Fragments de vie, fragment de Terre (suite)

Cette autobiographie de Michel SOURROUILLE, « Fragments de vie, fragment de Terre (Mémoires d’un écolo) », sera éditée chaque jour par épisode tout au cours des mois de juillet et août sur ce blog biosphere.

Du féminisme à l’antispécisme

Quelques idées générales : L’inventeur des jeux olympiques, Pierre de Coubertin, pensait qu’une olympiade femelle serait impraticable, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Une branche du féminisme croit encore qu’il y a une différence naturelle de comportement entre l’homme et la femme… Le sens de l’égalité entre l’homme et la femme n’est pas une donnée de nature, c’est un long combat qui devrait rapprocher les hommes et les femmes de bonne volonté. Il n’y a pas d’inégalité entre les sexes, il n’y a pas d’inégalité entre les différentes branches ethnique de l’espèce humaine, il n’y a pas d’inégalités entre les humains et les non-humains. Le féminisme est un préalable à une meilleure considération des relations entre tous les êtres vivants.

J’aurais aimé être hermaphrodite, un temps mâle et un temps femelle, goûter aux plaisirs des deux sexes. Mais ce n’est pas la peine puisque je suis féministe. Il n’y a pas d’inégalité entre les sexes, il y a seulement quelques différences physiques secondaires. Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours été féministe, en faveur de l’égalité totale des hommes et des femmes. Pourquoi ? Difficile à dire. D’autant plus que mon contexte familial et social ne s’y prêtait guère. Ma mère, née en 1925, ne pouvait rien faire sans l’aval de mon père. J’étais entouré par des garçons, mon frère et tous mes cousins germains étaient des garçons, sauf l’unique Fabienne. J’ai toujours vécu des classes non mixtes. Jusqu’à la terminale. C’était ainsi, à l’époque, dans les grandes villes : école de garçon, école de fille, lycée de garçons, lycée de filles. Après le bac, j’ai choisi une classe préparatoire uniquement parce qu’elle était mixte, ainsi va-t-il de l’orientation professionnelle, mélange de hasard et de déterminisme, croisement des frustrations et des envies.

Depuis plus de 2000 ans la Bible n’autorisait ni n’interdisait à une femme d’être pasteur. Mais c’est seulement en 1949 qu’Elisabeth Schmidt a été la première femme consacrée pasteur dans l’Église réformée de France. Ni dieu, ni la nature ne disent rien du statut des femmes, et on ne peut même pas faire confiance à la démocratie quand il n’y a que des hommes qui la fréquentent. Il est de bon ton aujourd’hui de se moquer de la sourate du Coran qui affirme que « les hommes ont autorité sur les femmes en vertu de la préférence que Dieu leur a accordé sur elles ». Mais la patrie des droits de l’homme est restée bien longtemps sur cette ligne sexiste. En 1793, la loi interdit aux femmes françaises de faire partie d’un club, donc d’acquérir une conscience politique. En 1804, le code civil de Napoléon fait des femmes des mineures à vie, sans droit sur elles-mêmes et leurs biens. En 1848, le suffrage universel n’est accordé qu’aux hommes. En 1902, Marie Curie est le premier docteur en sciences physiques, elle obtient le prix Nobel de physique en 1903, mais l’Académie des sciences refusera de lui ouvrir ses portes. En 1922, le sénat refuse le droit de vote aux femmes, pourtant accepté par les députés en 1919. En 1946, la Constitution française proclame l’égalité des droits des hommes et des femmes dans tous les domaines, mais ce n’est qu’en 1965 que la femme pourra exercer une profession et ouvrir un compte en banque sans autorisation de son mari et seulement en 1970 que l’autorité parentale se substituera à la notion du père comme chef de famille. Je ne l’ai su que beaucoup plus tard, merci à la sociologie politique de m’avoir ouvert les yeux  !

C’est avec Jean Rostand à 22 ans que je découvre en 1970 la diversité sociologique du statut de la femme. Chez les Arapesh, il n’existe qu’un seul type sexuel de comportement social, qui correspond au stéréotype féminin des nations occidentales. Chez les Mundugumors, c’est le type masculin qui est privilégié par les deux sexes. Quant aux Tchambuli, nous retrouvons les deux types habituels chez nous, mais inversés. Je trouve à la même époque ce constat chez François de Closets : « Jamais un journal féminin n’abordera un sujet scientifique ou technique. En revanche, on abreuvera les lectrices de psychosociologie. Ainsi se crée un conditionnement culturel qui incite insidieusement les filles à se détourner des sciences exactes et à se tourner vers les humanités, le droit ou les sciences humaines. »

