Inégalités : quelle norme pour le suffisant ?

Personnellement, si j’héritais d’un patrimoine de rapport, mettons plus ou moins 1 300 000 euros qui est le seuil pour être redevable de l’IFF (impôt sur la fortune immobilière), je ne saurai pas quoi faire de mon argent si ce n’est le donner à Greenpeace ou équivalent. Mais que font donc les riches de leur richesse, si ce n’est devenir de plus en plus riches ET dépenser en frivolités du type bateau de plaisance et places en palace ?

Lire, explosion des inégalités, délires mégalomanes

Suite aux crises à répétition depuis 2008, l’injection massive de liquidités par les banques centrales a largement profité aux plus gros détenteurs de patrimoine. Le rapport, du Laboratoire sur les inégalités mondiales (World Inequality Lab), publié le7 décembre 2021 en témoigne ; les 10 % les plus riches possèdent désormais les trois quarts du patrimoine mondial quand la moitié la plus pauvre de l’humanité n’en détient que 2 %. L’éditorial du MONDE ose : « Cet écart n’est plus soutenable ». Jusqu’à présent médias et économistes ont constamment célébré la mondialisation financière, flatté la Chine « atelier du monde », congratulé l’immigration… et puis plouf ils constatent le risque d’avalanche et sonnent le tocsin : « L’heure est grave. Très grave ! Faut agir ! » Ils ont chouchouté les causes, et maintenant ils chouinent devant les conséquences. Inégalités à l’échelon planétaire, le coté yakafokon a de quoi faire bien rigoler.

Lire, Les inégalités du point de vue écologiste

Marie Charrel : « C’est le plus grand défi des décennies à venir : comment concilier transition écologique et justice sociale ? Les 10 % des adultes les plus riches de la planète captent 52 % des revenus mondiaux, lorsque les 50 % des plus pauvres s’en partagent 8,5 %. En 2020, les milliardaires ont engrangé un gain de patrimoine de 3 600 milliards de dollars l’équivalent des dépenses annuelles de santé de l’ensemble des Etats du monde »,Or les inégalités ne sont pas une fatalité, elles résultent fondamentalement de choix politiques. La forte hausse des inégalités observées entre 1820 et 1910 s’est atténuée dans les économies avancées jusque dans les années 1980, grâce à la construction des Etats-providence. Des avancées ensuite érodées par la dérégulation du tournant libéral (Thatcher, Reagan et même Mitterrand) des décennies suivantes. Résultat, les disparités entre nations ont baissé, celles au sein même des pays se sont creusées. »

Quant aux inégalités écologiques, c’est pas la joie non plus. Les pays opulents sont historiquement responsables de l’essentiel des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Et, au sein de chaque pays, les ménages aisés sont les plus gros pollueurs. Les principaux émetteurs de la planète sont ainsi les 10 % les plus riches aux Etats-Unis, avec 73 tonnes de CO2 par an, contre 9,7 tonnes par an pour les 50 % les plus pauvres. Le fossé est moins grand en Europe (29,2 tonnes contre 5,1 tonnes), et l’Afrique subsaharienne reste la moins émettrice (7,3 tonnes contre 0,5 tonne). Voici pour compléter quelques commentaires sur lemonde.fr :

Maurice Benzaquen : La presque totalité des ménges Français fait partie des 10 % désignés comme profiteurs du système, et à tous points de vue : financier, écologique, sanitaire. A force de moyennes et de généralités, on a peut-être des titres de unes, on a peut-être des slogans, mais on ne saisit rien de la réalité ni du vécu des peuples.

Helga : Bref, pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait que la majorité des Occidentaux aient le niveau de vie de la majorité des Africains. Non merci.

Humphrey : Il reste donc à poser LA question qui dérange : « Quel est le niveau optimal d’inégalités pour offrir le meilleur niveau de vie moyen ? » Je ne connais pas les études ou statistiques sur ce sujet pourtant fondamental. Si ces études existaient, j’imagine qu’elles serviraient de référence pour tous les économistes, ministres et autres journalistes.
Alfred K. : Il appartient à quelques économistes de traiter des sujets sociaux les plus fondamentaux, pendant que la plupart des intellectuels regardent ailleurs et que les médias préfèrent exploiter les filons Zemmour et Covid.

RLap : Il y a quelques décennies les communistes nous disaient que seuls les travailleurs manuels créaient de la valeur, puis ils ajoutèrent les intellectuels. Aujourd’hui à peu près tout le monde pense que les chefs d’entreprise qui ont pris le risque financier de faire fabriquer pour les vendre, de nouveaux « objets » sont utiles à la société en créant des emplois et en satisfaisant les besoins ou les envies!

Fëp : Des chefs d’entreprise qui utilisent des ouvrier payés au SMIC pour fabriquer des trucs qu’on revend en se faisant de la marge dessus ? Enlevez les ouvriers, et tous les autres intermédiaires, et dites moi comment il produit de la richesse le patron dans son costard, avec ses petites mains fragiles qui vont pas tenir 5 minutes dans la ferraille sans avoir un bobo à soigner…

Izy : La richesse se crée par le travail., elle devrait donc revenir au travail. Pas à la paresse des spéculateurs, des rentiers, des actionnaires qui s’enrichissent en dormant.

LaVénalitéenMarcHe : Fait avéré depuis le moyen âge, la suite seigneurs, capitaines d’industrie, gros patrons… Trouvez un mot poli pour « féodalisme » ou « exploitation » si ça vous amuse.

Jessv : 80 % de la population en France (et dans les pays comparables) appartient à l’échelle mondiale aux 10 % les plus riches. Elle n’a donc rien à gagner suite à un rééquilibrage des richesses. Ça fait beaucoup de monde à convaincre (encore plus si les 20 % défavorisés votent moins en moyenne que les 80 % de privilégiés..).

