Écologie populaire et médiatisations

D’un côté 150 Français tirés au sort, rassemblés dans une convention citoyenne pour le climat, ont commencé à se pencher sur les mesures à prendre lutter contre le dérèglement climatique. Le premier ministre a assuré que cette convention a « vocation à inventer une écologie populaire dans tout ce que ce terme a de plus glorieux ». En fait il s’agit là d’une démagogie démocratique surréaliste, car la question qui est posée, nous savons déjà comment y répondre. Sous Macron la bavardage écolo tient lieu de politique, quand Emmanuel est devenu président il a su imposer une réforme du code du travail sans faire intervenir les citoyens. De l’autre côté les militants du mouvement Extinction Rebellion (XR) ont lancé quinze jours de désobéissance civile à travers la planète visant à dénoncer l’inaction « criminelle » des gouvernements face au changement climatique.

Bravo à eux, bravo aux blocages symboliques, bravo à nos étudiants qui font la grève scolaire pour le climat. Mais ces mouvements restent minoritaires, le blocage de carrefours routiers par les Gilets jaune a eu beaucoup plus d’influence en France. Nous sommes seulement dans les prémisses d’un mai 1968 mettant en scène la génération climat en 2019. Pour l’instant on préfère politiquement recevoir à Paris la Visite Officielle du LL.AA.RR le Prince Héritier et la Princesse Héritière du Danemark les 7 et 8 octobre, pour prétendre aborder la transition énergétique ! Alors, de l’écologie d’apparence ou des mouvements socio-écolos qui va gagner ?

Ce qui nous rassure un chouia, c’est la rapidité du tournant médiatique qui s’opère sur la question écologique. Toute la page 3 du quotidien « La Charente Libre » est consacrée aux adeptes de la collapsologie qui « préparent la fin de la civilisation ». Extinction Rebellion vit aussi à Angoulême et la page Facebook « Collapsologie Charente » compte déjà 286 membres ». On veut « redonner du sens à sa vie et décroître financièrement », on affirme que « plus on dépense, plus on pollue », et on prédit une lente agonie de l’humanité si rien n’est fait. Notons que l’autonomie alimentaire d’Angoulême est de seulement 1,33 % des produit agricoles qui composent les repas sont produits par la ville, on est loin d’une communauté de résilience adossée à son autonomie alimentaire… Qui des effets dévastateurs de l’épuisement de la planète par raréfaction des ressources et explosion des pollutions d’une part OU de la capacité de sobriété et des efforts de cohésion sociale d’autre part va gagner, les paris sont ouverts !

1 réflexion sur “Écologie populaire et médiatisations”

  1. Ce matin sur BFM-TV, Bourdin recevait notre actuelle Ministre de la Transition écologique et solidaire (entre autres) Elisabeth Borne. Cette dame se félicitait de la mobilisation (avec ou sans guillemets ?) de notre jeunesse, du rôle de Greta etc. Et bien sûr de la fameuse «Convention citoyenne sur le climat».

    Que va t-il sortir de concret de tout ce cirque ? Patience, nous verrons ça dans quelques mois. Comme tout est lié, les 150 dits citoyens («écocitoyens») chanceux n’auront pas à plancher sur le seul problème du climat, ils débattront des sujets écologiques en général. Comme le plan biodiversité, la rénovation thermique ou les projets miniers etc. Pas compliqué, il leur suffira de suivre la fameuse «feuille de route». En tous cas c’est promis, c’est écrit, «les citoyens pourront discuter de tous les leviers d’actions, des dosages entre les différents leviers. Y compris la taxe carbone». Et comme il a été promis, «il n’y aura pas de tabou». Plus exactement, «tant que la Convention citoyenne sur le climat reste dans le cadre, à savoir réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et qu’elle respecte une responsabilité budgétaire (à chaque dépense, il faut créer une recette), il n’y aura pas de tabou». C’est formidable ! Que demande le Peuple ? Autant dire que tout ce joli monde va pouvoir discuter de tout et n’importe quoi, ou presque. Vont-ils pouvoir discuter démographie, immigration 😉 ou de cette curieuse «responsabilité budgétaire» ? Mais peu importe, il en ressortira toujours quelque chose d’intéressant pour ceux qui tirent les ficelles. Patience donc, nous verrons bien dans quelques mois ce qui sera retenu, adopté, soumis à référendum, écarté, oublié etc.

    En attendant … ce matin sur BFM-TV, notre actuelle Ministre de la Transition écologique et solidaire (entre autres) nous annonçait qu’elle n’excluait pas d’interdire les animaux dans les cirques. Et ça c’est quand même une très bonne nouvelle, à tous points de vue. Que les professionnels du cirque se rassurent, cette mesure ne marquerait pas la fin du cirque, il restera toujours des clowns.

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