En janvier 1971 dans Partisans, un dossier Libération des femmes, année zéro : « La contradiction fondamentale du féminisme : l’ouvrière n’aspire qu’à quitter un travail épuisant, la bourgeoise revendique le droit de travailler qui la libère économiquement et lui permet de participer à la vie sociale… Pour Olympe de Gouges au moment de la révolution française : les femmes ont le droit de monter à l’échafaud, elles doivent avoir celui de parler à la tribune… L’équivalent de misogyne n’existe pas … A la lumière de ce que la société attend des femmes, ce qui est étonnant n’est pas que les femmes se retrouvent où la société veut les voir, ce qui est étonnant c’est que jusqu’au lycée les petites filles ne pigent pas qu’elles sont censées être stupides et que certaines femmes se refusent à le comprendre même après le lycée et l’université. » Freud en arrivait même à écrire : « Je pense que l’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise par la répression sexuelle. »

J’écris le 15 janvier 1971 à ma copine préférée Marianne : « … Je n’aime pas les gens qui ne parlent que de féminité ou de virilité, il me semble que c’est juste une étiquette commode et méprisante. L’homme et la femme sont à égalité. Les qualités de courage devant la guerre ou devant un tas de vaisselle ne sont pas l’attribut exclusif de l’homme ou de la femme. Il n’y a qu’une différence entre nous, je ne peux porter un enfant ni l’allaiter. Pour le reste, le premier pas, être dessus ou dessous, torcher les gosses, c’est féminin ET masculin… »

C’est toujours la raison raisonnante qui importe dans mes échanges amoureux, pas le sentiment ou si peu. La capacité de réflexion est-elle une contre-indication à l’amour ? Ma relation avec Marianne n’a pas survécu très longtemps… (la suite, demain)

Si tu ne veux pas attendre demain, à toi de choisir ton chapitre :

Mémoires d’un écolo, Michel SOURROUILLE

00. Fragments préalables

01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion

02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas

03. En faculté de sciences économiques et sociales, bof !

04. Premiers contacts avec l’écologie

05. Je deviens objecteur de conscience

06. Educateur, un rite de passage obligé

07. Insoumis… puis militaire !

08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales

09. Du féminisme à l’antispécisme

10. Avoir ou ne pas avoir des enfants

11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs

12. Ma tentative d’écologiser la politique

13. L’écologie passe aussi par l’électronique

14. Mon engagement associatif au service de la nature

15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience

16. Ma pratique de la simplicité volontaire

17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes

18. Techniques douces contre techniques dures

19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie

20. Une UTOPIE pour 2050

21. Ma philosophie : l’écologie profonde

22. Fragments de mort, fragment de vie

23. Sous le signe de mon père

9 réflexions sur “Fragments de vie, fragment de Terre (suite)”

  1. – « Femmes du monde ou bien putains
    Qui, bien souvent, êtes les mêmes
    Femmes normales, stars ou boudins
    Femelles en tous genres, je vous aime »
    ( Renaud – Miss Maggie )

    Ah les femmes… les gonzesses, les meufs, les poules, les bécasses et j’en passe !
    Ah que moi aussi je les aime ! Quand je pense à ce pauvre garçon qui s’en passe…
    qui s’en prive… non pas par souci de sobriété, mais parce qu’elles lui cassent les oreilles, d’ânes, qu’il dit. Et puis qu’elles n’ont rien dans le citron, et que même c’est dans leurs gènes et patati et patata. Mon dieu quelle misère ! Et l’autre qui voudrait être un escargot…
    Et pourquoi pas une limace ? Mon dieu ce qu’il ne faut pas entendre !
    ( à suivre )

    1. En attendant, ce feuilleton me fait de plus en plus (toujours plus) penser aux deux compères de Flaubert. Ces deux copistes en trop plein de théories en tous genres, qui voulaient tout révolutionner. De l’agriculture à la politique, en passant par les sciences, la philosophie, la religion, l’éducation des enfants, l’amour, les femmes et j’en passe, toutes leurs expériences se soldent par des fiascos. D’où leur immense Désillusion, leur Dégoût de tout, et finalement leur incurable Désespoir. Misère misère !
      N’empêche que tout ça est très rigolo. Enfin moi je trouve. Passer du coq à l’âne, du féminisme à Pécuchet, qui perd son pucelage, en passant par cette teigne, Margaret Thatcher, les limaces et Jean Passe… le Grand N’importe Quoi, quoi ! 🙂

    2. Quand je parle de bécasse, je parle de féministe intégriste ! Honnêtement as tu été déjà lire les sites de féministes ? A côté mon terme de bécasses pour les désigner est bien soft et angélique par rapport à leurs propos pour désigner les hommes, qu’elles ont tendance à mettre tous dans le même panier ! Mais à mon avis tu n’as jamais lu leurs sites et leurs blogs !

      Puis en plus leurs arguments sont truffés de mensonges ! Où elle voit du patriarcat partout sur tous les sujets, notamment au niveau professionnel ! Par exemple, elles affirment qu’elles n’ont pas accès à tous les boulots ! Ah bon ? Dois je rappeler que ce sont les femmes qui choisissent les études qu’elles vont faire à l’université, ainsi que les formations ! Il n’y a aucun homme qui leur dicte quel diplôme qu’elles doivent faire à ce que je sache !

