Les Jeux Olympiques se terminent ce 8 août 2021 au Japon, enfin, c’est pas trop tôt ! Cette résurgence des jeux Olympiques antiques devenus un spectacle de cirque sponsorisé n’a que trop duré. Yves Cochet estimait en 2008, à l’époque où le baril approchait des 150 dollars, que les JO de Londres n’auront pas lieu en 2012, crise écologique oblige. Il s’est trompé pour la date, la crise financière des subprimes a occulté la crise écologique. La société thermo-industrielle possède l’art de dépasser les difficulté du moment présent pour mieux nous rapprocher collectivement du gouffre final. Voici quelques arguments en faveur de la suppression d’un sport-spectacle qui n’a aucun intérêt réel.
Aidons les sportifs à se désaliéner, ils sont instrumentalisés. L’entraînement de haut niveau revient à soumettre des enfants et des adolescents à un tissu de contraintes insupportables, proches de l’exploitation humaine. La pression psychologique est énorme sur les athlètes d’élite. Pression des États qui investissent de l’argent sur eux, le nombre de médailles n’étant qu’un instrument parmi d’autres de la compétition géopolitique. Pression du public, aussi prompt à idolâtrer les champions qu’à les vouer aux gémonies lorsqu’ils déçoivent . Pression des médias qui cherchent l’audimat en survalorisant la performance. Que les sportifs suivent l’exemple de Simone Biles , quatre fois médaillée d’or olympique en 2016, qui a déclaré forfait lors des JO de Tokyo: « Nous devons protéger notre esprit et notre corps, pas seulement faire ce que le monde attend de nous. Il y a ces quelques jours où tout le monde tweete sur vous et vous sentez le poids du monde. Nous ne sommes pas juste des athlètes. Au bout du compte, nous sommes des êtres humains et, parfois, il faut savoir se mettre en retrait. »
Frustrons les spectateurs. Observons autour de nous les corps qui deviennent obèses et fatigués alors que les Jeux Olympiques célèbrent l’exploit physique et surhumain. Mieux vaut généraliser l’effort physique de chacun qui rend heureux et maintient en bonne santé, aller au travail en vélo, aimer la randonnée à pied, et pourquoi pas concours de bêche et course de brouette. Le glas des JO, sinon, dans deux ans, ce sont les Français qui perdront des milliards dans les JO de Paris !
Pour en savoir plus sur l’inanité des JO :
8 août 2008, les JO ? Plutôt courir pieds nus !
4 juillet 2017, Tokyo2020, Paris2024, des jeux olympiques dispendieux
20 septembre 2020, NON aux Jeux Olympiques à Paris en 2024
15 juillet 2021, Les JO de Tokyo, à éviter absolument (synthèse)
25 juillet 2021, La mort des Jeux Olympiques, bonne idée !
NB : Notre critique du dopage technologique
La compétition athlétique sans aucun vêtement faisait la norme en Grèce antique et était considérée comme l’ultime hommage à Zeus. Lorsque les Jeux olympiques modernes ont été relancés en 1896, la pudibonderie était devenue la norme. Maintenant il faut bien s’habiller, même les pieds. Il n’y a aucune obligation à mettre des chaussures pour courir. Il faut savoir que l’Ethiopien Abebe Bikila a été vainqueur du marathon olympique de Rome en 1960, pieds nus . Mais depuis plusieurs mois, les records s’enchaînent en d’athlétisme. En octobre 2019, le Kényan Eliud Kipchoge était devenu le premier homme à courir le marathon en moins de 2 heures (1 heure 59 minutes et 46 secondes), soit un peu plus de 21 km/h sur 42,195 km. La révolution des « chaussures à record » a entraîné un nombre incroyables de performances aux JO.2021 de Tokyo. Lamont Marcell Jacobs est devenu champion olympique du 100 mètres en 9 secondes 84. Nouveau record du monde pour le 400 mètres, Karsten Warholm est devenu le premier homme sous les 46 secondes. Pourquoi ? Les nouvelles Vaporfly relèvent du dopage technologique. Ces chaussures ultralégères sont équipées d’une lame de carbone dans la semelle qui, associée à la mousse, restitue de l’énergie à chaque appui, un peu comme l’effet d’un ressort. Des propriétés qui conduisent à une amélioration de l’économie de course jusqu’à 4 % en moyenne. Important quand on mesure les performances au centième de seconde. C’était de l’athlétisme sur un trampoline !
