En France, seuls deux modes de sépulture sont actuellement reconnus : l’inhumation et la crémation. Alors que de nouvelles pratiques funéraires émergent ailleurs en Europe et dans le monde,
Damien Charabidze et Martin Julier-Costes : Avec l’inhumation, les dépouilles ne se décomposent plus. Trop grand nombre de défunts enterrés au même endroit, emploi de formol pour la thanatopraxie… les sols sont devenues inertes, empêchant les processus naturels de décomposition. L’usage de cercueils hermétiques et de bois traités ralentit également la biodégradation : emprisonnés sans air et sans microfaune, les cadavres pourrissent en générant des résidus toxiques. Légalisée en 1887, la crémation a progressivement trouvé sa place dans le paysage funéraire français, jusqu’à concerner 42 % des défunts en 2022. Cette évolution nécessite de construire de plus en plus de crématoriums : des infrastructures lourdes, consommatrices d’énergie et polluantes.
Des alternatives méritent d’être considérées. Une proposition de loi vise à développer l’humusation des corps. La « terramation » désigne un ensemble de pratiques fondées sur la réduction organique aérobie des corps, autrement dit leur compostage par les micro-organismes. L’aquamation, également appelée « crémation par l’eau », propose, quant à elle, la dissolution du corps grâce à son immersion dans une solution alcaline fortement chauffée. Qu’il s’agisse d’autorisation du linceul en lieu et place du cercueil, actuellement obligatoire, ou d’autres approches innovantes, il est nécessaire de créer un cadre légal et éthique clair. Le funéraire est à la fois une question intime et politique.
Le point de vue des écologistes six pieds sous terre
FIer : Nulle mention du don du corps qui aboutit aux mêmes problématiques quand le corps a fini de servir à l’entraînement des étudiants, mais permet d’échapper au cérémonial souvent hypocrite de la cérémonie mortuaire.
Ailleurs : La nature est parfaitement équipée pour décomposer un corps. Il suffit juste de le laisser sans vêtements et sans produit chimique ni emballage. Mais l’être humain ayant un ego surdimensionné, il nous faut des cérémonies et autres inepties du genre pour que les vivants aient l’impression de « rendre hommage » au mort. Petit scoop le mort s’en tape … il est mort.
Ophrys : Concernant la décomposition source de gaz à effet de serre, il existe une solution : servir de nourriture à des carnivores et/ou des charognards, option encore plus « près de la nature » que la terramation. Sinon les vautours sont très efficaces, ils dispersent l’azote, le phosphore et les autres nutriments à grande distance, ce qui évite une pollution locale. Les larves nécrophages et les micro-organismes finissent ensuite le boulot et la famille peut transformer les os en engrais.
FrançoisM : Les tours du silence des zoroastriens sont des structures circulaires surélevées. Encore pratiqué en Inde par les Parsis qui ont, notamment à Bombay, leurs tours du silence. La pratique est rendue difficile par la quasi-disparition des oiseaux de proie en Inde.
Louis Bresson : Il existe un troisième type de sépulture, autrefois pratiqué dans la marine, maintenant interdit, mais que Paul-Émile Victor avait obtenu par une dérogation exceptionnelle de François Mitterrand : l’immersion. Outre que c’est sans doute le moyen le plus écologique de rendre le corps humain à la nature, c’est aussi l’occasion d’une cérémonie émouvante qui rapproche les personnes embarquant sur le bateau qui va conduire la personne décédée à sa « dernière demeure ».
Ellipsoïde : A la porte du Paradis (ou des Enfers), il y a désormais des pancartes « Prière de déposer vos implants, vos broches et vos pacemakers au vestiaire avant d’entrer »‘.
