Histoire d’eau, un futur très inquiétant

Après avoir épuisé les ressources non renouvelables au XXe siècle, nous entrons dans la raréfaction des ressources renouvelables, à commencer par la plus précieuse, celle qui est nécessaire à notre corps et fait vivre l’agriculture, l’eau. Rappelons-nous le verre d’eau de René Dumont lors de la présidentielle 1974, ou alors découvrons la video. Dans combien de temps couperons-nous l’eau pour cause de factures impayées ? C’est déjà le cas dans plusieurs pays sur la planète. Il y aura des guerres de l’eau, elles ont déjà commencé.

Frédéric Denhez : La terre est craquelée, tombant du robinet elle est invisible. C’est lorsqu’elle manque ou qu’elle submerge que l’on parle d’elle. L’eau. En écologie, il n’y a pas de demi-mesures dans les médias. On est pour ou on est contre, si on n’est pas désespéré c’est que cela n’existe pas pour nous. Depuis quinze jours, le sol desséché ramène la France à l’état de pays du Sud, mais la nécessaire baisse de la consommation se heurte aux gens qui lavent leur voiture, aux propriétaires de piscine et, évidemment, aux agriculteurs.

Le modèle Drias-2020 agrège beaucoup de données habituellement éparpillées : à terme, c’est-à-dire à la fin du siècle, la France pourrait – le conditionnel est le temps de la science, seule la religion a le droit d’user du futur – être coupée en trois parts. Au nord d’une ligne Rouen-Strasbourg, il pourrait pleuvoir en moyenne plus dans l’année qu’aujourd’hui. Au sud d’une droite Bordeaux-Grenoble par contre, l’eau pourrait se faire désirer, tandis qu’entre ces deux lignes, le statu quo s’installerait. En moyenne, à l’échelle du pays, rien ne changerait. Mais dans le bassin Adour-Garonne, c’est un monde différent qui est à préparer, car la différence entre quantités disponibles et besoins pourrait être aller jusqu’à 1,2 milliard de mètres cubes, d’ici à 2050. On le sait, le sud-ouest et le pourtour méditerranéen vont souffrir de l’eau. La Côte d’Azur devient le Maghreb, l’Occitanie devient comme la Côte d’Azur. D’où la tentation du monde agricole de la stocker quand personne n’en a vraiment besoin, l’hiver, pour la garder jusqu’en été, au cas où il faudrait arroser. Non, leur répond-on, l’irrigation, les barrages-réservoirs, c’est de l’eau qui n’ira pas dans le milieu naturel et qui ne servira qu’à faire de la culture d’exportation, du vilain maïs pour nourrir des vaches qu’il ne faut plus manger parce qu’en rotant, elles font vibrer la planète !

Il faut faire de la permaculture partout, un andain, une bûche dessous, du soleil, trois gouttes, et l’on vivra de jardins nourriciers et de forêts comestibles. Le maraîchage, voilà vers quoi l’eau devrait aller en priorité. Vers ce qui nourrit l’homme directement plutôt que vers les cultures de compléments pour animaux. Le blé et l’orge au lieu du maïs. Des sols jamais découverts, sous la protection de cultures intercalaires qui captent l’azote et nourriront vers de terre et nématodes. Le sol est un puits de carbone et la meilleure des éponges. À l’ombre de la luzerne et de la haie, il sait conserver l’eau. L’adaptation est en cours, elle coûte cher, elle coûtera de plus en plus cher. Il reste une résilience qui peine à s’installer, développer une culture de la rareté.

Lire, 22 mars 2021, Journée mondiale de l’eau

Lire aussi, Pas d’alternative, nous manquerons d’eau (3 août 2020)

Lire en plus, Journée mondiale de l’eau, un constat de pénurie (22 mars 2019)

13 réflexions sur “Histoire d’eau, un futur très inquiétant”

  1. Marcel Duterte

    Les assoifoaffamés , on devine aisément de quel continent ils proviennent : un continent qui nous pompe le fric (pompe afrique) et dont les taux de natalité sont affolants .
    Dès lors, malgré toute la cruauté dont ils sont et seront de plus en plus victimes, je me dois de rejoindre BGA80 sur le fait que la mortalité en découlant constituera un puissant outil pour enrayer la surnatalité voire de dépopulation si nos crétins de dirigeants , aussi lâches que pseudo humanistes, ne leur envoie des machines de déssalement
    Cela empêchera aussi les survivants devenus faibles d’ entreprendre la traversée vers l’ Europistan en vue d’y déverser leur trop- plein de population !