    3. (suite) Après pour accéder à des boulots il faut les diplômes et les formations appropriés, et si elles n’y ont pas accès, c’est tout simplement parce qu’aucune femme n’a choisi d’acquérir le diplôme ! Ou alors trop peu de femmes ont choisi ces diplômes et formations, mais contrairement à leurs mensonges il n’y a aucun patriarcat là-dedans !

      Puis elles veulent des boulots d’hommes, vraiment ? Qu’est ce qu’elles attendent pour aller sur les chantiers du Btp ? Puis quant aux écolo-féministes qu’attendent elles pour traiter les ordures ménagères, trier dans les décharges et recycler les matériaux ? Hein ? Car en plus tout ça c’est à cause du patriarcat ! Je ne les retiens pas à faire ces boulots, qu’elles y aillent chiche ! Puis les hommes ne les obligent pas à surconsommer à ce que je sache ! Ce sont bien elles qui choisissent de faire les soldes pour acheter plus de fringues et chaussures que nécessaire ! (elles en achètent plus que les hommes).

      1. Si je comprends bien… TOUTES les femmes ne seraient donc pas des bécasses, mais seulement quelques unes. Combien peu importe. Des connes quoi.
        Ben oui. Et ce n’est pas leur faire injure, ni faire preuve de sexisme, au contraire, que d’affirmer qu’en matière de connerie les femmes ont aussi de remarquables spécimens. Seulement si tu te contentais seulement de ce genre de remarques, à leur sujet, alors je ne te soupçonnerais pas (doux euphémisme) de sexisme primaire. Ou d’anti-féminisme, pour faire dans le binaire. Ni d’être un de ces pauvres vieux garçons frustrés, que les hasards de la vie n’ont pas trop gâtés.

      2. Le grand paradoxe des féministes ! Elles se plaignent parce qu’il y aurait trop de patrons en entreprise, mais en même temps elles attendent que les hommes leurs créent des postes sur mesure bien payés et pas trop fatigant, et donc elles seraient sujettes au patriarcat. MAIS, je rappelle que les femmes ont le droit de créer des entreprises en France, ne tienne qu’à elles de se retirer les doigts du minou puis de créer leurs propres entreprises ainsi que des emplois sur mesure bien payés et pas trop fatigant pour les femmes ! Elles exigent aux hommes de créer des entreprises et des emplois, alors mécaniquement elles se retrouvent avec des patrons, alors de quoi se plaignent elles ? Elles l’ont choisi ! Si elles veulent vraiment des matrones pour diriger les entreprises, mais qu’elles créent leurs entreprises !

    4. La voiture, le frigo, la télé, la machine à laver, le lave-vaisselle et plein d’autres choses, tout ça elles aiment les utiliser autant qu’un homme ! C’est plus facile de dire des Yacafaucon et des leçons de moral sur des sites et des blogs que de mettre la main dans le cambouis ! Que font elles de concret sur le terrain pour arranger les choses ? Rien ! A part des blablas et des yacaufaucon sur des sites, elles ne font rien !
      Tous les sites sont de l’escroquerie intellectuelle ! C’est toujours binaire, car il y a les méchants hommes sales obsédés capitalistes qui consomment et polluent trop et les gentilles femmes propres saintes nitouches et communistes qui ne polluent jamais ! Mon Q c’est du poulet ? Genre elles n’aiment pas le pognon et consommer ? Puis pour faire fonctionner toutes leurs machines à laver, lave vaisselle, aspirateur, robots de cuisines, télé, ordinateurs, téléphones, elles comptent faire fonctionner tout ça sans nucléaire ?

      1. Parti d'en rire

        C’est bien ça, à mourir de rire ! Passer du coq à l’âne, pour expliquer son pucelage. En passant par les soldes, les patrons, les communistes, la voiture, le frigo, la télé, la machine à laver, le lave-vaisselle et plein d’autres choses !
        Le Grand N’importe Quoi, quoi ! Allez va, une belle chanson pour finir :

        Quelquefois si douces
        Quand la vie me touche
        Comme nous tous
        Alors si douces
        Quelquefois si dures
        Que chaque blessure
        Longtemps me dure
        Longtemps me dure
        Femmes, je vous aime
        Femme, je vous aime
        Je n’en connais pas de faciles
        Je n’en connais que de fragiles
        Et difficiles
        Oui, difficiles
        ( Julien Clerc)

      2. Comme à chaque fois tu n’as aucun argument à opposer aux miens, alors tu accuses tes interlocuteurs de raconter n’importe quoi sans le démontrer ! En rappelant qu’initialement c’est toi qui a remis le sujet sur le tapis ! Tu te prends pour qui ? Le grand maître à penser qui distribue les bons et mauvais points ? En rappelant que tu accuses n’importe qui de raconter n’importe quoi à partir du moment où ses idées et opinions ne sont pas conformes à tes idéologies islamo-socialistes !

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