Nos plus anciens articles sur la question
5 août 2006, Le statut du corps mort
En 1980 la crémation en France concernait moins de 1 % des décès, mais presque 24 % en 2004. Il est vrai que ce procédé revient environ 30 % moins cher qu’une inhumation : on place le cercueil dans un four chauffé à 800° et sous l’effet de la chaleur l’auto-combustion dure environ une heure et demie. La crémation est autorisées depuis 1887 en France, et un décret de 1976 permet même aux familles de disposer librement des restes du défunt, y compris en se partageant les cendres. Les cendres sont remises dans une urne et, à part l’interdiction d’une dispersion sur la voie publique, les rivières ou à moins de 300 mètres du rivage, on peut placer l’urne ou disperser les cendres selon les désirs de la famille. Les familles ont un lien de plus en plus lointain avec un cimetière particulier ; avec la crémation, c’est même la représentation d’un espace collectif pour les morts qui est remis en question.
Mais les alternatives sont nombreuses, on pourrait par exemple transformer les cimetières en forêts : on fabrique une urne avec des matériaux biodégradables, on y insère les cendres mélangées à de la terre et du compost, on place la graine d’un arbre et le tour est joué. Plusieurs générations successives d’une famille pourront célébrer la trace du défunt auprès d’un chêne plus que centenaire. La Biosphère te dit : à chacun sa manière d’entretenir le souvenir des morts à la condition de ne pas oublier que la destinée de ton cadavre est de participer au recyclage global. La voie de la simplicité volontaire doit limiter les coûts environnementaux d’une sépulture.
7 novembre 2008, sépulture propre et verte
extraits : En France la loi de 1887 instituait la liberté de choix des funérailles, enterrement civil ou religieux, inhumation ou crémation. Depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols…
2 novembre 2011, fête des morts ; où les enterrer ?
extraits : Aux USA, vogue des green burials (enterrements verts). L’augmentation fulgurante du chômage a généré le retour à une pratique ancienne : l’enterrement dans le jardin ou, au minimum, le traitement familial intégral des gestes et cérémonies consécutives à un décès. Dans le jardin ? Oui, aux Etats-Unis, c’est permis la plupart du temps en zone rurale ou semi-rurale. En France il est aussi possible de se faire enterrer dans une propriété privée, à condition qu’elle se trouve en dehors d’une zone urbaine et à plus de 35 mètres des autres habitations. Il faut au préalable une enquête hydrogéologique ainsi que l’autorisation du préfet de département…
26 décembre 2011, Mon testament écolo
extraits : Je soussigné désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances. Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare. Pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement. Pour faciliter la chose, Paris nous offre paraît-il un modèle que je recommande : la commune fournit aux personnes décédées (sans ressources ni famille) des caissons en béton étanche équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin. L’oxygène accélère le dessèchement du corps et l’évacuation des gaz de décomposition est assurée. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini : tous les cinq ans, il est à nouveau disponible. Nous ne nous appuyons pas assez sur les compétences de la biosphère qui possède depuis des temps immémoriaux un sens pratique très développé en ce qui concerne l’équilibre dynamique et le recyclage performant.
27 octobre 2014, Tout écologique, même au moment de notre enterrement
extraits : L’empreinte écologique de nos obsèques. La crémation génère 160 kg de CO2 contre 39 kg pour une inhumation. L’aquamation consiste à plonger la dépouille mortelle dans une eau alcaline pour dissoudre les tissus et ne conserver que les os a posteriori mis en poussière. Avec la promession, où on plonge le corps du défunt dans l’azote liquide pour le rendre friable, le tout sans émission de CO2 ni émanation de produit toxique…
9 juillet 2019, écolo pour l’éternité… au cimetière
extraits : Dès septembre 2019 à Paris, un premier espace funéraire écologique sera créé dans le cimetière d’Ivry. Objectif officiel : mettre en place « un lieu de recueillement et d’inhumation respectueux de l’environnement », afin de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses de « funérailles écologiques ». Sur 1 560 mètres carrés, on n’accueillera que des cercueils en carton, ou en bois local et les inhumations « auront lieu en pleine terre ». Pas de monument en surface, surtout pas de caveau en béton…
11 novembre 2019, Transformer notre corps en humus, le pied
extraits : Je ne suis que poussière et j’y retournerai (selon la bible). En termes écolo, mieux vaut après notre mort se transformer en bon humus pour perpétuer le cycle de la vie. L’État de Washington a adopté un texte permettant de transformer le corps de défunts en compost. Sur le site Humusation.org, la fondation Métamorphose pour mourir… décrit ainsi le processus d’humusation…
29 octobre 2020, Inhumation, incinération ou humusation ?