    1. Misère misère !

      Un continent qui nous pompe le fric … elle est bonne bonne celle là, aussi !!!
      Et NOUS, qu’est-ce qu’on LEUR pompe ? Et qu’ils en font de ce fric, les assoifoaffamés… ils le boivent, ils le bouffent ?

      – « La pompe à fric pour des pompes en Afrique… Des milliards d’euros ou de dollars même dans les pays où ils n’ont pas à boire. Triste sort de ces êtres exploités par des compagnies qui ne taperaient même pas un puits, pour leur en distribuer l’eau de la vie. On exploite leurs richesses, on en tire toute la noblesse mais toujours la soif et la faim pour ces peuples en faiblesse. Ce monde se vaut-il d’exister, sans une parité d’en chercher l’égalité et de ne trouver que des abus d’inégalité.» (Descrea – http://www.dicocitations.com)

    2. Misère misère !

      Un continent qui nous pompe le fric … elle est bonne bonne celle là, aussi !!!
      Et NOUS, qu’est-ce qu’on LEUR pompe ? Et qu’ils en font de ce fric, les assoifoaffamés… ils le boivent, ils le bouffent ?

      – « La pompe à fric pour des pompes en Afrique… Des milliards d’euros ou de dollars même dans les pays où ils n’ont pas à boire. Triste sort de ces êtres exploités par des compagnies qui ne taperaient même pas un puits, pour leur en distribuer l’eau de la vie. On exploite leurs richesses, on en tire toute la noblesse mais toujours la soif et la faim pour ces peuples en faiblesse. Ce monde se vaut-il d’exister, sans une parité d’en chercher l’égalité et de ne trouver que des abus d’inégalité.» (Descrea – dicocitations.com)

  2. Le manque d’eau est le meilleur moyen de contraception et contraception gratuite en plus ! Et oui les moules se dessécheront et ne seront plus en état de reproduction. Puis comme dit si bien Michel, les yakafaucon ne servent à rien, il n’y a pas d’autre choix que de laisser faire, autrement dit laisser clapser les assoiffés et puis c’est tout !

    1. Parti d'en rire

      Je sais bien que t’en es le spécialiste maison, et même le Champion, mais faudrait quand même arrêter le Grand n’importe quoi. Ta théorie sur les moules desséchées ne tient pas. Rappelle-nous déjà le taux de fécondité des pays d’Afrique subsaharienne… Et puis dans cette affaire il n’y a pas que les moules, t’oublies les nouilles. Tant que t’as de l’eau au robinet profite d’aller tremper la tienne. D’autre part, même si les yakafaucon ne servent à rien, il n’est pas question pour moi d’accepter de laisser clapser les assoiffés. Ni les affamés, les frigorifiés, les desséchés et Jean Passe.

      1. « D’autre part, même si les yakafaucon ne servent à rien, il n’est pas question pour moi d’accepter de laisser clapser les assoiffés. Ni les affamés, les frigorifiés, les desséchés et Jean Passe. »

        Mort de rire ! ET tu comptes faire quoi pour abreuver d’eau les assoiffés ? Continuer de brailler sur Biosphère ? Techniquement parlant, tu ne feras rien ! Tu vas juste continuer de brailler sur Biosphère pour donner l’impression que tu agis c’est tout ! Pour le coup je vais reprendre à mon compte l’expression très UmPs = « Vas y ! Cause toujours !  » (c’est ma manière de rejoindre ton parti d’en rire ^^ sic ! )

        Sinon pour ma part, je l’accepte, tout simplement parce que ne pas l’accepter conduit à devenir un maniaco-dépressif, puisqu’on ne peut pas agir à notre niveau, tout ce qu’on peut faire c’est rester les bras-ballant pour accuser le coup ! Mais en l’acceptant on ne se prend plus la tête…

      2. Parti d'en rire

        Pour abreuver d’eau les assoiffés ??? Elle est bien bonne celle-là !!!
        Eh ben Moi je ne suis pas comme Toi, je vais te répondre. Moi, vois-tu, j’avais pensé partir au Sahel. Pour creuser un puits. Pour pouvoir dire : «Moi, Môsieur, je FAIS quelque chose !» Seulement, comme Toi je suis allergique au soleil. (BGA 24 MARS 2021 à16:13 )
        En plus je suis vieux et fatigué. Pas comme Toi, quoi !
        Donc sur ce coup t’as entièrement raison, TECHNIQUEMENT PARLANT je ne vais rien FAIRE. Exactement comme Toi et comme 99% de ceux qui blablatent et qui scribouillent, ici ou là, sur les blogs, dans les assos, les bureaux, ministériels ou autres, et qui au mieux se con tentent de pondre des tas de yaka-faucon, bref qui ne branlent rien. Misère misère ! Quant à rester les bras ballants, faudra que tu nous expliques comment tu FAIS pour ta branlette.

