génocide programmé

Kigali accuse Paris de complicité active dans le génocide des Tutsis. Il faut dire que l’intitulé officiel de la commission chargée d’enquête quatorze années les faits après donnait déjà le résultat : « Rassembler les preuves montrant l’implication de l’Etat français dans le génocide » (LeMonde du 7.08.2008). Mais je ne rentre pas dans la discussion du pour ou contre, mon quotidien favori s’en charge largement. Je voudrais simplement rappeler que si le Rwanda a été mis à feu et à sang, c’est d’abord pour des raisons démographiques.

            Prenons un livre déjà ancien de Jean Dorst  La nature dé-naturée 1965: « Nous ne craignons pas d’affirmer que le problème de la surpopulation est le plus angoissant de tous ceux auxquels nous avons à faire face dans les temps modernes. Et peu d’entre nous en avons conscience, du fait de sa nouveauté et de tout l’obscurantisme qui en masque encore la gravité. L’excédent de population ne risque pas seulement de compromettre le sort de la flore et de la faune sauvage, il menace bien plus la survie de l’humanité tout entière ». Pour ce naturaliste, l’accroissement démographique a les caractères d’une véritable pullulation. Il regrettait que le Rwanda ait une densité de 126.

Le chapitre de Jared Diamond (Effondrement, Malthus en Afrique ) explicite aujourd’hui les causes profondes du massacre rwandais en 1994: « La population rwandaise a augmenté à un taux moyen de plus de 3 % l’an (doublement en moins de 24 ans). Le Rwanda figure parmi les pays les plus peuplés de monde. La densité au Rwanda est le triple du Nigeria, troisième pays d’Afrique pour la densité. En 1990, elle était de 760 personnes au km2, soit plus que celle du Royaume-Uni. Le développement économique du Rwanda fut stoppé par la sécheresse et l’accumulation de problèmes environnementaux. Le pourcentage de la population consommant moins de 1600 calories par jour (niveau en dessous de celui de la famine) était de 9 % en 1982, 40 % en 1990). Il n’est pas rare, même après le génocide de 1994, d’entendre des Rwandais soutenir qu’une guerre était nécessaire pour diminuer une population en excès et pour la ramener au niveau des ressources en terre disponibles. »

 

            Alors que les malthusiens sont historiquement les premiers objecteurs de croissance, leur influence reste confidentielle. Les humains préfèrent se tuer que réfléchir, cela va plus vite…

1 réflexion sur “génocide programmé”

  1. Une trop forte densité de population rajoutée à des conflits ethniques aurait donc provoqué cette « guerre civile » et finalement ce génocide: comment se fait-il que personne n’ai jamais évoqué cette cause ? Devant tant d’aveuglement ou de dissimulation, les personnes convaincues des méfaits pour la Biosphère de la trop forte croissance démographique humaine ne pourraient-elles pas se regrouper pour enfin agir concrètement ?

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