extraits : L’humusation consiste à reproduire avec le corps humains ce qui se passe dans la nature où les matières naturelles sont transformées en humus grâce à la microfaune du sol. Il suffit d’ensevelir le défunt vêtu d’un simple linceul biodégradable directement sur le sol au milieu d’une butte de trois mètres cubes de terreau végétal gorgé d’eau. Le tout devient en douze mois 1,5 mètres cubes d’humus environ. Ce compost humain pourra fertiliser les arbres et régénérer les sols pauvres.e qui n’est absolument pas le cas pour enterrement et l’incération qui s’avèrent extrêmement polluants et privent à jamais les couches superficielles des sols des restes de ce qu’elles ont créé….
Peut-être des compléments d’info à trouver auprès de cette association : https://humosapiens.fr/
Et encore un article très documenté…
https://vert.eco/articles/des-cimetieres-naturels-a-laquamation-comment-mourir-de-facon-ecolo
Très documenté… sauf qu’ON ne dit pas un mot au sujet de cette technique, vieille comme le monde, qui ne coûte rien en énergie, et qui con siste à offrir les corps aux charognards. Le TOP est sans con teste la Charognardisation !
Même qu’avec l’élevage de millions de vautours, d’autres charognards pourraient se faire un pognon dingue. Vivre et penser comme des porcs (Gilles Châtelet)
Oui mais… mourir de façon écolo !
Voilà qui est rigolo.
Un autre article intéressant pour les abonnés ou lecteurs au numéro du « Figaro »
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/on-est-passe-a-un-rite-beaucoup-plus-personnalisable-les-francais-toujours-plus-nombreux-a-se-tourner-vers-la-cremation-20241102
Autant le très documenté… (vert.ecolo/) m’a fait rire, autant celui-là me rend triste.
Je ne pense pas que ce soit parce que c’est le Figaro, mais dès la première phrase j’ai le poil qui se hérisse : « Ne pas embarrasser la famille »
Et ON colporte ça comme s’il s’agissait d’une banale (dernière) volonté, du genre « je souhaite être inhumé dans le caveau familial». Et en suivant ON en profite pour répondre à la Demande, sacrée comme ON sait.
– « Cher Client que vos vœux soient exaucés, nous vous offrons donc la Crémation.
Et plus si affinités, parce que vous le valez bien. »
En plus donc du souci (un peu, beaucoup etc.) écologique… voilà donc celui de ne pas embarrasser la famille. De ne pas l’emmerder quoi. ( à suivre )
(suite) Mais nom de dieu d’où vient cette drôle d’idée !?
Mais qui donc leur a foutu ça dans la tête ??? Qui NOUS… a foutu ça dans la tête !
N’oublions pas que c’est notre lot à tous, de vieillir, et de mourir.
En attendant… déjà que les vieux ne veulent pas emmerder leurs gosses avec leur soucis de santé… c’est d’ailleurs pour ça qu’ON leur a inventé les EHPAD, et qu’ils sont très contents d’y aller… qu’en plus ils ne veulent pas leur coûter trop cher, c’est d’ailleurs pour ça qu’ON a inventé l’Eutha. oh pardon la mort dans la Dignité… et voilà donc que même morts les vieux emmerdent la famille !
Je trouve très triste et très grave qu’ ON en soit arrivé là. Misère misère !
Pour info…
https://www.leprogres.fr/magazine-lifestyle/2024/10/19/se-faire-inhumer-chez-soi-c-est-possible-mais-a-quelles-conditions
Bon la question se pose cruellement : à partir de quelle âge doit-on cesser de fêter un « bon anniversaire » ? Le constat est pourtant simple : il s’agit d’un compte à rebours. Plus il y a de chiffres, moins il reste d’années !
