Il existe aujourd’hui des dispositions mondiales régissant le commerce des os de dinosaures, mais pas celui des chars ! Le commerce des armes conventionnelles est pourtant estimé à 70 milliards de dollars (55 milliards d’euros) par an. Si ça amuse l’humanité de s’entre-tuer, la biosphère n’en a rien à cirer. Le problème, c’est que le conflit armé empêche les différentes ethnies qui se massacrent de construire la paix, ce qui se fait au détriment des équilibres des écosystèmes : on puise dans les ressources non renouvelables pour fabriquer les armes et payer les belligérants, on détériore les espaces naturels, on empêche les paysans de cultiver la terre pour nourrir la paix. La France, quatrième exportateur d’armes avec un solde commercial positif de 2,7 milliards d’euros, est complice de cet état de fait. La conférence consacré au Traité international sur le commerce des armes classiques (TCA) a en effet débuté le 3 juillet que déjà on s’enlise dans les questions de procédure*. Les industriels français concernés ont transmis une lettre aux ministres de la défense et des affaires étrangères pour exprimer leurs inquiétudes commerciales**.
Pour le moment, l’UE interdit les exportations dans les pays présentant un « risque manifeste » de violation des droits de l’homme. Le Traité proposerait d’interdire selon un critère moins strict : « risque substantiel » d’atteinte aux droits humains. Les Occidentaux, soucieux de protéger leurs intérêts industriels, se disent partisans d’un texte fort et contraignant uniquement s’il est suivi par l’ensemble des principaux pays exportateurs. Un consultant relève : « Si tous les Européens, représentant 29 % des exportations internationales d’armement, vont signer le traité, les Etats-Unis, avec 50 %, envisagent de ne pas le ratifier, tout comme la Russie, la Chine et Israël, qui font le reste du commerce mondial. » Mais les Etats-Unis sont à l’origine de 40 % des exportations. La Russie est le principal fournisseur du boucher de Damas. Ces pays feront tout pour bloquer le débat. Par exemple Moscou et Pékin ne veulent pas de contraintes et refusent toute référence aux droits de l’homme. Autant dire que le TCA ne verra pas le jour. En fait le problème de fond reste le même et paralyse toutes les conférences internationales quel que soit leur objet, les armes conventionnelles, la dissuasion nucléaire ou le réchauffement climatique : qui commence ?
Attendre des autres qu’il soit fait un pas collectif dans le bon sens est une sinistre hypocrisie. Si j’étais président de la République française, j’arrêterai toute exportations d’armes vers d’autres pays, je mettrais fin à l’absurde dissuasion nucléaire, j’appliquerai le protocole de Kyoto en faisant de la France un pays en pointe dans les économies d’énergie, je servirai d’exemple pour les autres pays qui, un jour ou l’autre, emboîteront le pas en se disant : mais pourquoi donc je n’ai pas agi ainsi avant ! Pourquoi donc avoir tant attendu pour suivre la voie de la sagesse ! J’ai bien peur de ne jamais connaître ce moment…
* LE MONDE du 4 juillet 2012, Ouverture confuse de la conférence sur les armes
** LE MONDE du 4 juillet 2012, Le scepticisme et l’inquiétude des industriels français
encore un échec international !
Les 193 pays membres de l’ONU se sont quittés le 27 juillet sans adopter aucun texte. Les Etats-Unis ont prétexté avoir besoin « de plus de temps pour étudier le texte », un texte qui faisait largement consensus*.
Dire que le président de ce pays pourri, Obama, a reçu le prix Nobel de la paix ! Mais la pourriture est bien partagée : la France a donné des armes à pas moins de 17 pays pour la seule année 2010 !
* LE MONDE du 29-30 juillet 2012, Le traité de l’ONU sur le commerce des armes conventionnelles n’a pas été signé.
encore un échec international !
Les 193 pays membres de l’ONU se sont quittés le 27 juillet sans adopter aucun texte. Les Etats-Unis ont prétexté avoir besoin « de plus de temps pour étudier le texte », un texte qui faisait largement consensus*.
Dire que le président de ce pays pourri, Obama, a reçu le prix Nobel de la paix ! Mais la pourriture est bien partagée : la France a donné des armes à pas moins de 17 pays pour la seule année 2010 !
* LE MONDE du 29-30 juillet 2012, Le traité de l’ONU sur le commerce des armes conventionnelles n’a pas été signé.
