Définir la notion de densité, ce n’est pas simple. Doit-on considérer le niveau de population par rapport à la superficie totale du pays, ou calculer autrement ? À la fin des années 1980, la citadelle de Kowloon, une enclave chinoise dans Hong Kong qui était devenue zone de non-droit, a attiré près de 33 000 habitants sur seulement 26 000 mètre carés, faisant la zone la plus densément peuplée de l’histoire de l’humanité, au moins 1,25 million hab./km2. Bien entendu cela n’était pas durable…
Selon la Banque mondiale, au niveau mondial le nombre de personnes par km² de superficie des terres est passé de 23,6 en 1961 à presque 60 en 2020. En France elle était en 2020 de 123 hab./km², en Allemagne de 238 en 2020, au Bangladesh de 1 265, et en Égypte de 103. Notez que la densité de population de la Banque Mondiale considère la superficie totale d’un pays à l’exclusion de la superficie des plans d’eau intérieurs, grands fleuves et lacs. Mais les chiffres globaux sont trompeurs. Il est normal qu’un territoire très désertique ait une densité proche, voire inférieure à un habitant au kilomètre carré (Groenland : 0,03 /km2).
Le cas de l’Égypte est particulièrement frappant, ses 30 000 km2 de surface utile se resserrent autour du Nil où se concentrent ses 100 millions d’habitants. L’Égypte présente alors une densité utile de 3 300 /km2, une des plus élevée au monde. Encore faut-il préciser la notion de surface « utile ». Il est nécessaire de nourrir la population d’un territoire donné, donc tenir compte de sa densité par rapport aux terres agricoles. Encore faut-il tenir compte de la différence entre superficie cultivée et superficie cultivable. En France on évalue la SAU ou surface agricole utilisée. C’est la surface foncière déclarée par les exploitants agricoles comme utilisée par eux pour la production agricole, différente de la SAT (surface agricole totale). Autant dire que les Égyptiens ne peuvent pas compter sur leur propre agriculture pour se nourrir. Ni aucune ville.
Lire, Même la France est surpeuplée
Les concepteurs de la notion d’empreinte écologique constatent que nous oublions facilement dans les grandes cités le fait qu’il y a dépendance absolue : « Nous allons au magasin pour acheter des aliments que nous payons avec de l’argent tiré du guichet automatique et, ensuite, nous nous débarrassons des détritus … Imaginons ce qui arriverait à n’importe quelle ville si elle était enfermée sous une cloche qui empêcherait les ressources matérielles nécessaires d’entrer et de sortir. Il est évident que cette ville cesserait de fonctionner en quelques jours et que ses habitants périraient… Ce modèle mental d’une cloche nous rappelle assez brutalement la perpétuelle vulnérabilité écologique de l’espèce humaine. Nous sommes conscients que les grandes régions urbaines industrielles posent un énorme problème en termes de durabilité, même fondée en partie sur l’autosuffisance régionale accrue. » Les échanges commerciaux empêchent de s’apercevoir que nous dépendons pour notre vie courante de marchandises qui, quand on considère leurs différentes composantes, ont fait parfois des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’à nous. Redonner l’autonomie alimentaire à des communautés de résilience est un objectif judicieux, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Et quand des ménages ou des pays ne sont plus solvables, c’est la misère et souvent la famine.
La capacité d’un sol à nous nourrir n’est cependant qu’un aspect des problèmes entraînés par notre trop forte densité. Prenons comme le suggère Théophile de Giraud une densité de 100 hab./km² soit un carré de 100 mètres de côté (1 hectare) pour chaque personne, un minuscule espace non seulement pour assurer notre subsistance, mais pour produire tout ce que nous consommons, logement, vêtements, meubles, voiture, ordinateur… la liste serait trop longue de nos gadgets-prothèses et cette brève énumération fait sauter aux yeux l’évidence que notre hectare de territoire ne peut suffire à assouvir nos « besoins » contemporains. En élevage traditionnel, on compte qu’il faut déjà un hectare pour faire vivre une seule vache. Mais les humains ne sont qu’un mammifère parmi d’autres et les autres espèces ont eux aussi le droit d’occuper votre carré de 400 mètres de pourtour, non seulement vos animaux domestiqués, mais aussi toute la faune sauvage. Vous vous sentez déjà à l’étroit ? C’est normal, eux aussi. N’oublions pas les espèces végétales, dont ces précieuses forêts de moins en moins primaires dont on veut faire des « puits de carbone ». Et bien entendu il devrait être complètement interdit de bétonner ou macadamiser votre minuscule carré : où donc allez-vous planter vos choux et laisser s’ébattre les caribous ?
Vous voici à même de saisir physiquement, viscéralement, la cause de l’effondrement actuel de la biodiversité et de l’effondrement à venir de la société thermo-industrielle. Mauvaise nouvelle supplémentaire, votre lopin de terre fond encore plus vite que la banquise, il y a plus de 400 000 nouveaux-nés chaque jour dans le monde qui, défalcation faite de la mortalité, a entraîné quand même en 2021 une augmentation de la population de 88 millions de personnes. Le densité augmente en proportion.
Donc récapitulons. Au niveau mondial, le nombre de personnes par km² de superficie des terres va bientôt dépasser 60 hab./km² , mais en terres vraiment disponibles nous n’avons plus qu’un seul hectare environ à notre disposition pour satisfaire notre niveau actuel de consommation. Il y a bien surpopulation mondiale, et pour beaucoup de territoires, y compris la France, des niveaux de surpeuplement qui peuvent être considérés comme extravagants.
Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable
https://www.demographie-responsable.org/
Cette leçon sur la différence entre densité et surpopulation est intéressante, j’y vois toutefois comme un air de confusionnisme. Cependant il vaut toujours mieux ne pas confondre une vessie et une lanterne. Alors soyons clair et méthodique.
( “Surpopulation française, une réalité vraie” le 26 OCT 2021 À 12:55 et 13:14 )
La densité est une notion toute simple, pas plus difficile à comprendre que la surface ou le poids, la masse etc. La surface c’est la surface et la densité c’est la densité.
Pour éviter toute confusion, il suffit juste de bien préciser de quelle densité on parle.
Celle de l’air, de l’eau, du plomb etc. Comme avec le poids, celui des poules ou du maïs par exemples, on précisera s’il s’agit de la densité sèche ou mouillée. Celle du maïs en épi ou alors égrainé, des poules plumées ou déplumées, vidées etc. etc.
Nous sommes donc d’accord, il y a X façons de parler de la densité des populations.
Là où les choses se compliquent, c’est quand cette notion toute simple se retrouve affublée d’un qualificatif. Que veut dire une «densité forte» ?
Qu’elle est l’échelle de référence, disons la «normale», qui permet de dire qu’au delà de telle valeur c’est «fort», «élevé», «très fort» etc. ? Comme pour la température corporelle ou la tension artérielle, par exemples.
Comme avec le poids ou la masse, on peut juste dire qu’une densité de 200 hab/km2 est plus forte ou plus élevée, et qu’elle est même le double qu’une densité de 100 hab/km2.
Tout ce qu’on dira de plus ne repose que sur une large part de subjectif.
Exemple : Avec une densité de 18.600 hab/km² les Monégasques ne ressentent pas cette impression de surpopulation. Pourquoi ? Déjà parce qu’ils sont entre eux… et qu’ils se sentent bien entre eux.
Si en 2020 le nombre de personnes par km² de superficie des terres était de 123 en France… et qu’en Allemagne il était de 238… et au Bangladesh de1265 etc. alors je peux dire qu’en France on a encore de la marge. Sur le plan géographique et climatique la France et l’Allemagne sont assez comparables, partant de là si la France est surpeuplée… alors je peux dire que l’Allemagne l’est deux fois plus.
Ces notions de SURPOPULATION et de SURCHARGE, qui divisent tant les uns et les autres, ne veulent finalement pas dire grand chose. Je pense que c’est comme avec les besoins, ou les débats etc. il y a les vrais et puis les autres. Déjà, pour embrouiller les esprits il n’y a rien de mieux. Je pense donc qu’il y a surpopulation et «surpopulation».
Se nourrir est un véritable besoin, un besoin physiologique, de base. Se gaver c’est autre chose. Quand je dis que 1000 m2 de terre fertile permettent de nourrir tant de personnes, je ne dis pas qu’elles peuvent les gaver. Et encore moins leur offrir tout le reste et en même temps.
– « Donc récapitulons. Au niveau mondial, le nombre de personnes par km² de superficie des terres va bientôt dépasser 60 hab./km² , mais en terres vraiment disponibles nous n’avons plus qu’un seul hectare environ à notre disposition pour satisfaire notre niveau actuel de consommation. Il y a bien surpopulation mondiale, et pour beaucoup de territoires, y compris la France, des niveaux de surpeuplement qui peuvent être considérés comme extravagants. » (Biosphère)
Donc, pour ce qui nous concerne, NOUS Français, NOUS Occidentaux, NOUS les bien-nés… ce n‘est donc que lorsqu’il est question de satisfaire notre niveau actuel de consommation (sic)… qu’on peut parler de «surpopulation». Je suis évidemment d’accord. Mais à ce moment là, je pense qu’on devrait mettre le mot entre guillemets.
La surpopulation en Égypte est plus que critique ! En effet, les égyptiens réduisent le peu de terres agricoles qu’ils ont pour bâtir des immeubles dessus, alors les surfaces agraires se réduisent, autrement dit l’autonomie alimentaire du pays se réduit aussi ! D’autant que la population refuse de baisser la natalité alors ça continue de pondre des miséreux… Enfin de parlons pas du projet de délocalisation de la capitale pour construire une sorte de Las Vegas en plein désert, je n’imagine pas le cauchemar pour alimenter en électricité et en eau la population qui devra vivre dessus…. Lorsque les pénuries se feront sentir de manière sérieuse et que l’aide internationale deviendra insuffisante voir compromise par risque de se tarir, alors ça se finira par l’éradication des bouches en trop par l’armée…
Comptons sur dame nature pour règler le problème à sa façon mais on peut l’ aider en stoppant toute aide alimentaire ou médicale !
J’ ai peine à croire que les shitholeux actuels d’ Egypte soient les descendants des pharaons 😎
Les terres fertiles en Egypte sont limitées à une bande étroite le long du Nil : pas de quoi nourrir les 80 / 90 millions d’ habitants actuels !😁😁😁😁
Avant de lorgner chez les Autres, regardons d’abord chez «nous». Du côté de Groland. J’ai peine à croire que certains misérables soient les descendants des philosophes des Lumières. La France pays des Lumières, et Patrie des Droits de l’Homme et en même temps, la bonne blague !
@ parti d’en rire
Regardez chez nous ? Et ben oui j’ai bien regardé justement ! Et j’ai constaté que si nous n’avions pas de socialo-communistes pour procéder à des quantitative easing de migrants couplés à des allocs payés avec l’argent des autres pour qu’ils pondent davantage, nous ne serions pas en état de surpopulation en France !