Michel a choisi 77 car ce doit être un chiffre symbolique (en armurerie il y a le 6.35 et le 7.65 pour être expéditif, mais pas le 7.7, raté donc)
Dans les choix « économiques » il n’y a que deux possibilités : la terre (nourrir les petits asticots) et la mer (nourrir les gros poissons). Bon choix !
À ce moment là demandons-nous aussi à partir de quel âge doit-on cesser de dire bonjour, et/ou bonne nuit. Ou alors bonne nuit éternelle.
En ce qui me con cerne c’est vrai qu’il m’arrive de parler de ce chiffre symbolique, plus exactement des deux. Et ce pour parler des enfants… de 7 à 77 ans. Dans ce monde de fous je me demande toujours où sont les adultes. Autrement dit les individus responsables, encore capables de réfléchir etc.
Les choix « économiques »… alors là parlons-en ! Et pas besoin de s’embarrasser des guillemets. Encore et toujours le Choix entre la Peste et le Choléra !
Les choix comiques quoi !
PUB !!! Pour sauver la Planète faisons-nous toustes humuser !
Toustes ensemble toustes ensemble ouai ouai !
Ben oui pauvres mortels, il eut été dommage de ne pas en profiter. Pour faire un peu de Pub pour l’Humus. Seulement il y a un os, dans le Compost, «chez nous» l’Humus n’est pas encore à la mode. Mais ON avance ON avance ! Pour gagner du temps… et vu que le temps c’est de l’Argent et donc de l’Énergie tout est lié… signons toustes la Pétition, à la con ! Exigeons de nos politicards qu’ils fassent d’une pierre deux coups. Que dis-je deux… non trois, quatre, voire plus, toujours plus… de grand n’importe quoi ! Bref, qu’ils légalisent enfin l’Euthanasie, l’Humusation, l’Aquamation et la Charognardisation et en même temps !
En attendant, voilà donc tout ce que la Toussaint suscite comme réflexion, à la con.
Misère misère !
La rationalité écolo n’est pas triste, elle est seulement austère, car il faut nous habituer à l’absence du Bondieu et à l’indigence du « demain on enterre gratis », ce dont la majorité de nos contemporains est encore bien loin.
Mais l’effort de ce blog pour parler à l’intelligence collective n’est pas vain, même si, selon notre bon Seigneur Jésus, le bon grain atterrit le plus souvent sur un chemin inculte ou dans un désert infertile tant le bon terreau est devenu rare sur cette planète.
Mais oui, je sais bien que le bon terreau est devenu rare sur cette planète.
Et bien sûr dans les deux sens du terme (le bon terreau), misère misère.
Non, je regrette seulement que la Toussaint, et plus particulièrement la Fête (ou le jour) des morts, ne soit pas l’occasion de parler d’autre chose… que du mode de sépulture. Autrement dit de la mode (“l’art et la manière“) de ces nouvelles formes de sépultures. Dans la suite (logique) de ce que j’ai dit À 12:21 :
– Expliquer la Toussaint aux enfants (la-croix.com)
– Commémoration de tous les fidèles défunts (Wikipédia)
(à suivre)
– « Commémorer = Rappeler par une cérémonie le souvenir de (une personne, un évènement). » (Le Robert)
Le souvenir … voilà quelque chose qu’ON ferait bien de prendre au sérieux. Notamment celui des morts, de nos proches, qui doivent rester présents… dans nos mémoires. Et qui ne doivent pas être enterrés comme des chiens. (Simple expression, parce que les miens l’ont été dans la dignité, comme ON dit là encore.) Quant à la cérémonie, évidemment rien ne nous oblige à aller à l’église, à prier pour leur âmes et je ne sais quoi.
Parce qu’en attendant… c’est quoi tout ça aujourd’hui ?
Pour les enfants (de 7 à 77 ans) la Toussaint c’est des vacances. Pour les fleuristes c’est les chrysanthèmes (du pognon). Et depuis peu c’est aussi Halloween, cette mode à la con venue des States.
Bref, comme Noël c’est devenu du grand n’importe quoi. Business as usual.