Prison ferme, neuf et douze mois, pour deux opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, quatre autres à des peines de six à neuf mois avec sursis. Tous sont accusés d’association de malfaiteurs. En fait ils étaient surtout poursuivis pour leur participation à une manifestation non déclarée le 15 août 2017. Conduit par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le projet baptisé Cigéo vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, 85 000 mètres cubes de déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, à partir de 2035. Les commentaires sur lemonde.fr montrent deux avis complètement opposés, ceux qui ne voient qu’une certaine violence des manifestants et ceux qui constatent la violences avérée de la nucléarisation de la France. On devrait les mettre ensemble pour faire l’apprentissage d’une conférence de consensus, mais le résultat n’est pas garantie à l’avance…
Camtaoij : Ça manque un peu de précisions cet article. Les prévenus étaient accusés notamment de détention illégale d’objets explosifs et incendiaires, et de violences pour l’un d’entre eux, selon un article daté de juin. Cela semble plus grave que la simple organisation d’une manifestation non déclarée, non ?
Michel SOURROUILLE : Les sept opposants étaient initialement poursuivis pour « association de malfaiteurs », mais aussi « détention de substances ou produits incendiaires ou explosifs en bande organisée ». Ce n’était qu’un prétexte, un des militants relate : « Le représentant de l’État m’a dit : “On n’a pas droit de lutter en France contre le nucléaire, s’attaquer au nucléaire, c’est s’attaquer à l’Etat” ». Pour illustrer la disproportion des forces en présence, lors de la manifestation du 15 août 2017, les forces de l’ordre ont utilisé « 320 grenades lacrymogènes, 37 grenades GLI-F4, 21 cartouches de lanceurs de balles de défense et cinq grenades de désencerclement ». Et l’appareil judiciaire s’efforce de faire passer les anti-nucléaires pour des terroristes alors que ces lanceurs d’alerte n’ont qu’une obsession : protéger les générations futures…
Slibo : La honte. Politisation et privatisation de la justice au service d’une industrie mortifère. Stocamine bis est annoncé, les magistrats se porteront j’espère volontaires pour aller débarrasser ces déchets lorsque l’accident annoncé se produira.
Elzéard : Je ne sais que trop que le passage en force (sous une apparence de démocratie) de l’ANDRA est une autre forme de violence pour les générations futures, elle ne sera jamais condamnée… La violence institutionnelle conduit certains à la violence… Qui est à juger ?
lecteur assidu : Enfin, un tribunal reconnaît le droit aux Français de vivre sans toute cette violence zadiste et fasciste.
Velynes : Aux nucléocrates béats : depuis quand l’enfouissement des déchets nucléaire à vie longue est mâture ? Il y a 100.000 ans que les tests on commencé, ou 10.000, ou encore 1.000 ? Non, bien évidemment. Quelle civilisation a duré sans interruption le temps nécessaire à la maintenance de ce genre de site ? Aucune. Donc le pipeau de l’ANDRA, ça va 5 minutes pour les gens voyant plus loin que le bout de leurs nez. Cela dit, ne soyez pas timides, dites juste après nous le déluge (ce qui est exactement le comportement de tous les nucléocrates)
PJPTHOMAS : Si les juges de ce tribunal pouvaient officier à Paris, de nombreux GJ auraient sans doute rapidement cessé de tout casser en nous laissant une facture énorme à payer.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
3 juin 2021, Le procès « Bure », politiquement manipulé
3 février 2019, La crise mondiale des déchets nucléaires
31 mars 2018, Bure et la considération du long terme
@Velynes : car toi, bien sûr, perché(e) au sommet de ta « mâture », tu vois plus loin que le bout de ton nez. Bon, que nous soyons nucléocrate, nucléophile ou antinuke, une certitude est l’existence d’un stock de déchets RA ; alors qu’en faire ? Suivre la proposition des bisounours de Greenpeace et les surveiller en surface durant des siècles ? Alors que nous ne sommes même pas certains d’être encore en démocratie dans 10 ou 20 ans et que ces déchets constituent le matériau idéal des bombes sales. Alors, au lieu de le combattre, surveillons plutôt la réalisation de Cigeo, et à mon humble avis, travaillons à en supprimer la clause de réversibilité pour le rendre plus sûr.
@BK86 : Alors qu’en faire, de ces déchets RAdioactifs ? Eh oui, maintenant qu’il sont là, il faut bien faire avec. Ce qui ne veut pas dire qu’on fera bien. Eh oui, parce qu’il nous faudrait déjà pouvoir, faire bien. Les envoyer dans l’espace, faut pas y compter. Les foutre au fond des océans, c’est pas terrible. Les foutre au fond d’un trou, bien profond, et les y oublier… comme le dit si bien Jancovici… ça revient à les planquer sous le tapis. Je trouve ça un peu facile, et dégueulasse, en plus.
Alors si on me demandait mon point de vue, entre une surveillance en surface et une surveillance en profondeur… je la jouerais à pile ou face. C’est pas que je m’en foute, c’est qu’entre la peste et le choléra je refuserais toujours de choisir. Le comble serait alors que je soutienne le projet Gigeo (Bure).
Des endroits radioactifs naturellement sans l’intervention de l’homme existent sur Terre, alors qu’est ce que ça peut faire que l’on en fasse aussi ? Il suffit de faire de la recherche pour utiliser cet uranium enfoui afin de capter l’énergie restante pour que ces déchets ne soient plus radio-actifs.
Qu’est-ce que tu racontes ? Que l’usine de la Hague n’est pas plus problématique que la Côte de granite rose ? Suffit de faire de la recherche et caetera… te voilà scientiste maintenant !?