      3. Et ben voilà, on est d’accord, personne ne boira davantage d’eau en Afrique ! D’autant que ça impliquerait de prendre l’avion et d’aggraver le réchauffement climatique, la bonne blague ! Et oui, les volontaires pour se rendre dans les pays du sud afin d’y creuser les puits, doivent se compter sur les doigts d’une main ! Au mieux 5 français sur 67 millions d’habitants, pour un population africaine qui double tous les 20 ans, soit 4 milliards en 2100…. Enfin 4 milliards s’ils parviennent à boire, chose que les africains ont du mal à faire à 1 milliard, ça va être encore beaucoup plus compliqué d’étancher la soif pour 2.3 ou 4 milliards d’habitants ! Et oui, la majorité ne parviendra pas à boire, et nombreux sont celles et ceux qui vont se déshydrater…

      4. Eh ben voilà, si on est d’accord c’est super. Ceci dit je ne vais pas rater l’occasion de rappeler qu’un politique (et candidat) essaie régulièrement de mettre l’eau sur le devant de la scène. Un écolo bien sûr ! Alors c’est qui ?
        C’est Mélenchon. Probablement influencé par René Dumont. 😉
        Seulement à chaque tentative, ce pauvre Méluche est sommé par ses contradicteurs à devoir répondre à leurs obsessions identitaires et sécuritaires, l’immigration, l’islam etc. Même le jour où il n’y aura plus d’eau dans les pissines, les andouilles continueront à nous amuser avec des histoires de Burkini.

  3. Très bon article de Frédéric Denhez. J’aime bien ce passage :
    – « Ces écolos bas du front, à l’âme plus sèche que le sol craquelé, feraient bien d’aller à la terre pour se rendre compte. »
    En effet. Hélas rien ne garantit qu’ils comprendraient pour autant. Tellement ils sont aveuglés par leur dogmatisme. La vision binaire et le manque de jugeotte constituent une calamité peut-être bien plus grave que le manque d’eau. La juste mesure bordel !

    1. Exemple : Je vis dans le Sud-Ouest, je vois des plaines recouvertes de maïs, je vois tous ces canons qui arrosent… je vois les rivières quasiment à sec… et bien sûr il n’y a pas que moi pour le voir. D’où l’idée de construire des retenues, des réservoirs.
      Et du coup, inévitablement, on retrouve les binaires. Les maïsiculteurs sont évidemment POUR, et les zécolos sont CONTRE. Et du point de vue des uns comme des autres, les autres sont TOUS des cons ! Autrement dit, au diable les nuances, au diable le juste milieu et merde à la juste mesure ! Avec ça nous voilà bien avancés, misère misère !
      De mon point de vue… si elle doit ensuite être utilisée intelligemment, raisonnablement… je ne vois aucune bonne raison de nous interdire de stocker de l’eau. Encore faudrait-il que j’ai raison… Et au fait, c’est quoi déjà la raison ?
      Quoi qu’il en soit, comme je ne suis pas CONTRE c’est que je suis POUR. 😉

      1. et bien dansez maintenant

        On peut visionner le thinkerview avec Emma Haziza pour le constat et la conception permaculturelle pour les stratégies et structures (voir Andy Williams).
        La place de l’eau, tout son cycle devrait être prioritaire dans toutes les conceptions humaines alors qu’elle est au mieux ignorée et le plus souvent vue comme un problème, en ville, chez soi, et même dans toutes nos fermes qui ne récoltent même pas l’eau qui tombe en hiver sur tous leurs hangars. Il est plus facile d’utiliser l’eau de la ville ou de puiser dans les nappes phréatiques pour remplir sa bassine. Le tout subventionné!
        Sachant que la meilleure captation et gratuite, c’est le sol qui le réalise. Mais leurs sol est mort-vivant grâce aux béquilles chimiques…

      2. D’accord avec vous. Là il est un peu tard mais je ne manquerais pas regarder cette vidéo. De mon côté je vous conseille celle que Frédéric Denhez met en lien (1) à la fin de son article, au sujet de ces fameuses bassines. (vidéo du webinaire organisé par les JNE Nouvelle-Aquitaine)
        Quand je parlais des retenues et des réservoirs, je ne pensais pas à ces cochoncetés, mais plutôt à ces petits lacs, avec des arbres autour, et des poissons dedans, des grenouilles etc. 😉

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