EELV célèbre le Sida, mais se fiche de la surpopulation

« Toutes et tous solidaires pour mettre fin à l’épidémie du SIDA ». Ainsi se positionnait EELV à l’occasion de la journée mondiale du sida hier 1er décembre. Certes en 2016 cette maladie a tué 1 million de personnes dans le monde, mais 815 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde. La malnutrition provoque même la mort de plus 3 millions d’enfants de moins de 5 ans chaque année. Faisons le lien qu’EELV ne fait jamais entre famine et sida.

Dans son communiqué de presse, le parti qui se dit écolo veut « faire cesser les discriminations envers les personnes séropositives ». Comment dire d’un côté que l’homosexualité c’est bien, il faut faire ce que vous voulez… et penser en même temps que cela va amoindrir les cas de sida ? Il faudrait aussi « améliorer le diagnostic et mettre tout le monde sous antiviraux ». Les Verts présupposent que le service de santé des pays développés peut être généralisé dans tous les pays pauvres. Comment y parvenir ? Les Verts demande aussi au gouvernement de « faire de la prévention chez les jeunes une priorité en assurant, comme le demande la loi, trois séances annuelles d’information sur la vie sexuelle pour chaque élève ». Informons les membres d’EELV que l’information sur la sexualité n’a pas pour première fonction de parler du sida, mais de donner aux jeunes les moyens de mieux maîtriser leur relation à autrui et d’éviter de faire des enfants non désirés. Ils ajoutent une observation bizarre : « le maintien d’une stratégie tout-répressif en matière d’usage des drogues constitue un obstacle à la prévention sur la transmission ». Cela veut-il dire que l’état fournit des seringues neuves pour les drogués ? EELV n’élève jamais le débat pour aborder la problématique démographique, il se contente de son positionnement libertaire traditionnel, pro-homosexuel, pro-drogue, pro-liberté individuelle tout azimut.

EELV conclut : « Quand les solutions existent, il est temps de les appliquer avant que l’inaction ne devienne complice de ces morts qui pourraient être évitées. » Oui, on peut éviter beaucoup de morts, mais c’est en faisant du planning familial à grande échelle, pas en restant polarisé sur le sida. Le préservatif est toujours conçu comme un moyen d’éviter le sida, jamais dans sa destination première qui est d’éviter de faire des enfants. D’un côté 1 million de mort par sida qui résulte trop souvent d’une conduite à risque des individus. De l’autre le problème collectif des millions de morts de faim qu’EELV laisse à leur triste sort. Un vrai parti écolo lutterait contre la surpopulation qui entraîne la famine. Mais EELV a complètement oublié ses origines, le message de l’écolo René Dumont lors de la présidentielle 1974 : « Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. » EELV veut ignorer la surpopulation mondiale, c’est un aveuglement qui n’est pas digne d’un écolo.

8 réflexions sur “EELV célèbre le Sida, mais se fiche de la surpopulation”

  1. Mise au point. Rien à voir avec EELV.
    J’ai qualifié l’actrice française la mieux payée en 2017 (plus de 40 millions €) de grosse bourgeoise. Où est le problème ? Déjà, ce n’est pas elle qui a choisi de naître dans une famille bourgeoise. Et quand je NOUS qualifie de petits-bourgeois, où est le problème ?
    Je suis donc un petit-bourgeois et je le sais. Et même si je ne l’étais pas… mais qu’est-ce qui devrait m’empêcher d’apprécier ou pas, Untel ou Ontel pour telle ou telle raison ? Soyons un peu sérieux !
    Bien que je ne la connaisse pas, je connais un peu l’engagement politique d’Anémone et c’est une des raisons qui me font apprécier la personne. Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre.
    Maintenant, en quoi dire qu’elle ne semble pas aller bien est-il un problème ? (marcel non plus, ne semble pas aller bien). Si Anémone a des problèmes avec son fils, si elle regrette d’avoir fait deux enfants, si elle a besoin de le raconter à tout le monde… mais ça c’est SON problème. Je dis qu’il est dommage de vivre avec des regrets, et que ce ne sont certainement pas les regrets, et notamment ce genre de regrets, qui nous aident à bien vivre.
    Enfin, Anémone est lucide, OK. Est-ce la lucidité qui fait le vrai écolo ? Alors j’en suis un.
    Un vrai écolo se doit-il d’être terrorisé ? Alors je n’en suis plus.
    Un vrai écolo se doit-il d’être vert, et non pas rouge ou noir ? Bref tout ça n’est pas sérieux.
    Donc, je vous laisse tous à vos définitions et vos concepts, je fais très bien avec les miens.

