Quelques échanges sur notre blog biosphere
Esprit critique : « Le «comment mourir» est avant tout une question de morale, pas d’écologie. Pour le démontrer il suffit de mesurer ce que «pèse» l’impact écologique de ces X personnes qui attendent de mourir (dans les hôpitaux ou ailleurs) et de comparer avec n’importe quoi d’autre. »
Statisticon : : Un peu plus de la moitié des soins hospitaliers et des médicaments sont consommés par des personnes de plus de 60 ans. La part de la consommation pour les transports de malades attribuable aux plus de 60 ans atteint 60 % et 67 % pour les soins d’auxiliaires médicaux.Le montant de l’allocation journalière d’accompagnement d’un proche en fin de vie est porté à 56,10 euros brut par jour en cas de congé sans activité à temps partiel, 28,05 euros brut par jour en cas d’activité à temps partiel. A domicile, la tranche d’âge comprise entre 65 et 75 ans dépense en moyenne 584€ par mois pour ses besoins de santé hors logement et autres dépenses ; 740 € pour les seniors de 75 à 85 ans. 1836 € mensuels pour les personnes de 85 ans et plus. Le coût d’hébergement en EHPAD est chaque mois de 2000 euros au moins
Michel C : Que viennent faire tous ces euros dans l’écologie ? Le problème c’est le business des EPADH, le problème c’est le Business en général. Au-delà de cette idée (misérable) selon laquelle tout et n’importe quoi se chiffre désormais en euros, même une vie humaine, chercherait-on à nous vendre là cette idée, que je juge dégueulasse, exprimée ici par Jancovici : « Dans les pays occidentaux, il y a un premier moyen de réguler la population de façon raisonnablement indolore : ne pas mettre tout en œuvre pour faire survivre les personnes âgées malades, à l’image du système anglais qui ne pratique, par exemple, plus de greffe d’organes pour des personnes de plus de 65 ou 70 ans. [etc.] » Alors un peu de pudeur SVP !
Didier B : Pour ma part, je ne lierais pas la question de l’euthanasie à la problématique démographique. Il me semble plus sain de le cantonner aux débats d’ordre moral. L’euthanasie des personnes en fin de vie n’a aucun impact démographique de toute façon et je n’imagine pas de promouvoir une régulation démographique via l’avortement. Ces questions sont suffisamment difficiles et clivantes pour ne pas leur ajouter une dimension supplémentaire qui, à mon sens, brouillerait la réflexion sur l’essentiel.
Et bien dansez maintenant : Dès que Dieu est évoqué pour justifier une pensée et un acte, le dialogue est définitivement impossible. On se bouffe déjà le nez entre les lois de la Nature et les droits de l’Homme (des conventions) pour ne pas en rajouter avec les droits de Dieu (des idéologies indétrônables pour leurs adeptes)
Michel C. : Pour beaucoup la vie (la Vie ?) reste sacrée. Et la vie d’un être humain vaut plus que celle d’une baleine ou d’un éléphant. Pour d’autres c’est l’inverse. Mais quand même pas pour les rats. Et les virus n’en parlons pas. Et pour d’autres encore tout se vaut. Et finalement il n’y a plus de limites, plus de valeurs, plus rien de sacré. Ou alors c’est la Bagnole ou le Pognon, ou n’importe quoi qui est sacré. Cette «idéologie» là c’est le nihilisme.
Biosphere : plutôt que se lancer dans des considérations générales sur la morale, domaine où ni la religion, ni les réseaux sociaux, ni même les comités d’éthique ne peuvent arriver à une conclusion définitive, mieux vaut faire évoluer la loi pour permettre aux individus de prendre des décisions responsables. Dans les cas extrêmes comme celui d’Anne Bert et dans la plupart des cas.
Lire, « J’ai décidé de mourir »
Anne Bert a choisi en 2017 de partir en Belgique pour y être euthanasiée, faute d’avoir eu le droit de l’être en France. Une décision prise pour « devancer l’horreur », de ne pas être « emmurée vivante » par la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de « maladie de Charcot ». « Ma limite, c’est quand je ne pourrai plus manger toute seule », prévient-elle. Un combat contre son corps « cannibale », mais aussi un combat pour faire évoluer la législation française sur la fin de vie. Elle sera euthanasiée en Belgique. En France la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie prévoit tune « sédation profonde et continue », c’est-à-dire une agonie pouvant durer de quelques jours à quelques semaines. Pour l’instant le texte de loi autorisant l’aide active à mourir n’est pas passé.
