En 2013, la dette publique des USA était déjà de seize mille milliards (16 000 000 000 000) de dollars. Début 2022, on pensait que le montant de la dette devrait bientôt atteindre 29 000 milliards de dollars. En mai 2023, on la trouve à 31 381 milliards de dollars ! Si le krach boursier du type 1929 n’a pas lieu dans le jours qui viennent, de toute façon il aura lieu bientôt, entraînant son lot de faillites en chaîne et de chômage de masse dans un contexte géopolitique et écologique qui multiplie déjà les risques de déflagrations. L’économie libérale nous mène d’autant plus à la ruine que la planète a été tellement pillée par nos politiques croissancistes antérieures qu’il n’y a plus assez de ressources naturelles pour envisager un rebond économique quel qu’il soit. Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere :
USA, seize mille milliards de dollars de dette publique (octobre 2013)
Shutdown aux USA, s’endetter sans limites (décembre 2021)
Krach boursier aux USA, avant-goût du mondial (janvier 2022)
Arnaud Leparmentier : Les États-Unis vont atteindre dans quelques semaines le plafond d’endettement fixé par le Congrès à 31 381 milliards de dollars (environ 29 000 milliards d’euros), le défaut de paiement (la faillite) approche. Donald Trump sur CNN : « Je dis aux républicains, il nous faut des coupes budgétaires massives. » Joe Biden refuse toute conditionnalité et répète qu’il ne cédera pas au chantage : « Eviter le défaut de paiement est un devoir fondamental du Congrès des États-Unis. » Le plafond de la dette est une particularité américaine, esquissé en 1917, lors de l’entrée en guerre des Etats-Unis, pour permettre au Trésor d’emprunter sans demander à chaque fois l’autorisation du Congrès qui a autrement tous les pouvoirs budgétaires. Depuis 1960, ce plafond a été relevé à 78 reprises par le Congrès.L’administration Biden affiche un déficit de 5,2 % du PIB, la dette atteignait 107 % du PIB en 2019, elle est montée à 128 % en 2020 et devrait augmenter de près de 20 points d’ici à 2033. Les républicains veulent s’attaquer à l’Inflation Reduction Act (IRA), le plan massif de subventions énergétiques adopté à l’été 2022… constitué de crédits d’impôts illimités !
Le point de vue des écologistes économes
Samuc : Donc un plafond relevé 78 fois ne pourrait pas être hissé une 79ème fois ?
A. Gauthier : Ce n’est pas un souci pour les États-Unis depuis que la majorité des monnaies se définissent par rapport au dollar et non plus l’or dont les réserves sont insuffisantes. Du coup ils sont le seul pays à pouvoir frapper de la monnaie à valeur constante. D’où la phrase de Nixon : « le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème »
Un Suisse : Les USA utilisent la planche à billets sans limite et je suis prêt à parier qu’ils finiront par annuler tout ou partie de leur dettes d’un trait de plume législatif en envoyant se faire paître les détenteurs étrangers de bons du trésor US.
Kiamb : On a la même info régulièrement ,«ils vont être obligés de licencier 100 000 fonctionnaire fédéraux »… et puis tout s’arrange chaque année au dernier moment.
le sceptique : Il y a un siècle, la crise de 1929 a été le déclencheur mondial de l’étatisme au sens où l’État devenait le garant en dernier ressort de tout, quitte à dépenser beaucoup. Après quelques hésitations, les capitalistes ont trouvé cela cool, ils pouvaient ajouter de la dette d’État à leur portefeuille avec la quasi-certitude que l’État matraquerait et exproprierait sa population pour que la dette soit payée. C’est ce que pensent aujourd’hui certains qui disent « il y a davantage d’épargne que de dette » (sous-entendu : on peut toujours vider le bas de laine des gens pour la plus grande gloire de l’étatisme et de ses dépenses). Ne serait-il pas logique que la prochaine grande crise soit celle de la dette publique ?
Michel SOURROUILLE : L’histoire humaine aux temps de l’économie souveraine est une impasse tragique qui ne fait que repasser les mêmes plats pour aboutir à un krach financier et/ou des affrontements militaires sans fins. Et n’oublions pas que tous ces riches qui vivent à crédit, c’est aussi NOUS en France. Notre dette est de 3000 milliards d’euros. Tous les citoyens des pays croissancistes vivent au détriment du capital naturel, ils le dilapident, mais quand il n’y aura plus de pétrole mais le réchauffement climatique, on s’apercevra alors, mais un peu tard, que l’argent ne se mange pas.