  2. Il me semble qu’effectivement depuis longtemps EELV a abandonné la protection de la nature pour se spécialiser sur les thématiques de société les plus à la mode ou les plus susceptibles de donner du parti une image moderne.

    Lutter contre le sida pour lutter contre la souffrance qu’il engendre est certes très important, mais ce n’est en rien un problème écologique. D’autres maladies, hélas, font aussi énormément de morts (le cancer par exemple) mais c’est moins médiatique. J’ai vu aussi beaucoup de gens se réjouir que le préservatif soit mis en avant pour la lutte contre le sida, mais trouver ça indécent et choquant quand il s’agit de lutter contre la surpopulation qui pourtant, à terme, rendra notre vie impossible sur la planète.
    Il est temps de s’attaquer à ce qui constitue la menace principale.

  3. Ou ce parti « escrologiste » est noyauté par les gauchistes ou il est réellement gauchiste
    Je n’ en crois pas mes yeux en lisant le commentaire remarquable d’ Anémone que je détestais jadis pour son boboisme : chapeau l’ artiste , elle prouve qu’ elle a un cerveau en bon état de fonctionnement .
    Pauvre Michel C , il ne semble pas aller bien du tout surtout quand on s’ attaque à son bipède bien aimé !

  4. Anémone une vraie écolo ? Une grosse bourgeoise avant tout. En tous cas elle semble ne pas aller bien du tout. C’est dommage parce que je l’aime bien.

    1. @ Michel C, attaquer une personne sur sa « grosseur », son statut social et son état de santé sans jamais s’intéresser à ses arguments ne correspond pas à ce que ce blog essaye de faire, informer et former à l’écologie.
      Merci de votre attention,
      la modération du blog.

  5. Merci Anémone pour ta lucidité. C’est vrai, le réalisme en écologie est terrifiant. Et comme EELV (et la quasi-totalité des gens) ne sont pas terrifié par la surpopulation, le réchauffement climatique, l’extinction des espèces, le stress hydrique, la stérilisation des terres, la descente énergétique, etc… la réalité à venir sera encore plus terrifiante que terrifiante.

  6. Un entretien avec une vraie écolo : Il y a quelques années, elle a brisé un tabou à la télévision en avouant qu’elle regrettait de’avoir fait ses deux enfants, poussée par la pression sociale selon laquelle, si on n’a pas d’enfant, on n’est pas une vraie femme. Des documentaristes de la télé québécoise l’ont récemment contactée pour un sujet sur les femmes qui ne veulent pas d’enfant. Ce projet l’a ravie. Enfin quelque chose qui lui fait plaisir !
    Ecologiste de la première heure – elle a voté René Dumont en 1974 –, l’actrice Anémone a été très tôt sensibilisée aux désordres de l’environnement grâce à ses lectures et à son frère, l’agronome Claude Bourguignon. 
    Aujourd’hui, elle envoie tout balader, ne veut même plus se révolter parce que « c’est trop tard, toutes les études convergent. Il y a cinquante ans, on aurait pu faire autrement. Maintenant, démerdez-vous. Ça va finir avec de grands bûchers. On n’arrivera plus à enterrer les gens tellement ils mourront vite. » Et Anémone d’enfoncer le clou de la désespérance : « C’est une loi de la biologie : toute espèce proliférante arrivée au stade de la pullulation (ce qui est le cas de l’espèce humaine) connaît un crash démographique à la hauteur du boom qui a précédé. Je ne vois pas pourquoi on ferait exception. » Anémone tire sa révérence et ne souhaite bonne chance à personne. Même pas à ses enfants. « Ils n’ont rien compris, je n’ai pas réussi à leur transmettre l’urgence écologique. Ils ne feront pas partie des survivants. »
    (LE MONDE du 3 décembre 2017)

  7. A trop vouloir composer, à trop vouloir peser depuis l’intérieur (d’un gouvernement ou d’une assemblée « démocratique »), EELV semble ne plus savoir où il en est.

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