Lire, La fin des inégalités, c’est pour demain !

7 réflexions sur “Inégalités : quelle norme pour le suffisant ?”

  1. Esprit critique

    Comme le GIEC depuis 1990 (31 ans), depuis des lustres les organismes chargés d’observer et mesurer les inégalités (ONU, Oxfam, Observatoire des inégalités, World Inequality Lab etc.) publient régulièrement leurs rapports. Ces rapports se suivent et se ressemblent, et finalement on peut dire qu’ils se résument en deux mots : TOUJOURS PLUS.
    – de CO2 et autres GES dans l’atmosphère, avec toutes les conséquences que nous savons.
    – d’inégalités et de misère, partout dans le monde et bien sûr «chez nous» en France.
    – de milliardaires toujours plus riches.

    1. Esprit critique

      Bien sûr… il n’ y a pas que ça qui augmente. Comparons toutefois ce qui est comparable, telle ou telle exponentielle (avec ou sans « ») avec telle autre, et puis essayons de voir à quoi pourraient servir tous ces milliards.

      – Le nombre de milliardaires dans le monde a augmenté de 13,4% en 2020, malgré la pandémie ( businessinsider.fr 21/09/2021 )
      – Le nombre de milliardaires français a augmenté de plus de 14% pendant la crise du Covid-19 ( francais.rt Avec AFP 7 juil. 2021 )
      – Pendant la pandémie, l’indécent enrichissement des milliardaires français ( OXFAM France 19 avril 2021 )
      – L’augmentation de la fortune de Bernard Arnault l’an dernier correspond aux dépenses annuelles de personnel des hôpitaux publics  ( L’AntiCapitaliste 15/07/2021 )

    2. – “Inégalités : quelle norme pour le suffisant ?” (Titre Biosphère)
      Avant de réfléchir à ce que devrait être cette norme … pour le suffisant … je pense que nous devrions d’abord nous en prendre aux plus indécents. Mais «gentiment» bien évidemment. 😉 N’ayons pas peur de mettre des noms sur ceux qui incarnent cette indécence. ( Lire cet article de l’AntiCapitaliste, cité précédemment )
      Déjà que nous allons très mal, nous n’avons surtout pas intérêt à en rajouter, toujours plus. Bien que les deux soient liés, cette indécence doit être encore plus révoltante que les inégalités sociales. Nous ne devons surtout pas nous habituer à cette indécence, cette insolence, cette démesure. Sinon nous allons finir par la juger normale, dans l’ordre naturel des choses, et ce serait alors la porte ouverte à tout.
      En attendant, le Pognon est là, les solutions existent, elles sont politiques.

  2. et bien dansez maintenant

    On reprend chez nous aussi le fameux slogan de Bush père:
    « Notre mode de vie n’est pas négociable »
    comme si c’était un choix…
    Si j’étais riche, je commencerais par la base qui sont la réalisation de nos besoins vitaux.
    Le 1er: l’air (le seul où notre contrôle individuel est impossible),
    Le 2ème: l’eau (gestion dans sa captation, son usage et son traitement)
    Le 3ème: la nourriture (assurer durablement sa production)
    Le 4ème: habitat et habits (pour celui-là les riches étaient au point, en excès!)
    Le 5ème: l’énergie (production durable pour chauffage, cuisson, déplacement)
    Le « dernier »: une société apaisée pour assurer du lien social, une santé et de la sécurité.
    Mais chez les richous, on commence par du futile: Porsche, piscine, voyage, bijoux…

  3. « L’éditorial du MONDE ose » … nous dit Biosphère.
    Grâce à Audiard nous savons désormais que c’est à ça con les reconnaît.
    En effet, le quotidien des affairistes Niel-Pigasse et Kretinsky ose :
    – « En 2020, les milliardaires ont ainsi engrangé des gains de plus de 3 000 milliards d’euros grâce à la forte hausse de l’immobilier et des marchés financiers. Les 10 % les plus riches possèdent désormais les trois quarts de la richesse mondiale quand la moitié la plus pauvre de l’humanité n’en détient que 2 %. Cet écart n’est plus soutenable. »

    Un tel écart (degré d’injustice) n’est donc plus… SOUTENABLE !
    C’est nouveau ça vient de sortir. Elle est bien bonne celle là !

    1. Tous ensemble tous ensemble !

      Le soutenable est à la mode, lui aussi se conjugue à toutes les sauces. Lapalisse a dit que si ce n’est plus soutenable c’est que c’est insoutenable. Or, d’insoutenable à insupportable il n’y a qu’un pas. L’insupportable devient vite inacceptable, inadmissible, etc. et finit par devenir RÉVOLTANT ! Gilets jaunes, bonnets rouges et chaussons verts, tous ensemble tous ensemble ouai ouai !

    2. Parti d'en rire

      – « L’heure est grave. Très grave ! Faut agir ! »
      Tu l’as dit bouffi ! Bien vu le ventru ! Alors pour éviter la Chienlit (ce que les affairistes supportent plutôt mal) YAKA revenir à un écart SOUTENABLE. Mais pour ça d’abord FOKON réponde à Humprey et à « LA question qui dérange : Quel est le niveau optimal d’inégalités pour offrir le meilleur niveau de vie moyen ? »
      C’est vrai ça c’est quoi une inégalité optimale… et là derrière une injustice juste ? Optimale, juste, soutenable et durable et en même temps, bonjour le grand n’importe quoi. Autant réfléchir à la meilleure dose moyenne optimale de vaseline. Vaseline ou Soma (Le Meilleur des Mondes) à chacun sa came, en attendant.
      Et pour moi là STOP ça suffit, j’ai ma dose merci !

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