Dans ce pays de 46 millions d’habitants (6,8 millions en 1960), le groupe français TotalEnergie joue un rôle moteur critiqué pour ses conséquences sur l’environnement et les populations locales.
Lire, un ou deux enfants par couple, maximum admissible (en Ouganda)
Laurence Caramel : Dans l’ouest de l’Ouganda, rares sont les opposants au gigantesque projet d’exploitation du pétrole enfoui sous les eaux et les rives du lac Albert. Ce chantier à 9 milliards d’euros incarne les promesses de prospérité faites à la population par le président Yoweri Museveni. L’inamovible président répète que plus rien ne fera obstacle au démarrage de la production, prévu en 2025 pour une durée de vingt-cinq à trente années… Dans le district de Buliisa, près d’un tiers de la population doit abandonner ses terres. L’entêtement des familles ayant refusé l’expropriation décidée par Total leur a valu d’être traduites en justice pour « entrave au développement du pays »… La militarisation de la zone a encore monté d’un cran. Total vient, avec son partenaire chinois, de charger la société de sécurité privée Saracen du recrutement de 1 500 gardes supplémentaires afin de surveiller les futurs sites de production. Cinq mille autres seront bientôt embauchés pour protéger l’oléoduc. Saracen a pour actionnaire majoritaire Salim Saleh, demi-frère du président, dont il est aussi le conseiller militaire… Pour avoir voulu regarder la situation de trop près, une mission diplomatique européenne a été expulsée de la zone pétrolière le 9 novembre… L’impact du projet sur la nature préservée de cette région reculée de l’Afrique des Grands Lacs soulève d’autres craintes. Près d’un millier d’espèces de mammifères, d’oiseaux, de reptiles… y ont trouvé refuge, soulève les plus sombres interrogations. A côté des girafes de Rothschild, dont il reste moins de 2 000 spécimens entre l’Ouganda et le Kenya, éléphants, hippopotames, léopards, colobes… figurent sur la liste rouge des espèces en danger de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Comment réagiront les animaux au vacarme, aux vibrations des 140 forages et au va-et-vient des camions ?.. L’opposition au projet de Total a désormais pris une dimension mondiale. Menée au nom de la lutte contre le dérèglement climatique, la campagne StopEacop réunit près de trois cents ONG internationales et africaines. Son objectif : faire capoter le financement du projet, pour lequel la major française et son partenaire chinois, CNOOC, ont besoin d’emprunter 3,5 milliards de dollars… Dans le sillage des recommandations faites par l’Agence internationale de l’énergie pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, une coalition d’une vingtaine de pays, dont la France, ont annoncé, lors de la conférence sur le climat de Glasgow, qu’ils ne soutiendraient plus d’investissements à l’étranger dans le pétrole et le gaz à partir de 2022.
Quelques commentaires sur lemonde.fr :
Michel SOURROUILLE : Pour les Romains le gage de la croissance était le nombre d’esclaves, pour le monde moderne c’est la merde du diable (le pétrole). Le mal-nommé « or noir » tient dans ses barils le futur de la civilisation thermo-industrielle. Heureusement la prochaine étape se profile, lire « Pétrole, le déclin est proche », de Matthieu Auzanneau et Hortense Chauvin. Presque partout, c’est la «descendada». Les poches de pétrole de la Mer du Nord déclinent depuis l’an 2000, l’Algérie depuis 2007, le Nigeria depuis 2011, l’Angola depuis 2008, Moscou prévoit que son déclin débutera dans la décennie… La pénurie de pétrole va t-elle sauver le climat ? Non, répondent les auteurs. Il faudrait pour cela diminuer d’au moins 5 % chaque année la consommation d’énergie fossile. L’affairisme de TOTAL, c’est juste les derniers soubresauts d’un monde glouton qui s’effondre.
Lire, La « merde du diable » triomphe en Algérie et en France
Albireo : Ces ONG n’ont rien à proposer à part laisser le terrain libre aux chinois qui eux n’auront pas le centième de nos scrupules environnementaux ou sociaux…la réalité est dure à entendre, mais ça reste la réalité.
Earth @ Albireo : Vous proposez quoi ? Laisser faire parce que le voisin ferait pire ? Les chinois c’est l’excuse facile non? Pendant 50 ans les Chinois , c’était nous en Afrique…
dmg : Eh oui, la face sombre de notre développement effréné… Total est abject, Total nous enfume sur le changement climatique, Total bousille la planète, Total fricote avec toutes les dictatures (que pour la plupart nous, démocraties, avons installées et soutenons, juste pour accaparer leur sous-sol), depuis des décennies… ni plus ni moins que toutes les majors du pétrole et du gaz. Total n’est que l’exécuteur de nos basses œuvres : tant que nous serons drogués aux hydrocarbures, il y aura des Total… Lire « carbon democracy », de Timothy Mitchell.
Lire, Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole (Timothy Mitchell, 2011)
Pb : Total est méchant. Je pense que l’Ouganda devrait rester une réserve naturelle la plus pauvre et la plus déserte possible, cela vaut mieux pour tout le monde, apparemment.
Marie Rose Poux du ciel : Je ne veux rien savoir tant que le carburant coule dans mon réservoir.
– « Lire, un ou deux enfants par couple, maximum admissible (en Ouganda) »
C’est fait j’ai lu, bof. J’ai également lu les commentaires, et là c’est plus intéressant.
J’aurais bien aimé pouvoir échanger avec TARDIF et COQ AU VIN. Seulement en juillet 2012 je n’étais même pas encore connecté. Et je m’en portais très bien. Bref, je me demande ce qu’ils sont devenus ces deux là. Et puis d’autres aussi, dont j’ai pu lire les commentaires ici ou là.
En tous cas je trouve dommage que parmi les quatre pelés et un tondu que nous sommes sur ce blog, il n’y en ait pas plus du niveau de ces deux-là.
Heureusement, nous avons toujours l’expert comptable. Ahahahah et MDR !!!
Je suis démasqué à présent !
En juillet 2012 , nous n’ avions pas à subir vos commentaires gnangnan hautement répétitifs et quotidiens ! MDR
En effet , coq au vin était un rude mais très intéressant interlocuteur à l’ époque et a quitté ce site malheureusement .
Nous étions d’ accord sur le fait que la revue « science et vie » était devenu un vrai torchon pseudo scientifique et sombrant dans le sensationnalisme
Si encore il n’ avait que « science et vie »… qui était devenue un torchon.
TOTAL en Ouganda et dans plus de 130 pays. Et aussi EXXON, BP, SHELL et Compagnie.
Et puis EDF, ENGIE etc. Et puis il n’y a pas que l’énergie.
Timothy Mitchell nous aide déjà à comprendre tous ces liens entre l’énergie (charbon, pétrole, uranium) et cette politique mondiale qui fait Le Système. C’est cette politique qui a permis à certains de s’approprier le Commun (les biens communs). C’est ce Droit qui a fait les enclosures, qui a poussé les dépossédés vers les mines et partout où il fallait des bras. C’est ce Droit qui autorise les expropriations, qui fait de ces dépossédés des laissés pour compte, des sous-hommes, qui les pousse vers les (bidons)villes et maintenant à la mer. C’est cette Politique qui pousse aux révoltes, aux massacres, aux guerres, à la violence. Et bien sûr à la misère et toutes les destructions diverses et variées. Et derrière tout ça qu’est qu’il y a ?
Autrement dit, de quoi tout ça est-il le nom ? CAPITALISME.