Dans un discours de fin de mandat le président Eisenhower met en garde les États-Unis contre les dangers du « complexe militaro-industriel » :
« Cette conjonction entre un immense establishment militaire et une importante industrie privée de l’armement est une nouveauté dans l’histoire américaine. (…) Nous ne pouvons ni ignorer, ni omettre de comprendre la gravité des conséquences d’un tel développement. (…) nous devons nous prémunir contre l’influence illégitime que le complexe militaro-industriel tente d’acquérir, ouvertement ou de manière cachée. La possibilité existe, et elle persistera, que cette influence connaisse un accroissement injustifié, dans des proportions désastreuses et échappant au contrôle des citoyens. Nous ne devons jamais permettre au poids de cette conjonction d’intérêts de mettre en danger nos libertés ou nos méthodes démocratiques. Rien, en vérité, n’est définitivement garanti. Seuls des citoyens alertes et informés peuvent prendre conscience de la toile d’influence tissée par la gigantesque machinerie militaro-industrielle et la confronter avec nos méthodes et objectifs démocratiques et pacifiques, afin que la sécurité et les libertés puissent fleurir côte à côte. » (17 janvier 1961)
Même un président américain ne peut rien contre le complexe militaro-industriel…
Dans un discours de fin de mandat le président Eisenhower met en garde les États-Unis contre les dangers du « complexe militaro-industriel » :
« Cette conjonction entre un immense establishment militaire et une importante industrie privée de l’armement est une nouveauté dans l’histoire américaine. (…) Nous ne pouvons ni ignorer, ni omettre de comprendre la gravité des conséquences d’un tel développement. (…) nous devons nous prémunir contre l’influence illégitime que le complexe militaro-industriel tente d’acquérir, ouvertement ou de manière cachée. La possibilité existe, et elle persistera, que cette influence connaisse un accroissement injustifié, dans des proportions désastreuses et échappant au contrôle des citoyens. Nous ne devons jamais permettre au poids de cette conjonction d’intérêts de mettre en danger nos libertés ou nos méthodes démocratiques. Rien, en vérité, n’est définitivement garanti. Seuls des citoyens alertes et informés peuvent prendre conscience de la toile d’influence tissée par la gigantesque machinerie militaro-industrielle et la confronter avec nos méthodes et objectifs démocratiques et pacifiques, afin que la sécurité et les libertés puissent fleurir côte à côte. » (17 janvier 1961)
Même un président américain ne peut rien contre le complexe militaro-industriel…
Le complexe militaro-industriel (CMI) désigne l’ensemble de l’industrie de l’armement liées aux activités militaires d’un État. On le désigne aussi comme le « Triangle de fer », groupe de pression composé des chefs militaires et de diverses agences gouvernementales, des responsables des industries de l’armement et des parlementaires des commissions sur la Défense.
Le premier usage public du terme fut celui qui a été publié dans un manifeste pacifiste de 1914. Sa popularisation remonte à son emploi en 1961 par le président Dwight Eisenhower, qui avertissait les Américains des dangers d’une trop grosse influence des industriels.
Aujourd’hui, les exportations d’armement sont considérés comme soutien à la croissance du pays, les mouvements pacifistes ne peuvent donc presque rien contre le complexe militaro-industriel. C’est l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle qui va donner le glas de l’armement du monde, sauf que pendant de nombreuses années on utilisera encore les stocks de kalachnikovs et autres jouets pour s’étriper.
Le complexe militaro-industriel (CMI) désigne l’ensemble de l’industrie de l’armement liées aux activités militaires d’un État. On le désigne aussi comme le « Triangle de fer », groupe de pression composé des chefs militaires et de diverses agences gouvernementales, des responsables des industries de l’armement et des parlementaires des commissions sur la Défense.
Le premier usage public du terme fut celui qui a été publié dans un manifeste pacifiste de 1914. Sa popularisation remonte à son emploi en 1961 par le président Dwight Eisenhower, qui avertissait les Américains des dangers d’une trop grosse influence des industriels.
Aujourd’hui, les exportations d’armement sont considérés comme soutien à la croissance du pays, les mouvements pacifistes ne peuvent donc presque rien contre le complexe militaro-industriel. C’est l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle qui va donner le glas de l’armement du monde, sauf que pendant de nombreuses années on utilisera encore les stocks de kalachnikovs et autres jouets pour s’étriper.