Pour mettre fin à la surenchère technologique, il est possible d’envisager de revenir à la tradition grecque de la compétition, le plus dénudé possble. Tout le monde à égalité sur terre et dans les eaux. En 2008, les nageurs participant aux Jeux olympiques de Pékin ont battu 25 records du monde, dont 23 par des athlètes portant une combinaison intégrale spécialisée en polyuréthane appelée LZR Racer. Elle réduisait la friction de la peau de 24 % et comprimait également le corps du porteur pour diminuer la traînée. En 2010, la FINA, l’organisme international qui régit la natation, a déterminé que ce type de combinaison conférait un avantage trop injuste à ceux qui les portaient. Elles ont été interdites. Qu’est-ce qui pourrait empêcher de concourir entièrement nus dans toutes les compétitions sans exception ? Cela ne se produira pas, nos lecteurs le savent déjà, mieux vaudrait carrément supprimer le sport-spectacle et les JO en particulier. Relire notre première partie…
Bon courage pour Désaliéner et Désinstrumentaliser les sportifs !
Les sportifs et les autres, autant dire beaucoup de monde.
– « Mieux vaut généraliser l’effort physique de chacun qui rend heureux et maintient en bonne santé, aller au travail en vélo, aimer la randonnée à pied, et pourquoi pas concours de bêche et course de brouette. »
En effet il ne faut pas confondre l’effort physique et le sport. Le sport c’est la compétition, toujours plus haut, plus loin, plus vite etc. L’esprit du sport n’est que le prolongement de celui de la guerre. C’est donc cet esprit là que nous devons combattre. Si nous organisons des concours de bêchage et des courses de brouettes, ce ne doit pas être dans l’esprit de ces compétitions de force basque ou de bûcheronnage qui ne sont là encore que des jeux du Cirque.
En attendant, les JO ont sombré eux aussi dans la démesure et le grand n’importe quoi. Non seulement tout ce pognon démentiel, ces infrastructures etc. mais aussi ces nouvelles disciplines. Là encore toujours plus de nouvelles disciplines.
Comme cette épreuve de vitesse en escalade qui ne ressemble à rien. Mis à part la corde, pour ne pas se tuer, déjà l’environnement, artificiel. Et l’esprit…. la vitesse et la précipitation font désormais bon ménage en escalade. En montagne aussi d’ailleurs. C’est bien pour ça qu’on nous invente ce genre de conneries. Autre exemple, le surf. Où est passé l’esprit du surf ? Pour l’instant Paris a renoncé aux vagues artificielles, mais jusqu’à quand ?
Alors en effet, pourquoi pas des courses de brouettes et des épreuves de bêchage aux JO 2024 ? Je propose en plus des lancers de nains et un marathon de burgers ! N’importe quoi !
– « Le sport c’est la compétition. »
D’autres soutiendront que le sport c’est le contraire de la compétition. Cette différence de point de vue vient du fait que le mot SPORT (qui n’apparait dans le dictionnaire qu’au milieu du 19ème siècle) est un terme anglais provenant de l’ancien français DESPORT signifiant AMUSEMENT. Ce mot recouvrait alors les activités comme l’équitation, la chasse à courre, le canotage, le vélo… qui étaient alors réservées à une certaine élite. Le reste de la société n’avait ni le temps, ni forcément les moyens, et donc le loisir… de FAIRE du SPORT. Et avec le temps le mot a pris un autre sens.