
– Dans son nom même, la racine « commun » met en cause l’individu pour donner la priorité au collectif, c’est aussi la source naturelle de tous les abus et de la fin de la liberté qui repose d’abord sur l’individu qui ne doit pas être soumis au groupe
je soutiens donc entièrement Gilles Lacan dans sa dénonciation du communisme.
Didier Barthès,
il ne faudrait pas s’éloigner de la question (démographique)
traitée par notre article, merci.
D’accord avec Biosphère, ne nous éloignons pas de la question : Comment l’Italie va t-elle pouvoir faire face aux périls de son déclin démographique persistant ?
Autrement dit, comment va t-elle pouvoir redynamiser son Marché du Travail ? Et puis comment financer les retraites ? Et pas qu’en Italie bien sûr.
Seulement ces questions nous amènent sur un sujet qui semble être tabou. Pourtant, j’aimerais déjà comprendre comment le «surnombre» serait la cause du chômage. Autrement dit, y aurait-il trop de bras, ou bien pas assez de travail ?
Je réponds à Michel C. sur deux points :
1/ Comment financer les retraites ? En déplaçant le curseur de l’âge légal du départ à la retraite : plus d’actifs cotisants (les 62/65 ans), moins de retraités (les mêmes). Et peut-être une espérance de vie réduite parce que les actifs se seront « tués au turbin », comme le dit Michel.
2/ Y a-t-il trop de bras ou pas assez de travail ? Si nous cessons de recourir aux énergies fossiles, condition nécessaire pour sauvegarder les équilibres de la biosphère, il n’y aura pas trop de bras pour nourrir toute la population et il y aura assez de travail pour employer beaucoup plus de personnes : il suffit d’imaginer le nombre d’humains, même avec la traction animale, qu’il faudra pour remplacer un tracteur ou une moissonneuse-batteuse. Même raisonnement pour l’industrie.
La France peut nourrir 30 à 40 millions d’habitants, avec 8 à 10 millions d’agriculteurs, pas 70 millions avec 0,5 million d’agriculteurs.
Merci Gilles Lacan pour vos réponses. Toutefois sur le 1/ vous manquez cruellement d’imagination et vous restez prisonnier du TINA. Pour le 2/ vous êtes conscient que toutes les paires de bras pourraient être occupées si nous renoncions aux fossiles, c’est déjà ça. Mais vous ne semblez pas pouvoir imaginer qu’aujourd’hui, alors que nous avons encore les fossiles, nous pourrions occuper la totalité de la population active. Et ce sans être obligé de travailler 35H par semaine et jusqu’à 65 ans. Et cerise sur le cake, tout en réduisant notre consommation de fossiles et en même temps. Quant à la capacité de la France de nourrir tant d’habitants, je préfère me référer aux vrais spécialistes de la question. Biosphère a d’ailleurs mis ce sujet sur la table le 6 janvier dernier.
Je rappelle cet extraordinaire séparation entre la population et les médias ou les organisations en général.
Une partie très importante et même largement majoritaire de la population considère qu’effectivement la surpopulation constitue une menace importante pour la planète.
Par contre la quasi totalité des organisations humaines (partis, médias, états, églises, organismes internationaux, mouvements écologistes, instituts démographiques….) considèrent au contraire que ce n’est pas un problème.
Combien de temps ce décalage perdurera-t -il ?
Il faut convaincre les différentes organisations que leur membres sont majoritairement d’un avis contraire et sont prêts à entendre un autre discours.
Oublions un peu les me(r)dias, c’est sur tous les sujets qu’ils nous enfument. Comme les politiques et toutes les organisations les médias sont dans leur rôle. Nous abuser, nous amuser, nous divertir. The Show must go on ! Quant à ce décalage, entre la population (le peuple) et les autres (?) reconnaissons déjà que tout ce joli monde patauge en pleine confusion.
J’aimerais savoir ce qui vous fait dire qu’ «Une partie très importante et même largement majoritaire de la population considère qu’effectivement [etc.] Par contre la quasi totalité des organisations humaines [etc.] »
Tenez-vous ça des médias ? De sociologues ? De sondages ? D’où alors ? Pas quand même des gens qui viennent vous écouter parler…
Une dernière. Dans quelle catégorie mettez-vous ceux qui pensent que la surpopulation constitue une menace importante pour la planète, autrement dit un problème, mais par contre… refusent d’en faire le Problème N°1 ?
C’est reparti pour un tour ! Ces journaleux du Monde sont des Anti donc des andouilles. Pas fichus de comprendre «la complexité de la question démographique», dont ils n’ont qu’une vision limitée, «une pensée unique», tant ils sont englués dans leur idéologie et blablabla. Je me marre ! 🙂
Mais que pourrais-je faire d’autre, en attendant ? Je me marre d’autant plus qu’à lui seul le premier commentaire sélectionné par Biosphère nous explique savamment toute la complexité du monde. Un commentaire comme on les aime, notamment sur Biosphère, ce qui se conçoit clairement s’exprime succinctement ! Bref un chef d’œuvre de «cohérence intellectuelle». Ce n’est pourtant pas bien compliqué à comprendre :
– « tous les problèmes viennent de la surpopulation sur cette planète.» (amen)
Comme pour tous les œufs. Qui viennent de la Poule.
Merci ma poule. Merci Jean-Pierre M et Compagnie.
Oui, tout cela est vrai. Il reste que si nous refusons une immigration massive, il faut repousser fortement l’âge de la retraite pour équilibrer le rapport entre les actifs et le reste de la population. 65 ans est un minimum, je pense qu’il faudra aller jusque vers 67 ou 68 ans et que ne pas en parler quand on prône l’arrêt de l’immigration ou celui des politiques natalistes, a fortiori lorsqu’on réclame à juste titre l’un et l’autre, est démagogique.
– «65 ans est un minimum, je pense qu’il faudra aller jusque vers 67 ou 68 ans et que ne pas en parler quand on prône l’arrêt de l’immigration ou celui des politiques natalistes, a fortiori lorsqu’on réclame à juste titre l’un et l’autre, est démagogique. »
Ben oui, le monde est un peu plus complexe que ce que certains se plaisent à croire. D’un côté nous avons ceux qui chouinent parce que la natalité est en berne, ce qui met notamment en péril le financement des retraites, d’un autre ceux qui refusent l’idée que des étrangers viendraient vivre et travailler «chez eux », d’un autre encore ceux qui pensent que les Français devraient travailler plus, etc. etc. Mon dieu quelle misère (intellectuelle) !
Travailler jusqu’à 68 ans !? Mais pourquoi donc ?
N’avons-nous pas déjà suffisamment de bras inoccupés ? Sans parler de ceux occupés à brasser du vent. Ne produisons-nous pas déjà assez comme ça ?
Pour financer les retraites ? La bonne blague !
Là encore, à force de se l’entendre dire les petites têtes ont intégré l’idée qu’il n’y aurait que 2 solutions, autrement dit TINA (There is no alternative !) Soit cotiser plus, soit cotiser (travailler) plus longtemps.
Désolé mais il y en a d’autres. On pourrait aussi taper dans le Capital, taxer le travail des machines. Mais ça vous comprenez, c’est tabou, ce serait démagogique que d’en parler, de toute façon c’est inimaginable, le Communisme oh non pas ça et patati et patata !
Bon d’accord. Alors on pourrait aussi euthanasier les vieux à 68, voire 65 ans, on remettrait ainsi les comptes en ordre. N’importe quoi !