CH TokTik : Le bateau est ivre et les marins aussi… mais les plus riches auront des canots de sauvetage et les 2nde classe se retrouveront à la mer….comme d’hab.
Tout est lié et tout se recoupe. Hier (“La Décroissance dans les colonnes du MONDE”) nous parlions des indicateurs. Et de ces nouvelles jauges et autres sondes que certains veulent rajouter pour permettre à nos pilotes de mieux gérer. Le vol, les turbulences, la descente, l’atterrissage, le krach, bref tout ! Et n’importe quoi bien sûr. Et je disais donc que pour moi ça ne servait à rien d’en rajouter, toujours plus, que nous en avions largement assez comme ça, des indicateurs : « assez, c’est assez » !
Un jour, un type qui bossait dans la maintenance des avions, me racontait que lorsqu’il était emmerdé avec une jauge défectueuse… il la débranchait. Fini le problème !
Pour autant ce type n’était pas un j’en-foutre, non loin de là. Bien sûr il ne réglait pas tous les problèmes des avions ainsi. Mais seulement lorsqu’il s’agissait de ces voyants et ces jauges à la con. ( à suivre)
Comme le voyant du système de désodorisation des toilettes, ou celui de la fumeuse sonde du «PIB ressenti». La Dette c’est exactement pareil. La Dette c’est du vent !
Petite leçon d’économie (9min45), l’occasion de revoir et réécouter Bernard Maris :
– “ L’argent c’est du vent ! La dette c’est du vent ! “ ( 16 août 2019 sur YouTube )
Partant de là, comment faire pour éviter le Krach ? Le Krach… quel krach ?
Oh pas le Grand Krach, bien sûr, mais juste celui que redoutent les capitalistes.
Pour éviter un krach du type 1929, ce qui serait déjà pas mal, eh ben c’est tout simple, et c’est tout con, yaka supprimer la Bourse. L’idée n’est pas nouvelle.
Seulement là encore c’est comme avec le reste. Pour se faire croire qu’ON s’attaque à un problème, ON se contente seulement d’en parler. Blablabla !
– Faut-il supprimer la Bourse ? (Le MONDE 11 mars 2010 )
– Et si on supprimait la Bourse ? (Usbek & Rica 11 août 2017)
Et dans celui-là, article, il n’y a même pas lieu de se poser la question :
– Il faut fermer la Bourse
( par Frédéric Lordon, 12 mars 2010 – blog.mondediplo.net )
Là encore une bonne leçon d’économie. Et dans un style délicieux !
– « Mais si mon bon monsieur, c’est bel et bien la fermeture de la Bourse que je prône ! Je concède que c’est un peu rude à avaler… Cependant pour les petits estomacs, j’ai une sorte de formule à la carte, avec un étagement de recettes anti-actionnariales rangées dans l’ordre de l’épicé croissant. En amuse-bouche, je propose, en effet, de commencer par une formule de « ralentissement » [etc.] »
Et en guise de conclusion, la réponse de Lordon à cette amusante question que lui pose le grand Maître Lévy :
-« Pensez-vous que les partis de gauche de gouvernement soient capables d’intégrer vos arguments ?
Les partis de gauche de gouvernement mangent des graines et font à peine cuicui. »
– « Et n’oublions pas que tous ces riches qui vivent à crédit, c’est aussi NOUS en France. Notre dette est de 3000 milliards d’euros. Tous les citoyens des pays croissancistes vivent au détriment du capital naturel, ils le dilapident, mais quand il n’y aura plus de pétrole mais le réchauffement climatique, on s’apercevra alors, mais un peu tard, que l’argent ne se mange pas. » ( Michel SOURROUILLE )
En effet NOUS en France. Qui vivons comme des petits-bourgeois, gentilhommes ou pas (lire le bouquin d’Alain Accordo), sur le dos de milliards de pauvres de part le monde. Sauf qu’en France, des millions de gens triment dur et souffrent. Ne les oublions pas. Notre dette, l’argent, c’est du vent. Le capital naturel, l’eau, la nourriture ça c’est autre chose. Ne mélangeons pas tout.