Lire, Fin de vie, comparaison internationale
Au delà des cas extrêmes pour lesquels il est étonnant de ne pas arriver à un consensus collectif, une législation sur le suicide assisté est-elle pensable ? Mieux vaut-il se suicider la corde au cou ou en prenant une potion létale disponible en pharmacie ? Le débat continu…
– « plutôt que se lancer dans des considérations générales sur la morale, domaine où ni la religion, ni les réseaux sociaux, ni même les comités d’éthique ne peuvent arriver à une conclusion définitive, mieux vaut faire évoluer la loi pour permettre aux individus de prendre des décisions responsables. » ( Biosphère )
Sauf qu’ici il ne s’agit pas de légiférer sur la chasse ou la vitesse sur autoroute, ni même sur les retraites. Comment pourrait-on faire évoluer la loi (légiférer) sans parler de morale, sans écouter les comités d’éthique et même les religions ? Ça n’a pas de sens. Comme pour l’IA, et bien d’autres choses, des voix s’élèvent pour parler des risques, des dérives, et là aussi on parle de la boite de pandore. Et il ne faudrait pas en tenir compte Il faudrait juste se baser sur les sondages et faire comme les voisins ? Ceux qui sont en «avance» sur nous, bien entendu.
La Convention citoyenne sur la fin de vie arrive à sa fin, on verra bien la suite. Quoi qu’il en soit les 150 n’ont pas besoin de nous pour mieux réfléchir, bien au contraire. L’idéal serait que ces conventions citoyennes fonctionnent à huis clos, comme un jury d’assises.
Selon Michel C. « L’idéal serait que les conventions citoyennes fonctionnent à huis clos, comme un jury d’assises ». Exit la transparence, ingrédient premier de la démocratie.
Tout au contraire il faudrait que l’apport des intervenants et l’ensemble des délibérations soient diffusées en continu à la télévision. Pour une fois l’écran servirait à quelque chose de pédagogique. Mais on a la télé-réalité qu’on mérite…
@ RAPPORTERRE. La transparence… ingrédient premier de la démocratie ?
Vous auriez dit de l’ochlocratie ou de la sondocratie, là OK. Mais là je crois qu’il est temps de réfléchir et d’essayer de remettre les choses dans le bon sens.
Le huis clos ce serait uniquement pour que les membres de cette convention puissent réfléchir et délibérer sans être influencés de l’extérieur.
Par la Télé justement. Et les radios, les journaux, sans oublier les réseaux, qui, en continu les informent ce qu’en pense et en dit l’Opinion. Et bien sûr qui leur racontent des histoires comme celle d’Anne Bert.
Par contre dans l’autre sens pourquoi pas. On peut imaginer un reality-show, genre Loft Story, où tout le monde pourrait suivre la Convention en direct.
Si ce spectacle peut être pédagogique, s’il peut participer à faire progresser notre intelligence collective… en effet, pourquoi pas.
Si si çà a du sens ! Ça a du sens de ne pas écouter les religions en premier lieu ! Que chacun applique ses croyances religieuses qu’à lui-même ! Si l’église catholique veut interdire l’euthanasie alors qu’elle ne l’interdises qu’à ses croyants catholiques ! Idem pour les autres religions ! Mais les catholiques n’ont pas à interdire leurs croyances à ceux qui ne croient pas au catholicisme, idem pour les autres religions. Donc si je veux avoir recours à l’euthanasie alors les zinzins de croyance en tout genre n’ont pas à m’imposer leurs croyances et de m’interdire l’euthanasie ! Tu vois c’est très démocratique, que chacun n’applique ses croyances qu’à lui-même ! Facile et efficace, surtout on n’emmerde pas les autres !
@ BGA : Relis. Je n’ai pas dit qu’il fallait écouter les religions en premier !
Si ce ne sont que les religions qui te gênent, oublient les.
Et préoccupe-toi seulement de la morale et de l’éthique.
Même sur le plan de la morale, les gens n’ont pas à s’occuper des oignons des autres ! En quoi ça serait immoral de recourir à l’euthanasie ? On ne nuit à personne que de recourir à l’euthanasie alors c’est l’essentiel ! Ne cherche pas d’excuse bidon pour empêcher l’euthanasie ! Derrière cette soit disant morale il y a bien des convictions religieuses qui se nichent là dessous ! Comme je dis toujours mon corps m’appartient et j’en suis et resterai le seul souverain ! Tu n’as aucun argument fondé pour interdire l’euthanasie.